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Avent 1er dimanche - A

 

L'année liturgique s'est achevée dimanche dernier avec la fête du Christ Roi. Aujourd'hui commence la nouvelle année liturgique avec le premier dimanche de l'Avent.

"Avent" ni signifie pas que nous sommes "avant Noël", erreur qu'on entend toujours ici ou là, et même dans les réunions de catéchisme. "Avent" vient du latin "adventus", arrivée : Jésus vient, il va naître, il va nous apporter son message. 

Faisons aussi cette petite remarque : chaque jour à la Messe Jésus vient ; il s’incarne dans les mains du prêtre au moment de la Consécration ; et juste avant nous chantons : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur" (psaume 117).

Une caractéristique liturgique de l'Avent est que le prêtre revêt un ornement de couleur violette ; une couleur un peu sombre qui évoque la patiente, parfois douloureuse attente de tous les patriarches, de tous les prophètes, de tout le peuple d'Israel, à qui Dieu avait annoncé "la" promesse d'un Sauveur. En signe de cette longue attente, marquée par tant d'épreuves diverses, on ne chantera pas non plus le "Gloire à Dieu" : ce chant joyeux des Anges reviendra dans la nuit de Noël, au moment même où les Anges le chantèrent après avoir annoncé aux bergers la naissance du Christ.

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Ecoutons la prophétie d'Isaïe, qui vivait huit siècles avant la naissance de Jésus. C'est le Prophète de l'Annonce par excellence, celui qui a prophétisé l'Emmanuel, l'Agneau innocent immolé, le Royaume nouveau, la Terre nouvelle. Dans l'extrait d'aujourd'hui, il évoque la colline où sera Jérusalem et son temple, cette colline qui sera le but du pèlerinage des enfants d'Israel, là où ils se retrouveront, là où Jésus accompagnera ses parents et où il consommera son sacrifice. Mystiquement, l'Eglise sera à son tour notre Jérusalem à nous.

Ceux qui chercheront dans la vérité de leur coeur à vivre selon l'enseignement de Dieu, qu'ils auront entendu dans le Temple - et maintenant dans l'Eglise - ceux-là se convertiront, seront des artisans de paix, transformeront leurs épées en socs de charrue, et ne songeront plus à la guerre. Ils rejetteront les ténèbres.

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Une telle conversion profonde donne une grande joie, parce que notre âme se sent vraiment délivrée des liens de la terre. Cette joie est exprimée dans ce psaume 121, qui chante les sentiments des pèlerins en marche vers Jérusalem : Quelle joie, quand on m'a dit 'Nous irons à la maison du Seigneur', à Jérusalem, là où montent les tribus, où l'on rend grâce, où l'on vit en paix.

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Si notre Maître nous rappelle instamment : Tenez-vous prêts, saint Paul, envers les chrétiens de Rome - et envers nous bien sûr - n’est pas moins clair : Rejetons les activités des ténèbres ! Ripailles, beuveries, orgies, débauches, dispute, jalousie… C'est qu'il y en avait, dans cette Rome du premier siècle, des débauches de toutes sortes ! Mais… les temps ont-ils beaucoup changé ?

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En cette nouvelle année liturgique, année A du cycle des trois années liturgiques, l'Eglise nous propose la lecture particulière de l'évangile de s.Matthieu, dans lequel cet apôtre a voulu principalement démontrer l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament.

On s'étonnera sans doute que l'évangile d’aujourd’hui soit extrait d'un des derniers chapitres de Matthieu, qui évoque plutôt le retour de Jésus-Christ à la fin des temps. C’est à dessein. En réalité, si nous n'évoquions que sa venue il y a deux mille ans, nous nous en tiendrions à une simple commémoration du passé, stérile. Nous, croyants du XXIe siècle, nous devons renouveler l'accueil que nous devons à notre Sauveur, Le faire entrer dans notre maison, dans notre vie, dans notre coeur, dans notre cité. Quand le Christ est venu sur terre, il fut accueilli diversement par ses contemporains : et nous, comment l’accueillons-nous ?

