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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 23:00

Otilia Alonso González

1916-1936

 

Otilia naquit le 31 décembre 1916 à Enfistiella (Nembra, Asturies, Espagne), fut baptisée le 2 janvier suivant, et confirmée en 1925.

Orpheline de sa mère à deux ans, elle fut très bien éduquée par la seconde épouse de son père. 

Elle fréquenta l’école d’Etat, puis celle des Dominicaines de l’Annonciation, à Caborana.

En 1932, elle y entra comme novice et fit la profession en 1933.

En 1935, on l’envoya à Barcelone, pour y préparer l’habilitation à enseigner.

Lors de la révolution de juillet 1936, elle s’apprêtait à partir se réfugier aux Asturies.

Le 27 juillet 1936, les Religieuses durent quitter leur couvent pour être interrogées. Les révolutionnaires voulaient les faire apostasier, renoncer à leur consécration religieuse, et leur imposer leurs propositions malhonnêtes.

Sur leur refus, ils les firent remonter en camion pour les reconduire au couvent, en réalité pour aller vers la montagne du Tibidabo ; ils passèrent Vallvidrera et, au lieu-dit El Fero les firent descendre.

Ils les tuèrent l’une après l’autre. Deux d’entre elles, Otilia et Ramona Perramón, survécurent quelques heures et purent raconter les détails qu’on a mentionnés. 

Otilia fut recueillie par des personnes courageuses et bien intentionnées ; on la transporta à un hôpital de la Croix-Rouge, où elle manifesta sa reconnaissance envers ces bons samaritains, mais aussi à Dieu pour cette grâce du martyre. Elle pria le médecin d’avertir sa famille, et lui confia qu’elle mourait soumise, pure, totalement abandonnée à la volonté de Dieu. Elle demanda une médaille pour la baiser et prier. Son agonie dura deux heures environ.

Depuis, l’endroit du martyre a été appelé Les Monjes («les Moniales»).

Otilia mourut au soir du 27 juillet 1936 ; elle avait dix-neuf ans. 

 

Elle et ses Sœurs furent béatifiées en 2007.


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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 23:00

Ovidio Fernández Arenillas

1888-1936

 

Issu d’une fratrie de sept enfants, dont cinq furent religieux, Ovidio naquit le 21 février 1888 à Castilfalé (León, Espagne), reçut le baptême le 25 février et la Confirmation en 1896, selon les habitudes du temps.

En 1901, il entra au séminaire des Carmes à Medina del Campo, fit la profession en 1904 et prit le nom de Eusebio de l’Enfant Jésus.

Après ses études de philosophie et de théologie à Tolède, Ávila et Salamanque, il fut ordonné prêtre en 1912.

Il fut d’abord professeur dans la classe des Humanités au séminaire, et sous-directeur.

En 1917, il fut envoyé en mission à Cuba.

D’abord curé dans la localité de Sancti Spiritus, il développa une grande activité à Camagüey, par sa prédication et ses écrits. Que ce soit à Cuba ou en Espagne, il publia en effet diverses œuvres.

En 1927, il fut de retour en Espagne, et nommé provincial, directeur du séminaire, prieur du couvent d’Ávila, maître des théologiens de Tolède, enfin prieur de Tolède.

Il avait quarante-huit ans quand la persécution espagnole vint tronquer cette vie active et si fructueuse.

Arrêté chez la famille qui l’hébergeait, il demanda aux miliciens et obtint qu’ils ne fissent aucun mal à ses hôtes.

Il fut martyrisé le 22 juillet 1936 ; le même jour furent aussi martyrisés cinq autres Carmes. Tous furent béatifiés en 2007.

 
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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 23:00

Ol’ga Mats’kiv

1919-1944

 

Ol’ha naquit le 23 mars 1919 à Khodoriv (Lviv, Ukraine).

Elle entra en 1938 dans la famille religieuse des Servantes de Marie Immaculée, dans le rite gréco-catholique ukrainien ; son nom de religion était Tarsykia.

En 1940, elle fit les premiers vœux, mais ne s’en tint pas là : elle affirma à son directeur spirituel qu’elle aimerait bien donner sa vie pour la conversion de la Russie et pour l’Eglise catholique.

Le 17 juillet 1944, vers huit heures du matin, un soldat soviétique vint sonner à la porte de son couvent ; Tarsykia vint ouvrir tout naturellement : le soldat la tua sur place «parce que c’était une religieuse».

Ol’ha mourut ainsi martyre le 17 juillet 1944 à Chervonohrad (Krystynopol), région de Lviv en Ukraine. Elle avait vingt-cinq ans.

Le Martyrologe Romain la mentionne au 18 juillet.

 

Elle fait partie des Martyrs ukrainiens béatifiés en 2001.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 23:00

Olga de Kiev

890-969

 

Il n’est pas encore possible de préciser ou au moins de coordonner tous les éléments qu’on possède au sujet d’Olga, l’épouse du prince Igor, grand-duc de Kiev. 

Ce prince mourut, assassiné, en 945. 

Olga est une femme forte. Au nom de son jeune fils, Sviatoslav, elle administre la principauté et collecte les impôts.

