Dalmacio Moner
1291-1341
Dalmacio (Dalmau en catalan) vit le jour en 1291 à Santa Coloma de Farners (Girone, Espagne) de parents aisés, propriétaires de terres. Il n’était pas fils unique ; il avait au moins deux sœurs.
Il entra chez les Dominicains de Girona, à quinze ou seize ans.
En 1311, il enseigna la logique à Tarragone, étudia la philosophie scholastique et fut ordonné prêtre à Valence.
En 1317, il fut assigné à la fondation de Castillon de Ampurias et semble avoir séjourné à Montpellier entre 1319 et 1321 (à moins que ce séjour ait eu lieu avant même son entrée dans l’ordre). C’est peut-être à cette époque qu’il fit le pèlerinage à pied à La Sainte Baume, auprès de la grotte de sainte Madeleine (v. 22 juillet)
En 1321, il fut lecteur (professeur) à La Seo de Urgel, puis passa à Manrese en 1324. En 1328, à Cervera ; à Balaguer en 1329, avant de revenir à Girona en 1331.
Jeune homme, il était déjà jaloux de la sainte vertu : il le resta toute sa vie.
Il se mortifiait abondamment, évitait les conversations, les rencontres, parlant aux dames sans les regarder (et seulement s’il y était obligé). Mêmes ses sœurs ne purent venir le voir quand il fut malade. Il mangeait froid, baptisait amplement son vin, se privait de boire même en plein juillet, se lavait en hiver à l’eau froide, etc. Cilices, toiles rèches, habit usés, étaient son quotidien. Il dormait assis, et peu.
A ces pénitences effrayantes, s’ajoutèrent quatre années dans une petite grotte, où Dalmacio côtoyait des scorpions et des serpents.
Dieu permit à Dalmacio d’opérer des miracles, aussi étonnants que nombreux. On l’appelait déjà de son vivant pour être secouru, et il intervenait : pour guider des confrères égarés, pour mettre en sûreté deux Dominicains surpris par des pirates, pour faire cesser un petit chien d’aboyer pendant la messe, pour des accouchements heureux… On l’a invoqué spécialement pour les maux de dents. La figure de Dalmacio était devenue si légendaire qu’on parlait communément du Frère qui parle à l’Ange.
Il a été rapporté qu’un jour d’été, la Vierge Marie lui aurait présenté des bonbons rafraîchissants au miel et à la rose.
Le pauvre Dalmacio était naturellement laid : grand, sec, bronzé, chauve, la parole rare et dure, la voix haute et aiguë, mais la mort le transfigura. Il s’éteignit dans une grande sérénité après beaucoup de douleurs à l’abdomen, le 24 septembre 1341.
Il fut béatifié en 1721.