María Ana Mogas y Fontcuberta
1827-1886
María Ana naquit dans les environs de Granollers, près de Barcelone, le 13 janvier 1827, troisième des quatre enfants de Lorenzo Mogas et Magdalena Fontcuberta, une famille très chrétienne où l’on travaillait à la terre et aussi à soigner les voyageurs de passage.
Elle reçut le baptême au lendemain de sa naissance, puis l’Eucharistie à six ou sept ans ; elle en fut très marquée : à cette époque remonte son profond amour pour l’Eucharistie et la Très Sainte Vierge.
Début 1834, elle perd son papa ; en 1840, sa maman. La voilà orpheline à treize ans, jeune adolescente, confiée aux soins de sa marraine à Barcelone.
L’adolescence à Barcelone se poursuit : elle étudie, elle fréquente l’église, mais aussi les camarades, elle a un petit ami. Il y a des disputes… María Ana toutefois, intérieurement, reste seule. Elle n’est pas satisfaite de sa vie.
En 1848, à vingt-et-un ans, elle rencontre deux religieuses Capucines qui veulent s’occuper des petites filles maltraitées. Elle sent que le Seigneur l’appelle à cet idéal. Après quelques mois, son directeur spirituel la conforte dans son désir.
En 1850, elle quitte tout pour aller dans la maison de Ripoll, ouverte par les Religieuses Capucines. L’ambiance est confuse, le style de vie n’est pas encore bien défini ; quand il s’agit de nommer une responsable, c’est la novice María Ana qui est élue : on refait le vote par trois fois, trois fois c’est elle qui est choisie !
Mais on ne le lui dit pas tout de suite. Après qu’elle émet les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance en 1854, elle sera chargée de diriger vaillamment la jeune fondation, qui se dédie à la catéchèse auprès des petites filles pauvres et abandonnées.
C’est une nouvelle famille religieuse, d’inspiration franchement franciscaine, et toute mariale. Marie est considérée comme la Suprême Abbesse de l’Institut.
María Ana a besoin d’une reconnaissance : elle passe avec succès l’examen d’habilitation à enseigner, pour pouvoir diriger la nouvelle maison.
Des vocations arrivent, des maisons s’ouvrent : à Barcelone, à Madrid. L’éloignement entre les deux villes, et quelques malentendus, font que les deux centres évoluent différemment. Chacun présentera à l’évêque des Constitutions divergentes. Cela n’arrive pas sans provoquer beaucoup de problèmes, de souffrances morales dans le cœur de María Ana. Finalement, c’est l’orientation donnée par María Ana qui prévaut et plusieurs évêques espagnols l’appellent. La branche religieuse qu’elle dirige prendra le nom de Franciscaines Missionnaires de la Mère du Divin Pasteur
María Ana répond à ces appels, se donne totalement à l’apostolat catéchétique et encourage ses filles. Mais elle se fatigue beaucoup. Dès 1878, une première attaque d’apoplexie la frappe. Elle ne s’en remettra jamais.
Fin mai 1886, elle se retire dans la maison de Fuencarral (Madrid), où elle meurt le 3 juillet. Elle n’a que cinquante-neuf ans.
María Ana a été béatifiée le 6 octobre 1996. D’habitude, le Martyrologe commémore les Bienheureux et les Saints au jour de leur mort, c’est-à-dire de leur naissance au ciel (dies natalis). María Ana est ainsi commémorée le 3 juillet.
Mais l’Institut des Franciscaines Missionnaires de la Mère du Divin Pasteur la fêtera non pas le 3 juillet, qui est la fête de l’apôtre saint Thomas, mais au jour anniversaire de sa béatification, le 6 octobre.