Yi Kwang-hŏn Augustinus
(Yi Gwang-heon Auguseutino)
1787-1839
Augustinus était né en 1787 à Kwangju (Gyeonggi-do, Corée S), d'une famille noble. Son jeune frère, Yi Kwang-nyŏl Ioannes Baptista, mourra lui aussi martyr, le 20 juillet de la même année (1838), et sera lui aussi canonisé.
Il épousa Kwŏn Hŭi Barbara, qui mourra martyre à son tour, le 3 septembre 1838, et sera canonisée avec lui.
De ce mariage naîtra une fille, Agatha, elle aussi martyrisée à dix-sept ans le 9 janvier 1840, et canonisée avec ses parents.
Augustinus avait un excellent caractère, tolérant, plein de talents et de grande intelligence. Jeune, il aimait les plaisirs et la vie aisée. Mais à trente ans tout changea, quand il devint catholique avec son épouse et son jeune frère. Il prit le nom d’Augustinus, en souvenir de la conversion de saint Augustin. Désormais, sa vie fut exemplaire.
Pour échapper aux persécutions, il déménagea plusieurs fois, et perdit finalement tous ses biens. Il embrassa la pauvreté avec la foi d’un vrai Chrétien. Personne ne l’entendit se plaindre.
Ce fut la communauté chrétienne qui se cotisa pour lui acheter une habitation, au-delà de la Porte Etroite Ouest.
Augustinus devint catéchiste, et sa maison servit de chapelle. Il était toujours prêt à rendre service, à convertir les tièdes, à enseigner aux catéchumènes. Il s’occupait des malades, baptisait les enfants en danger de mort.
Lors de la persécution, toute la famille fut arrêtée, le 7 avril 1839, voici comment : bien que la maison eût l’apparence d’une auberge, on la réquisitionna et on arrêta tous les catholiques qui s’y trouvaient. Parmi ceux-ci se trouvait l’épouse d’un catéchumène, qui en réclama la libération. En échange il donna le nom de cinquante-trois Catholiques qu’il connaissait, dont Augustinus et les siens.
On proposa à Augustinus la libération de son épouse et de ses enfants, s’il acceptait juste de dire qu’il n’était pas chrétien. Il répondit : Je ne peux pas renier Dieu parce que j’aime ma femme et mes enfants. Je ne peux pas leur montrer ma faiblesse.
Les policiers le battirent sur les jambes avec un gourdin triangulaire, puis il reçut le même supplice que saint Chŏng Kuk-bo Protasius le 20 mai précédent. Il saignait abondamment, sa chair était en lambeaux et l’on voyait ses os, brisés par les coups. Ceux qui le voyaient en étaient horrifiés, mais Augustinus ne bronchait pas.
Même le chef de la police se fatigua de le torturer et lui montra de la «sympathie», lui proposant de dire seulement qu’il obéirait au roi. Augustinus en profita pour demander la libération de ses deux enfants, en particulier de sa fille qui se trouvait au milieu des voleurs. Le chef de police lui proposa de les libérer purement et simplement, s’il apostasiait. Augustinus refusa.
Les enfants d’Augustinus et sa vieille maman de quatre-vingt ans demeurèrent volontairement en prison.
Le vendredi 24 mai 1839, Augustinus fut décapité avec huit autres Catholiques, au-delà de la Porte Etroite Ouest. Il avait presque cinquante-trois ans.
Il fut béatifié en 1925 et canonisé en 1968. Son dies natalis est au 24 mai, tandis que la fête commune des cent-trois Martyrs coréens est au 20 septembre.