Raimondo delle Vigne de Capoue
1330-1399
Raimondo naquit à Capoue (Campanie, Italie C) vers 1330, dans la noble famille delle Vigne. Son père fut conseiller de Robert d’Anjou.
Après ses études bolonaises de théologie et de droit, il entra chez les Dominicains, quand il n’avait pas encore vingt ans. Sans doute n’avait-il pas encore achevé le cursus ; il enseigna cependant à Rome et à Bologne et ne sera maître en théologie qu’en 1379.
En 1367, il était prieur à Rome. Il prêcha ensuite et enseigna à Sienne, à Florence. En 1374, il fut nommé régent et lecteur d’Ecriture sainte à Sienne.
A Sienne vivait l’illustre Caterina (v. 29 avril) ; il en devint le directeur spirituel. Ils allaient désormais collaborer à la vie de l’Eglise, en s’entr’aidant aussi sur le chemin de la sainteté.
Il y eut une peste à Sienne en 1374. Tous deux s’employèrent à assister les pestiférés et les prières de Caterina obtinrent la guérison de Raimondo, contaminé à son tour.
L’autre «chantier» fut le rappel du pape d’Avignon à Rome. Caterina lui écrivit (en italien) une lettre, que Raimondo porta et traduisit (en latin) au pape. Quand ce dernier fut revenu à Rome, Caterina suggéra à Raimondo de s’installer à nouveau dans la Ville éternelle, pour rester proche du pape et l’aider ; c’est ainsi qu’il redevint prieur du couvent romain.
Le pape voulut envoyer Raimondo en France, auprès du roi, mais Raimondo craignait les partisans de l’antipape ; il s’arrêta à Gênes, ce dont Caterina ne le félicita pas.
En 1379, l’année où il fut nommé maître en théologie, Raimondo fut nommé provincial pour la Lombardie. Pendant cette nouvelle période, mourut Caterina (1380) et Raimondo fut élu maître général de l’Ordre dominicain.
Il s’employa à rétablir la discipline originelle, malgré beaucoup de difficultés. Entre 1382 et 1390, Raimondo visita l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne ; c’est à Colmar que la réforme fut acceptée en premier.
En 1397, il rétablit la clôture dans le couvent féminin de Rome.
Il s’occupa activement du Tiers-ordre, qu’il glorifia en écrivant la Vie de la tertiaire la plus illustre, Caterina de Sienne. C’est dans cet ouvrage qu’il raconte des anecdotes qu’on ne connaîtrait pas autrement sur elle et sur lui. Un jour qu’elle l’entretenait un peu longuement, elle le reprit : Si je parle de Dieu, ce n’est pas pour les murs, c’est pour toi !
Raimondo écrit lui-même qu’il était faible de santé, et ne pouvait pratiquer les jeûnes de règle ; mais il recherchait la sanctification dans la pratique des vertus.
Evidemment très marial, Raimondo fit introduire la fête de la Visitation dans le calendrier dominicain ; comme tout l’Ordre à cette époque, il n’était pas favorable à l’Immaculée Conception, et les théologiens continuèrent pendant longtemps à se disputer à ce sujet, jusqu’aux apparitions de Lourdes (1858).
Raimondo continua ses visites en Europe. En 1397 il repartait en Allemagne (Francfort en 1397, Cologne en 1398) et s’éteignit à Nuremberg le 5 octobre 1399.
Il a été béatifié en 1899.