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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 23:00

 

Rufina de Owari

?-1619

 

Voir aussi la notice : Japonais martyrs 1603-1639

Cette veuve chrétienne naquit à une date non précisée à Owari (Aichi, Japon).

Elle fut massacrée pour sa foi avec sa petite fille Martha, à Kyōto, le 6 octobre 1619.

Elle a été béatifiée parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais, en 2008.

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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 23:00

 

Regina de Kyōto

1617-1619

 

Voir aussi la notice : Japonais martyrs 1603-1639

Ce bébé de deux ans naquit vers 1617 à Kyōto (Japon).

Regina fut martyrisée pour le Christ avec ses parents Ioannes Kyūsaku et Magdalena, le 6 octobre 1619.

Elle a été béatifiée parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais, en 2008.

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 23:41

René Goupil

1608-1642

 

René était né le 15 mai 1608 à Saint-Martin-du-Bois (Maine-et-Loire).

Après quelques études de médecine et de chirurgie, il était entré au noviciat des Jésuites à Chantilly, près de Paris, mais connut l’infortune de devoir le quitter en 1639, à cause de sa surdité. On ne peut que se révolter contre celui ou ceux qui prirent une telle décision, mais il y avait à cette époque des «principes» sur lesquels on ne pouvait passer.

Cependant, René se porta volontaire pour travailler comme donné auprès des missionnaires jésuites du Canada, qu’on appelait alors la Nouvelle-France. C’est ainsi qu’on le trouve en 1640 à la mission de Saint-Joseph-de-Sillery.

En 1642, le père Isaac Jogues dut faire un long voyage de sa mission Sainte-Marie à Québec : il fallait accompagner le père Raymbault, malade de tuberculose, qui avait besoin de soins spéciaux. Mais les Hurons étaient en guerre avec les terribles Iroquois. Des Hurons s’offrirent pour accompagner les missionnaires. Partis le 13 juin, ils arrivèrent à Québec le 17 juillet, épuisés, mais sains et saufs.

Pour le retour, il n’y avait pas encore d’autres missionnaires disponibles pour accompagner le père Jogues. Mais le Supérieur proposa d’envoyer ce jeune homme assez versé en médecine, qui était notre René Goupil.

René n’avait pas traversé l’océan pour se dorloter, et accepta de bon cœur. Avec le père Jogues et un autre donné, Guillaume Couture, il s’occupa du chargement des canots : étoffes, ornements, graines, médicaments, livres, outils, armes, porcelaine et verroteries, vivres et courrier.

On partit le 23 juillet. Le 31, on fêta la Saint-Ignace (le fondateur des Jésuites) à Trois-Rivières. Le bruit courait que les Iroquois, effrayés des préparatifs du gouverneur Montmagny, qui allait bâtir le Fort-Richelieu entre Trois-Rivières et Montréal, avaient déguerpi loin du fleuve. Il fallait en profiter.

Le 1er août, le père Jogues célébra la messe, sachant qu’il ne la dirait plus avant quelques semaines, et donna l’Eucharistie à tous ses compagnons, qui ne se doutaient pas que c’était là leur Viatique. A l’embarcadère, on trouva d’autres Hurons qui rentraient chez eux. Ils étaient quarante hommes en douze pirogues. Une longue palabre s’établit pour fixer la route et les étapes. 

Les Pères encouragèrent les voyageurs, qui jurèrent fidélité et obéissance au chef de la groupe, Eustache, un Huron converti. Celui-ci prononça un discours magnifique d’esprit de foi et de courage : Si je suis pris par nos ennemis, je subirai la mort vaillamment ; ils ne peuvent rien sur l’esprit et, malgré les tortures, grande sera ma joie parce que j’irai au ciel !

La flotille franchit cinquante kilomètres le premier jour. Le lendemain, on aperçut des traces de pas sur la rive ; effectivement, des Iroquois se dressèrent, épaulant leurs mousquets : c’étaient des Iroquois de la tribu Mohawks, la plus féroce des tribus et, de plus, amis des Hollandais, qui les fournissaient en armes et en munitions.

