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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 23:00

Benjamín Fernández de Legaria Goñi

1898-1936

 

Il vit le jour le 5 juin 1898 à Torralba del Río (Estella, Navarre, Espagne), unique garçon de Tomás et Fermina, de bons chrétiens qui eurent aussi quatre fille.

On demanda au petit garçon de cinq ans combien il y avait de dieux ; la réponse : Un seul ; s’il y en avait plus, ils se battraient entre eux.

Benjamín se montra effectivement extrêmement intelligent ; quand il eut dix ans, le curé suggérait de l’envoyer au Petit séminaire, mais les parents l’envoyèrent là se trouvait déjà un cousin, chez les Religieux des Sacrés-Cœurs (pères de Picpus), à Miranda de Ebro.

Elève très brillant, Benjamín passa son baccalauréat à seize ans, puis entra au noviciat à San Miguel del Monte et fit la philosophie à Miranda, toujours avec des notes exceptionnelles.

Après sa profession (1916), il porta le nom de Teófilo.

Fatigué (!), il dut passer une année à Santurce, à s’occuper des petits enfants, mais en profita pour passer le diplôme national d’instituteur à Vitoria.

Il fut ensuite à San Miguel del Monte et Torrelavega pour la théologie.

Ordonné prêtre en 1923, il fut envoyé à Rome où il fut reçu docteur en théologie à l’Université Grégorienne. 

Puis il dut faire le service militaire comme aumônier à Tetuán, puis Madrid.

En 1927, il fut nommé prieur puis directeur du collège de Martín de los Heros (Madrid), occupant ses moments «libres» à préparer (et réussir) la licence de philosophie et lettres à Salamanque.

Lors de la Révolte des Asturies (1931), le collège d’Argüelles fut aussi mis à sac et incendié : le père Teófilo réussit à éteindre le feu avec un confrère, tandis qu’un ancien élève fut assassiné non loin du collège.

Il fonda ensuite la Fraternité de Saint-Isidore-de-Séville, regroupant des titulaires de doctorats et licences, pour enseigner librement hors des établissements d’Etat, où sévissait le sectarisme révolutionnaire. Il en fut nommé aumônier.

En 1933, il fut nommé supérieur de Martín de los Heros, en même temps qu’il le fut pour le séminaire de l’Escorial. Dès lors, il demandait à Dieu la grâce de mourir martyr.

En 1936, il offrit spontanément à la mairie son séminaire pour le transformer en hôpital ; il en fut nommé directeur. Les Religieux laissèrent leur bel habit blanc pour mettre des blouses d’infirmiers.

Comme les Religieuses du Sacré-Cœur se trouvaient confinées dans leur couvent de l’Escorial, le père Teófilo réussit à les faire évacuer sur Madrid.

Le 8 août arriva l’ordre d’évacuer le séminaire et de rejoindre Madrid ; tous les élèves et les prêtres partirent, sauf le père Teófilo et quelques frères laïcs âgés ; il avait le clair pressentiment qu’il allait mourir en martyr, et s’en réjouissait.

Le 10 août après-midi arriva encore une ambulance remplie de blessés ; il n’y avait plus de place et on appela le Directeur ; le conducteur reconnut le père Teófilo : c’était un gendre du portier du couvent Martín de los Heros et avait reçu de l’aide quand la famille s’était trouvée en difficulté. Il dénonça le père.

Six heures plus tard, pendant qu’il dînait, le père Teófilo fut arrêté par d’anciens élèves, envoyés par le conducteur de l’ambulance.

Le père leur demanda trois «grâces» : lui laisser le temps de prier un peu, écrire à sa mère, et être enterré dans le cimetière. La lettre disparut, mais les témoins affirmèrent qu’il y avait écrit : Adieu. Ne soyez pas tristes. Je meurs pour Dieu et la paix de ma Patrie. Adieu.

Le père Teófilo fut assassiné à trois kilomètres de l’Escorial, au lieu-dit Piedra del Mochuelo, vers minuit.

