Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 00:00

Emil Szramek

1887-1942

 

Né le 29 septembre 1887, Emil porta aussi le nom de l’archange saint Michel, qui est fêté ce jour-là.

Ses parents étaient August, un ouvrier, et Josefa ; ils vivaient à Tworków (Śląskie, Pologne). En 1895, le papa émigra en Amérique à la recherche d’un travail meilleur.

Emil fit ses études à Tworków, puis Raciborzu, enfin la théologie à Wrocław de 1907 à 1910.

Il fut ordonné prêtre en 1911 et nommé successivement à Miechowice puis à Tychy (1912-1916), où il rédigea sa thèse de doctorat.

Puis il fut nommé aumônier à Zaborzu et Mikołowie (1916-1923). Il soutenait fortement l’utilisation de la langue polonaise dans la région de Haute Silésie.

Lors de la création du nouveau diocèse de cette région, il fut nommé chanoine du chapitre (1927), en même temps qu’on lui confiait plusieurs missions importantes dans le diocèse, entre autres la construction de la nouvelle cathédrale de Katowice.

En 1926, il fut chargé de la paroisse de l’Immaculée Conception à Katowice, où il promut activement les activités du laïcat.

Ouvert et tolérant, sans chauvinisme ni nationalisme, le Chanoine Szramek préconisait les échanges entre savants polonais et allemands.

En 1927, on le nomma président de la Société des Amis de la Science en Silésie, dont il publia les annales. Il publia également un ouvrage sur la culture et le folklore en Silésie. Il devint comme le chef de l’intelligentsia et écrivit de nombreux articles.

Son testament, qui date des années 30, demande de donner tout ce qu’il pouvait posséder, mais on lui confisqua presque tous ses documents lors de son arrestation.

Dès le début de la guerre, quand la Pologne fut envahie, il fut l’objet de la répression anti-polonaise de la Gestapo, mais il ne voulut pas quitter sa paroisse.

Le 8 avril 1940, il fut arrêté et conduit en différents camps de concentration : Dachau, Gusen, Mauthausen, de nouveau Dachau le 8 décembre 1940, avec le numéro 21987.

Il y eut des interventions pour le faire libérer : à la curie diocésaine, les autorités répondirent qu’ils pourraient envisager une amnistie pour n’importe qui, mais pas pour le prêtre Szramek ; à l’intervention du nonce apostolique, elle ne répondirent même pas.

Le Chanoine Szramek était devenu la tête de file de tous les prêtres du camp. Il releva le courage de ses Confrères, disant ouvertement qu’il espérait beaucoup la renaissance du pays et de la culture polonaises. Il prêchait un comportement digne et pacifique en face de l’envahisseur.

Emil Michał Szramek mourut à l’infirmerie du camp ; on le tortura, alors qu’il avait une très forte fièvre, en le maintenant debout sous un courant d’eau glacée.

C’était le 13 janvier 1942.

 

Le Chanoine Szramek fut béatifié en 1999.


Partager cet article
Repost0
12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 00:00

Elisabeth Satō

 1626-1629

 

Cette petite fille japonaise de trois ans était née vers 1626 à Shindōgadai (actuelle Shimo Hanazawa, Yonezawa, Yamagata, Japon).

Elisabeth fut massacrée en haine du Christ avec ses parents Alexius Satō Seisuke et Lucia Satō à Okusanbara (Yonezawa), le 12 janvier 1629.

 

 

Voir la notice : Japonais Martyrs 1622-1639

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 00:00

Eustachio Pucci

1819-1892

 

Deuxième des sept enfants de pieux parents, Eustachio naquit le 16 avril 1819 à Poggiole di Vernio (Florence, Italie).

Il apprit vite à aimer l’église et la sacristie, où son père remplissait les fonctions de sacristain. Puis le curé lui enseigna le latin.

Eustachio voulait entrer dans l’Ordre des Servites et son père s’y opposa longtemps, mais l’adolescent gagna et entra au couvent de Florence en 1837, y prit l’habit et le nom de Antonio Maria.

En 1843, il fut ordonné prêtre.

Il n’eut qu’un poste : Viareggio, où il fut d’abord vicaire pendant trois ans, puis curé pendant… quarante-six ans. Cette longue présence semble aujourd’hui exagérée, mais un saint prêtre comme Antonio ne s’attachait pas à sa paroisse de façon humaine : il cherchait le salut des âmes, et il ne négligea aucun moyen pour atteindre son but sacerdotal.