 Les six pirogues de tête furent balayées par la décharge. Certains Hurons tentèrent de fuir à travers bois. D’autres embarcations firent demi-tour, mais des Iroquois leur barrèrent la route.

Certains Hurons moururent vaillamment, pour éviter un pénible esclavage. Guillaume Couture réussit à s’échapper. René Goupil, lui, tomba et fut fait prisonnier. Le père Jogues, qui était resté invisible derrière les joncs, se livra aux Iroquois pour demeurer avec les siens.

Guillaume Couture revint sur ses pas. Mis en joue par un Iroquois, il l’abattit, mais fut aussitôt fait prisonnier par d’autres Iroquois qui, se jetant sur lui, le déshabillèrent, le rouèrent de coups, lui écorchèrent les mains, le ligotèrent et l’emmenèrent au camp.

Le père Jogues fut atrocement torturé, ainsi que René Goupil : leur saisissant les mains, on leur arracha plusieurs ongles à belles dents, puis, les mordant les uns après les autres, leur enlevèrent peu à peu l’extrémité des deux index. Ils les broyèrent et les écrasèrent jusqu’à en faire jaillir des fragments d’os.

Ls Hurons qui avaient pu fuir dès le début de l’attaque, rejoignirent Québec, où ils supposèrent que les prisonniers ne devaient plus être en vie : ainsi se répandit, jusqu’en Europe, le bruit de la mort du père Jogues et de René Goupil.

Mais ceux-ci étaient bel et bien vivants, aux mains des Iroquois. Ceux-ci les emmenèrent sur une île du lac Champlain, où ils exhibèrent leurs «trophées» à la tribu qui s’y trouvait. On fit passer les prisonniers entre deux files d’Iroquois, qui les frappaient tour à tour. On les hissa ensuite sur une sorte d’estrade faite de branches et de claies.

Le chef Eustache eut les deux pouces coupés. Par ses deux plaies béantes, le long des os, on enfonça lentement une baguette pointue qui rentra jusqu’au coude. Eustache ne poussait pas un cri.

Les deux jours suivants, nouvelles rencontes de guerriers, nouvelles occasions de cruautés. Le 10 août, la troupe s’enfonça vers le Sud-Ouest à marches forcées. Jogues et Goupil n’en pouvaient plus ; leurs gardiens, pressés par le désir d’arriver chez eux, les laissèrent traîner à l’arrière. Le Père conseilla à son compagnon de fuir avec Couture. René Goupil refusa. A aucun prix il n’abandonnerait le Religieux.

Il demanda même à s’attacher à lui et à la Compagnie d’une façon plus étroite et sollicita la grâce de prononcer des vœux de dévotion. Jogues le lui accorda, et ensemble ils firent effort pour rejoindre la colonne.

On parvint à Ossernenon. Quatrième défilé entre les deux haies de bourreaux et l’installation sur l’estrade de torture. Jogues eut un pouce coupé. Les Iroquois se divertissaient à prolonger le supplice. Ils bandèrent les plaies et les cautérisèrent avec des tisons. Puis ce fut le tour de Goupil et de Couture.

A la nuit tombante, ils furent répartis entre diverses familles, on leur donna à manger un peu de blé d’Inde cuit à l’eau, puis on les étendit sur des écorces, les bras et les jambes liés à des pieux fichés en terre, comme s’ils eussent été sur une croix de Saint-André.

Alors vinrent les enfants, dont c’était le tour : pour s’amuser, ils jetaient sur les captifs des charbons rouges et des cendres brûlantes.

Les supplices se prolongèrent trois jours à l’échafaud ou dans les cases ; ainsi les captifs «fêtèrent»-ils la fête de l’Assomption de Marie (le dogme n’en était pas encore proclamé, mais la fête existait déjà).