Son dies natalis a été fixé au 11 août. Il fut béatifié en 2013.

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 23:00

Barbara Koob

1838-1918

 

Née le 23 janvier 1838 à Heppenheim (Hesse, Allemagne), Barbara émigra avec ses parents, de pauvres agriculteurs, aux Etats-Unis. Ils s’installèrent à Utica (New York), et leur nom fut alors officialisé en Cope.

Elle interrompit l’école pour s’occuper, à quinze ans, des ses parents malades et de ses six frères et sœurs.

En 1862, elle entra chez les Franciscaines de Syracuse, qui travaillaient pour la scolarisation d’enfants immigrés allemands (et qui plus tard collaboreront à la fondation des cinquante premiers hôpitaux des Etats-Unis).

Barbara prit alors le nom de Marianne ; elle prononça ses vœux en 1863. Elle enseigna, devint maîtresse des novices, et supérieure du couvent, avant d’être finalement supérieure du premier hôpital de Syracuse.

En pleine harmonie avec l’esprit de saint François d’Assise, Marianne s’occupa de tous les malades, sans distinction de race, de religion, de nationalité, de couleur, tout en donnant une priorité aux pauvres, aux alcooliques et aux mères célibataires.

L’évêque d’Honolulu ayant lancé un appel pour l’évangélisation de l’archipel des Hawai, Marianne releva l’invitation. Il y avait des lépreux dans cet archipel, sur l’île de Molokai, où l’on abandonnait les malades pour les isoler. Or Marianne se souvenait que saint François était un jour allé au-devant d’un lépreux et l’avait embrassé.

Elle trouva quelques volontaires et partit, en 1883. Mais son hôpital à Syracuse ? Une autre supérieure y fut nommée, et l’on garda Marianne aux îles Hawai.

La première tâche fut d’organiser une école pour les petites filles, et un hôpital sur l’île Maui.

En 1888, elle accosta à Molokai, où elle retrouva le père Damian de Veuster, qui mourut de la lèpre en 1889.

Marianne ouvrit une école pour les garçons, une autre pour les filles, planta des arbres et des fleurs pour rendre plus agréable le paysage ; comme le père Damian, elle fit chanter les enfants, leur apprit la musique. Maternellement elle leur fit confectionner des habits corrects : elle était leur mère.

Si généreux que fût son exemple, elle reçut des critiques sur ses méthodes, car il est toujours plus facile de critiquer que de faire quelque chose de mieux.

Marianne se dépensa sans compter jusqu’à son quatre-vingtième anniversaire. Elle ne fut jamais contagiée par la lèpre. Une maladie des reins fit plier cet arbre si robuste ; une attaque cardiaque mit fin à cette vie généreuse.

Marianne mourut le 9 août 1918 à Kalaupapa, fut béatifiée en 2005 et canonisée en 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 23:00

Baolu Ge Tingzhu

1839-1900

 

Voir la notice Chinois (Martyrs en 1900) 13 juillet-16 août

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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 23:00

Bonifacia Rodríguez Castro

1837-1905

 

 

Elle naît le 6 juin 1837 à Salamanque (Espagne), aînée de six enfants d’une famille très chrétienne. Son père, Juan, est un artisan tailleur. A la mort de celui-ci, Bonifacia doit aider sa mère, María Natalia.

Elle a alors 15 ans, elle doit travailler dans la passementerie à laquelle elle s’est initiée. 

Très vite, Bonifacia expérimente les dures conditions de la femme travailleuse à cette époque : horaires épuisants et maigre salaire. Elle monte son propre atelier de passementerie où elle travaille avec le plus grand recueillement, imitant la vie cachée de la Sainte Famille de Nazareth. A partir de 1865, sa mère, qui a perdu tous ses autres enfants sauf une fille qui s’est mariée, travaille aussi dans l’atelier de Bonifacia. Elles mènent toutes les deux une vie de grande piété. 