Par ailleurs, il est bien vrai aussi que la venue du Seigneur a une grande importance pour tous les hommes de tous les temps, quand le Seigneur viendra rassembler près de lui tous les justes, pour la vie éternelle. C'est pourquoi il y a un lien très fort entre la fête du Christ-Roi de dimanche dernier, et ce premier dimanche de l'Avent.

Observons aussi un détail qui donne toute son authenticité à l’évangile : Matthieu rapporte cette expression du “Fils de l’homme”, que seul Jésus utilise dans tout l’Evangile. Le Fils de Dieu incarné a voulu rappeler par là que, vrai Dieu, il est aussi vrai Homme (par sa naissance, et par sa Passion) ; mais l’expression, déjà utilisée, par Daniel en particulier (cf. Dn 7:13) devait évoquer chez les auditeurs le retour eschatologique du Christ, sa vraie mission.

L'évangile de s.Matthieu semble nous avertir sur l'heure du Jugement dernier,  et se situer bien loin de la naissance du Christ. Mais si le souvenir de cet heureux événement nous comble de joie, il ne doit faire aucun doute à chacun d'entre nous que nous devons chaque jour nous préparer à rencontrer le Christ au moment où il nous appellera à passer dans l'Eternité, l'unique but de notre vie terrestre ; ce sera en effet le jour de notre naissance au Ciel.

Pourquoi ne savons-nous pas quel sera ce jour ? Parce que nous pourrions être tentés de remettre sans cesse à plus tard notre conversion totale, notre confession, la pratique des bonnes oeuvres, et ainsi - comme les contemporains de Noé - "manger, boire, se marier" sans se soucier jamais de l'arrivée prochaine de notre Maître.

Ce jour-là alors, on sera stupéfait de voir que "l'un est pris, l'autre laissé" : le Seigneur distinguera alors qui mérite ou pas d'entrer dans la béatitude avec lui. Les hommes seront aux champs et les femmes en train de préparer de la farine, mais les uns seront attachés à la terre, les autres auront l'esprit tourné vers le Ciel.

Le Diable peut nous tenter facilement en nous donnant l'illusion que nous sommes en bonne santé, que nous ferons "bientôt" telle ou telle action charitable, que nous remettons indéfiniment, comme de pardonner une offense reçue. Débarrassons-nous de cette supercherie diabolique et pensons au contraire, chaque matin : Dieu m'a gardé en vie, mais le serai-je encore ce soir ? Un accident est si vite arrivé... Et qui est ce "voleur", sinon le Diable lui-même qui guette sans cesse autour de notre "maison" (notre âme), prêt à nous enlever la vie (spirituelle) en nous entraînant au péché.

Mais le Christ, le Fils de l'Homme, se compare à ce voleur non pas pour nous voler quelque chose, bien sûr, mais parce qu'il viendra dans le silence de notre nuit, de notre sommeil, à un moment où nous serons distraits. S.Paul nous en avertit aussi, comme nous l'avons vu plus haut ; il nous écrit aussi : "Vous n'êtes pas dans les ténèbres, au point que ce jour-là vous rapte comme un voleur, mais vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour... Ne nous endormons pas, mais restons éveillés et sobres" (1Th 5:4).

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Il faut vivre intensément cette conversion. Quand le prêtre dit d'échanger un signe de paix, il faut que ce signe de paix évoque vraiment autant notre conversion que notre réel amour des frères, pour que notre communion soit préparée avec sincérité, sinon, nous répétons des rites morts et nous nous endurcissons. Souhaitons de tout notre cœur que la paix règne en nos murs, dans les murs de l’Eglise.

Notre charité doit toujours être réchauffée, parce que c'est ainsi que le Seigneur peut "venir parmi nous". La Prière du jour englobe les deux aspects de cette venue du Seigneur : si nous allons sincèrement à Sa rencontre dès maintenant, nous serons  aussi appelés, plus tard, à entrer dans Son Royaume.

 

 

 

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Published by samuelephrem - dans Homélies - année A

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