Les tortures se répétèrent le 18 août à la halte suivante (Audagaron) ; à Tionotoguen, les jeunes gens déversèrent encore une fois des coups de bâtons sur les prisonniers, puis leur chatouillèrent les plaies à l’aide d’épines et de bâtons pointus,, puis suspendirent le père Isaac par les bras de façon que ses pieds ne touchassent pas le sol. Un quart d’heure après, le Père était fou de douleur et ne dut son salut qu’à la noblesse d’âme d’un autre Iroquois, qui trancha les cordes : les lois de l’hospitalité autorisaient cette audace. Plus tard, ce même homme mourut, baptisé par le père Jogues lui-même. 

Le 21 août, retour à Audagaron. On annonça aux prisonniers qu’ils seraient torturés et brûlés vifs la nuit suivante. L’exécution fut cependant différée et les Iroquois, divisés entre eux, décidèrent que Jogues, Goupil et Couture deviendraient esclaves de celui qui les avait faits prisonniers, tandis qu’Eustache et deux autres allaient mourir héroïquement sur le bûcher le soir-même.

L’apparente victoire des Iroquois n’était pas glorieuse : les prisonniers n’étaient plus d’aucune utilité pour leurs maîtres, car leurs mains mutilées ne pouvaient plus rien faire, pas même manger ; il fallait les nourrir comme des enfants ! Les Iroquois, dans leurs échanges avec les Hollandais, leur avaient annoncé leur volonté de tuer les Français, et de les manger. Les Hollandais, indignés, obtinrent au moins un sursis, cherchant à temporiser pour libérer enfin les Français. Ils rencontrèrent Jogues et Goupil, et en furent très bouleversés, mais repartirent avec seulement de belles promesses des Iroquois. 

Divisés de plus en plus, certains voulaient tuer les Français sans tarder. Un soir, la discussion arriva aux oreilles de Jogues, qui fit signe aux deux autres de se dissimuler : l’exécution n’eut pas lieu. La détention continuait.

René Goupil ne manquait pas d’audace, mais aussi, nouveau venu, avait le don d’agacer les Peaux-Rouges. Il fut séparé du père Jogues. Il osa enseigner à un petit enfant comment faire le Signe de la Croix : le grand-père le chassa de la case en poussant de hauts cris.

Averti par Jogues, Goupil rétorqua : Je ne crains rien. Dieu me protège. Père, pardonnez-moi ! Il reçut l’absolution de son péché d’imprudence ; ils prièrent le chapelet et regagnèrent le camp. Deux Iroquois les rejoignirent. L’un d’eux fit signe au Père d’entrer dans la case. Il n’avait pas fait dix pas qu’il entendit un cri. Le bras levé, l’autre guerrier achevait sa victime à coups de tomahawk. 

René murmurait : Jésus ! Jésus ! Isaac ne fut pas abattu encore cette fois-là. C’était le 29 septembre 1642, fête de saint Michel Archange.

Le corps de René fut livré aux enfants et subit toutes sortes d’outrages avant d’être jeté dans un torrent. Le père Jogues réussit à le retrouver, non sans peine, et à le recouvrir de pierres, espérant pouvoir l’enterrer. Quand il revint, il ne retrouva rien. Des jeunes gens avaient emporté le corps pour le jeter aux bêtes. Il ne devait en découvrir les ossements épars que bien des mois plus tard, à la fin de l’hiver.

Il retrouva, écrivit-il, quelques ossements à demi rongés, restes des chiens, des loups et des corbeaux, et en particulier une tête brisée en plusieurs endroits.

Isaac Jogues devait être martyrisé quatre ans plus tard, le 18 octobre 1646. 

Guillaume Couture, lui, qui put résister à toutes les tortures, en fut «récompensé» : il fut libéré, devint ensuite un grand ami des Iroquois convertis, et s’installa en colon à Lauzon, où il mourut en 1701. Par ses dix enfants, il est l’ancêtre de tous les Couture qui résident actuellement au Canada. C’est lui qui obtint l’établissement du premier curé de cet endroit.

René Goupil, avec Jean de La Lande et les autres prêtres jésuites martyrs, fut béatifié en 1925 et canonisé en 1930.