Bonifacia nourrit un amour de prédilection pour la Vierge Marie Immaculée, dogme récemment promulgué (1854), ainsi que pour saint Joseph que Léon XIII déclare Patron de l’Église universelle (1870). Un groupe de jeunes filles, amies de Bonifacia, se joint à elle, attirées par le témoignage de sa vie. Elles se réunissent dans sa maison-atelier, spécialement les soirées de dimanches et jours de fête, pour se libérer des amusements dangereux qui les guettent. Elles décident ensemble de faire une Association de l’Immaculée et de Saint Joseph qu’elles nomment ensuite Association Joséphine.

Bonifacia, qui se sent appelée à la vie religieuse, songe à entrer dans un couvent de dominicaines à Salamanque. C’est alors qu’elle rencontre un jésuite, le Père Francisco Javier Butinyà qui l’en dissuade. Lui aussi est dévoré d’un grand zèle apostolique pour le monde des travailleurs. Il est en train d’écrire un livre intitulé : La lumière de l’artisan, ou, collection de vies d’illustres fidèles qui se sont sanctifiés dans des professions humbles. 

Le Père pense à une nouvelle Congrégation féminine qui servirait à protéger les femmes travailleuses par le moyen de femmes travailleuses. Il propose à Bonifacia d’en être la cofondatrice avec lui. Ce projet reçoit le soutien enthousiaste de l’évêque de Salamanque, Mgr Lluch y Garriga, qui promulgue le décret d’érection de l’Institut, dénommé Congrégation des Servantes de Saint Joseph (janvier 1874). Son but est de rendre sa dignité à la femme pauvre sans travail en la préservant du danger de se perdre. Quant au Père Butinyà, il pense qu’il faut sanctifier le travail en l’unissant à la prière. Ainsi, écrit-il, la prière ne sera pas un obstacle pour le travail, ni le travail ne vous enlèvera le recueillement de la prière.

Bonifacia fait donc sa fondation avec six autres compagnes…dont sa mère. Leur résidence n’est autre que leur atelier. En somme, elles avaient l’intuition implicite que la société est parfois tentée de tout convertir en marchandise et en gain, en mettant de côté les valeurs et la dignité qui n’ont pas de prix (Jean Paul II – homélie de béatification). Or, la personne qui est l’image et la demeure de Dieu doit être protégée (…) quelle que soit sa condition sociale ou son activité professionnelle (Ibid). 

La vie d’un travailleur vaut plus que tout l’or du monde, dira plus tard Mgr Cardjin, fondateur de la J.O.C. C’est vrai, mais cela ne se disait pas à l’époque, du moins dans ces termes-là, et, d’autre part, le projet de vie de Bonifacia paraissait trop audacieux. Aussi rencontre-t-il immédiatement l’opposition du clergé séculier de Salamanque. Le Père Butinyà, avec tous les jésuites, est exilé hors d’Espagne et l’évêque, transféré à Barcelone.

Les directeurs de la Communauté nommés par le nouvel évêque sèment imprudemment la désunion entre les sœurs. Bonifacia, la fondatrice, s’emploie à défendre le charisme de son Institut, mais on profite d’un voyage qu’elle entreprend à Gérone pour la destituer. S’ensuivent humiliations et calomnies. Sa seule réponse est le silence, l’humilité et le pardon. Puis elle obtient d’aller fonder un nouvel Atelier à Zamora où elle peut vivre son idéal (25 juillet 1883). 

Mais, quand arrive l’approbation pontificale de Léon XIII aux Servantes de Saint Joseph (1er juillet 1901), la maison de Zamora en est exclue. Malgré tout, Bonifacia, poussée par son désir de communion, décide d’aller voir ses sœurs de Salamanque, mais, quand elle arrive à la maison de Sainte Thérèse, on lui dit : Nous avons reçu l’ordre de ne pas vous accueillir. 