A cela s’ajouta sa nomination comme supérieur des Servites en 1859, et provincial de 1884 à 1890.

Le curatino (petit curé), comme l’appelaient gentiment ses braves paroissiens, développa dans sa paroisse un zèle remarquable, doublé d’un profond esprit d’organisation. Outre sa générosité instinctive qu’il mit amplement à la disposition des victimes du choléra en 1854, 1855 et 1884, il organisa une véritable Action Catholique avant la lettre, pour tous les âges ; il institua ainsi plusieurs associations : pour les jeunes, la Compagnie de Saint-Louis ainsi que la Congrégation de la Doctrine Chrétienne, pour les dames la Congrégation des Mères Chrétiennes, et pour les adultes il réorganisa la Douce Compagnie de Notre Dame des Douleurs.

En 1853, il fonda une institution pour l’éducation des jeunes filles, les Sœurs «mantellate» Servites de Marie, et une autre pour les enfants malades pauvres, qui fut le premier hôpital marin.

En outre, il introduisit les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul et les œuvres missionnaires.

Mais le curatino n’était pas un activiste. Son intense vie intérieure était la base de ses activités. On le vit en état de lévitation durant la Messe, il eut des extases, on lui attribuait déjà des guérisons miraculeuses…

Il célébra la Messe la dernière fois pour l’Epiphanie C’est en accomplissant héroïquement un ultime devoir de charité, qu’il acheva cette longue vie sacerdotale : il secourut un malade lors d’une forte tempête et fut frappé de pneumonie foudroyante, le 12 janvier 1892.

Béatifié en 1952, il fut canonisé en 1962.

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 00:00

Eurosia Fabris Barban

1866-1932

 

Eurosia naquit à Quinto Vicentino (Vicenza, Italie du nord) le 27 septembre 1866, de parents très chrétiens qui la firent baptiser trois jours plus tard. Eurosia n’était pas un nom habituel, et tous l’appelèrent Rosina (petite Rose).

Puis on déménagea à Marola en 1870, qui fut le village d’Eurosia pour toute la vie.

Il y avait bien une école, mais elle n’en fréquenta que les deux premières années, continuer aurait été un luxe excessif. Eurosia aimait lire, surtout l’Ecriture Sainte.

A quinze ans, elle enseignait le catéchisme ; sa méthode était tellement convaincante, douce, claire, que tous en conservaient un souvenir indélébile. A la maison, on lui demandait son avis dans les discussions entre frères et sœurs. 

Belle et gentille, elle fut plusieurs fois demandée en mariage.

Quand le voisin, Carlo Barban, perdit son épouse, il demande à Eurosia de venir travailler pour tenir la maison et s’occuper des deux petites filles : puis il la demanda en mariage. Elle accepta après avoir demandé conseil aux parents et au curé ; elle avait vingt ans (1886).

Carlo était un paysan bien installé, mais il avait hérité des dettes de son père. Eurosia le savait et, sans s’inquiéter, lui redonnait confiance en Dieu.

De cette union naquirent neuf enfants, dont les deux premiers moururent très jeunes. Cela, Eurosia le savait d’avance : la Sainte Vierge le lui avait prédit au sanctuaire de Monte Berico.

Ce n’était pas tout : une de ses nièces, Sabina, mourut pendant que son mari était à la guerre, durant le premier conflit mondial, et Eurosia en adopta les trois enfants. Voilà une maison bien remplie, pleine d’amour, et douze petites bouches à nourrir avec le seul travail du papa.

De ces douze créatures, six se marièrent, deux furent prêtres (Giuseppe et Secondo), deux furent franciscains (Angelo Matteo, qui fut le père Bernardino, et un autre, qui fut le frère Giorgio) ; Chiara Angela, la première adoptée, entrera chez les Sœurs de la Miséricorde à Vérone, et un autre mourut séminariste.

Eurosia, dite Rosina, était devenue… Mamma Rosa. Consciente de sa mission de mère éducatrice, elle priait, donnait l’exemple de la patience et de la douceur. Elle acceptait de vivre dans la pauvreté, dormant peu et se mortifiant pour mieux écouter la voix de Dieu.

Elle priait et faisait prier pour la conversion des pécheurs. A midi, elle versait un bol de soupe aux pauvres qui frappaient chez elle. Durant la guerre, en plus des enfants qu’elle avait adoptés, elle s’occupait autant qu’elle pouvait des veuves et de leurs enfants. Un jour qu’elle et son mari avaient accueilli une petite famille de passage, la mère accoucha et les époux Barban les gardèrent trois jours chez eux.

