Jacques le Majeur
Ier siècle
D’après les Actes des Apôtres, Jacques fut le premier des apôtres à souffrir le martyre (Ac 12:2), en l’an 43 ou 44.
S’il est vrai que cet apôtre fut l’évangélisateur de l’Espagne, il faudrait placer cet apostolat entre 33 et 43, mais nous ne possédons pas de documents historiques sûrs de cette période.
Quand des auteurs valables y font allusion, il se trouve que leurs écrits ne sont pas authentiques.
Commençons donc par l’Ecriture.
Jacques, avec son frère Jean, sont appelés par Jésus-Christ tandis qu’ils sont en train de réparer leurs filets de pêcheurs (Mt 4:21-22) : Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Jacques est, avec Pierre et Jean, le témoin d’événements majeurs de la vie publique du Seigneur : la guérison de la belle-mère de Pierre, la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, l’agonie à Gethsémani.
Il avait ses moments de faiblesse, comme tout homme et comme tout apôtre aussi : il n’était pas mécontent de voir sa mère demander pour lui à Jésus une place d’honneur dans le Royaume, et n’eut pas la force de veiller une heure (Mt 26:40) ; puis comme tous les autres, il disparut de Gethsémani quand on vint arrêter Jésus.
Passée la Pentecôte, les Apôtres allèrent évangéliser les nations et, mis à part saint Paul qui, lui, n’était pas des Douze, les Actes ne disent rien sur leurs apostolats respectifs. Seules des traditions orales et locales nous sont parvenues.
Que fit donc Jacques, pendant une dizaine d’années ?
Nous allons ici nous inspirer d’une ignorante, la bienheureuse Anna Katharina Emmerick (voir au 9 février), qui n’avait aucune culture humaine et ne parlait que de ce qu’elle “voyait” dans ses visions. Son secrétaire n’était pas plus docte qu’elle, il s’efforçait de ne transcrire que ce qu’il entendait d’elle. Bien sûr, l’Eglise ne s’est pas prononcée sur ces révélations particulières et il ne faut pas recevoir ces lignes comme l’Evangile. Même les Mystiques ont leurs imperfections et leurs inexactitudes, mais les détails eux-mêmes qu’on va lire laissent supposer une information qui n’est pas humaine.
Jacques le Majeur était grand ; il avait de larges épaules, sans cependant être gros ; il avait le teint blanc, les cheveux noirs et la barbe brunâtre. Il était tout à la fois grave et serein.
Dans son voyage de Jérusalem en Espagne, il passa par les îles grecques et par la Sicile, puis il longea par mer la côte d’Espagne, jusqu’à un détroit semblable à celui qui sépare la France de l’Angleterre ; enfin il aborda à terre à Gadès. Il y a là une presqu’île avec un cap.
Il resta environ quatre ans dans (l’Espagne) et y fit plusieurs voyages.
Il avait laissé en Espagne sept disciples pour continuer à prêcher l’Evangile pendant qu’il faisait un voyage à Rome. Puis il revint à Gadès, alla à Saragosse, à Grenade, puis en Galice.
Avant de retourner à Jérusalem, il s’arrêta visiter Marie et son frère Jean à Ephèse, puis arriva à Jérusalem, où il fut arrêté peu de temps avant le jour de Pâques.
Jacques fut conduit sur le Calvaire, on lui banda les yeux, on attacha ses mains de chaque côté d’une pierre où on le mit assis, et il fut décapité.
Des disciples purent récupérer le corps de l’apôtre martyr ; ils l’ensevelirent d’abord près de Jérusalem, puis plus tard le transportèrent secrètement en Espagne.
(Pour la précision, les expressions en italique sont tirées textuellement de la traduction française des “Visions” ; les autres phrases résument le reste du texte).
D’après ce que disent les Actes des Apôtres, saint Jacques fut donc martyrisé peu avant Pâques, ce qui place ce martyre plutôt en avril, et les Grecs l’avaient mis au 30 avril. Plus tard, lors d’une “découverte” des reliques du Saint en Galice qui aurait eu lieu un 25 juillet, on a inséré la fête de saint Jacques à cette date, où elle est restée au Martyrologe et dans le calendrier romain.