Le cœur transpercé, elle revient à Zamora, consciente qu’elle ne reverra plus jamais Salamanque, mais avec la certitude que la réunification de la Communauté se fera après sa mort. 

Bonifacia meurt le 8 août 1905.

Effectivement, la maison de Zamora s’unit au reste de la Congrégation le 23 janvier 1907. 

De nos jours, les Servantes de Saint Joseph poursuivent l’œuvre (de leur fondatrice) dans le monde avec simplicité, joie et abnégation. (Jean-Paul II).

Béatifiée en 2003, Bonifacia est canonisée en 2011. Elle sera inscrite au Martyrologe le 8 août, dans une prochaine édition mise à jour.

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 23:00

Bênadô Võ Văn Duê

1755-1838

 

Bênadô (Bernard) vit le jour en 1755 à Quần Anh (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Ce fut un prêtre du vicariat du Tonkin oriental.

Il avait quatre-vingt-trois ans lorsqu’il apprit l’arrestation de son évêque, Mgr Delgado (v. 12 juillet). Il se fit transporter auprès du Prisonnier, pour mourir avec lui ; il eut bien du mal à obtenir cette «faveur», mais finit par se faire entendre de soldats qui l’emmenèrent. C’était le 3 juin 1838.

Il confessa sa foi avec courage et fut condamné à la décapitation le 23 juin. 

Il fut décapité à Ba Tòa (Nam Ɖịnh) le 1er août 1838.

Béatifié en 1900, il a été canonisé en 1988, cent-cinquante ans après sa mort.

 

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 23:00

Benito Iñiguez de Heredia Alzola

1882-1936

 

Benito (Benoît) vit le jour le 16 avril 1882 à Dallo (Ávila, Espagne).

A la suite de son aîné, Alejandro, il entra à dix-sept ans dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu et prit le nom de Gaudencio.

Il fut présent en diverses communauté : Ciempozuelos, Carabanchel, Madrid, Barcelone.

A partir de 1914, il fut supérieur à Valencia, Palencia, Málaga, puis économe à San Rafael, Madrid et au sanatorium de Ciempozuelos de 1931 à 1936.

L’établissement ayant été occupé par les éléments révolutionnaires, il fut envoyé à Madrid pour régler quelques achats. Dans le train, il fut arrêté, dérobé de l’argent qu’il portait et mis en prison.

La nuit de ce 1er août 1936, il fut assassiné à Valdemoro avec deux autres ecclésiastiques.

Son frère Alejandro (en religion Mauricio) devait être assassiné à son tour le 28 août suivant à Barcelone.

Frère Gaudencio, ainsi que son frère, furent béatifiés en 2013.

 
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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 23:00

Bernabé Núñez Alonso

1902-1936

 

Il était né le 11 juin 1902, fête de saint Barnabé (d’où son nom de baptême) à Santa María del Invierno (Burgos, Espagne) et reçut le Baptême quatre jours après.

Il commença le noviciat des Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) à Cambrils en 1916, l’acheva à Hostalets, où il reçut l’habit, et le nom de Alfeo Bernabé (1924), et fit le scholasticat à Bujedo.

Frère plus pratique qu’intellectuel, il fut envoyé à Cambrils pendant six années, où il collabora à la construction de la maison de formation. Oublieux de lui-même, il était disponible pour n’importe quelle tâche.

Appelé au service militaire, il fut trois ans à Cuba, hôte du collège lasallien de La Habana, où il fit le catéchisme aux plus petits : on lui découvrit alors d’excellentes qualités d’enseignant.

En 1931, il revint en Espagne et fut à Tarragona.

Peu avant la révolution de 1936, il se trouvait momentanément à Madrid avec quatre autres Frères : sur disposition du Frère Visiteur, ils devaient rejoindre leurs pays d’origine pour promouvoir d’éventuelles vocations.

Mais voilà qu’à peine arrivés à Madrid, éclata la guerre civile, et la persécution ouverte. Aucune des maisons lasalliennes ne pouvait les héberger, puisqu’elles avaient été abandonnées (de force). Ils errèrent dans les rues pendant une dizaine de jours. Enfin, ils entendirent que la ligne de chemin de fer était ouverte pour rejoindre Barcelone.