Leur fête commune est au 19 octobre.

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 23:30

Ráfael Pardo Molina

1899-1936

 

Ráfael vit le jour le 28 octobre1899 à Valencia (Espagne), aîné de huit enfants.

Généreux, disponible pour rendre service, il dut travailler longtemps à la ferme pour aider sa famille. Il s’occupa en outre de la catéchèse paroissiale, participa à l’Adoration nocturne, à la confraternité de Saint-Filippo-Neri, visitait les malades chaque dimanche.

Il entra en 1919 à l’Ecole apostolique des Dominicains à Solsona (Lleida), avec l’idée d’accéder un jour au sacerdoce, mais la Providence ne le lui permit pas, aussi demanda-t-il à être admis comme convers, en 1921, comme son frère Luis.

En 1926, il fit la première profession à Calanda et s’occupa activement du jardin du couvent pendant six ans, suscitant l’admiration des paysans de l’endroit.

En 1932, il fit la profession solennelle et fut envoyé à Valencia, en qualité de sacristain adjoint. Il travailla beaucoup au culte des Saints, à la vénération des Reliques.

Ainsi, lorsque les temps devinrent difficiles et même dangereux, il s’employa à cacher tout ce qu’il put d’objets du culte dans des maisons privées. Quand les fouilles firent découvrir ces trésors et qu’on les confisqua, le Frère Ráfael n’hésita pas à aller trouver un avocat et aller déposer une déclaration à la mairie de Valencia, pour dénoncer le sacage subi au couvent. Grâce à cette démarche, ledit matériel fut déposé en sûreté à la mairie, et, au moins en partie, récupéré au lendemain de la guerre civile.

Lui-même se cacha en divers endroits de Valencia, du 19 juillet au 26 septembre, jour où on l’arrêta l’après-midi. Un groupe de miliciens le surprit, l’arrêta et alla le fusiller sur la route de Valencia à Nazaret, au lieu-dit Azud de Oro, Ribera del Turia, le 26 septembre 1936.

Le Frère Ráfael fut béatifié en 2001.

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 23:09

Rafael Rodríguez Mesa

1913-1936

 

Rafael vit le jour le 5 juillet 1913 à Ronda (Málaga, Espagne).

Orphelin de sa mère à quatre ans, il s’occupa bien vite des tâches domestiques, et sacrifia ainsi les études.

Grâce à un oncle prêtre, il entra chez les Salésiens à Málaga en 1926, où il apprit à lire et à écrire, jusqu’à devenir un excellent menuisier.

Sa piété le fit mettre à la présidence de la Compagnie Saint-Joseph. 

Il entendit l’appel de Dieu, commença le noviciat en 1932, et professa en 1933. On jugeait sa conduite morale et scolaire parfaite (óptima).

Après son service militaire, en 1934, il était destiné comme professeur aux Ecoles d’Artisans de San Bartolomé (Málaga).

Tout ce qu’il faisait, était par amour et pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Quand on lui demanda comment il allait se faire respecter, si jeune, il répondit : Ben, je ferai en sorte que par mon exemple, mon comportement, ma piété, on puisse dire : Celui-là, il est différent.

Quand la maison fut prise d’assaut en juillet 1936, il aurait pu sauter par une fenêtre et rejoindre inaperçu sa sœur Dolores à Málaga. Mais il préféra partager le sort de la communauté et resta dans le collège.

Le 21 juillet, donc, tous les membres de la communauté furent mis en prison, l’ancien couvent des Capucins réquisitionné à cet effet ; au moment de l’assaut, le Frère Rafael reçut un coup de fusil au visage, qui lui ouvrit le nez et la lèvre supérieure ; évanoui, il tomba la face contre terre et saignait abondamment. On le traînait comme un mort entre deux Confrères. 

Le 22 juillet, les Religieux furent transférés à la prison provinciale ; tandis que certains étaient libérés, Rafael resta incarcéré.

Le 24 septembre suivant, il fut un des appelés qui devaient être conduits au cimetière San Rafael de Málaga, où ils furent fusillés.