En 955, lors d’une visite d’Olga à Byzance, l’empereur Constantin VII la demande en mariage : la princesse répond qu’un empereur doit épouser une souveraine chrétienne, et demande le baptême. Olga alors reçoit le baptême, prenant le nom d’Hélène, en souvenir de la mère de Constantin Ier

L’empereur renouvelle sa demande, à laquelle Olga répond que leur parenté spirituelle ne leur permet pas de se marier. Aussi l’empereur renonce et la laisse repartir.

Ils avaient cependant convenu d’un échange d’esclaves, de cire, de fourrures et d’assistance militaire. L’empereur le lui fit rappeler, mais Olga répondit que l’empereur devait venir lui-même à Kiev et qu’il attendrait autant de temps qu’elle avait dû attendre dans le port de Constantinople. Finalement, l’empereur… resta sur sa faim !

Olga alors se tourne vers son fils Sviatoslav et cherche à la persuader de recevoir le baptême, mais il remet, hésite, refuse ; il préfère se donner à ses campagnes militaires.

En 959, elle fait appel à des missionnaires catholiques, mais une première mission avec saint Adalbert échoua en partie.

En 968, Olga rappelle son fils Sviatoslav à Kiev assiégée.

Olga meurt en 969, très vite honorée comme sainte, jusque chez les Bulgares, chez les Serbes, et en Bohême.

Sviatoslav se montra bienveillant envers le christianisme. Ensuite, Vladimir de Kiev sera le premier grand-prince chrétien de la Russie.

Olga est mentionnée le 11 juillet dans le Martyrologe.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 23:00

Oliver Plunket

1629-1681

 

Le nom gaélique de ce personnage s’écrit : Oileabhéar Pluincéad.

Oliver Plunket était né en 1629 à Lougherew (Lough signifie “lac” ; l’Irlande est constellée de lacs où le ciel se reflète), dans le comté de Meath (centre est de l’île). La famille était ancienne et brillamment apparentée dans un passé prestigieux. 

1629 : c’est le temps de l’émigration méthodiquement organisée par Jacques Ier (1603-1625) de la grande île vers l’île émeraude, la verte Érin ; en 1619, huit mille familles constituent la population coloniale de l’Ulster, au nord de l’île. Mais ailleurs la colonisation échoue ; on dépossède simplement les grands propriétaires au profit des britanniques. Cette révolution, accomplie partiellement sous la république, hâtée en 1633-1654 par la déportation de milliers de rebelles au-delà du Shannon, le grand fleuve irlandais, s’achève en 1689 par les confiscations de Guillaume d’Orange.

Encore enfant, Oliver fut confié à son parent Patrice Plunket, abbé bénédictin de Sainte-Marie à Dublin, plus tard évêque d’Ardagh et de Meath.

A seize ans, Oliver partit pour Rome avec quatre jeunes gens (1645). Ils avaient été choisis pour se préparer au sacerdoce par le P. Pierre-François Scarampi, un oratorien envoyé par Urbain VIII pour assister au dernier concile de l’Irlande confédérée. La jeunesse d’Oliver s’était passée dans une atmosphère de combat : dans la lutte des Anglais et des Écossais contre leur roi Charles Ier (1639-1645), la famille Plunket était naturellement pour le roi et pour l’Irlande. 

A Rome, le jeune Oliver étudia un an la rhétorique, puis entra au collège irlandais ou ludovisien créé en 1628 et régi par des jésuites. Il se forma au droit civil et au droit canonique à la Sapienza, cette vieille université fondée en 1303 par Boniface VIII. Plunket fut ordonné prêtre en 1654. 

Mais, comme la persécution dirigée par Cromwell sévissait alors dans la mère-patrie, on garda le jeune prêtre à Rome. Il exerça son ministère à l’oratoire Saint-Jérôme-de-la-Charité, et professa la théologie au Collège de la Propagande. Il devint consulteur de la Sacrée Congrégation de l’Index et, en 1668, procureur, auprès du Saint-Siège, des évêques d’Irlande. Plunket les aidait de son mieux en ces temps difficiles où l’on publiait une Remontrance des Irlandais, pamphlet antipapiste. 

L’archevêque d’Armagh, primat d’Irlande, étant mort exilé en France, le pape Clément IX nomma Plunket à ce poste d’honneur et de danger par motu proprio du 9 juin 1669. La joie éclata chez tous les catholiques de “l’île des Saints”. Le 30 novembre, Plunket fut sacré évêque à Gand. 

En mars 1670, il arrivait en Irlande où il fut reçu par le mentor de sa jeunesse, Patrice Plunket, devenu évêque de Meath. Celui-ci était le seul évêque résidant encore, avec le vieil évêque de Kilmore. Trois autres prélats étaient en exil. Aussi la situation de l’Eglise n’était-elle point brillante. 

Le nouvel archevêque organisa des synodes diocésains et provinciaux, essaya de mettre en vigueur les règles du concile de Trente. Les deux premières années de son administration furent assez heureuses : le vice-roi était tolérant et avait de la sympathie pour Plunket. 