Mais le voyage ne fut pas du tout ce qu’ils espéraient. Plusieurs fois la police les contrôla. Deux des cinq descendirent à Tarragona, tandis que les trois autres poursuivaient jusqu’à Barcelone.

Alfeo était l’un des deux descendus à Tarragona. Les miliciens, à l’affût de prêtres et de religieux, les remarquèrent vite à leur comportement. Au moment où ils traversaient le quartier de la mairie pour rejoindre leur collège, ils durent passer par des ruelles sombres, où on les identifia très vite : on les assassina sur place.

Alfeo tomba en martyr à Tarragona ce 31 juillet 1936 et a été béatifié en 2013.

 

 

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 23:00

Bogdan Mandić

1866-1942

 

 

 Dans la petite localité croate de Castelnuovo di Cattaro (Herceg-Novi, dans l’actuel Montenegro), aux Bouches de Kotor, vivait une belle famille chrétienne où les parents, Petar Mandić et Carlotta Zarević avaient déjà dix enfants. Le onzième et avant-dernier naquit le 12 mai 1866 et reçut au baptême les noms de Bogdan (Dieudonné) et Ivan (certains avancent qu’il était le douzième et dernier enfant).

Le papa dirigeait une petite pêcherie, mais perdit toute sa fortune dans des revers socio-politiques.

L’arrière-grand-père paternel, Nicola Mandić venait de Poljica, dans le diocèse de Split, où étaient arrivés ses ancêtres bosniaques au XVe siècle.

Bogdan n’était pas très favorisé par la nature ; de constitution physique plutôt discrète (il ne mesurait pas même un mètre cinquante), difforme, il souffrait en outre d’un défaut de prononciation. Mais c’était un garçon viril, volontaire, qui montra très tôt une piété remarquable, une grande noblesse d’âme, et une ardeur à l’étude peu commune. Il sentit assez tôt l’appel à la vie religieuse.

Il y avait à Castelnuovo des Capucins, et c’est chez eux que Bogdan voulut entrer. Il passa d’abord par le séminaire de Udine (1882), puis reçut en 1884 l’habit franciscain à Bassano del Grappa (Vicenza), avec le nom de Leopoldo. Il continua ses études de philosophie à Padoue et de théologie à Venise, où il fut ordonné prêtre en 1890.

L’obéissance ne lui permit pas même d’aller célébrer sa première Messe au pays natal : les Supérieurs envoyèrent à la famille une photographie de son ordination.

Son grand désir, depuis quelque temps, était de travailler à la réunion à l’Eglise catholique des chrétiens séparés d’Orient, et c’est pourquoi il étudia avec amour les langues orientales, le grec, le croate, le slovène, le serbe.

Toutefois à cause de son petit handicap d’élocution, on ne lui confia pas d’apostolat de prédication, mais plutôt celui de la réconciliation. C’est par une grâce particulière que Leopoldo put toujours prononcer les paroles de la Consécration et de l’Absolution sans erreur.

C’est ainsi qu’il fut successivement confesseur à Venise puis à Zadar, où il fut supérieur du couvent : là, tout près de sa région natale, il allait au-devant des étrangers qui arrivaient par la mer, et se mettait à leur parler de la foi chrétienne en général, et de la religion catholique en particulier.

Cet apostolat s’arrêtera quand les Supérieurs l’envoyèrent comme confesseur à Bassano del Grappa (1900), supérieur à Capodistria (1905), confesseur à Thiene puis Padoue (1906), de nouveau Thiene en 1908. 

A partir de 1909, il fut à Padoue, où, disait-il, il se sentait comme un oiseau en cage, car il désirait beaucoup aller apostoliser son pays natal. On lui fit même passer une année dans les prisons italiennes (Tora, Nola, Arienzo) durant la guerre mondiale, de 1917 à 1918, parce qu’il ne voulait pas renoncer à la nationalité croate. 