Don Rafael fut béatifié en 2007.

 
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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 23:00

Ruperto Sáez de Ibarra y López de Arcaute

1914-1936

 

Ruperto naquit en ce monde le 25 mars 1914 à Hijona (Álava, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Il entra chez les Franciscains comme postulant à Estepa (Séville), prit l’habit en 1931 avec le nom de Antonio.

Suite à l’incendie des couvents en 1931, son noviciat fut momentanément interrompu ; il put le reprendre et fit la première profession en 1932.

Envoyé à Chipiona, il y fit une partie des études de philosophie et de théologie. Joyeux et doué d’une belle voix, il fut cependant frappé par une maladie de la gorge qui lui fit interrompre ses études. Il fut envoyé faire sa convalescence à Fuente Obejuna. Il n’eut pas le temps de revenir à Chipiona pour y reprendre ses études en vue du sacerdoce. 

Il y avait dans ce couvent de Fuente Obejuna sept Religieux franciscains.

Antonio y était le plus jeune.

Les 20 et 22 juillet 1936, le couvent fut plusieurs fois fouillé par les révolutionnaires, à la recherche de ces mystérieuses armes qu’on les accusait de cacher dans le couvent, et qui ne furent jamais trouvées, bien sûr.

Le 27, on vint les chercher, sous prétexte de les protéger, et le couvent fut laissé en proie à la foule qui le saccagea. Les Religieux furent en réalité «protégés» dans les bureaux des Télégraphes puis, le 14 août, dans le palais de la Marquise de Valdeloro, transformé en prison.

Il y avait là une soixantaine de prisonniers. Le 20 septembre, sept camions les embarquèrent en dehors de la ville. Une bonne quarantaine d’entre eux furent fusillés à quelques kilomètres seulement, tandis que les Franciscains et autres Religieux furent emmenés dans la prison de Azuaga (Badajoz). Le martyre proprement dit commençait.

On chercha à les faire blasphémer. Sur leur refus catégorique, on fusilla en prison le père José dès le 21 à midi, puis le père gardien, Félix Echevarría, au matin du 22 ; dans la même matinée, les cinq autres furent emmenés en camionnette, attachés deux par deux, au cimetière de Azuaga (Badajoz), où ils furent abattus, ayant toujours refusé de blasphémer.

Antonio avait vingt-deux ans.

Ces sept Franciscains furent béatifiés en 2007.

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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 23:00

 

Roberto Bellarmino

1542-1621

 

Roberto Francesco Bellarmino naquit à Montepulciano, non loin de Florence, le 4 octobre 1542, jour de la fête de saint François d’Assise, dont il porta le nom. Il était le troisième de douze enfants. Les parents, bons chrétiens, étaient de petite noblesse. Le père s’appelait Vincenzo Bellarmini. La maman, Cinthia Cervini, était la sœur du pape Marcel II.

La maison paternelle fut pour lui une école de vertu, où sa piété se développa promptement, et plus d'une fois, dès l'âge de six ans, les gens du voisinage se réunissaient autour de lui pour l'entendre prêcher la Passion de Notre-Seigneur. 

Après avoir reçu ses premières leçons d’un précepteur, il entra à quatorze ans au collège des Jésuites de sa ville natale. Il s’y fit remarquer par sa piété, sa bonne camaraderie, son aptitude pour les études, son goût pour le chant et la musique. Par la façon dont il riposta un jour à ceux qui attaquaient l’honneur de son collège, on eût pu deviner déjà en lui le futur ardent défenseur de l’Église.

Après le collège, son père eût préféré qu’il suivît des cours de médecine à Padoue, mais Roberto entra dans la Compagnie de Jésus (1560). Après le noviciat, il étudia la philosophie au Collège Romain, puis les Humanités à Florence et Mondoví. Après plusieurs années d'éloquentes et fructueuses prédications, et quatre ans de professorat au collège romain, il gagna Padoue pour y faire la théologie. 