Malheureusement, un conflit de juridiction s’éleva entre Armagh et Dublin. Ces querelles étaient bien regrettables entre frères. 

Plunket, pour sa part, avait de bonnes relations avec le haut clergé protestant de l’Ulster, qui se montrait bienveillant envers les catholiques par égard pour lui. Mais il était terriblement gêné par sa pauvreté et il notait que le dénuement des évêques catholiques les empêchait de s’associer aux protestants, alors que cette liaison pourrait donner de très bons résultats. 

Plunket évangélisait les tories de l’Ulster, pauvres diables que la misère avait réduits au brigandage et il obtenait des conversions - ou des départs. 

Les Jésuites ouvraient une école pour la jeunesse et un séminaire à Drogheda, port sur la mer d’Irlande au nord de Dublin. Plunket rêvait aussi d’être l’apôtre de ses coreligionnaires de langue gaélique en Écosse. Enfin, il essayait de corriger les tendances jansénistes chez ses prêtres formés en France et en Belgique, d’établir une entente cordiale entre séculiers et réguliers, entre les divers ordres religieux, et une meilleure observance chez ceux-ci.

En 1673, l’archevêque de Dublin fut exilé et celui de Tuam s’enfuit en Espagne. Plunket se compromit en cachant l’évêque de Waterford qui fut promu en 1676 à Cashel. Plunket était persécuté spécialement par quelques faux frères mauvais catholiques, dont un franciscain. On le dénonçait à Rome, mais le nouvel archevêque de Cashel le disculpa. 

En 1678, à la suite des dénonciations d’un certain Titus Oats, inventeur d’une pseudo-conspiration papiste, qui coûtèrent la vie à trente-six catholiques anglais, il y eut une recrudescence de l’anticatholicisme. Tout prêtre régulier, tout évêque devait être expulsé. Plunket fut accusé d’avoir comploté un débarquement de vingt-mille soldats français et de taxer son clergé pour armer soixante-dix-mille hommes contre l’Angleterre. On l’envoya à Londres. 

Pendant neuf mois il fut gardé sévèrement en prison. Il priait longuement, jeûnait plusieurs fois par semaine, toujours enjoué et courtois. On ajourna son affaire jusqu’à juin 1681. 

Alors se renouvela la situation de Jésus-Christ : on produisit alors deux “témoins” que Plunket connaissait bien, deux religieux qu’il avait essayé de corriger pendant sept ans, deux lâches renégats. 

Oliver se trouva en même temps dans la situation de s.Paul, qui fut d’abord arrêté en Palestine, puis conduit à Rome, où il subit deux procès. Ainsi pour Oliver : les juges irlandais refusant de le condamner pour haute trahison, il fut conduit à Londres. Là, un premier procès ayant échoué faute de preuves, il fut condamné lors du second pour avoir propagé la religion catholique. L’accusé fut ainsi jugé coupable de haute trahison, son grand crime étant sa “fausse religion”. Après une semaine (au moins les interstices, les délais, ne manquent point dans cette douloureuse parodie de justice), on le condamna à être pendu, vidé, démembré. Il vécut encore deux semaines. Il écrivait : “Je garde bon courage et ne crains pas la mort… J’ai le désir de partir et d’être avec le Christ (Phil, 1:23)… J’ai exhorté mes gens, en Irlande, avec de belles paroles ; il est bon, maintenant, d’ajouter l’exemple.” 

En prison, Olivier fit son oblation bénédictine dans les mains de Dom Maur Corker, le président des bénédictins anglais. Réconforté par le ministère de ce moine, il mourut à Tyburn le 1er juillet 1681 (vieux style), correspondant à notre 11 juillet, un vendredi. Il y avait foule à Tyburn. Plunket affirma qu’il était innocent du crime de trahison et qu’il avait toujours été loyal envers le roi. Il remercia ses juges, demanda au Seigneur de pardonner à ses ennemis, et déclara qu’il mourait fermement catholique.

Son corps fut transporté secrètement en 1685 d’Angleterre à l’abbaye de Lamspring, près de Hildesheim (Hanovre), passée aux bénédictins anglais en 1644. Le futur cardinal dom Aidan Gasquet, le ramena à l’abbaye de Downside, dans le Wiltshire, au sud de l’Angleterre, en 1883. Le chef du martyr est vénéré à Drogheda. 

Plunket a été béatifié en 1920, et canonisé en 1975. Le Martyrologe le mentionne au 1er  juillet.

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 23:00

 

 

Osanna Andreasi de Mantoue

1449-1505

 

Osanna Andreasi était la première-née d’une nombreuse progéniture, dans une famille très noble originaire de Hongrie et alliée aux Gonzague, les princes de la cité. Ses parents étaient Nicolò et Agnese. Elle naquit le 17 janvier 1449.

Elle n’avait que six ans lorsqu’une voix céleste l’interpela : “Enfant, la vie et la mort consistent à aimer Dieu”. Elle fut au paradis en extase.

Toute sa vie devait être une union mystique au Verbe éternel, qui la favorisa de nombreuses extases.

