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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 23:00

29 AVRIL

 

I.

S Tychicus, disciple de s.Paul, honoré comme évêque soit à Chalcédoine, soit à Rhodes, soit à Colophon (cf. Eph 6:21 ; Col 4:7).

S Torpès, martyr à Pise, peut-être à l’origine de Saint-Tropez.

Ste Cercyre, vierge martyre à Corfou.

III.

S Libère, évêque à Ravenne, un des “colombins”, désignés par une colombe.

S Cher, évêque à Altino, martyrisé pendant qu’il priait pour un possédé ; son sang rejaillit sur ce dernier, qui se trouva délivré.

V.

S Sévère, évêque à Naples : il ressuscita un mort pour convaincre de fausseté un créancier qui en importunait la veuve.

S Paulin, évêque à Brescia.

VII.

S Fiachna, abbé en Irlande, obéissant parfait, patron de Kill Fiachna.

VIII.

S Wilfrid le Jeune, évêque à York.

IX.

Ste Ava, vierge belge aveugle ; guérie au tombeau de ste Renfroi (abbesse à Denain), elle entra dans cette abbaye.

XII.

S Hugues, abbé à Cluny ; le pape Callixte II fit solenniser son dies natalis .

S Achard, abbé à Saint-Victor à Paris, évêque à Avranches, auteur d’œuvres de spiritualité.

B Robert Gruthuysen, flamand, premier successeur de s.Bernard à Clairvaux.

XIV.

Ste Caterina de Sienne, vingt-cinquième enfant d'un teinturier de cette ville, mystique stigmatisée et tertiaire dominicaine, artisan du retour du pape Grégoire XI d'Avignon à Rome, Docteur de l'Église, patronne de l'Italie avec s.François d'Assise, morte à trente-trois ans. 

XIX.

Antonius Kim Sŏng-u, laïque marié, catéchiste coréen martyr, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre.

XX.

Bse Itala Mela (1904-1957), laïque italienne mystique ; elle eut d'importantes révélations sur la Sainte Trinité ; béatifiée en 2017.

Bse Hanna Chrzanowska (1902-1973), laïque polonaise et tertiaire bénédictine, infirmière très active avant, pendant et après la guerre, béatifiée en 2018.

 

 

Torpès de Pise

† 68

 

Que Torpès ait été martyr à Pise (Toscane, Italie CW), est une donnée historique établie.

D’autres détails qu’on rapportait à son sujet, passent pour être légendaires. En voici la teneur :

Caius Torpetius naquit au 1er siècle à Pise dans une famille patricienne.

Il occupa un poste important sous Néron, devenant chef de la garde personnelle de l’empereur et intendant du palais impérial.

Torpès entendit la prédication de Paul, dont il devait assurer la garde pendant sa captivité, et crut en Jésus-Christ.

Il s’agit peut-être aussi de lui, lorsque s.Paul écrit aux Philippiens : Tous les saints vous saluent, principalement ceux de la maison de César (Ph 4:22).

Lors d’une cérémonie en l’honneur de Diane, Néron demanda à Torpès de chanter un hymne en l’honneur de la déesse, mais Torpès s’y refusa catégoriquement.

Néron fit flageller Torpès, le fit livrer aux fauves, puis décapiter, le 29 avril 68.

On ajoute même que la colonne de la flagellation se brisa et, en s’écroulant, tua le bourreau ; le lion et le léopard qui devaient se jeter sur Torpès, au contraire se couchèrent à ses pieds.

Tandis qu’un ami de Torpès, Andronicus, réussissait à recueillir le chef de Torpès, l’empereur fit charger le corps sur une barque avec un coq et un chien, qui auraient dû le dépecer. Mais la barque arriva sur la côte ligure, avec le corps intact, une vingtaine de jours plus tard, là où naquit la ville de Saint-Tropez.

Saint Torpès devint le patron des marins de toute la Ligurie.

Saint Torpès de Pise est commémoré le 29 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Tychicus

Ier siècle

 

Saint Tychicus (Tychique) est très peu connu. On a de lui quelques informations par les Actes des Apôtres, et quelques remarques fort élogieuses de saint Paul.

