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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Carlo Gnocchi

1902-1956

 

Né à San Colombano al Lambro (Lodi, Italie) le 25 octobre 1902, benjamin des trois enfants de Enrico Gnocchi, marmiste, et Clementina Pasta, couturière, Carlo eut une jeunesse ponctuée par les décès de ses proches :

Le papa, atteint de silicose à cause de son travail, mourut en 1907 ; les deux frères, Mario et Andrea, moururent en 1908 et 1915, de tuberculose.

Carlo fut ordonné prêtre en 1925.

Vicaire à Cernusco sul Naviglio et à San Pietro in Sala (Milan), sa réputation d’éducateur le fit nommer directeur spirituel de l'Institut Gonzaga de Milan, tenu par les Frères des Ecoles Chrétiennes. 

Dans les années trente, il fut aumônier de la Deuxième légion de Milan, composée d’étudiants de l’Université Catholique du Sacré-Cœur et de l’Institut Gonzaga.

1939 fut une année brutale : sa mère décéda et la guerre éclata ; lui-même s’engagea comme volontaire dans les Chasseurs Alpins, sur le front gréco-albanais, puis en 1942 dans la campagne de Russie : ayant recueilli les dernières paroles et volontés de beaucoup de soldats tombés au front, il se fit un devoir, au retour en Italie, de sillonner le pays à la recherche des familles pour leur transmettre ces précieux messages.

Il s’enfila dans l’OSCAR (Œuvre de Secours Catholique d’Aide aux Réfugiés), il aida à passer en Suisse des prisonniers et des Juifs. Lui-même fut plusieurs fois emprisonné, et libéré sur l’intervention de l’archevêque de Milan, le cardinal Ildefonso Schuster (v. 30 août).

Il écrivit des articles sur la revue clandestine Il Ribelle et dans le quotidien L’Italia.

Après la guerre il décida de s'engager dans une œuvre charitable en faveur des enfants particulièrement frappés. Il s’occupa d’abord des enfants hospitalisés dans l’Institut Ariosio, puis il fonda en diverses localités italiennes tout un réseau de maisons pour soigner les petits blessés (à Inverigo, Parme, Pessano con Bornago, Turin, Rome, Salerne, Milan, Florence, Gênes…). Il y en avait près de quinze mille… Enfin il ouvrit des centres très modernes de rééducation pour enfants atteints de poliomyélite.

Il publia un ouvrage sur la Pédagogie de la douleur innocente.

En 1949, don Carlo fut nommé président du Conseil pour les enfants mutilés de la guerre.

Il réunit enfin toutes les maisons de réhabilitation des enfants mutilés en l’Association Pro Juventute, reconnue juridiquement par l’Etat italien, comprenant une quarantaine de maisons pour un total de quarante-mille places. Aujourd’hui les vingt centres restants soignent chaque jour plus de trois mille blessés.

Il fut alors lui-même atteint d’une tumeur qui bloquait ses articulations et le système respiratoire.

Il mourut le 28 février 1956, à Milan, en disant : Merci pour tout !

Son dernier acte de générosité fut de donner la cornée de ses yeux à deux enfants aveugles alors que la transplantation n'était pas encore réglementée en Italie. 

La châsse en verre qui abrite son corps est visible dans la cathédrale de Milan ; beaucoup de grâces et de miracles sont avenus par son intercession.

Il a été béatifié le 25 octobre 2009, jour anniversaire de sa naissance.

Son dies natalis est au 28 février, tandis qu’on le fête localement le 25 octobre.

 

 

Il avait écrit: Après la guerre, je rêvais de me dévouer complètement au travail de charité, n'importe lequel ou plutôt à celui auquel Dieu m'appellerait. J'espérais et je priais le Seigneur pour une seule chose: dédier ma vie au service des pauvres. C'était ma 'carrière', je n'étais pas sûr d'être digne d'une telle grâce car une telle vie est vraiment un privilège.

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Paulus Uchibori Sakuyemon

1580-1627

 

Paulus était un noble samouraï japonais, né en 1580 à Sakuemon.

Converti et baptisé, il subit le martyre le 28 février 1627, quelques jours après que ses trois fils (Balthasar, Antonius et Ignatius) aient été exécutés pour leur foi, le 21 février.

Son fils aîné, Balthasar, pouvait avoir autour de vingt ans, Antonius n’avait que dix-huit ans, et Ignatius, cinq.

Ce noble papa chrétien, ainsi que ses trois garçons, furent béatifiés parmi le groupe des cent-quatre-vingt-huit Martyrs japonais, en 2008.

 

 

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Hilarius, pape

† 468

 

Hilaire était d’origine sarde, et appartenait au clergé de Rome.

Diacre, il fut le légat du pape s.Léon le Grand à Ephèse pour un concile qui fut en fait le Brigandage d’Ephèse, car le saint patriarche Flavien de Constantinople y fut déposé, vilipendé et envoyé en exil où il trouva la mort (v. 17 février). Hilaire n’échappa de ce “concile” qu’en se déguisant.