Son père ne voulant pas la faire étudier, elle obtint par la prière l’aide surnaturelle : une statue de la Vierge Marie s’anima, qui lui enseigna la lecture des cantiques, le latin, et l’écriture. Elle connut ainsi la Bible et put citer les Pères de l’Eglise.

Lors d’une maladie grave qui mit ses jours en danger, elle en profita pour demander l’habit du tiers ordre dominicain. Guérie, elle conserva cet habit : on imagine la “colère” du papa, qui s’apaisa tout de même.

Osanna fit un noviciat patient de trente-sept années, et fit profession en 1501.

Après la mort des parents, elle s’occupa de la maison, cherchant à rendre service à chacun. Sous les dehors de sa condition, elle portait le cilice ; elle récitait l’office de la Vierge, le grand office aux jours de fête ; elle se confessait et communiait chaque dimanche ; tant qu’elle put, elle s’imposa de dures pénitences : avec l’âge, elle y renonça mais eut le don des larmes.

Lors d’une extase où lui apparurent le Christ, la Vierge Marie et le roi David, elle reçut l’anneau invisible des noces mystiques ; elle porta, mais de façon invisible aussi, les stigmates de la passion de 1476 à 1481.

Durant cette période, elle fut appelée comme gouvernante auprès de François II et Isabelle d’Este, auxquels ses prières obtinrent une fille, Livia-Osanna, qui devint clarisse.

Sans se mêler de politique, elle souhaitait la liberté pour sa ville de Mantoue, occupée par les Français, et appelait instamment les habitants à la conversion.

Elle mourut le 18 juin 1505 dans les bras de ses protecteurs princiers, qui lui préparèrent un magnifique mausolée. Après quatre cents ans, son corps intact fut transporté à la cathédrale.

Osanna fut béatifiée en 1694.

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 23:00

Olive

Ve (ou Xe) siècle

 

On ignore beaucoup de choses sur cette Vierge martyre. Beaucoup de détails se racontent depuis plusieurs siècles, dont on n’a aucune preuve certaine, à tel point que certains se demandent si certains indices n’auraient pas purement et simplement fait apparaître cette Martyre dans l’hagiographie sicilienne, ou au contraire si les maigres informations qu’on avait sur elle auraient suscité la fantaisie des hagiographes.

Olive aurait donc été de noble famille palermitaine. Chrétienne et zélée, elle allait réconforter les chrétiens apeurés par la lourde persécution organisée par le roi Vandale Genséric. On l’aurait donc exilée à Carthage (ou Tunis) pour lui faire perdre ses envies de prosélytisme. Elle n’avait que treize ans.

L’autre tradition prétend qu’elle aurait plutôt vécu aux 9e-10e siècles, lors de la domination musulmane, le sanguinaire Abd-Allah régnant sur la Sicile, et le non moins cruel Hibraim-’ibn-Ahmed étant gouverneur du royaume d’Afrique. 

Dans sa solitude elle aurait successivement dompté les bêtes féroces, trouvé miraculeusement de quoi se nourrir, guéri un aveugle et un boiteux et, lorsque des soldats lui furent envoyés pour la mettre en prison ou la torturer, aurait eu cette force de conviction de les convertir tous et de leur inculquer une telle foi que, de retour chez eux, on les fit tous périr par le martyre. Cette féconde solitude aurait duré sept années.

Ce qui est étonnant ici, c’est qu’aucun document ne parle de ces faits, de ces nombreux martyrs, de leurs noms, de leur nombre. Toujours est-il que notre sainte Olive fut à son tour présentée au Préfet de Tunis, qui la fit torturer de toutes les façons : fouets, chevalet, huile bouillante, feu. A chaque épisode, la Sainte n’éprouvait aucun mal, en était même revigorée, faisait éteindre le feu (et convertissait les bourreaux, comme on l’a dit plus haut). A la fin, elle fut décapitée.

Il est vrai qu’à Tunis une ancienne mosquée portait le nom de Djamoa-ez-Zitoums, Moschée d’Olive, ou Mosquée de l’Olivier ; certains en effet prétendent que cette mosquée fut simplement construite “près d’un olivier”. A Tunis, parmi les musulmans, gare à qui parle mal d’Olive : il sera châtié par Allah !

Il reste qu’à Palerme et dans toute la Sicile, le culte de “sainte Olive” s’est beaucoup répandu, avec force cérémonies et manifestations locales. Mais, à Palerme, là où des Religieux de l’Ordre des Minimes construisirent leur couvent, beaucoup de “signes” furent observés, apparitions fréquentes d’une jeune fille merveilleuse qui les aidait, les protégeait, puis disparaissait.

On n’a jamais retrouvé son corps. Est-il resté en Tunisie ? A-t-il été enlevé et porté jusqu’en Espagne durant certains conflits entre ce pays et la Sicile ? Est-il à Palerme sous les fondations du couvent des Minimes ? Ou bien simplement dans l’imagination des fervents dévots de notre Sainte ?

De fait, à cause de ces nombreuses incertitudes, le Martyrologe Romain n’a pas retenu le nom de sainte Olive ; celle-ci reste fêtée le 10 juin en Sicile, dont elle est une des Patronnes célestes.