Ses prédications y furent très appréciées : on remarquait son affabilité, sa maîtrise de soi et sa maturité d’esprit.

En 1569, le supérieur des Jésuites, Francesco Borgia, envoya Roberto à Louvain, où se trouvait une très célèbre Université, pour y compléter ses études de théologie, mais en même temps il devait s’occuper de l’apostolat auprès des étudiants, charge pour laquelle il reçut les ordres mineurs, puis les ordres majeurs. Là encore, ses prédications enthousiasmèrent tous ceux qui l’entendaient, par son ardeur, sa science et la force de son éloquence, qui se doublait d’une constante simplicité, nourrie par sa piété et son humilité.

Il devint professeur de théologie à Louvain même, pendant sept ans. Grand admirateur de saint Thomas d’Aquin, il en introduisit la méthode dans l’Université. Son zèle le poussa à étudier l’hébreux et il publia une grammaire hébraïque. Il voulait réfuter les hérétiques, et il commença par Baïus, le chancelier de l’Université de Louvain !

Le climat nordique ne lui ayant pas profité, il dut regagner l’Italie (1576).  Il reçut alors la chaire de controverse au Collège romain, qu’il occupera pendant douze années. Des milliers d’étudiants l’écoutaient, parmi lesquels ceux des Collèges germanique et anglais, qui devraient ensuite affronter les hérésies dans leurs propres pays. La doctrine de Roberto Bellarmino était si sûre qu’on le surnomma le “marteau des hérétiques”.

Ses Controverses eurent un tel succès unanime, qu’on le pria de les publier. Les trois volumes connurent maintes éditions et traductions. Le protestant Théodore de Bèze reconnaîtra la valeur de cet ouvrages en disant : C’est le livre qui nous a perdus ! Roberto savait se montrer rigoureux dans la défense de la doctrine catholique, mais extrêmement respectueux dans sa façon de parler aux “adversaires”, ce qui les confondait doublement.

Il fut deux ans supérieur du Collège romain. C’est à Rome qu’il se lia au jeune Luigi de Gonzaga, dont il deviendra le père spirituel. Puis il est nommé provincial des Jésuites à Naples.

Le pape Clément VIII le rappela pour être son théologien particulier, consulteur au Saint-Office (l’actuelle Congrégation pour la Doctrine), et recteur de la Pénitencerie. Le père Bellarmino continuait d’écrire, de publier. Ainsi fut édité son Catéchisme, traduit en diverses langues, dont la française approuvée par Richelieu et utilisée par saint François de Sales. Le même pape Clément VIII ordonna l’utilisation de ce Catéchisme dans les paroisses.

Clément VIII voulut récompenser tant de zèle et de succès en nommant le père Bellarmino cardinal. Un religieux jésuite, normalement, ne peut recevoir une telle distinction, et l’ordre s’y opposait, mais le pape passa outre et imposa la calotte rouge au père Bellarmino qui protestait de toute son âme (1599).

Le Cardinal Bellarmino chercha à vivre dans la simplicité de toujours, malgré un certain faste auquel il devait se plier à contre-cœur. Il resta modeste, et fermement réticent à toute manifestation de népotisme, si fréquent à l’époque, et dont même sa famille aurait voulu bénéficier.

 

Une querelle assez âpre s’éleva entre les Jésuites et les Dominicains à propos d’un livre de Molina sur le libre arbitre et la grâce. Le pape, d’une façon un peu autoritaire, voulait imposer ses conclusions malgré les suggestions du cardinal Bellarmino. Pour faire court, le pape alors nomma brusquement Bellarmino archevêque de Capoue. Mais la querelle ne s’apaisa finalement que sous le pape suivant, qui eut enfin la bonne idée de se ranger à l’avis du cardinal Bellarmino.

Comme archevêque, le nouvel élu entendit bien résider dans son diocèse, contrairement à une habitude fréquente alors, où les évêques résidaient à la cour d’un roi ou au Vatican. Mgr Bellarmino répara sa cathédrale, assez délaissée, et visita chaque année les paroisses de son diocèse, qu’il aidait au besoin de ses propres deniers. Il chercha particulièrement à relever le niveau du clergé. Là encore ses prédications remportèrent un grand succès.