A la mort de s.Léon le Grand, c’est lui qui fut élu pour lui succéder, en 461.

A l’annonce de son élection, le métropolitain d’Arles, Léonce, lui adressa une lettre qui rappelait la foi des évêques de Gaule dans le primat universel de l’évêque de Rome : Puisque l’Eglise romaine est la mère de toutes les autres, nous avons été comblés de joie en apprenant que, dans cette immense détresse du siècle, tu as été promu pour juger les peuples et diriger sur la terre les nations dans leur itinéraire.

Dès qu’il fut sacré et intronisé, Hilaire adressa une encyclique à toutes les églises d’Orient pour confirmer les saints conciles œcuméniques de Nicée (325), Ephèse (431) et Chalcédoine (451).

En Italie et à Rome même, Hilaire dut s’opposer à l’invasion arienne. Ricimer, le vrai chef du pays, avait fait élever jusque sur le Quirinal une église arienne. Arthème Philothée, venu de Constantinople pour prendre possession de l’empire d’Occident au nom de l’empereur Majorien, aurait voulu imiter cet exemple et élever à Rome une chapelle pour la secte des macédoniens (du nom d’un patriarche arien condamné, Macedonius) : Hilaire s’y opposa et exigea de l’empereur le serment de ne pas tolérer ce nouvel empiétement. 

Le pape de son côté érigea trois oratoires dans la basilique constantinienne de Saint-Jean de Latran, au baptistère, en l’honneur de saint Jean-Baptiste, de saint Jean l’Evangéliste et de la sainte Croix. Il construisit aussi plusieurs monastères, dont un à Saint-Laurent. Il créa aussi deux bibliothèques.

Un synode romain, tenu en novembre 465 à Sainte-Marie-Majeure, statua sur les affaires d’Espagne, réprouvant les abus dans la collation des ordres à des candidats tarés, n’admettant pas la translation d’un siège épiscopal à un autre, condamnant la prétention des évêques qui regardaient leur charge comme un bien héréditaire et voulaient en disposer au détriment des droits d’élection.

Les lettres doctrinales de ce pape ont été réunies dans les Décrétales d’Hilaire. 

Le pape Hilaire ordonna vingt-deux évêques, vingt-cinq prêtres et six diacres.

Après un pontificat de six ans et trois mois, il mourut le 29 février 468, mais il est habituellement mentionné le 28 février au Martyrologe Romain. 

 

Il n’y pas eu d’autre pape qui ait porté ce nom. Le successeur de saint Hilaire fut le pape saint Simplice (voir au 10 mars).

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Antonia de Florence

1400-1472

 

Antonia naquit à Florence en 1400. Jeune veuve avec un enfant, elle s’opposa à sa famille qui lui proposait de secondes noces. De son côté, elle considérait les adversités de la vie comme un dessein particulier du Seigneur. 

A cette époque, saint Bernardin de Sienne, avec ses compagnons, répandait en maintes villes d’Italie le mouvement de l’Observance, avec un retour au “francescanisme” des origines. La plupart des homélies se faisaient sur la place publique, car les églises étaient trop petites pour contenir toutes les foules qui accouraient. C’est ainsi que frère Bernardino se fit entendre à Sainte Croix de Florence du 8 mars au 3 mai 1425. Après l’avoir entendu, Antonia répondit “oui” sans conditions à l’appel de Dieu. Elle avait connu la vie matrimoniale, elle était mère, mais le Seigneur apportait un tournant à sa vie. Quatre ans plus tard, après avoir réglé les affaires familiales, elle entra parmi les tertiaires franciscaines fondées par la bienheureuse Angiolina de Marsciano, elle aussi jeune veuve. 

Le couvent florentin de saint Onofrio était déjà le cinquième qui se fondait. Peu après sa profession, Antonia fut envoyée, au vu de son charisme, dans le monastère le plus ancien de l’Ordre, érigé à Foligno en 1397. La fondatrice la transféra successivement à Assise, puis à Todi, enfin à L’Aquila en vue de fonder une nouvelle communauté. C’était le 2 février 1433, fête de la Présentation de Jésus au Temple. Ce couvent de L’Aquila, mis sous la protection de sainte Elisabeth, fut guidé par Antonia pendant quatorze années, durant lesquelles elle se voua corps et âme à la croissance de la communauté dans les préceptes de l’Evangile.

Toutefois, dans le cœur d’Antonia mûrissait le désir d’une vie davantage contemplative. Il faut signaler aussi que pendant plusieurs années elle subit une pénible épreuve à cause des désordres de Battista, son fils, qui dilapidait tout le patrimoine familial, engendrant aussi des litiges entre parents. 