En 1923 il fut transféré à Fiume (actuelle Rijeka, Croatie), mais les fidèles de Padoue le réclamèrent avec tant d’insistance, qu’on l’y renvoya, et qu’il y resta jusqu’à la mort : il passera donc là trente-trois années à accueillir et conseiller patiemment des centaines et des milliers de pénitents qui avaient besoin de trouver la paix, la consolation, un conseil, une orientation. 

Brisé de froid en hiver, accablé de chaleur en été, sans vacances, frappé de multiples malheurs de santé, sans jamais perdre son sourire, Leopoldo souffrit un véritable martyre dans le confessionnal, où il restait jusqu’à quinze heures par jour ; on se souviendra qu’à cette époque les confessionaux n’avaient pas le «confort» qu’on y met aujourd’hui, loin de là. Le saint Curé d’Ars en savait quelque chose, le père Leopoldo aussi…

Un pénitent qui venait de recevoir l’absolution sacramentelle, lui aurait dit un jour : Père, Jésus m’a ordonné de vous dire ceci : Votre Orient, c’est chacune des âmes que vous assistez ici par la confession. Lui-même reconnaissait que, n’ayant pas reçu le don de la parole, il devait se consacrer à ramener les âmes à Dieu par le sacrement de la Réconciliation.

Discrètement, Leopoldo devint ainsi un des plus grands précurseurs de l’œcuménisme, vingt-cinq ans avant ce qui fut dit et écrit par les Pères du Concile Vatican II.

Le père Leopoldo était universellement estimé et apprécié. On recourait à sa prière de toutes parts, et il obtint en maintes occasions des faveurs célestes et des miracles.

L’hiver 1941-1942, sa santé se dégrada, le cancer à l’œsophage le minait. Le 30 juillet, entouré des Confrères qui chantaient le Salve Regina, il s’éteignit aux dernière paroles : O Clemens, o Pia, o Dulcis Virgo Maria. 

C’est qu’il aimait particulièrement la Sainte Vierge : chaque jour, il lui renouvelait un petit bouquet de fleurs ; parfois, il prenait congé quelques instants, allait se recueillir devant l’image de Marie, et en revenait tout renouvelé. Il eut la joie de faire un pèlerinage à Lourdes. Au retour, un inévitable accident allait se produire lorsque, inexplicablement, la voiture passa à côté du tramway, comme si la rue s’était élargie ; le père Leopoldo dit simplement : C’est la Vierge qui nous a sauvés.

Comme il l’avait prédit, les bombes de la guerre détruisirent totalement l’église et le couvent, mais pas sa cellule, témoin de la miséricorde infinie de Dieu.

Le père Leopoldo fut béatifié en 1976, et canonisé en 1983, au moment du Synode des Évêques consacré à la Réconciliation, durant l’Année Sainte extraordinaire de la Rédemption.

Saint Bogdan Leopoldo est inscrit le 30 juillet au Martyrologe, tandis que l’Ordre franciscain le fête au 12 mai.

 

Le père Leopoldo avait dit : Un prêtre doit mourir de ses fatigues apostoliques ; il n’y a pas d’autre mort digne d’un prêtre.

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 23:00

Baolu Chen Changpin

1838-1861

Né vers 1838, Baolu (Paulus) était un séminariste.

Il fut martyrisé à Qingyan (Guishou, Chine) le 29 juillet 1861 et canonisé en 2000.

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 23:00

Bartolomé Rodríguez Soria

1894-1936

 

Bartolomé vit le jour le 7 septembre 1894, à Riópar (Albacete, Espagne) de Juan Vicente et Joaquina, qui le firent baptiser deux jours plus tard.

Les «jeux» du petit garçon, très tôt, furent de se construire un petit autel, où il déposait une image de Jésus, du Sacré-Cœur, de Marie, et où il priait beaucoup.