Toute sa vie, Eurosia fut dévote de l’Esprit Saint, qu’elle invoquait chaque jour pour demander la Lumière, pour vaincre les tentations. L’Eucharistie et la Sainte Vierge étaient ses deux autres références caractéristiques.

Ils étaient pauvres, mais savaient partager les produits du jardin et du poulailler. En outre, Eurosia enseignait la couture aux petites filles, particulièrement les robes de mariage ; en travaillant, on priait, on parlait du Bon Dieu.

Lorsqu’en 1916 se constitua dans la paroisse une communauté du Tiers-Ordre franciscain, Eurosia s’y inscrit, avec son fils Sante Luigi.

Après quarante cinq ans de mariage, veuve à son tour (1930), elle confia à son fils prêtre, don Giuseppe, que Dieu lui avait révélé la date de sa prochaine mort, dans dix-neuf mois.

Dès l’automne 1931, des douleurs rhumatismales attaquèrent les mains et les pieds, puis les épaules et les genoux : elle dut s’aliter. Début janvier, une pneumonie lui rendit la respiration très pénible. Elle s’éteignit le 8 janvier 1932, consciente et souriante.

Béatifiée en 2005, proclamée Patrone des Catéchistes en 2009, Eurosia est fêtée localement le 9 janvier.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison inexplicable d’une jeune femme de Vicenza, atteinte d’adénopathie trachéobronchiale. Malgré une importante thoracentèse, du liquide infectieux s’était répandu dans l’abdomen. Jusqu’au 30 novembre 1944, aucune issue n’était plus envisageable. Mais au matin du 1er décembre, l’abdomen était nettement soulagé et, peu de jours après, tout le liquide avait disparu, la fièvre également, sans aucune intervention médicale ; la guérison était totale en quelques jours. On avait prié par l’intercession d’Eurosia : sa présence était manifeste et fut dûment constatée par les autorités médicales et ecclésiastiques.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 00:00

Edward Waterson

† 1594

 

Edward était londonien et avait été élevé dans l’Eglise d’Angleterre, qu’on appelle l’Eglise anglicane.

Il est dit que Edward, lors d’un voyage commercial en Turquie, reçut la proposition d’un riche Turc, d’épouser sa fille, s’il se faisait musulman. Ayant refusé avec horreur, il s’en vint à Rome.

En 1588 donc, à Rome, Richard Smith, futur évêque, l’amena à la foi catholique.

Successivement, Edward se rendit à Reims où il reçut la formation théologique et fut ordonné prêtre, le 11 mars 1592.

Durant l’été 1592, Edward retourna en Angleterre, pour assister les Catholiques persécutés. Il en avait un tel désir qu’en partant, il affirma que, même si on lui proposait le royaume de France pour rester là, il préférait partir pour l’Angleterre.

Il était avec un autre jeune prêtre, Joseph Lambton, qui fut arrêté, tandis qu’il réussit à s’échapper.

Mais il fut retrouvé et arrêté un an plus tard durant l’été 1593. Il fut enfermé dans la prison de Newgate, jusqu’après Noël. Il tenta de mettre le feu à sa porte de cellule pour s’enfuir.

Selon la «formule» des juges, il fut «pendu, éviscéré et écartelé», comme traître.

On rapporte que les chevaux refusèrent de tirer la charrette qui portait le condamné au gibet, et qu’à ce gibet, l’échelle trembla jusqu’à ce que le Martyr l’ait signée du signe de la Croix.

Ce martyre eut lieu le 7 janvier 1594, le 8 janvier du Martyrologe étant probablement une erreur.

 

Edward Waterson fut béatifié en 1929.

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 00:00

Edward le Confesseur

1002-1066

 

A la suite de grands troubles qui désolaient l'Angleterre, le prince Édouard passa trente-cinq ans de sa vie en exil. Nous avons peu de détails sur cette période de son histoire. 

Il naquit vers 1002 à Islip (Oxford, Angleterre). Doué d'un caractère doux, ami de la solitude, il était d’une piété quasi monastique. 

Fils du roi Æthelred et d’Emma de Normandie, il reçut en 1042 l’héritage de la couronne des princes saxons, sur une manifestation divine, semble-t-il, et gouverna, pour ainsi dire, plus par sa piété que par son autorité, qui était toute spirituelle.

Il fut couronné en 1043 en la cathédrale de Winchester.