Dans les Actes des Apôtres, Luc présente Tychicus comme originaire d’Asie avec Trophime (Ac 20:4). 

Tychicus semble avoir été un messager extrêmement zélé et serviable, tout acquis à la cause de l’apostolat de saint Paul. Quand ce dernier quitta Ephèse, soulevée contre lui, Tychicus resta probablement à Milet, tandis que Paul gagnait Jérusalem.

Plus tard, durant sa première captivité à Rome, Paul écrit aux Colossiens : “Pour ce qui me concerne, Tychicus, notre frère bien-aimé, fidèle serviteur et mon compagnon dans le service du Seigneur, vous apprendra tout. Je l’ai envoyé vers vous exprès, pour que vous sachiez ce qui nous concerne” (Col 4:7). De même aux Ephésiens (Eph 6:21). Toujours mention de ce fidèle messager en 2Tim 4:12 et Tt 3:12.

C’est tout ce que nous savons précisément de ce bon et fidèle serviteur. Par la Tradition, on présume que Tychique fut successivement évêque à Chalcédoine ; il est honoré par les Églises d’Orient le 29 avril, ce qu’a repris le Martyrologe Romain.

 

 

Hugues de Cluny

1024-1109

 

Hugues vit le jour le 13 mai 1024 à Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire), de Dalmace, comte de Semur.

A l’équitation et à la chasse, il préférait l’étude et obtint d’aller auprès de son grand-oncle, Hugues lui aussi, évêque d’Auxerre.

A quinze ans, sans repasser chez lui pour éviter un orage paternel, il se rendit directement à l’abbaye de Cluny, où l’abbé Odilon (v. 1er janvier) le reçut au noviciat ; il fit la profession en 1039, fut ordonné prêtre en 1044 (à vingt ans) et fut nommé grand-prieur en 1048.

Les trois dernières années de sa vie, Odilon l’associa intimement au gouvernement de l’abbaye, de sorte qu’Hugues fut très connu et apprécié autant des moines que des personnalités extérieures au monastère. La dernière année de sa vie, Odilon confia l’abbaye à Hugues et partit à Rome, où il espérait mourir près du tombeau des Apôtres, mais il en revint revigoré, et mourut le 1er janvier 1049, sans avoir revu Hugues, qui était en mission auprès de l’empereur.

A l’unanimité les moines élurent Hugues pour succéder à Odilon. Pendant les soixante années de son abbatiat, Hugues fut comme la référence des moines, des papes, des évêques ; il participa à de nombreux conciles. 

En 1054, le père du jeune abbé fut assassiné par son gendre, Robert le Vieux, duc de Bourgogne ; Hugues s’imposa des austérités pour l’expiation de ce crime et sa mère se retira au couvent de Marcigny, où sa fille Hermengarde fut la première prieure et que Hugues dirigea ensuite de façon magistrale. Onze ans plus tard, lors d’un concile à Autun, il réussit à amener ce Robert, repentant, devant les pères conciliaires pour lui faire promettre désormais de laisser l’Eglise en paix.

Il eut de précieuses et profondes amitiés avec d’importantes personnalités : Bruno de Toul, futur pape Léon IX ; Federico, abbé du Mont-Cassin et futur pape Etienne X ; Hildebrand, futur pape Grégoire VII ; saint Pietro Damiano (v. 23 février) ; saint Anselme de Canterbury (v. 21 avril) ; deux moines de Cluny devinrent papes : Urbain II et Pascal II.

Hugues fut appelé à être le parrain du jeune prince impérial Henri, le triste Henri IV, qui s’attira l’excommunication ; ce fut Hugues qui intervint et poussera l’empereur à «se rendre à Canossa» aux pieds du pape (1077).

Hugues participa aux conciles de Reims (1049), Rome (1050), Tours (1050), Avignon, Vienne, Toulouse (pour faire appliquer les décrets du concile romain contre la simonie et l’incontinence des clercs), Rome (1063),  Chalon-sur-Saône (1064), Autun (1065), Lyon (1080), Clermont (1095, pour lancer la 1e croisade).