Intelligent et précoce, il apprit vite à lire à l’école communale ; à la paroisse, il était enfant de chœur ; partout, il eut la grâce de ne jamais provoquer le moindre déplaisir à ses parents, à ses professeurs, à ses frères et sœurs.

Un jour qu’il était avec son père chez un voisin, ce dernier laissa partir un blasphème. Le gamin se planta devant l’homme et lui dit franchement : S’il te reste encore de la salive après avoir dit ce que tu viens de dire, crache-la moi dessus au lieu de blasphémer contre Notre-Seigneur. Le monsieur fut surpris et touché de l’intervention courageuse de Bartolomé : il l’embrassa et lui promit de ne jamais plus lâcher de telles paroles.

Vers la fin du collège, son professeur en fit un éloge marqué et ajouta qu’il ne pouvait le garder dans sa classe, parce que Bartolomé en savait plus que lui. Et quand on demanda au garçon ce qu’il voulait faire, il répondit sans hésiter qu’il voulait être prêtre.

Il fit des études remarquables et remarquées au séminaire de Tolède et fut ordonné prêtre en 1918.

Ses postes successifs furent Elche de la Sierra, Balazote y Peñascosa, où il attira particulièrement l’attention des fidèles par ses prédications et ses bons conseils.

Il fut appelé ensuite à être le secrétaire de l’archevêque de Valencia, et surtout de celui de Ciudad Real, Narciso de Estenaga (v. 22 août).

Mais comme il préférait exercer en paroisse, il se présenta comme candidat et, en 1927, fut envoyé à Munera, dont le curé annonça aux fidèles qu’il leur arrivait un saint Luigi Gonzaga (v. 21 juin).

Dans cette paroisse, le jeune prêtre fonda un groupe d’Action Catholique, un autre des Filles de Marie. Pour préparer les enfants à la Première communion, il leur offrit lui-même leur catéchisme. Son église se remplit peu à peu de fidèles qui revenaient à la pratique des sacrements. Il organisa jusqu’à des conférences du soir, où l’on s’étonna de son éloquence.

En 1935, parlant d’un Martyr mexicain (Miguel Agustín Pro, v. 23 novembre), il s’exclama : Qui donc pourrait mourir comme lui !

Arrivèrent les jours malheureux de la révolution. Peu avant d’être arrêté, il se préoccupait d’une chose : Ce qui me fait le plus de peine, est que je ne pourrais plus célébrer l’Eucharistie, et il fondait en larmes. Les fidèles lui disaient d’aller se cacher, mais sa réponse était non moins claire : Le bon pasteur n’abandonne pas ses brebis - Le bon soldat meurt au pied du canon, justement quand les fidèles ont le plus besoin de moi.

Les miliciens entourèrent son presbytère, et l’arrêtèrent pour le fait d’être prêtre et de proclamer sa foi. On le conduisit en «procession» jusqu’à l’église. Sa mère et ses sœurs étaient là ; il ne put leur dire adieu. Il fut enfermé violemment dans la sacristie avec une trentaine de personnes.

Le 28 juillet, commença son martyre. Comme pour Notre-Seigneur, on le dépouilla de ses vêtements ; on le fit tomber plusieurs fois de la chaire par-terre, on le frappa, on sauta sur son corps, on voulut l’obliger à blasphémer ; il résista ; à bout de forces, il demanda un peu à boire, on lui urina dans la bouche.

On l’entendit murmurer : Par ta passion, mon Jésus, par ta passion. Il prit les mains de miliciens qui étaient proches et les baisa, murmurant : Je te pardonne, comme Dieu me pardonne aussi.

Il y avait là des gens de la paroisse, qui purent témoigner de ces moments douloureux. Ils pleuraient, mais aussi quelques miliciens.

Le jeune curé expira dans son église, le 29 juillet 1936.

Suite à son martyre, mais aussi à d’autres grâces obtenues par son intercession à Munera, il fut béatifié en 2007.

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