C’est de cette époque que furent retenus déjà quelques miracles opérés par ce saint Cardinal : des malades à l’agonie furent guéris ; un figuier reverdit ; un chanoine de Capoue fut témoin d’une bilocation… Il fit aussi quelques prédictions. Il avait le don de lire dans les âmes, il chassa des démons…

Aux deux conclaves suivants, le cardinal Bellarmino aurait pu être désigné pour le siège de saint Pierre, mais une autre majorité se forma, à sa plus grande satisfaction. Lui-même penchait pour le cardinal français François de la Rochefoucauld. Même Henri IV avait suggéré aux cardinaux français d’élire Roberto Bellarmino.

Le nouveau pape (Paul V) nomma le cardinal Bellarmino à plusieurs fonctions auprès des Congrégations romaines, de sorte que le cardinal donna sa démission d’archevêque, pour être totalement à l’œuvre dans ses responsabilités vaticanes. 

En même temps qu’il continuait à écrire pour défendre l’autorité du pape (notamment en Angleterre, contre James Ier), le Cardinal Bellarmino entretenait une vaste correspondance dans toute l’Europe, composait un commentaire sur les Psaumes, et s’occupait activement à Rome.

Saint François de Sales disait de lui : « Il sait tout, excepté faire le mal. » 

Il soutint les causes de canonisation de Ramón de Peñafort, de Francesca Romana, de Carlo Borromeo, d’Iñigo (Ignace) de Loyola, le fondateur des Jésuites.

 Il affirma avec conviction la doctrine de l’Immaculée Conception (qui ne serait proclamée qu’au XIXe siècle). Il protégea efficacement l’ordre des Célestins, parvenant à réconcilier les deux branches française et italienne.

Il dut aussi s’occuper en première personne de l’instruction du procès de Giordano Bruno, dont il démontra l’hérésie au terme d’une longue série d’interrogatoires. Ceci ne veut pas dire que c’est lui qui demanda la mise à mort de l’hérétique. Ces façons font partie d’un contexte historique auquel notre Cardinal n’a rien à voir : les actes mêmes du procès exigeaient qu’on n’attentât pas à la vie du condamné, mais le fanatisme prévalut et Giordano fut brûlé vif à Rome en 1600.

Bellarmino rencontra aussi Galileo. Il admettait que le système héliocentriste pouvait être une théorie mathématique, mais sans devoir aboutir à une affirmation philosophique et à un système théologique dangereux.

Le cardinal Bellarmino entretint des relations très amicales avec d’autres saintetés de l’époque : Filippo Neri, Carlo Borromeo, Jean Berchmans, Luigi de Gonzaga.

 

Le Cardinal Bellarmino était devenu complètement sourd. A la fin de l’été 1621, la fièvre le gagna durant sa retraite annuelle au noviciat de Saint-André au Quirinal. Tout Rome défila près de lui, le pape Grégoire XV en tête. On ne se gênait pas pour emporter quelque objet en guise de relique, jusqu’au sang que les médecins lui prélevaient pour le soulager.

Le cardinal Roberto Bellarmino mourut le 17 septembre 1621. Il voulait des funérailles discrètes, mais le pape en fit de solennelles.

La cause de canonisation avança lentement, non pas par manque de témoignages - qui furent au contraire nombreux et unanimes - mais entre autres par la suppression temporaire de la Compagnie de Jésus.

Saint Roberto Bellarmino fut béatifié en 1923, canonisé en 1930, et proclamé Docteur de l’Eglise en 1931.

Il est mentionné au 17 septembre dans le Martyrologe.

1 Les saints Ramón de Peñafort, Francesca Romaine, Carlo Borromeo et Ignace de Loyola sont respectivement fêtés le 7 janvier, le 9 mars, le 4 novembre et le 31 juillet.