Il ne faut cependant pas croire que l’abbé Hugues passait son temps hors de son monastère. Il dut voyager beaucoup, certes, mais la vie monastique passait toujours au premier plan. Il sut veiller de façon paternelle et fraternelle sur les trois cents moines qui y vivaient. Voici ce qu’en écrivit Pietro Damiano après y avoir séjourné quelque temps :

A Cluny, comme dans la primitive Eglise, la charité règne, la joie spirituelle déborde, la paix est le bien commun, la patience fait tout accepter, la longanimité tout supporte. Espérance vaillante, foi solide, charité sans tache s’allient à l’humble obéissance qui lave les péchés,  l’observance de lois vraiment monastiques.

Cluny sera la plus grande construction en Europe au 13e siècle et l’église sera la plus grande église de la Chrétienté entière jusqu’au 16e siècle. Plus de mille monastères en France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, dépendaient de cette abbaye. La première fondation de Cluny fut La Charité-sur-Loire (1056).

Hugues posséda la vertu de prudence de façon vraiment exceptionnelle, mais il fut aussi favorisé de grâces extraordinaires. 

Retiré un jour dans une cellule, il s’y était assoupi lorsqu’un orage effroyable se déchaîna. La foudre tomba et mit le feu à l’édifice ; tous accoururent pour éteindre l’incendie et trouvèrent l’abbé tranquillement endormi dans la cellule, que le feu avait épargné.

En 1109, il y eut une famine. Les moines donnèrent tant qu’ils en eurent du grain aux affamés. Averti, Hugues écrivit de Marcigny où il se trouvait, une lettre aux saints Apôtres Pierre et Paul, patrons de Cluny, priant le messager d’aller la déposer immédiatement à l’autel majeur de l’abbaye : en peu de temps, arrivèrent des dons qui suffirent à la consommation de l’abbaye pour toute l’année.

Le jour des Rameaux de 1109, un bon paysan demanda à parler d’urgence à Hugues : un vieillard lui était apparu et l’avait chargé d’annoncer à Hugues sa mort prochaine. Etait-ce saint Joseph, ou saint Benoît ? Le fait est que le saint abbé crut. Le jour du Jeudi Saint, les forces lui manquèrent au moment du lavement des pieds et il dut se retirer ; le Vendredi Saint, il fut sans force ; le Samedi Saint, il put assister à la bénédiction du cierge pascal ; au soir de Pâques, il faiblit encore ; le mardi de Pâques, il reçut les derniers Sacrements et donna à chaque moine le baiser de paix ; le mercredi, il fut porté à sa demande dans l’église, sur la cendre et le cilice, et il expira, le 29 avril 1109.

On dit que de Pavie ou de Cantorbury, on fut mystérieusement averti de sa mort.

En 1120, le pape bourguignon Callixte II ordonna de solenniser le culte rendu à Hugues. Cette disposition peut être assimilée à une canonisation, d’ailleurs justifiée par de nombreux miracles.

Ajoutons que, pendant longtemps, le corps du saint Abbé fut conservé à Cluny. Quand cette abbaye fut saccagée par les Huguenots en 1562, on put sauver ce précieux trésor au château de Lourdon ; malheureusement le château fut à son tour la proie des flammes et les reliques furent dispersées au vent. On ne put en sauver qu’un os de la jambe.

 

 

Achard de Saint-Victor

1100-1171

 

Deux hypothèses se partagent les origines d’Achard, qui serait né en Angleterre ou en Normandie. Normand, il aurait été de la lignée du Passais ; Anglais, il aurait aussi été prieur à Bridlington (Yorkshire) avant de venir sur le continent.

A Paris, il étudia à l’abbaye de Saint-Victor, où il devint chanoine de Saint-Augustin et, en 1155, en devint prévôt du chapitre.

En 1157, le chapitre de la cathédrale de Séez le choisit pour être évêque, mais le roi Henry II Plantagenêt s’y opposa, malgré l’approbation du pape ; Achard ne s’offensa pas de cette égratignure à l’autorité papale, de sorte que le même roi ne mit aucune opposition à son élection au siège d’Avranches en 1161. Mais cette fois-ci ce fut le roi français Louis VII qui fut mécontent de voir passer un de ses «sujets» en territoire anglo-normand.

En 1163, Achard était présent en Angleterre pour la translation du corps de s.Edward le Confesseur (v. 5 janvier) à Westminster.

En 1164, il approuva la re-fondation de l’abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne, deux fois déplacée, et où s’installèrent des Chanoines Prémontrés.

Il faut noter ici son amitié pour s.Thomas Becket (v. 29 décembre), qui fut martyrisé sur l’ordre du même roi Henry II. Ce dernier, repenti, obtint l’absolution de son crime, des légats du pape, devant la cathédrale d’Avranches (mai 1172), mais Achard s’était éteint depuis presque un an, le 29 avril 1171.

Achard a composé des traités doctrinaux, des sermons, longtemps restés oubliés dans les manuscrits et qu’on a publiés partiellement à une période récente.

Saint Achard est maintenant commémoré le 29 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Caterina de Sienne

1347-1380

 

Caterina naquit le jour de l’Annonciation, 25 mars 1347, vingt-cinquième enfant de Giacomo Benincasa et de Lapa. Sa sœur jumelle mourut très vite, mais un fils adoptif, Tommaso della Fonte, qui aspirait à la vie religieuse, eut une forte influence sur elle, lui racontant tout ce qu’il apprenait dans ses pieuses lectures.

Elle eut sa première vision de Jésus-Christ à six ans. L’année suivante, elle promit de n’épouser que Lui, et refusa énergiquement et patiemment toutes les propositions de mariage qu’on lui présenta. Sa propre famille la traita comme la dernière servante.

Son père finit par accepter qu’elle devînt religieuse, sa mère aussi, quoique réticente à toutes les austérités de sa fille.

C’est Notre-Seigneur Lui-même qui lui enseigna à lire, pour qu’elle pût prier avec le Bréviaire. Le Fils de Dieu lui remit l’anneau mystique de leurs fiançailles, en présence de Marie, de Jean l’évangéliste, de saint Paul et du prophète David.

Caterina eut désormais une très grande activité auprès des pauvres et des malades, et surtout à la conversion des âmes, à la réconciliation des familles, à la pacification des villes sans cesse en luttes. Des jalousies et des accusations l’accablèrent, mais ses réponses déboutèrent ses interrogateurs. On la laissa communier fréquemment, prêcher publiquement.

Elle eut une influence prépondérante pour l’unité de l’Eglise. Unité à l’intérieur, par la conversion de ceux qui scandalisaient l’Eglise, unité à l’extérieur par le retour du pape à Rome.

Elle reçut les stigmates de la passion du Christ et fut littéralement unie aux souffrances de Notre-Seigneur (couronne d’épines).

Elle ressuscita sa mère, qui vécut longtemps après ses propres enfants et petits-enfants.

Le jour de Pâques, 25 mars 1380, précisément âgée de trente-trois ans, elle put se confesser et recevoir l’Eucharistie dans sa cellule. Le dimanche précédent l’Ascension, 29 avril, elle s’éteignit après avoir reçu le sacrement des malades et une dernière absolution papale : sa mère était là avec quelques fidèles amis, et Caterina quitta cette vie en disant : “Père, je remets mon esprit entre tes mains”.

On connaît beaucoup de détails de cette vie extraordinaire grâce à ce qu’en a écrit son confesseur, le Bienheureux Raimondo de Capoue (v. 5 octobre).

Le corps de sainte Caterina se trouve à Rome en l’église de Sainte-Marie sopra Minerva, à côté du Panthéon. La pauvre cellule de Caterina a été transformée en oratoire.

Caterina a été canonisée en 1461. Elle a été proclamée patronne secondaire de Rome en 1866, patronne d’Italie (avec saint François d’Assise) en 1939 et tout récemment, Docteur de l’Eglise en 1970, et co-patronne de l’Europe en 1999.

Sa fête est au 29 avril depuis la réforme du calendrier liturgique.

 

 

Kim Sǒng-u Antonius

1794-1841

 

Antonius était né en 1794 environ, et vivait à Kusan (Kyǒnggi, Corée).

C’était un homme riche, honnête et généreux. Chaleureux, il demeurait respectueux envers ceux qui n’avaient pas sa foi catholique. Ses arrière-petits-enfants maintenaient encore dans leur village un profond respect envers leur arrière-grand-père.

Antonius entendit parler de la religion catholique avec toute sa parenté, et tous adhérèrent à Jésus-Christ, jusqu’à convaincre tout le village d’embrasser la foi.

Après la mort de sa mère, il s’installa à Seoul, où il vivait non loin de la Porte Orientale. Ses deux jeunes frères souffrirent à Kusan pour leur foi : Augustinus mourut en prison en mai 1841 à quarante-trois ans ; l’autre souffrit longtemps en prison.

Quand son épouse mourut, il se remaria avec une femme profondément croyante.

Quand les missionnaires arrivèrent, Antonius aménagea sa maison en chapelle, où le père Maubant (v. 21 septembre) vint souvent célébrer la Messe.

Fin 1839 il fut trahi : toute la famille fut arrêtée et jetée en prison en janvier 1840. Antonius fut cruellement torturé. Quand le chef lui proposa d’apostasier, il répondit que sa volonté était de mourir catholique.

Il se comportait en prison comme dans sa maison ; jamais il ne demanda à être remis en liberté. Même d’autres codétenus non-catholiques avaient de l’estime pour lui : deux d’entre eux se firent catéchiser et baptiser par lui.

A la fin d’avril 1841, il fut soumis à un nouvel interrogatoire et à de nouvelles tortures. Après quinze mois en prison, il fut étranglé à Tangkogae (Seoul), à l’âge de quarante-sept ans, le 29 avril.

Béatifié en 1925, il fut canonisé en 1984. La fête commune de ces Martyrs coréens est au 20 septembre.

Itala Mela

1904-1957

 

Itala Mela naquit le 28 août 1904 à La Spezia (Ligurie, Italie NO).

Ses parents étaient croyants et elle grandit dans la foi.

En 1920, à seize ans, l’adolescente fut fortement ébranlée par la mort de son petit frère Enrico, de neuf ans. Elle se déclara athée. Mais une petite flamme brûlait encore dans son âme.

Durant ses études supérieures à la Faculté des Lettres de Milan, Itala adhéra à la Fédération des Universitaires Catholiques Italiens (FUCI), grâce à laquelle elle sentit que sa vie reprenait sens. Elle eut l’opportunité de rencontrer des personnalités marquantes : le cardinal Schuster (v. 30 août) et Giovanni Battista Montini (qui devait devenir archevêque de Milan, cardinal, puis le pape Paul VI, v. 6 août) ; et aussi le père Gemelli et l’abbé Divo Barsotti.

Munie de son diplôme, Itala enseigna à Milan.

En 1928, alors qu’elle priait devant le tabernacle, un faisceau de lumière la rejoignit et une voix lui parla. C’était une réponse à sa question intérieure. Itala vécut désormais dans un intense approfondissement de sa spiritualité.

Elle voulut devenir moniale bénédictine, mais une fièvre intense et tenace l’en empêcha ; on crut même qu’elle en mourrait. Elle se reprit mais resta fragile de santé. Elle dut renoncer à sa chaire et revint à La Spezia.

Elle devint oblate bénédictine en 1933.

A partir de 1936, les expériences mystiques s’accentuèreent : la Sainte Trinité se manifesta à elle, en même temps que des attaques du Démon, manifestement dérangé par la vie intérieure d’Itala. Celle-ci construira désormais toute sa vie sur le Mystère trinitaire ; elle écrivit aussi une série d’exercices spirituels, développant le concept de la «Inhabitation» de la Trinité : la Sainte Trinité habite en nous et nous devons chercher à nous immerger totalement dans ce Mystère.

En 1946, après la guerre, elle eut l’intuition de former une famille spirituelle de prêtres et de diacres, qui auraient diffusé ce même idéal. On pourra utilement se rappeller ici les écrits de la Bienheureuse Elisabeth de la Trinité (v. 9 novembre).

Itala Mela mourut le 29 avril 1957 à La Spezia.

Elle sera commémorée le 29 avril dans le Martyrologe Romain, ayant été béatifiée en 2017.

 

 

Hanna Chrzanowska

1902-1973

 

Hanna vit le jour le 7 octobre 1902 à Varsovie (Pologne), de parents chrétiens et très connus pour leur esprit philanthropique. Le papa, Ignacy, était professeur de Littérature polonaise : la maman, Wanda, était issue d’une riche famille industrielle de confession luthérienne ; la sœur de cette dernière, Zofia, avait ouvert un hôpital pour enfants à Varsovie.

D’Hanna, on n’a trouvé aucun détail de sa petite enfance : dates de son baptême, de sa Première communion, ses études. On sait juste qu’elle eut (au moins) un frère, Bohdan.

En 1910, M.Chrzanowski fut nommé professeur à l’université de Cracovie ; là, Hanna fréquenta l’école des Ursulines, au terme de laquelle elle prêta son concours à la Croix-Rouge : elle soigna les blessés victimes des affrontements entre Polonais chrétiens et Russes bolcheviques.

Après avoir commencé des études à l’université de Cracovie, elle s’inscrivit dans la nouvelle école d’infirmières qui venait de s’ouvrir. Dipômée en 1924, elle fut envoyée en France et en Belgique pour former d’autres infirmières. Puis, dans les années 1926-1929, elle forma les infirmières à l’Ecole de Cracovie.

Entre 1929 et 1939, elle se trouvait à Varsovie et publia un mensuel, L’Infirmière Polonaise, où elle livrait beaucoup de son expérience personnelle. En 1937, elle contribua à la formation d’une Union Catholique des Infirmières Polonaises.

La Seconde Guerre mondiale apporta à la famille Chrzanowski son lot de douleurs : la tante Zofia - celle qui avait ouvert l’hôpital pour les enfants - mourut durant l’invasion de Varsovie ; M.Chrzanowski fut arrêté comme membre de l’opposition et envoyé au camp de Sachsenhausen, où il mourut ; et le propre frère d’Hanna périt dans l’horrible tragédie de la forêt de Katyń (1940).

Malgré sa tristesse, Hanna continua son activité au secours des malheureux. Elle soignait les blessés, mettait toutes ses ressources au profit des réfugiés, des prisonniers, des orphelins ; pour ces derniers, juifs y compris, elle cherchait des familles d’accueil et organisa un camp d’été pour enfants aux environs de Cracovie. Elle ne craignait ni pour sa santé, ni même pour sa vie ; elle puisait de nouvelles forces dans l’approfondissement de sa vie intérieure et dans l’Eucharistie.

Après la guerre, Hanna reprit son enseignement à l’Ecole d’Infirmières de Cracovie. Elle eut aussi l’occasion d’aller aux Etats-Unis pour apporter son témoignage et son expérience aux jeunes infirmières, s’attachant à leur montrer l’importance de leur présence non seulement médicale, mais aussi humaine et spirituelle.

En 1956, Hanna fit un pas de plus dans l’école spirituelle et mystique, devenant tertiaire bénédictine.

Revenue à Cracovie, en 1957 elle fut nommée directrice de l’Ecole de Soins Psychiatriques de Kobierzyn, une école qui fut bientôt fermée par les autorités communistes.

L’activité et l’esprit apostolique d’Hanna toucha un grand nombre d’infirmières, mais aussi de professeurs, de séminaristes, de prêtres, de volontaires… Il devint fréquent que la Messe fût célébrée dans la chambre même des patients. C’est dans cet esprit qu’Hanna rencontra le cardinal Karol Wojtyła, qui lui obtint du pape Paul VI la médaille Pro Ecclesia et Pontifice.