Concernant la réforme de l’Observance, plusieurs communautés de Clarisses y adhérèrent, et ce fut saint Giovanni de Capistrano qui guida la réforme à L’Aquila. Antonia fut parmi les premières de ce groupe. Le Saint trouva l’édifice adéquat pour abriter le monastère, et présida à la solennelle fondation le 16 juillet 1447. Partant de Collemaggio, le cortège accompagna Antonia, nouvellement élue abbesse par volonté de Jean de Capistrano, avec ses treize compagnes, pour rejoindre le monastère de l’Eucharistie (appelé aussi du “Corpus Domini”). Les débuts furent marqués par une extrême pauvreté, on manquait du plus nécessaire et Antonia n’hésita pas à aller mendier. Les religieuses vivaient la pauvreté avec une joie évangélique, leur Mère leur en donnait un exemple courageux et maternel, tout cela dans un climat authentiquement fraternel. Il en résulta des fruits abondants et de nombreuses vocations. 

Même le fils d’Antonia bénéficia de l’influence de s.Jean de Capistrano : Battista vêtit en effet l’habit franciscain au couvent de Campli où sa conduite fut exemplaire. 

Après sept années, Antonia obtint enfin de pouvoir s’adonner exclusivement à la contemplation et au silence. Sainte Claire d’Assise disait d’elle : Elle se taisait, mais sa renommée hurlait. Modeste et obéissante, elle se mettait à la dernière place aussi bien à table qu’au chœur, et se mettait les habits les plus usés, que ses consœurs ne pouvaient plus mettre. Certaines moniales la virent ravie en extase, avec une auréole lumineuse au-dessus de sa tête. Dans les dernières années de sa vie, elle dissimula une plaie qu’elle avait contractée à la jambe. Elle mourut à vingt-et-une heures le 29 février 1472, entourée de ses chères consœurs.

Des miracles eurent lieu avant même sa sépulture. Une des moniales s’étendit près d’elle et guérit de plusieurs plaies. Les magistrats de la ville voulurent assumer les frais des obsèques. Quinze jours après la sépulture, les consœurs l’exhumèrent pour en revoir encore une fois les traits, et la trouvèrent comme si elle venait de s’éteindre. Le bruit s’en répandit dans la ville et l’évêque Agnifili ordonna qu’on l’ensevelît dans un endroit choisi. Cinq ans plus tard en 1477, l’évêque Borgio ordonna une nouvelle reconnaissance de la dépouille,  constata la parfaite conservation du corps de Mère Antonia et, connaissant bien sa renommée de sainteté, en autorisa le culte. Le culte fut à nouveau confirmé en 1848. 

Récemment, les reliques de la Bienheureuse ont été transférées du monastère de l’Eucharistie à celui des Clarisses de Paganica, non sans quelques manifestations de mécontentement des habitants de l’Aquila.

 

La Bienheureuse est donc inscrite au Martyrologe le 29 février.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Mark Barkworth

1572-1601

 

Marc était né vers 1572 à Searby (Lincolnshire, Angleterre). On le connaîtrait aussi sous le nom (pseudonyme ?) de Mark Lambert.

Après quelques études à Oxford, il passa à Douai et entra dans l’Eglise Catholique.

Il entra alors dans le Collège de Douai, en 1594, pour recevoir sa formation sacerdotale.

A cause d’une épidémie de peste, il fut envoyé en 1596 à Rome, et de là au Collège Royal de Saint-Alban à Valladolid (Espagne). Il entra alors au Collège Anglais de cette ville, en 1596.

On dit que, durant le voyage à Valladolid, il aurait eu une vision de saint Benoît, qui lui annonçait sa mort comme martyr, avec l’habit bénédictin.

Arrivé à Valladolid, il fréquenta donc assidument les Bénédictins, mais n’entra pas immédiatement dans l’Ordre : en effet, s’il devenait moine, comment pouvait-il revenir dans son pays pour y exercer le saint ministère ?

Il fut ordonné prêtre dans le Collège Anglais en 1599 et fut très vite destiné aux missions en Angleterre.

Sur son chemin, il s’arrêta au monastère bénédictin de Irache (Navarre), où il fut reçu comme oblat de l’Ordre, avec privilège exceptionnel de pouvoir faire la profession à l’article de la mort. Il avait ainsi la certitude de mourir «bénédictin».

Le voyage ne fut pas sans difficulté, bien au contraire : à La Rochelle, il dut échapper aux mains des Huguenots. Arrivé en Angleterre, il fut arrêté dès qu’il toucha le sol, et conduit à Newgate, où il resta prisonnier pendant six mois, avant d’être transféré à Bridewell.

Il écrivit alors un appel à Robert Cecil, comte de Salisbury, qu’il signa habilement George Barkworth. Mais on ne connaît pas la suite de cet appel. Toujours est-il qu’il fut interrogé et que, durant ces interrogatoires, il ne montra aucune frayeur, mais plutôt une franche gaieté.

Condamné, il traîna pendant quelque temps encore dans les «limbes», un horrible cachot souterrain du donjon de Newgate, où il demeura, dit-on, de très bonne humeur.

Un portrait de ce prêtre le définit comme de haute taille, bien proportionné, cheveux bruns, la barbe rousse, les yeux un peu battus.

Au moment de son supplice, il portait l’habit bénédictin sur une simple chemise. On remarqua que ses genoux étaient endurcis à force de rester à genoux en prière. 