Modeste dans son port, Édouard III savait être majestueux en public, par devoir. Il mangeait et buvait peu. Il voulut accomplir le vœu qu'il avait fait d'aller à Rome vénérer le tombeau du Prince des apôtres, mais il dut céder aux instances de ses sujets, qui avaient besoin de sa présence. Le pape le délia de son vœu ; en revanche, il fit construire une belle église en l'honneur de saint Pierre.

Politiquement, Édouard fut contré par le seigneur du Wessex, Godwin, dont la fille Edith devint la femme d’Edouard. Mais Godwin, profitant de la bonté du roi, se comporta en envahisseur jusqu’à être déclaré hors la loi, avant de mourir d’apoplexie un peu plus tard.

Édouard est célèbre par son désintéressement et par sa charité envers les pauvres. A trois reprises différentes, il vit un des officiers de sa maison mettre la main aux trésors royaux ; la troisième fois, il se contenta de lui dire : Prends bien garde qu'on ne t’y surprenne ! Le trésorier du palais se plaignant au roi de ces vols, celui-ci, comme s'il n'eût rien su, lui dit : Pourquoi te  plaindre? Celui qui a pris cet argent en avait sans doute plus besoin que nous.

Sans se préoccuper du qu’en dira-t-on, il prit sur ses épaules un pauvre infirme tout perclus et le porta à l'église Saint-Pierre, où il fut guéri. 

Édouard, qui avait une grande dévotion à l’apôtre saint Jean, promit de ne jamais refuser l'aumône demandée au nom de saint Jean. Un jour, un pauvre lui ayant tendu la main au nom de cet apôtre, le roi, dépourvu d'argent, retira de sa main un riche anneau et le lui donna, pour ne pas le faire attendre. Saint Jean l'Évangéliste se montra plus tard, début août de 1065, à deux pèlerins anglais qui se mettaient en voyage pour les lieux saints ; il leur remit un anneau en leur disant : Portez cet anneau au roi ; c'est lui qui me l'a donné un jour que je lui demandais l'aumône en habit de pèlerin ; dites-lui que, dans six mois, je le visiterai et le mènerai avec moi à la suite de l'Agneau sans tache. 

Édouard mourut, en effet, six mois après, le 4, ou plutôt le 5 janvier 1066. Le 4 était juste le jour octave de la fête de saint Jean Evangéliste. Edouard n’avait pas d’héritier, ayant probablement préféré vivre avec son épouse dans la chasteté. 

Les moines de Westminster ainsi que la population acclamaient le roi défunt, dont la mort cimenta l’union des Anglais. Edouard fut bientôt canonisé, en 1161 et surnommé Edouard le Confesseur, pour le distinguer de son oncle Edouard le Martyr (voir au 18 mars).

 

 

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 00:00

Euquerio Llanillo García

1914-1937

 

Né le 20 février 1914 à Solanas de Valdelucio (Burgos), Euquerio était un des onze enfants de Hermenegildo et María et reçut le baptême deux jours après.

Le papa était instituteur et se préoccupa fondamentalement d’inculquer à ses enfants une formation à la fois chrétienne et culturelle. Des onze enfants, six furent Frères maristes : Euquerio, José, Agustín, Ananías, Julio et Basilio.

Après l’école communale, Euquerio entendit l’appel de Dieu et entra en 1924 au collège tenu par les Frères maristes à Arceniega (Álava).

En 1928 (plutôt qu’en 1924, date sans doute prématurée et erronée) - il commença le noviciat, fut vêtu et conserva son nom de Euquerio.

Après le noviciat, il prépara le diplôme d’instituteur à Las Avellanas.

Euquerio fut un instituteur-né : sans s’imposer, il avait une très bonne influence sur chacun, par sa délicatesse et sa joie communicative.

En 1931, il fut envoyé à Madrid, où il resta jusqu’à la mort. 

Le 26 juillet 1936, la maison fut fouillée, la communauté dispersée. Euquerio se réfugia à la Fonda Algorta de Madrid, où il fut arrêté, le 30 août. 

Transféré au collège des Ecoles Pies, devenu prison, il y passa de pénibles interrogatoires, souffrit du froid et des mauvais traitements qu’on imagine. 

A Noël, sa santé s’aggrava : il perdait connaissance et délirait. Il avait son frère José près de lui, lequel raconta plus tard : Je commençai une neuvaine à Marcellin Champagnat (leur Fondateur, ndt), qui devait finir le 4 janvier, jour où il mourut. Dans certains moments de lucidité, il m’appelait, il priait l’Ave Maria avec profonde piété.