2 Les saints Filippo Neri, Carlo Borromeo, Jean Berchmans et Luigi Gonzaga sont respectivement fêtés les 26 mai, 4 novembre, 13 août et 21 juin.

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 23:00

 

Rogelio et Servodeo

† 852

 

Au Martyrologe du 15 septembre, on a mentionné deux Martyrs, Emilas et Jeremías, qui devaient être exécutés dans l’après-midi.

Ils étaient encore en prison quand on leur adjoignit deux autres Chrétiens, Rogelio et Servodeo.

Rogelio était un moine déjà âgé, eunuque, originaire probablement de Grenade.

Servodeo (traduction de Abdallah, serviteur de Dieu), était un autre eunuque depuis l’enfance, qui accompagnait Rogelio. Il venait, lui, d’Orient.

Le désir commun de ces deux amis était de donner leur vie pour extirper du sol espagnol l’erreur musulmane. Un jour ils profitent d’une réunion de prière dans la mosquée pour s’y introduire et, sans autre entrée en matière, se mettent à prêcher l’Évangile à la foule, promettant le ciel aux justes, et l’enfer aux impies.

On imagine la bousculade, les protestations, les insultes, les coups et déjà les mauvais traitements. Un juge put imposer le silence et ordonner d’enfermer les deux Témoins chrétiens, qui retrouvent ainsi nos Emilas et Jeremías, juste avant leur supplice.

On met aux fers Rogelio et Servodeo, avec des chaînes pesantes et meurtrières. Bien affaiblis, ils ont encore l’audace de proclamer leur foi intacte.

La sentence ne tarde pas : on leur coupera les mains, puis les pieds, puis la tête.

Infiniment heureux de mourir pour leur foi, les deux sont impatients d’attendre. 

Un récit contemporain exalte ce moment : La gentilité elle-même, stupéfaite d’un tel spectacle, commençait à juger le christianisme avec je ne sais quoi qui sentait l’indulgence. Donc, placés au lieu de la décapitation, les saints martyrs, avant même l’avertissement du licteur, tendent les mains, présentent les bras : le fer tombe sur l’articulation, et les mains sautent de part et d’autre. Puis les jambes sont amputées. Il ne montrèrent aucune tristesse ; finalement, le cou tranché, ils s’écroulèrent. Leurs cadavres tronqués, accrochés à des fourches, sont placés au delà du fleuve parmi les croix des autres.

C’était le 16 septembre 852, jour où les deux saint martyrs Rogelio et Servodeo sont commémorés au Martyrologe.

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 23:00

Raïssa

4e siècle

 

Cette jeune fille qu’on avait présentée comme une des quatre filles de l’apôtre Philippe, s’est révélée être la fille d’un prêtre païen de Tamieh, dans le désert de Libye.

Elle avait vingt ans au moment de la persécution de Dioclétien (304).

Croisant un cortège de chrétiens prisonniers, qu’on conduisait à Alexandrie au milieu de mille douleurs et mille insultes, pour ensuite les y mettre à mort, elle protesta et voulut se joindre au groupe.

N’étant pas prévue dans la procédure, elle fut d’abord repoussée, mais elle persévéra dans son intention ; elle était si déterminée, qu’elle blasphémait contre tous les dieux païens, responsables de tant d’iniquités.

Les bourreaux furent convaincus de la «garder», et lui firent subir la décapitation.

 

Sainte Raïssa aurait été martyrisée le 5 septembre 304, mais ne se trouve pas dans les Martyrologes. Son nom est fréquemment donné en Russie.

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 23:00

Romulus de Rome

1er siècle

 

Ce saint romain aurait été l’intendant du palais de Trajan.

Devant la cruauté de l’empereur pour les Chrétiens, il aurait vivement protesté, se méritant par là d’être copieusement battu de verges, puis décapité.

Le récit qu’on a de sa Passio n’ayant pas donné suffisamment de preuves historiques, le courageux Martyr n’a pas été retenu dans l’édition actuelle du Martyrologe.

Il était précédemment mentionné au 5 septembre.

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