Le père Mark devait être exécuté le même jour que deux autres victimes : Anne Lyne, qui est actuellement déjà canonisée, et le jésuite Roger Filcock.

Il faisait particulièrement froid ce jour-là. En chemin, Mark chantait la fameuse antienne pascale, tirée du psaume 117 : Hæc dies, quam fecit Dominus ; exsultemus et lætemur in ea (Voici le jour qu’a fait le Seigneur ; exultons et mettons-y notre joie).

Arrivé au lieu du supplice, il vit Anne Lyne à terre, déjà exécutée et morte. Il s’inclina et baisa sa robe en disant : Ah, ma sœur, tu nous as précédés, mais nous allons te rejoindre aussi vite que possible ! Et à la foule, il déclara : Je suis venu ici pour mourir, comme Catholique, comme prêtre et comme religieux, car j’appartiens à l’Ordre bénédictin. C’est par un Bénédictin que l’Angleterre se convertit (allusion à saint Augustin de Canterbury, v. 26 mai).

Les restes du corps de Mark Barkworth furent brûlés.

Ce prêtre bénédictin fut béatifié en 1929.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Roger Filcock

?-1601

 

Roger était né à Sandwich (Kent, Angleterre), de Simon et Margaret Low (ou Lowe), peut-être autour de 1560.

Il entra au Collège Anglais de Reims en 1581, et fut un des premiers à rejoindre le Collège Saint-Alban à Valladolid (Espagne), où il fut ordonné prêtre en 1597.

Il voulait entrer dans la Compagnie de Jésus, mais on voulut d’abord le mettre à l’épreuve. 

Dans son voyage pour Calais (France), le bateau fut poursuivi et abordé par des corsaires hollandais. Certains voyageurs purent s’échapper sur des chaloupes. Roger, lui, fut capturé, mais réussit à s’échapper et à rejoindre la côte du Kent.

C’était au début de 1598. Roger se dissimula sous le pseudonyme de Arthur Naylor et commença son activité missionnaire. Il fut enfin reçu dans l’Ordre des Jésuites en 1600.

C’est durant cette période qu’il connut Anne Lyne, une veuve chrétienne qui aidait les prêtres et prit le père Roger comme directeur spirituel.

Roger devait partir dans les Flandres pour y faire son noviciat. En attendant, il était souvent hébergé chez Anne Lyne. Le 2 février 1601, il allait célébrer la Messe, lorsqu’une troupe fit irruption. Un ancien collègue de Valladolid l’avait dénoncé.

La pieuse femme fut arrêtée, tandis que, dans la confusion, le prêtre réussissait à se cacher.

Vite repris, Roger fut envoyé à Newgate.

Accusé d’être prêtre, il ne le reconnut ni le nia : il demanda des témoins, qui n’existaient pas.

On le cita en jugement, le 23 février. Après avoir entendu les accusations, il demanda à être jugé sans consultation des jurés, car il se doutait bien que le verdict allait être contre lui et qu’on aurait forcé les jurés à voter contre leur conscience. Mais c’est bien ce que fit le juge : Roger fut déclaré coupable et condamné pour haute trahison.

Le 27 février 1601, on exécuta d’abord Anne Lyne, puis le bénédictin Mark Barkworth et notre Roger Filcock.

Après l’exécution du père Mark, Roger invoqua le nouveau Martyr : Prie le Seigneur pour moi, toi qui es maintenant devant Lui, pour que je puisse achever ma course dans la Foi.

 

Roger Filcock a été béatifié en 1987.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Maria Josefa Karolina Brader

1860-1943

 

Née le 14 août (on trouve aussi le 15) 1860 à Kaltbrunn (Sankt Gallen, Suisse) de Josef Sebastian Brader et Maria Anna Karolina Zahner, l'unique enfant de ce couple très chrétien reçut au baptême les noms de Maria Josefa Karolina.

Elle fut très jeune orpheline de son père. Très intelligente, toujours la première en classe,  elle fréquenta l’école de Maria Hilf à Altstätten, puis les Bénédictines de Sarnen et l’internat des Visitandines de Fribourg. 

Elle voulut devenir religieuse et entra chez les Sœurs franciscaines de Maria Hilf (Alstatten) en 1880, avec le nom de Maria Charitas de l'Amour du Saint-Esprit, et fit les vœux en 1882.

On la destinait d'abord à l'enseignement, mais dès qu'il fut possible à ces Sœurs cloitrées d'étendre leur activité dans les pays de mission, elle s'offrit pour partir à Chone (Equateur) avec cinq autres Compagnes, guidées par Maria Bernarda Bütler (voir au 19 mai).

Elle y resta cinq ans, enseignant le catéchisme. Puis à cause de la révolution de 1893 elle fut transférée à Túquerres (Colombie), plus calme à cette époque, mais où les conditions de vie pratiques étaient encore plus difficiles : tempêtes de l’océan, dangers de la forêt, froid de la Cordillère des Andes. Elle se dépensa sans compter pour communiquer sa foi aux autochtones, aux gens pauvres.