Frère Euquerio mourut le 4 janvier 1937 ; il n’avait pas vingt-trois ans.

L’Eglise a reconnu son martyre, en tant que témoin de la Foi, du Christ et de l’Eglise. 

Avec d’autres Confrères, il fut béatifié en 2013.

 

 

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 00:00

Elizabeth Ann Seton

1774-1821

 

Les parents d’Elizabeth Ann Seton étaient des épiscopaliens résidant à New York : Richard Bayley, descendant d’une famille protestante française, était chirurgien et professeur d’anatomie ; son épouse, Catherine Charlton, était la fille d’un ministre épiscopalien ; tous deux vivaient très chrétiennement leur foi anglicane et firent bientôt baptiser leur fille.

Elizabeth Ann était née le 28 août 1774 à New York ; elle avait une grande sœur, Mary Magdalene ; une troisième, Catherine, mourut peu après la naissance. Dès 1777, les deux filles furent orphelines de leur mère.

Le papa se remaria avec Charlotte Amelia Barclay, qui était de la famille de Roosevelt. Cette deuxième maman était active dans la vie sociale, et donna à Elizabeth Ann l’exemple d’une charité vivante.

Cinq autres enfants vinrent au monde ; malgré cela, le couple éclata ; le père partit faire d’autres études médicales à Londres, la mère rejeta les deux filles aînées, qui se réfugièrent chez leur oncle paternel à New Rochelle. 

En grandissant, Elizabeth Ann lisait beaucoup, mais en particulier la sainte Bible. La séparation de cette deuxième maman la fit réfléchir, elle écrivait des notes dans son Journal intime, où l’on peut lire sa sensibilité pour la nature, pour la poésie, pour le piano. Elle lisait couramment le français, jouait fort bien de la musique, et pratiquait l’équitation de haut niveau.

Elle épousa en 1794 William Magee Seton, un riche armateur, et ils eurent cinq enfants, trois filles et deux garçons : Anna Maria, William, Richard, Catherine, Rebeca Mary. Catherine fut une des premières à rejoindre sa mère dans la fondation religieuse. Rebeca fut celle qu’Elizabeth Ann appelait la sœur de son âme : elle était sa confidente, et l’accompagna dans ses démarches auprès des malades et des mourants.

Déjà à cette époque, Elizabeth Ann s’organisait avec d’autres dames pour visiter les malades  et les aider autant que possible. Ce groupe constituait déjà des Dames de la Charité. 

A la mort de son beau-père, Elizabeth s’occupa maternellement aussi des sept jeunes enfants de celui-ci, les petits frères et sœurs de son mari, en même temps qu’il fallait bien gérer l’importante entreprise familiale, une entreprise commerciale liée à d’importantes maisons européennes.

L’entreprise fit faillite, suite au blocus imposé par l’Angleterre à la France napoléonienne, et à la perte de plusieurs bateaux en mer. En outre William fut atteint de tuberculose. Malgré une tentative d’améliorer sa santé en venant à Livourne (Italie), il y mourut en 1803 et fut enterré dans le vieux cimetière anglais de la ville. La jeune veuve fut charitablement accueillie par leurs grands amis de Livourne, et fut touchée par leur foi profonde, en particulier elle désira recevoir l’Eucharistie.

De retour en Amérique, après la mort de sa chère (deuxième) maman, Elizabeth Ann se convertit au catholicisme (1805). La paroisse Saint-Pierre de New York était l’unique église catholique, les lois anti-catholiques n’ayant été levées que peu de temps auparavant. L’année suivante, Elizabeth Ann reçut la Confirmation de l’unique évêque catholique d’alors, résidant à Baltimore. Cette conversion eut pour conséquence immédiate la rupture de la part de la famille et des amis d’Elizabeth Ann, qui connut alors la pauvreté.

Elle fit la connaissance d’un prêtre sulpicien, dont la communauté avait émigré lors de la Terreur en France et qui désirait fonder un séminaire catholique pour les Etats-Unis.

De son côté, l’évêque de Baltimore proposa à Elizabeth Ann d’ouvrir une école pour les jeunes filles de cette ville, financée par un généreux bienfaiteur. L’école Saint-Joseph ouvrit en 1809 à Emmitsburg, première école libre des Etats-Unis. Successivement, Elizabeth Ann élargit son œuvre aux enfants de familles pauvres.

