Bernardo degli Uberti di Parma
1060-1133
Né vers 1060 à Florence (Italie C), de Bruno et Ligarda, Bernardo avait une sœur.
Tôt orphelin de père, il reçut une bonne formation.
Quand on lui proposa un bon parti, il demanda à réfléchir quelque temps. En réalité, il avait déjà décidé - peut-être après avoir eu une vision céleste - de quitter le monde. Aussi alla-t-il se présenter sans tarder à l’abbaye de San Salvi, de l’ordre de Vallombreuse, une branche réformée bénédictine.
Tandis que l’abbé attendait prudemment de voir comment ce jeune homme raffiné allait supporter la règle austère, la famille et les amis de Bernardo vinrent le supplier de rentrer à la maison. Bernardo fut si convainquant, que sa mère lui donna sa bénédiction et se retira toute consolée.
Bernardo partagea son immense héritage en trois parts, une pour sa mère et sa sœur, une autre pour ses serviteurs et les pauvres, la troisième pour l’abbaye. De cette dernière partie, un parent chercha à s’emparer d’un bien : il en perdit la parole, jusqu’à ce qu’il demandât pardon à Bernardo.
Les vertus solides de Bernardo le conduisirent à de hautes responsabilités : en 1093, à trente-trois ans, il fut élu abbé ; en 1098, abbé général de Vallombreuse ; en 1099, cardinal.
Cette ascension ne l’empêcha pas de rester frère parmi les siens, tout en administrant très sagement l’abbaye et l’Ordre.
Il fut envoyé comme légat papal pour traiter en Lombardie de la querelle des Investitures entre la papauté et l’Empire. Il rencontra la comtesse Mathilde de Toscane, qui sut apprécier ses qualités et doter l’Ordre de Vallombreuse d’importants bénéfices.
En 1104, de passage à Parme, où il voulait remettre la paix entre les villes du nord, on s’en prit violemment à lui ; durant la célébration de la Messe, il fut assailli et mis en prison. Les troupes de la comtesse Mathilde arrivèrent et libérèrent le pauvre légat. Par la suite, les habitants de Parme, impresssionnés par la noblesse d’âme de Bernardo, le choisirent comme évêque en 1106.
C’était beaucoup de responsabilités. En 1109, Il délégua le prieur de Vallombreuse pour les affaires ordinaires, tout en restant très attaché à son Ordre. Il visita les abbayes, confirma la règle.
A Parme, où les évêques avaient cédé à des attitudes trop politiques - Cadalus avait même été élu antipape, v. notice Anno de Cologne, ce même jour) - Bernardo s’efforça de s’en tenir à une position strictement ecclésiasique, pour rétablir dans le diocèse la paix et les bonnes mœurs.
Quand l’empereur voulut régler la querelle des Investitures et se faire couronner par le pape, il demanda à Bernardo son appui. Le concile de Sutri (1111) semblait avoir aplani les difficultés, mais l’empereur Henri V refusa les clauses en pleine cérémonie à Saint-Pierre de Rome ; il fit prisonniers et Bernardo et le Pape. Encore une fois, les soldats de la comtesse Mathilde intervinrent. Cette comtesse mourut en 1115, et l’empereur s’empara de son héritage. Le pauvre Bernardo n’en avait pas encore fini.
De plus, en 1117, un tremblement de terre secoua violemment la cathédrale de Parme : il fallut reconstruire les voûtes.
Une nouvelle guerre entre Parme et Crémone éclata en 1121, mais se résolut pacifiquement assez vite.
Les milices de Konrad de Hohenstaufen intervinrent et firent prisonnier Bernardo, pour une troisième fois : c’est encore l’armée de la comtesse Mathilde qui le délivra.
Les dernières années de Bernardo furent plus calmes. Le concordat de Worms (1122) laissait espérer un avenir meilleur dans les relations entre Rome et l’Allemagne.
Bernardo eut la bienveillance du nouveau pape. Au concile de Plaisance (1095), il rencontra saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août), puis saint Norbert (v. 6 juin), avec lequel il accompagna le pape Innocent II à Rome.
Revenu dans son diocèse, il y mourut, le 4 décembre 1133, chargé de mérites et de fatigues, mais aussi d’un grand renom de sainteté.
En 1139, une elevatio des reliques servit de canonisation.
Saint Bernardo est le patron céleste de la ville et du diocèse de Parme.
Le Martyrologe le commémore au 4 décembre.