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 23:00

Les saints Martyrs de l’Ouganda

1885-1887

 

Le pays de l’Ouganda se situe en Afrique du centre-est, au sud du Soudan, à l’est du Zaïre et du Rwanda, bordé par une grappe de grands lacs, dont l’immense Lac Victoria, qui touche l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie. Ce beau pays est à peu près grand comme la moitié de la France, et compte actuellement une trentaine de millions d’habitants. Pays agricole essentiellement, grâce à un climat tempéré qui ne connaît pas de températures en-dessous de 13° ni au-dessus de 30°, on y vit d’élevage et de cultures diverses : banane, patate, manioc, café, thé, canne à sucre, tabac.

Les premiers missionnaires y arrivèrent en 1879 et furent très bien reçus. Mais le kabaka (le roi) en prit ensuite ombrage ; son successeur, Mouanga, rappela les missionnaires, et soutint ouvertement le travail des missionnaires, nommant aux charges les meilleurs des néophytes.

Ceux-ci avertirent le roi qu’une conspiration se tramait contre lui ; il arrêta son katikiro (premier ministre), qui lui mentit en protestant de sa fidélité ; pardonné, ce dernier jura la mort des chrétiens et s’ingénia à les faire mépriser du roi comme dangereux, conspirateurs, etc. 

Le récit du martyre de ces vaillants soldats rappelle fortement celui des Frères Martyrs, au 2e Livre des Maccabées (2M 7).

La toute première victime fut le conseiller intime du roi, Joseph Mukasa, qui était aimé de tous. Même le bourreau cherchait à retarder de l’exécuter, mais il reçut l’ordre du katikiro de le tuer sur place ; il fut ainsi décapité, avec deux ou trois pages de la cour.

Auparavant, Joseph, très calmement, confia au bourreau cette commission : Tu diras de ma part à Mouanga qu’il m’a condamné injustement, mais que je lui pardonne de bon cœur. Tu ajouteras que je lui conseille fort de se repentir, car, s’il ne se repent, il aura à plaider avec moi au tribunal de Dieu.  

Quelques mois plus tard, le roi transperça de sa lance le jeune Denis Ssebuggwawo, qui était en train d’instruire un compagnon. Ce fut le signal de la persécution proprement dite : désormais devront être massacrés tous ceux qui prient. C’était le 25 mai 1886. Un chrétien courut de nuit avertir les missionnaires de ce qui s’était passé et qui allait se produire, de sorte que l’un d’eux, le père Lourdel, vite accouru, fut lui-même témoin des faits suivants, à l’intérieur de la résidence royale.

Charles Lwanga, chef du groupe des pages, fut appelé le premier avec sa troupe ; ils reçurent une pluie de reproches sur leur religion, puis furent enlacés de grosses cordes, d’un côté le groupe des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans, de l’autre les enfants. Charles et Kizito se tenaient par la main, pour s’encourager l’un l’autre à ne pas faiblir ; Kizito, quatorze ans, demandait le baptême depuis longtemps, et le père Lourdel lui avait enfin promis de le baptiser dans un mois ; en fait, il sera baptisé en prison, la veille de son martyre. C’est le plus jeune de tous ces martyrs. 

Après les employés de la cour, on convoqua un jeune soldat, Jacques Buzabaliawo. Le roi ironisa sur lui et ajouta : C’est celui-là qui a voulu autrefois me faire embrasser la religion ! … Bourreaux, enlevez-le et tuez-le bien vite. C’est par lui que je veux commencer. A quoi Jacques répondit sans s’émouvoir : Adieu ! je m’en vais là-haut, au paradis, prier Dieu pour toi. Passant devant le père, il leva ses mains enchaînées vers le ciel, souriant comme s’il allait à une fête.

Inquiet pour la mission, le père revint sur ses pas ; apercevant une source où se désaltérer, il s’entendit dire : “Le cadavre d’une des victimes de la nuit a été traîné dans cette eau.” Car des pillards avaient été lancés dans toute la contrée pour saccager les villages où se trouvaient des chrétiens.

André Kaggwa était un chef parmi les plus influents et les plus fidèles au roi. C’était l’un des trois qui l’avaient en effet averti de la conspiration qui le menaçait. Il devait devenir le général en chef de toute l’armée, car le roi avait en lui une confiance absolue, le gardant toujours à ses côtés. Le premier ministre le dénonça bientôt comme le plus dangereux de tous, et, de guerre lasse, le roi finit par lui laisser faire ce qu’il voulait. Immédiatement garrotté, André fut “interrogé” et le premier ministre insista auprès du bourreau : Je ne mangerai pas que tu ne m’aies apporté sa main coupée, comme preuve de sa mort. Et André, au bourreau : Hâte-toi d’accomplir les ordres que tu viens de recevoir… Tue-moi donc vite, pour t’épargner les reproches du ministre. Tu lui porteras ma main, puisqu’il ne peut manger avant de l’avoir vue.

Charles Lwanga fut séparé des autres, sans doute dans le but de les impressionner davantage. Le bourreau le fit brûler lentement, en commençant par les pieds et en le méprisant : Que Dieu vienne et te retire du brasier ! Mais Charles lui répondit bravement : Pauvre insensé ! Tu ne sais pas ce que tu dis. En ce moment c’est de l’eau que tu verses sur mon corps, mais pour toi, le Dieu que tu insultes te plongera un jour dans le véritable feu. Après quoi, recueilli en prière, il supporta son long supplice sans proférer aucune plainte.

Il y avait là aussi trois jeunes pages, qu’on fit assister au supplice des autres, dans l’espoir de les voir apostasier. Non seulement ils ne cédèrent pas, mais l’un deux protesta de ne pas être enfermé dans un fagot comme les autres pour être brûlé ; puis quand on les reconduisit tous trois en prison sans les torturer, ils demandèrent : Pourquoi ne pas nous tuer ? Nous sommes chrétiens aussi bien que ceux que vous venez de brûler ; nous n’avons pas renoncé à notre religion, nous n’y renoncerons jamais. Inutile de nous remettre à plus tard. Mais le bourreau fut sourd à leurs «plaintes», sans doute par permission de Dieu, pour que ces trois-là nous fournissent ensuite les détails du martyre de tous les autres.

Parmi les condamnés se trouvait le propre fils du bourreau, le jeune catéchumène Mbaga. Son père était désespéré et cherchait par tous les moyens de le faire changer d’avis, ou de lui extorquer un mot qu’on aurait pu interpréter comme une apostasie ; inutile. L’enfant ajouta même : Père, tu n’es que l’esclave du roi. Il t’a ordonné de me tuer : si tu ne me tues pas, tu t’attireras des désagréments et je veux te les épargner. Je connais la cause de ma mort : c’est la religion. Père, tue-moi ! Alors le père ordonna à un de ses hommes de lui accorder la mort des “amis”, en lui assénant un fort coup de bâton à la nuque. Puis le corps fut enfermé dans un fagot de roseaux, au milieu des autres.

On enferma donc chacun des condamnés dans un fagot, et l’on y mit le feu du côté des pieds, pour faire durer plus longtemps le supplice, et aussi pour tenter de faire apostasier ces garçons. En fait, s’ils ouvraient la bouche, c’était pour prier. Une demi-heure après, les roseaux étaient consumés, laissant à terre une rangée de cadavres à moitié brûlés et couverts de cendres.

Un autre chrétien qui fut arrêté, fut le juge de paix Mathias Mulumba ; il avait connu l’Islam puis le protestantisme ; devenu catholique, c’était un homme très pieux qui vivait paisiblement avec son épouse et ses enfants. Amené devant le premier ministre, il répondait calmement aux vilaines questions qu’il lui posait. Furieux, le ministre cria : Emmenez-le, tuez-le. Vous lui couperez les pieds et les mains, et lui enlèverez des lanières de chair sur le dos. Vous les ferez griller sous ses yeux. Dieu le délivrera ! Mathias, blessé par cette injure faite à Dieu, répondit : Oui, Dieu me délivrera, mais vous ne verrez pas comment il le fera ; car il prendra avec lui mon être raisonnable, et ne vous laissera entre les mains que l’enveloppe mortelle. Le bourreau accomplit scrupuleusement les ordres reçus : de sa hache, il coupa les pieds et les mains de Mathias, les fit griller sous ses yeux ; l’ayant fait coucher face contre terre, il lui fit enlever des lanières de chair qu’ils grillèrent ensuite, usant de tout leur art pour empêcher l’écoulement du sang, et prolonger ainsi l’agonie de leur victime, qui ne proféra mot. Effectivement, trois jours après, d’autres esclaves passaient par là et entendirent des gémissements : c’était Mathias qui demandait un peu d’eau à boire ; mais épouvantés par l’horrible spectacle, ils s’enfuirent, le laissant consommer atrocement son martyre.

Avec lui fut aussi conduit au supplice un de ses amis, Luc Banabakintu, qui eut “seulement” la tête tranchée.

Pendant ces exécutions, des pillards allèrent s’emparer du peu qu’il y avait à voler chez Mathias et voulurent ravir son épouse et ses enfants. Il y avait là un serviteur très fidèle et pieux, Noé Mawaggali. Son chef n’eut pas le courage de le refuser aux pillards, qui le percèrent de leurs lances.

La sœur de ce dernier fallit être ravie par le chef des pillards, mais elle leur parla très fermement : “Vous avez tué mon frère parce qu’il priait ; je prie comme lui, tuez-moi donc aussi.” Au contraire, ils l’épargnèrent et la conduisirent en cachette chez les missionnaires, où elle s’occupa maternellement des enfants de Mathias, dont l’un n’avait que deux ans.

Il y eut aussi Jean-Marie, surnommé Muzeyï, “vieillard”, à cause de la maturité de son caractère. Baptisé à la Toussaint de 1885, on disait qu’il avait appris tout le catéchisme en un jour. Il donnait aux pauvres, s’occupait des malades, rachetait des captifs. Confirmé le 3 juin 1886, il fut noyé dans un étang le 27 janvier 1887.

Tels sont les plus marquants des vingt-deux martyrs ougandais, qui furent béatifiés en 1920, et canonisés en 1964. 

Ils sont fêtés le 3 juin, jour du martyre de la majeure partie d’entre eux. 

Voici maintenant les noms de ces vaillants soldats du Christ, avec l’indication de leur prénom dans leur langue propre, leur date (approximative) de naissance et la date respective de leur martyre (qui est aussi la date où ils sont mentionnés au Martyrologe) : 

Joseph (Yosefu) Mukasa Balikuddembe, né vers 1859-1860, chef des pages, décapité puis brûlé, martyrisé le 15 novembre 1885 

Denis Ssebuggwawo Wasswa, né vers 1870, première victime de la grande persécution, martyrisé le 25 mai 1886

André (Anderea) Kaggwa, né vers 1856, page, celui qui devait être le général en chef du roi ; le bourreau lui trancha le poignet et la tête ; martyrisé le 26 mai 1886

Pontien (Ponsiano) Ngondwé, né vers 1846-1851, page, mis en prison, percé de coups de lance, martyrisé le 26 mai 1886

Gonzague (Gonzaga) Gonza, né vers 1862, page du roi, percé d’une lance après avoir forcé l’admiration du bourreau lui-même, martyrisé le 27 mai 1886

Athanase (Antanansio) Bazzekuketta, né vers 1866, page, accablé de coups, martyrisé le 27 mai 1886

Mathias (Matiya) Kalemba Mulumba Wante, né vers 1836, dont on a parlé plus haut, martyrisé le 30 mai 1886

Noé (Nowa) Mawaggali, né vers 1851, martyrisé le 31 mai 1886 

 

Les treize suivants sont tous martyrisés le 3 juin 1886, tous brûlés vifs : 

Charles (Karoli) Lwanga, né vers 1861

Bruno Serunkuma, né vers 1856, soldat du roi, roué de coups de bâton

Mugagga Lubowa, né vers 1869-1870, qui s’offrit spontanément aux bourreaux

Jacques (Yakobo) Buzabaliawo, né vers 1856-1861, soldat, qu’on entendit prier pour ses persécuteurs

Kizito, né vers 1872, le benjamin de quatorze ans

Ambroise (Ambrosio) Kibuka, né vers 1868, page

Gyavira Musoke, né vers 1869, page, catéchumène, jeté en prison le jour même où Charles le baptiza

Achille (Achileo) Kiwanuka, né vers 1869, page

Adolphe (Adolofu) Mukasa Ludigo, né vers 1861-1862, page

Mukasa Kiriwawanvu, né vers 1861-1866, page et catéchumène

Anatole (Anatoli) Kiriggwajjo, né vers 1866, page, qui refusa la charge honorifique proposée par le roi

Mbaga Tuzinde, né vers 1869-1870, page, fils du bourreau, baptisé par Charles juste avant d’être enchaîné avec lui, roué de coups, assommé avant d’être brûlé.

Luc (Lukka) Banabakintu, né vers 1851-1856, décapité puis brûlé

 

Enfin : 

Jean-Marie (Yohana Maria) Muzeyi, né vers 1851-1856, saint homme, longtemps recherché, arrêté, décapité le 27 janvier 1887. C’est la dernière victime de la persécution.

 

On aurait pu croire que le christianisme aurait été ainsi dangereusement menacé d’extinction. Il n’en fut rien. Trente ans après, l’évêque du lieu pouvait compter sur quatre-vingt huit prêtres, onze frères coadjuteurs, trente-huit Religieuses et mille deux-cent quarante-quatre (!) catéchistes. 

Actuellement, la religion catholique y est majoritaire à 45 %, suivie de l’anglicanisme (39 %) et de l’Islam (10%).

 
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 23:00

 

 

Otto Neururer

1882-1940

 

Otto était le douzième fils d’un meunier, Peter Neururer et de son épouse Hildegard, née Streng. Il naquit juste le jour de l’Annonciation, 25 mars 1882, à Piller dans le Tyrol autrichien.

Il ressentit très tôt l’appel au sacerdoce et fréquenta, d’abord, le petit séminaire de Brixen puis le grand séminaire, et fut ordonné prêtre en 1907.

Il fut d’abord professeur de religion à Innsbruck, puis curé à Götzens.

C’est durant cette période qu’il eut l’occasion de s’opposer fermement au mariage d’une jeune femme avec un homme qui, reniant son baptême, adhérait aux rangs national-socialistes. Dénoncé, il fut arrêté par la Gestapo le 15 décembre 1938.

D’abord emprisonné à Innsbruck, il fut envoyé en mars 1939 au camp de Dachau, puis en septembre à celui de Buchenwald, près de Weimar.

Là, le père Otto continuait discrètement son apostolat auprès des camarades. L’un d’eux lui demanda le baptême. Bravant toutes les interdictions officielles, le père Otto, en compagnie d’un confrère, Matthias Spanlang, entreprirent l’enseignement et la préparation de leur catéchumène.

Dès que la chose se sut, on arrêta Otto, qui fut déshabillé et pendu le tête en bas. Il resta dans cette position douloureuse pendant trente-quatre heures, au terme desquelles il expira, le sang ayant envahi son crâne. Les bourreaux avaient en outre pourvu à bien envelopper ses jambes dans des peaux d’agneau, pour éviter de laisser sur les jambes des traces des cordes de la pendaison : on savait que le corps risquait bien d’être un jour ou l’autre remis à la famille ou aux autorités diocésaines, d’autant plus que Otto était la première victime autrichienne du camp de Buchenwald.

Un témoin oculaire, le père Alfred Berchtold (1904-1985), souligna que Otto, aussi longtemps qu’il fut conscient, continuait de prier doucement sans élever la voix.

Le père Otto rendit l’âme le 30 mai 1940.

Quatre jours plus tard, on annonça à l’appel du soir que le père Spanlang était mort ; on suppose qu’il subit le même sort qu’Otto.

Ensuite le corps d’Otto fut incinéré et l’urne fut expédiée par la poste de Weimar à Innsbruck. La cérémonie des funérailles fut l’occasion d’une grande manifestation de foi. C’est là que Carl Lampert, le provicaire de l’administrateur apostolique de Innsbruck-Feldkirch, publia une annonce où il était dit “qu’on n’oublierait jamais sa mort”, ce qui lui valut à son tour l’arrestation, l’internement à Dachau et le martyre.

Otto Neururer a été béatifié en 1996, mais pas encore Matthias Spanlang, pour lequel une enquête est encore en cours sur les circonstances exactes de sa soi-disant “mort naturelle”.

Carl Lampert, en revanche, dont l’arrestation est liée au martyre d’Otto, a été à son tour béatifié en 2011 (fête le 13 novembre). 


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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

Omeljan Kovc

1884-1944

 

Né le 20 août 1884 à Kosmach (Kosiv, Ukraine occidentale), Omeljan était fils d’un prêtre gréco-catholique : dans cette Eglise de rite oriental en effet, les futurs diacres peuvent choisir entre le mariage et le célibat. Omeljan se mariera à son tour et aura six enfants.

Il fit des études de théologie, à Lviv puis à l’Université Urbaniana de Rome, où il résidait au Collège Ukrainien (collège des Saints Serge et Bacchus).

Ordonné prêtre en 1911, il exerça le ministère sacerdotal dans des paroisses de Galicie, puis se porta volontaire pour la Yougoslavie (actuelle Bosnie), auprès des Ukrainiens émigrés.

En 1919, il est aumônier des soldats ukrainiens au cours de la lutte contre les troupes bolcheviques.

En 1922, il est curé à Peremyschlyany (Lviv), une paroisse majoritairement habitée par des Juifs. Omeljan y organisa des congrès eucharistiques, des pèlerinages, des activités avec les jeunes (scouts en particulier), accueillant chez lui les enfants pauvres et les orphelins. Sa maison fut appelée la maison où les anges volent sur le toit.

Arrêté par les communistes en 1941, il fut d’abord libéré par l’armée allemande.

Mais quand les nazis envahirent le pays et commencèrent à persécuter les Juifs, le père Omeljan entreprit, au péril de sa vie, de baptiser beaucoup de Juifs, pour les faire échapper aux rafles.

Il fut arrêté en décembre 1942 et jeté en prison à Lviv. Malgré les efforts du métropolite (évêque), le père Omeljan fut ensuite déporté en août 1943 dans le camp de concentration de Majdanek (Pologne).

Même là, le père Omeljan continua à célébrer et à confesser. Voici un extrait d’une lettre qu’il envoya à ses enfants : 

Le ciel mis à part, c’est ici le seul endroit où je veuille me trouver. Ici, nous sommes tous égaux, Polonais, Juifs, Ukrainiens, Russes, Lettons, Estoniens. J’y suis le seul prêtre. Lorsque je célèbre la Liturgie, ils prient tous. Chacun dans sa langue. Mais est-ce que Dieu ne comprend pas toutes les langues ? Ici, je vois Dieu, ce Dieu qui est le même pour tous, malgré les différences de religions qu’il y a entre nous.

Ayant su qu’on cherchait à obtenir sa libération, il écrivait encore : 

Hier, cinquante prisonniers ont été exécutés. Si je n’étais pas ici, qui les aiderait à passer ce moment-là ? Que pourrais-je demander de plus au Seigneur ? Ne vous inquiétez pas pour moi. Réjouissez-vous ensemble, avec moi.

Rempli de charité sacerdotale, il écrivait encore : 

Priez pour ceux qui ont construit ce camp et ce système. Eux, ils n’ont besoin que de prières… Seigneur, pitié pour eux.

D’après les documents du camp, le père Omeljan mourut gazé dans ce camp, le 25 mars 1944.

Il a été béatifié en 2001, parmi vingt-sept Martyrs Ukrainiens victimes de la persécution nazie et dont la fête locale commune est au 27 juin.

Le bienheureux Omeljan a été désigné comme Juste par le Conseil juif d’Ukraine.

Son dies natalis est au 25 mars.

 

 

 

 

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