Quelques autres dames s’étant jointes à Elizabeth Ann, elles se lièrent dans une nouvelle Communauté de Sœurs de la Charité. Elizabeth fit ses premiers vœux en 1809, et deviendra désormais Mère Seton. Les constitutions de la nouvelle Famille, reprenant l’idéal des Filles de la Charité fondées par saint Vincent de Paul, furent approuvées en 1812.

Elizabeth Ann fut très combattue par ses connaissances, pour abandonner son idéal. Des conflits divers - auxquels s’ajouta la mort de ses deux filles, ne purent l’ébranler.

Dès 1818, s’ouvrirent en plus deux orphelinats et une autre école.

Plus tard (1880), cette Communauté se réunira officiellement à la communauté française des Filles de la Charité, selon la volonté de la Fondatrice. Actuellement, six Communautés ou Associations se réclament de la fondation d’Elizabeth Ann.

Il ne faudrait pas croire qu’Elizabeth Ann se contentât de faire l’école aux petites filles et aux pauvres. Elle vivait intensément de la prière : Nous devons prier sans cesse, disait-elle, dans tous les instants de notre vie, dans toutes nos activités. Cette prière doit devenir une constante élévation de notre cœur vers Dieu, une communication permanente avec Lui.

La prière favorite d’Elizabeth était le psaume 23. Elle lisait continuellement l’Ecriture, elle avait une profonde dévotion pour l’Eucharistie et la très Sainte Vierge Marie. Les trois dernières années de sa vie, Elizabeth Ann sentit que Dieu allait la rappeler, ce qui lui donnait une grande joie. Après cette vie toute donnée aux enfants pauvres, Elizabeth Ann, elle même rongée par la tuberculose, mourut le 4 janvier 1821 à Emmitsburg, à tout juste quarante-six ans.

Elle a été béatifiée en 1963, et canonisée en 1975. C’est la première femme des Etats-Unis canonisée.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison d’un enfant atteint de leucémie, grâce à l’intercession d’Elizabeth Ann. Ceux pour la canonisation furent la guérison d’une Religieuse malade de cancer, et la guérison d’un autre enfant atteint d’encéphalite.

Patronne des veuves, des enfants proches de la mort et des instituteurs, sainte Elizabeth Ann est fêtée le 4 janvier.

 

Un neveu de sainte Elizabeth Ann, James Roosevelt Bayley, lui aussi converti, devint évêque à Baltimore et fonda en 1856 la Seton Hall University.

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 00:00

Esther Sureau

1809-1890

 

Née le 18 avril 1809 à Terrebonne (Canada), Esther était le troisième enfant d’un cultivateur, Jean-Baptiste Sureau (on trouve aussi l’orthographe Sureault), et de Marie-Rose Limoges.

Ce cultivateur ou un ancêtre, devait être blond, et portait le surnom de Blondin, c’est pourquoi Esther signait Sureau-Blondin.

Esther ne fréquenta l’école que tardivement. Elle fit un essai de noviciat dans la Congrégation de Notre Dame, à Terrebonne puis à Montréal, mais dut revenir chez elle à cause de sa santé. C’est toutefois en souvenir de ce noviciat qu’elle porta désormais le nom de Christine. Esther Sureau devint ainsi Christine Blondin.

Une fois rétablie, en 1833 elle se mit à enseigner, comme institutrice à Vaudreuil, où elle devint directrice. Son école prit même le nom de Académie Blondin.

En 1850, avec la bénédiction de l’évêque, elle donna naissance à une nouvelle famille religieuse, dont la mission devait être l’éducation des enfants de la campagne. Cette famille prit finalement le nom de Sœurs de Sainte-Anne, et Christine s’appela Mère Marie-Anne.

Les vocations affluèrent vite. En 1853, on transférait la maison à Saint-Jacques-de-l’Achigan, en 1864 à Lachine.

A Saint-Jacques-de-l’Achigan, l’aumônier s’ingéra de telle façon dans le gouvernement de la communauté, que l’évêque pria la Mère Marie-Anne de bien vouloir se retirer de toute prérogative. La Fondatrice et Supérieure devint une humble petite sœur effacée, dans la communauté de Lachine, où elle ne portera que des titres honorifiques de conseillère et assistante.

Ce qui frappe beaucoup, c’est l’humilité avec laquelle elle accepta l’épreuve, jusqu’à la fin de sa vie.

Elle mourut le 2 janvier 1890, octogénaire, témoin discret de quarante-deux maisons déjà ouvertes dans le Canada et les Etats-Unis.

Heureusement, la mémoire de la Fondatrice fut remise au jour et Esther alias Christine alias Marie-Anne fut béatifiée en 2001.

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens