Agustín Bermejo Miranda
1904-1936
Né le 10 avril 1904 à Puerto Castilla, de Adolfo et Eulogia, Agustín fut baptisé le 13 suivant.
Il entra en 1915 au Petit séminaire d’Ávila, y reçut la confirmation en 1919, passa au Grand séminaire et fut ordonné prêtre en 1926.
Il fut d’abord envoyé à Horcajo de la Ribera, mais pour peu de temps, car il dut partir au service militaire, comme aumônier des troupes espagnoles en Afrique (1927-1929).
Au retour, il fut nommé à El Mirón (1929), San Juan de la Nava (1930), Arévalo, Parrillas, Bohoyo enfin où il restera de 1932 à 1935. Sa dernière paroisse sera Hoyo de Pinares, où il arriva avec sa vieille maman, le 27 avril 1935.
Parmi ses nombreux soucis, il chercha à rapprocher de l’Eglise ses propres «ennemis» de gauche, qui étaient contaminés par les idées de la proche Madrid.
Le 19 juillet 1936, l’église paroissiale fut occupée et transformée en dépôt de vivres, tandis que le curé et sa maman furent confinés dans le presbytère. Des fidèles proposèrent au prêtre de fuir à Madrid, mais don Agustín, en bon pasteur, ne voulait abandonner ni sa mère ni ses fidèles. Ces derniers leur apportèrent leur soutien, des repas, des nouvelles.
Bien vite, don Agustín apprit avec douleur l’assassinat de deux curés voisins, les 23 et 24 juillet ; pendant un mois, il passera avec sa mère des journées de prière et d’angoisse.
Le 28 août vers sept heures du matin, arrivèrent quatre miliciens armés. La maman leur ouvrit, sachant bien ce qui allait se produire. Le prêtre se présenta tout de suite. Mère et fils s’embrassèrent longuement, sous l’œil moqueur des miliciens, dont l’un traita même le prêtre de lâche. Don Agustín lui rétorqua doucement : Embrasser sa mère pour la dernière fois n’est pas un acte de lâcheté, mais de bon fils, d’homme fier.
La vieille dame tomba à terre, on ne sait si ce fut à cause d’un coup reçu ou par perte de connaissance. Les miliciens emmenèrent le prêtre dans leur voiture.
On prit la route de Cebreros, jusqu’au lieu-dit El Barraco, après le pont de la Gaznata. Le jeune curé fut abattu vers midi, ce 28 août 1936.
D’après le propre témoignage de certains miliciens, ils cherchèrent inutilement à fermer le poing du prêtre pour faire le signe communiste ; ils dirent que le prêtre était mort très courageusement.
Le corps resta d’abord sans sépulture, puis les miliciens voulurent le brûler. Ensuite on enterra ce qui en restait.
Les miliciens choisirent exprès la fête patronale de saint Michel, le 29 septembre, pour profaner l’église. L’église elle-même ne souffrit pas trop ; on profana les ornements sacrés ainsi que les saintes images de saint Roch et saint Sébastien ; quelques objets plus précieux disparurent ; de la chaire, les républicains «prêchèrent» leurs idées marxistes.
Don Agustín Bermejo Miranda fut béatifié en 2013.