En vue de développer cette activité missionnaire, elle fonda à Pasto les Sœurs Franciscaines de Marie Immaculée (1893). Les premières Sœurs, originaires de Suisse, furent bientôt rejointes par d'autres vocations de Colombie. 

Durant les agitations de 1900-1901, elle transforma les écoles de sa congrégation en hôpitaux, puis ouvrit des maisons de formation pour les enfants et les adolescents.

L’activité de Maria Charitas fut tellement appréciée en Colombie, qu’on la nomme souvent par son nom en espagnol : María Caridad.

Maria Charitas fut supérieure de 1893 à 1919, puis de nouveau de 1928 à 1940, et manifesta sa ferme volonté de ne pas recevoir d’autre mandat.

En 1933, elle reçut l’approbation pontificale de sa Congrégation.

Maria Charitas voulait que ses Filles fussent instruites pour être d’autant plus efficaces. Elles les exhortait à voir la volonté de Dieu en toutes choses et à faire sa volonté avec joie. D’où sa devise : Il le veut. Elle tenait à appuyer l’action sur la contemplation et obtint en 1928 d’instaurer l’adoration perpétuelle dans ses maisons, diffusant partout la dévotion eucharistique.

La congrégation se développa vite, dans toute l'Amérique (Etats-Unis, Mexique, Colombie, Equateur), en Afrique (Mali) et en Roumanie.

Maria Charitas de l’Amour du Saint Esprit s’éteignit à Pasto (Nariño, Colombie) le 27 février 1943. Elle a été béatifiée en 2003.

 

Le miracle retenu pour cette béatification a été la guérison totale d’une petite fille qui, après une encéphalite aiguë, avait perdu totalement l’usage de la parole et des jambes. Après une fervente neuvaine de sa maman, la petite fille se mit spontanément à appeler sa maman et à marcher.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Josep Tous y Soler

1811-1871

 

Josep naquit à Igualada (Barcelone, Espagne) le 31 mars 1811, neuvième des onze enfants de Nicola Tous y Carrera et de Francesca Soler y Ferrer. Le 1er avril Josep reçut au Baptême les noms de Josep Nicola Diego, et son parrain fut son grand frère, Nicola, qui devait devenir un des industriels les plus en vue de Catalogne.

Josep reçut la Confirmation en 1817 et la Première Communion en 1818.

Pour des raisons économiques toute la famille se transféra à Barcelone en 1820.

L’adolescent de quinze ans entra alors chez les Pères Capucins et émit les vœux en 1828, avant d'être ordonné prêtre en mai 1834.

Deux mois plus tard les violents mouvements anti-cléricaux déchirèrent la Catalogne et le gouvernement espagnol confisqua tous les biens des Ordres religieux. Josep et quelques Confrères furent arrêtés et enfermés pendant dix-huit jours dans un bâtiment fortifié. Libéré, il fut obligé de s'exiler : il passa en France, en Italie du nord, revint en France, et trouva refuge à Grenoble chez des Bénédictines, dont il fut l'aumônier, tout en complétant des études de Théologie morale, avant d'obtenir le pouvoir de prêcher. Sa bonté, son humilité, conquirent les bonnes Religieuses, mais aussi l'évêque du lieu.

Quand il put rentrer en Espagne (1843), les Ordres religieux étaient encore interdits et il dut exercer son ministère comme “simple” curé de paroisse, tout en s'efforçant de vivre toujours son idéal franciscain. Il fut donc curé de Esparragure (Barcelone).

Cette situation explique que le père Josep, quoique Capucin, ne portait pas la barbe, signe habituel et traditionnel de ces Religieux. 

En 1850, il fonda une famille religieuse féminine destinée à travailler dans la pastorale et dans l'enseignement pour les enfants. Ce seront les Sœurs Capucines de la Mère du Divin Pasteur.

Le père Josep vivait silencieusement son idéal religieux, dans l'humble silence du recueillement, de la prière. Sa dévotion préférée était le Christ crucifié, le Saint Sacrement, et Marie, la sainte Mère du Divin Pasteur : il recommandait ces dévotions à ses paroissiens, mais particulièrement à ses Sœurs, pour les aider à allier la vie de prière et de contemplation, avec la vie active de l'éducation des enfants.

Le père Josep mourut le 27 février 1871 à Barcelone, pendant qu'il célébrait la Messe.

 

Il a été béatifié en 2010.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Marie Deluil-Martiny

1841-1884

 

Marie Deluil-Martiny naquit à Marseille le 28 mai 1841, aînée des cinq enfants d’un avocat qui partageait avec son épouse une profonde foi chrétienne. 

Elle fut baptisée le jour même. 

Elle montrera un tempérament fier et impérieux. Pour sa première Communion, ses parents la mirent en pension à la Visitation de Marseille. Un jour, lors de la récréation, Marie interrompit tout d'un coup son jeu et, prenant à part une amie : Angélique, le Sang de Jésus coule en ce moment sur l'Autel pour le monde ! Elle resta quelques instants comme absorbée par cette pensée qui avait traversé son esprit comme un éclair. 

