Richard Simpson
1553-1588
Né vers 1553 à Well (Yorkshire), Richard Simpson (ou Sympson) semble avoir été un prêtre anglican passé au catholicisme.
Ayant refusé de prêter le serment de fidélité au roi, il fut emprisonné ; relâché, il gagna le Collège anglais de Douai en 1577.
On ne sait la date exacte de son ordination sacerdotale dans le catholicisme. En effet, le Collège allait être démobilisé de Douai à Reims, et le registre eut quelques lacunes. Il est toutefois certain que Richard fut ordonné à Bruxelles, dans les quatre mois qui suivirent son admission au Collège, et que dès le 17 septembre il repartait pour son pays natal en qualité de prêtre missionnaire.
Il exerça le saint ministère dans le Lancashire et le Derbyshire.
Il aurait subi un premier exil en 1585, mais serait vite rentré au pays.
En janvier 1588, dans le Peak District, il rencontra un inconnu qui lui parlait avec une telle véhémence de sa foi catholique, que Simpson finit par parler de son sacerdoce : c’était un traquenard ; Simpson fut dénoncé et arrêté dès son arrivée à la prochaine ville. Emprisonné à Derby, il fut condamné à mort pour trahison aux assises de printemps, mais renvoyé aux assises d’été.
Plusieurs récits affirment que le père Simpson aurait exprimé des velléités de célébrer le culte anglican ou du moins d’en écouter un sermon. On ne peut le prouver de facto.
Un autre récit précise que les déclarations de Simpson ne satisfaisaient pas le juge, lequel ne voulut ni le condamner ni le libérer, mais le renvoya à un jugement ultérieur.
Un autre auteur propose une analyse politique de la situation qui expliquerait mieux ce délai : c’est que la reine, craignant une intervention de l’Espagne catholique, aurait suspendu pendant une dizaine de mois les exécutions capitales de prêtres ; c’est ainsi qu’après l’exécution de George Douglas à York en septembre 1587, il n’y eut pas d’autre exécution jusqu’en juillet 1588, quand fut alors exécuté Richard Simpson ; une trentaine d’autres furent ensuite exécutés cette année-là.
A Derby Gaol, Richard Simpson fut rejoint par les pères Nicholas Garlick et Robert Ludlam (voir les notices de ces deux prêtres). Quelle qu’eût été la cause du délai apporté à l’exécution de Simpson, il resta fidèle à sa foi catholique, avec ses deux Confrères, jusqu’au bout.
Le 23 juillet 1588, les trois prêtres furent accusés de trahison et condamnés à la pendaison, l’éviscération et l’écartèlement, la sentence devant être exécutée le lendemain. En voici les termes :
Chacun de vous trois sera conduit à l’endroit d’où vous êtes venus, et de là sera tiré sur une claie jusqu’au lieu de l’exécution. Vous serez pendus séparément, mais remis à terre encore en vie ; on vous coupera le pénis ; vos entrailles vous seront retirées et brûlées devant vous ; on vous coupera la tête ; vos corps seront taillés en quatre parties, qui seront à la disposition de la Reine ; et que le Seigneur ait pitié de vos âmes.
Ils passèrent leur dernière nuit en compagnie d’une femme elle aussi condamnée à mort pour meurtre : durant la nuit, ils la réconcilièrent dans la foi catholique et elle fut pendue avec eux le lendemain.
Le 24 juillet donc, les trois prêtres furent mis sur des claies et tirés jusqu’au pont Sainte-Marie, où eut lieu l’exécution.
Quand ils arrivèrent au pont, le chaudron n’était pas prêt pour brûler les entrailles des victimes. C’était, paraît-il, fréquent, les gens de l’endroit n’étant pas très au courant du rituel de cette boucherie.
Simpson devait être exécuté le premier, mais Garlick se présenta devant lui, embrassa l’échelle et passa le premier, vraisemblablement parce qu’il voyait que Simpson était un peu craintif ou même allait manquer de courage. Son exemple lui redonna courage en effet, il fut exécuté en second et souffrit avec grande constance, même s’il n’exprimait pas les mêmes signes de joie que ses Compagnons. Ludlam fut le troisième.
Quand on s’apprêta à écarteler le corps du père Simpson, on s’aperçut qu’il portait un cilice. La foule cria Un diable, un diable !, mais quelqu’un de plus intelligent expliqua qu’il le portait en signe de repentance.
Ce triple martyre eut lieu le 24 juillet 1588 et les trois prêtres furent béatifiés en 1987.