José Gafo Muñiz
1881-1936
José Gafo Muñiz fut un prêtre dominicain espagnol, très actif dans la politique de son pays.
Il naquit le 20 octobre 1881 à Tiós (Campomanes, Asturies, Espagne), de Carlos Gafo Cachero et de María Muñiz, et fut baptisé le lendemain.
Dans son enfance, il gardait les brebis et fit vite preuve d’une vive intelligence.
Il entra à l’Ecole Apostolique dominicaine de Corias (Cangas del Narcea), où il fit profession en 1897. Il étudia la philosophie et la théologie à Salamanque, et fut ordonné prêtre en 1905. Toute sa vie allait se dépenser en faveur des ouvriers.
Il fut professeur d’Histoire ecclésiastique, d’Ethique et de Droit à Vergara (Guipúzcoa), de 1907 à 1911.
En 1912 il participa à la création du Syndicat Ferroviaire de Madrid et, en 1913, fonda le premier Centre des Syndicats Libres.
Il fut rédacteur à Science Thomiste, prédicateur et conférencier.
Il fut recteur du collège de Oviedo (1918-1921).
Discrètement, il parcourut toute l’Espagne pour observer les conditions de vie des ouvriers.
Au printemps 1923, il vint à Barcelone pour rencontrer Ramón Sales, secrétaire des «Syndicats Libres» (Sindacatos Libres), et promouvoir l’union entre les Syndicats Catholiques-Libres du nord de l’Espagne avec ceux de Barcelone. Ceci aboutit en fin d’année à la Confédération des Syndicats Libres d’Espagne (Pampelune).
José fut membre du Conseil du Travail sous Primo de Rivera, dont il fut éloigné lors de la proclamation de la 2e République (1931), et il appuya le coup d’état du général José Sanjurjo (1932), année où il subit un premier emprisonnement à Ocaña ; il en profita pour exercer une grande activité en faveur des détenus.
Aux élections de 1933, il fut élu député de Navarre dans le bloc des Droites, et en 1934 il signait le manifeste du Bloc National, inspiré par José Calvo Sotelo, se déclarant ouvertement en faveur d’une action extra-parlementaire, appuyée par l’extrême droite traditionaliste.
En 1936, en l’absence du supérieur du couvent San Domingo el Real (Madrid), il en assuma la fonction et comme tel se dépensa pour mettre en sûreté ses Confrères ainsi que les Dominicaines voisines. Puis il trouva refuge dans une pension proche, pendant une vingtaine de jours.
Il avait une confiance très grande dans les classes populaires, surtout ouvrières.
Il fut arrêté en août 1936, pour avoir commis le délit d’être prêtre, mis en prison, puis relâché le 4 octobre suivant aux cris de «Père Gafo, en liberté». Mais à peine «libéré», à la sortie de la prison de Madrid, il fut assassiné.
Il a été reconnu comme Martyr de sa foi, et béatifié parmi les quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs espagnols béatifiés en 2007.
Le Martyrologe le commémore le 4 octobre.