Elle reçut la première Communion en 1853, et la Confirmation en 1854 des mains de l’évêque de Marseille, le futur saint Eugène de Mazenod (v. 21 mai). 

Vers l'âge de 15 ans, encore au pensionnat, elle réunit un groupe d'élèves, appelées Oblates de Marie, qu'elle considérait comme un petit ordre religieux, avec règle, noviciat et profession. Découvert, le groupe fut immédiatement dissout par les Supérieures dont l’autorité ne souffrait pas de telles «fondations».

A la fin de ses études, Marie fit une retraite décisive pour sa vocation. Elle comprenait «Qui» l’appellait : Jésus-Christ est le seul aimable ; à la mort, je voudrais n'avoir aimé que Lui... Pour bien vivre dans le monde, je dois abhorrer le péché, fuir les occasions, haïr le monde et ce qui est du monde... Venez et suivez-moi, dit Jésus ; ô Dieu, que ce mot est beau !... Il est à moi si je le veux ! 

Elle rencontra à Ars saint Jean-Marie Vianney (v. 4 août), et lui parla de sa vocation. Décidée, elle refusa plusieurs propositions de mariage.

Marie connaîtra le doute et le scrupule : Vivre dans la pensée d'être mal avec Vous, ô Jésus, c'est mourir mille fois; c'est si dur, mon doux Maître, de ne jamais vous sentir pleinement et d'attendre le Ciel pour jouir de Vous ! Un bon prêtre la rassura en lui expliquant que l’agitation intérieure n’est pas un signe de l’Esprit. Elle se pacifia.

En 1859, mourut sa plus jeune sœur, après sa Première communion ; les deux autres et son frère mourront aussi peu après. La voilà bien seule avec ses parents dans la peine, malades et éprouvés par des problèmes économiques.

En 1864, elle fit la connaissance d'une nouvelle association, la Garde d'honneur du Sacré-Cœur de Jésus, dont le but est de glorifier, aimer et consoler le Sacré-Cœur en s'offrant avec Lui dans une vie de prière, de pénitence et de charité, pour réparer les péchés du monde. Marie reçut bientôt le titre de Première Zélatrice de l'œuvre qu'elle se consacra à propager auprès de nombreuses âmes à travers le monde, y compris des évêques, au moyen d'imprimés, d'images et de médailles.

En 1865, lors de la béatification de Marguerite-Marie Alacoque (v. 16 octobre), elle fit une retraite à Paray-le-Monial puis rencontra un prédicateur jésuite, Jean Calage, qui eut l’heureuse inspiration de l’encourager en ces termes : Vous êtes appelée, c'est certain ; mais le moment n'est pas venu encore ; votre entrée en religion actuellement renverserait les plans de Dieu. Il a des desseins particuliers sur votre âme... A vous de vous préparer par le détachement de vous-même. Marie s’offrit totalement au Christ, le premier vendredi de mai 1867.

Marie priait et cherchait à comprendre comment «réparer». Le premier samedi de septembre 1867, Jésus lui adressa la parole : Je ne suis pas connu, je ne suis pas aimé... Je veux me faire des âmes qui me comprennent... Je suis un torrent qui veut déborder et dont on ne peut plus retenir les eaux !... Je veux me faire des coupes pour les remplir des eaux de mon amour... J'ai soif de cœurs qui m'apprécient et qui me fassent remplir le but pour lequel je suis là ! Je suis outragé, je suis profané. Avant que les temps finissent, je veux être dédommagé de tous les outrages que j'ai reçus... Je veux répandre toutes les grâces qui ont été refusées...! 

Marie était profondément attristée par le refus que le monde opposait à Jésus. Le monde ne veut plus de Lui. Aujourd'hui, les uns rougissent de Lui, les autres Le haïssent et Le méprisent ; ils essayent de Le chasser des cœurs et de la société. A ces hontes, à ces haines, à ces mépris, à ces impiétés sataniques, répondons haut et ferme : Il faut qu'Il règne !

Le 8 décembre 1867, Marie prononça, avec la permission du Père Calage, le vœu de virginité.

En septembre 1868, devant la statue de la Vierge de la Salette, elle reçut cette inspiration: La Sainte Vierge veut des victimes qui s'interposent, en union avec son Cœur transpercé et avec Jésus immolé, entre les crimes des hommes et la Justice de Dieu...

Le mois suivant, elle fait cette belle prière : Ô Jésus, recevez-moi des mains de la Très Sainte Vierge et offrez-moi avec Vous, immolez-moi avec Vous... Je m'offre à cette immolation autant que votre bon plaisir le voudra et que ma faiblesse le permettra... Je regarderai toutes les croix, toutes les souffrances que votre Providence me destine et m'enverra comme autant de gages qui m'assureront que vous avez accepté mon humble offrande

Au début de l'année 1869, Marie mit par écrit un aperçu complet de l'œuvre future : 

Comme Marie sur le Calvaire, unie au Prêtre Éternel, a offert son divin Fils et a renouvelé cette offrande par les mains de saint Jean, les Filles du Cœur de Jésus, unies à tous les prêtres du monde, offriront Jésus-Hostie immolé d'autel en autel. Elles offriront spécialement le Sang et l'Eau sortis de la divine blessure du Sacré-Cœur. Elles seront les adoratrices de l'Eucharistie exposée solennellement dans les églises de leurs monastères et s'appliqueront à L'entourer des plus profonds témoignages de respect et d'amour; ce sera leur vie, leur raison d'être...

Des épreuves humiliantes survinrent en même temps qu'une abondance de grâces. Le Père Calage en profita pour enraciner Marie dans l'humilité.

Marie priait pour les prêtres, ceux qui doivent offrir la Victime, qui doivent célébrer avec dignité. Elle s’unissait aux prêtres, aux Sacrifices qu’ils offraient.

Les conditions politiques françaises ne permettaient pas à Marie de fonder quelque chose en France. C’est en Belgique qu’elle fonda la Société des Filles du Cœur de Jésus. Prenant le nom de Mère Marie de Jésus, elle reçut le voile et un habit blanc sur lequel étaient brodés deux cœurs rouges entourés d'épines.

Le nouvel Institut était destiné à faire réparation pour les péchés commis contre le Cœur de Jésus, Lui offrir une incessante action de grâces pour tous les bienfaits qu'Il ne cesse de répandre sur le monde, offrir à la Très Sainte Trinité le Sang précieux de Jésus-Christ pour obtenir l'avènement de Son règne dans le monde. Le moyen privilégié pour réaliser cet idéal sera une vie cloîtrée, centrée sur l'office divin et l'adoration du Très Saint Sacrement. Les Religieuses du nouvel institut réciteront chaque jour les sept dernières paroles de Jésus en Croix, paroles de Rédemption et source de sainteté pour les âmes. Afin de compenser le manque d'action de grâces envers les bienfaits divins, elle réciteront le Magnificat plusieurs fois par jour.

Mère Marie de Jésus insistait moins sur les pénitences corporelles que sur la mortification intérieure et sur le renoncement par l'obéissance. Sa préférence allait aux mortifications qui se présentent d'elles-mêmes ; ne rien dire, offrir en silence en acceptant intérieurement la mortification, est beaucoup plus méritoire.

Les constitutions furent approuvées en 1876 et, le 22 août 1878, la Fondatrice et les quatre premières Religieuses prononçaient leurs vœux perpétuels. 

En juin 1879, une fondation s'établit à La Servianne, propriété héritée de ses parents, près de Marseille. C’était la première en France. 

La vie de Mère Marie de Jésus se partagea désormais entre le gouvernement de ses monastères et une volumineuse correspondance. Sa sollicitude maternelle veillait à tous les détails de la vie de ses Filles. Si l'une d'elles tombait malade, elle passait à son chevet des nuits entières, la soignant de ses mains, lui suggérant de saintes pensées. 

Voici une sage comparaison qu’elle rédigea dans une lettre : Tenez, nous ressemblons à un homme qui, au milieu d'un grand incendie qui brûle sa maison, et qui va étouffer sa mère, son père, ses enfants, au lieu de se hâter d'aider à l'éteindre, gémirait en un coin d'avoir sali ses habits en portant des seaux d'eau, et s'occuperait à enlever, avec des lamentations, chaque grain de cendre égaré sur ses vêtements. Eh bien ! Voilà ce que nous faisons quand, au milieu de ce malheureux monde qui cherche à incendier l'Église et qui insulte Jésus-Christ Notre-Seigneur, nous passons notre temps à nous lamenter sur nos maux intérieurs, nos épreuves personnelles, etc. Nous nous rétrécissons sur nous-mêmes, quand nous pourrions nous élargir en embrassant Dieu, et devenir des saintes en servant sa cause par nos renoncements et nos sacrifices. Un bon coup d'aile, et, avec la grâce, élevons-nous, quittons la terre, quittons-nous nous-mêmes surtout, et ne voyons plus que Jésus seul !

En novembre 1883, Mère Marie de Jésus engagea un aide-jardinier, Louis Chave, vingt et un ans, pour le tirer de la misère. Mais bientôt, il se montra paresseux, impoli, exigeant, et de plus il nouait des relations avec les anarchistes. Le 27 février 1884, mercredi des Cendres, il se mit en embuscade dans le parc de La Servianne, là où allaient passer les Religieuses au cours de leur récréation. Il se montra et, tandis que la Supérieure lui adressait une parole aimable, il lui saisit la tête et tira deux fois à bout portant avec un revolver. Blessée à la carotide, Mère Marie de Jésus s'effondra en murmurant : Je lui pardonne... pour l'œuvre ! 

Elle mourut peu après, ce même 27 février.

Son corps fut retrouvé intact et souple en 1989.

La Congrégation des Filles du Cœur de Jésus compte aujourd'hui des monastères en France, en Belgique, en Suisse, en Autriche, en Italie, et une fondation en Croatie. 

Après la mort de la fondatrice, le rayonnement de sa communauté a conduit à l'établissement de l'Association des Âmes Victimes, qui a compté des milliers d'adhérents, dont les saints Pie X et Maksymilian Kolbe, les bienheureux Charles de Foucauld, Columba Marmion, Edward Poppe, et Joseph-Marie Cassant (Les saints Maksimilian Kolbe et Pie X sont fêtés les 14 et 20 août ; les bienheureux Columba Marmion, Edward Poppe, Joseph-Marie Cassant et Charles de Foucault, sont commémorés respectivement les 30 janvier, 10 juin, 17 juin et 1er décembre.) 

Marie Deluil-Martiny a été béatifiée en 1989.

 

 

Il faut qu'Il règne !... Car, à Lui appartient l'empire dans les siècles des siècles; et toutes les nations Lui ont été données en héritage. Il faut qu'Il règne !... notre Jésus, notre Frère, notre Sauveur, notre Ami, notre Époux ! Il faut qu'Il règne en nous-mêmes pleinement, sans ombre de réserve ou de partage ; il faut qu'Il règne sur le monde et sur les cœurs; et pour l'obtenir, nous prierons, nous offrirons, nous nous sacrifierons, nous mourrons tous les jours !...

 

 

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 00:00

Krikor Narekatsi

950-1010

 

Krikor Narekatsi (ou aussi Grigor Naregatsi) naquit vers 945-951 dans le Vaspourakan des Artzrouni, une province arménienne au nord de l'Irak. 

Il avait deux frères : Hovhannès (Jean), qui sera moine copiste également à Narek, et Sahak, pratiquement inconnu. 

Très tôt la mère mourut et c'est le père, l'évêque Khosrov Andzévatsi (le Grand) qui se chargea de leur éducation. Cet évêque était déjà auteur d'importants ouvrages théologiques. Puis ce fut l'oncle de Grigor, Anania Narekatsi, abbé du monastère de Narek, qui poursuivit l'éducation de son neveu. 

Grigor fut donc moine au monastère de Narek, fondé en 935, non loin du lac de Van, près de l'église d'Aghtamar. 

Il fut ordonné prêtre en 977 et fut vardapet (c’est-à-dire docteur en théologie), puis enseignant. C’était un esprit encyclopédique, maître en musique, astronomie, géométrie, mathématiques, littérature et théologie.

Reconnu comme maître spirituel, il fut chargé de former les novices de son couvent et, chose délicate, de réformer les monastères voisins. 

Il arriva justement que des moines, jaloux de son influence et de ses qualités, le dénoncèrent comme coupable d'hérésie. De par sa formation, Grigor pouvait être taxé de chalcédonisme, comme son père qui avait même été un temps excommunié par le Catholicos Ananias Ier de Moks. Mis à l'écart et rejeté dans l'ombre, Grégor montrera son orthodoxie : on lui rendra justice, à cause de son humilité.

Vers la fin de sa vie, ce grand mystique a écrit en langue arménienne classique un poème intitulé Livre des Lamentations, chef d'œuvre de la poésie arménienne médiévale. Ce maître de la discipline a, pour ce faire, tiré la langue arménienne classique de la liturgie pour lui donner, après l'avoir remodelée et sculptée, une autre forme et un autre sens, la poésie arménienne médiévale.

Gregor a rédigé un Commentaire sur le Cantique des Cantiques de Salomon, une Histoire de la croix d'Aparan, des odes célébrant la Vierge Marie, des chants et des panégyriques. 

Il a introduit à cette époque le vers monorime dans la poésie arménienne. Son influence a marqué la littérature arménienne et se retrouve chez d'autres poètes. Son œuvre est l'un des sommets de la littérature universelle. 

Il mourut vers 1003 ou 1010 et un mausolée lui fut consacré à Narek, malheureusement détruit à la suite du génocide arménien. 

Il sera canonisé par l'Eglise arménienne.

Les Lamentations ont été mises en musique en 1985 par Alfred Schnittke, dans une traduction russe de Naum Grebnev.

Grégoire de Narek est un théologien, poète et philosophe. Il a été appelé le Docteur des Arméniens et sera proclamé Docteur de l’Eglise en 2015.

Ses élégies constituent actuellement le recueil majeur de prières de la liturgie arménienne. 

Gregor est mentionné le 27 février au Martyrologe Romain.

 

Extrait du Livre des Lamentations, XXVI :

 

« J'ai été orgueilleux, moi, poudre vivante,

et fier, moi, argile parlante,

et hautain, moi, terreau vil.

Je me suis exalté, moi, cendre sordide ;

j'ai brandi le poing, moi, coupe fragile.

Je me suis accru plus qu'un roi ;

puis comme l'homme qu'on expulse

je me suis reclus à nouveau en moi.

J'ai reflété l'incendie de la fureur

moi, boue intelligente ;

ma présomption m'enfla comme étant immortel,

moi, de mort encloué comme les bêtes ;

j'ai étendu les bras vers la passion de vivre,

n'ai pas tourné ma face mais mon dos ;

l'esprit ailé je me ruais vers de noirs mystères ;

j'ai dégradé mon âme pure en flattant mon corps. »

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