Les dernières années de la vie d’Hanna furent endolories par la maladie du cancer. Hanna mourut le 29 avril 1973, et c’est le même cardinal Wojtyła qui célébra ses funérailles.

A la demande de l’Association même des Infirmières catholiques, l’enquête diocésaine sur les vertus et la sainteté d’Hanna fut ouvert en 1998.

Hanna a été béatifiée en 2018 et sera commémorée le 29 avril au Martyrologe.

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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 23:00

28 AVRIL

I.

S Sosipater, disciple de s.Paul, évêque à Iconium (calendrier oriental).

S Marcus, premier évêque à Altino, disciple de s.Pierre ; on lui planta deux clous en tête.

Ss Zénon, Eusèbe, Néon, Vital, martyrisés par le feu à Corfou.

Ss Vitalis et Valeria, époux martyrs, lui à Ravenne, enterré vivant sous les pierres et le sable, elle à Milan ; ils seraient les parents des ss.Gervais et Protais.

?

S Aphrodisius, premier évêque à Biterræ.

Ss Charalampus et Eusèbe, martyrs à Nicomédie.

S Memnon le Thaumaturge, vénéré en Orient. 

IV.

Ss Maximus, Quintilianus, Dadas, martyrs à Dorostore.

Ste Théodore et s.Didyme, martyrs en Alexandrie : Didyme se déguisa en soldat pour l’approcher et échangea avec elle ses habits pour la délivrer ; ils furent tous deux décapités. 

Ss Patrice, évêque à Pruse, Acace, Ménandre et Polyène, martyrs. 

Stes Probe et Germaine, irlandaises venues à Laon pour rester vierges, et martyrisées pour ce motif par des émissaires de leur pays. 

V.

S Africain, évêque à Lyon ou Comminges, adversaire des Goths ariens. 

VI.

S Prudentius, évêque à Tarazona.

VII.

S Arthème, évêque à Sens, qui fut d’abord marié et père.

S Cronan, abbé à Roscrea, dont il est le patron.

VIII.

S Pamphilo, évêque à Corfinio (Valva).

IX.

S Imon (Emon), évêque à Noyon et martyr des Danois juste après la prise de la ville.

XIII.

B Luchesio, marchand siennois très riche et avare, converti et devenu membre du tiers-ordre franciscain ainsi que sa femme ; il eut même des extases ; il est le patron de Poggi-Bonzi.

XVIII.

S Louis-Marie Grignion de Montfort, fondateur de la Compagnie des Missionnaires de Marie (Montfortains), des Sœurs de la Sagesse (avec Marie-Louise Trichet, cf. infra) et de l'Institut des Frères de Saint-Gabriel ; grand apôtre de la "vraie dévotion à Marie" ; persécuté par le clergé en grande partie janséniste, il fut soutenu par le pape ; depuis peu inscrit au calendrier officiel de l’Eglise.

Bse Marie-Louise  (de Jésus) Trichet (morte jour pour jour quarante-trois ans après s. Louis-Marie), béatifiée en 1993.

XIX.

Ss Phaolô Phạm Khắc Khoan, prêtre, Gioan Baotixta Ɖinh Vǎn Thành et Phêrô Nguyễn Vǎn Hiểu, catéchistes, martyrs tonkinois, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

S Pierre Chanel, d’abord curé dans le diocèse de Bellay, puis mariste et missionnaire, premier martyr de l'Océanie.

XX.

B Józef Cebula (1902-1941), prêtre polonais des Missionaires Oblats de la Vierge Immaculée, martyr au camp de Mauthausen, béatifié en 1999.

Bse María Guggiari Echeverría (María Felicia de Jésus Sacrement, 1925-1959), carmélite paraguayenne, béatifiée en 2018.

Ste Gianna Beretta in Molla (1922-1962), docteur en médecine et mère de famille milanaise, morte en accouchant de son quatrième enfant qu’on lui proposait de ne pas garder à cause de son cancer à l’utérus, béatifiée en 1994, canonisée en 2004.

Sosipater

1er siècle

 

A la fin de son épître aux Romains, saint Paul nomme quelques-uns de ses disciples, ses parents, qui se joignent à lui pour saluer les Chrétiens de Rome. Parmi ceux-ci se trouve Sosipater, que Origène et d’autres commentateurs veulent identifier avec Sopater, fils de Pyrrhus de Bérée, dont parle saint Luc dans les Actes des Apôtres (Ac 20:4).

Ce fidèle disciple de Paul, d’après la tradition orientale, aurait été évêque à Iconium, l’actuelle Konya qui se trouve au Centre-Sud de la Turquie.

Avec l’autre disciple Jason, il serait venu sur l’île de Corfou pour évangéliser la population, y édifia une église en l’honneur de saint Étienne Protomartyr. Mis en prison par le roi, ils y convertirent des prisonniers, que le roi fit immédiatement mourir en les précipitant dans de la poix brûlante.

Cependant Cercyra, la fille du roi, se convertit et vendit tous ses bijoux aux pauvres. Son père la fit emprisonner et mettre le feu à la prison, mais sa fille en sortit indemne. Le roi la fit attacher à un arbre et percer de flèches.

Les chrétiens nouvellement convertis s’enfuirent sur une île voisine, où le roi prétendit les retrouver, mais son bateau coula. Le nouveau roi alors embrassa le christianisme et reçut le baptême sous le nom de Sébastien.

Quant à Sosipater et Jason, ils continuèrent à édifier l’Eglise à Corfou, où ils moururent à un âge très avancé.

On peut légitimement s’interroger sur le fait que Sosipater ait quitté son diocèse pour aller évangéliser si loin, à Corfou. Deux réponses possibles se présentent : soit il en reçut l’invitation, par révélation céleste ou par décision des Apôtres ; soit il pourrait s’agir d’un autre évangélisateur portant le même nom.

Il est d'autre part affirmé qu’à Iconium, Sosipater eut pour successeur Tertios (Terentius, v. 24 juin).

Comme le Martyrologe Romain actuel ne mentionne plus Sosipater, on l'a placé ici au 28 avril, jour où le vénèrent les Orientaux  ; l’ancien Martyrologe le mentionnait au 25 juin.

 

 

Marcus d’Altino

1er siècle

 

Un «manuscrit ancien» raconte que, converti par saint Pierre, Marcus parcourut diverses régions du Latium, fut arrêté à Altino (Chieti, Italie C) et sommé par le préfet d’adorer les dieux païens.

Ayant refusé de trahir sa foi, il fut condamné à mort. On lui enfonça deux grands clous dans la tête. Ce pouvait être vers 96, un 28 avril.

Une église fut bientôt construite sur le tombeau du Martyr, qui fut détruite plus tard. Des miracles se produisirent au 11e siècle, permettant de retrouver le corps et le chef de Marcus.

Une hypothèse, tout-à-fait gratuite, pourrait faire de ce Marcus un dédoublement de l’évangéliste Marc, disciple de saint Pierre et rédacteur du deuxième évangile (avant d’être évêque en Alexandrie).

Par ailleurs, le «manuscrit ancien» ayant semblé suspect à la critique scientifique, ce Marcus n’est plus inscrit au Martyrologe.

 

 

Vitalis et Valeria de Milan

Ursicinus, Gervasius et Protasius

† 1er siècle

 

Commençons par la Tradition.

Vitalis vivait à Milan. Personnage consulaire et brillant militaire, il se trouva à Ravenne aux côtés du juge Paulinus, quand un Chrétien nommé Ursicinus fut condamné à mort. Or, ce dernier montrait des signes de faiblesse, et Vitalis l’encouragea à tenir bon jusqu’à la fin, car il allait recevoir la couronne de l’immortalité. Ursicinus se reprit et confessa sa foi avant d’être décapité.

Mais Vitalis s’était en même temps condamné lui-même. Le juge lui réserva un traitement de choix : il le fit étendre sur le chevalet et déchirer de coups de fouet ; ayant consulté un prêtre païen, il fit descendre Vitalis dans une fosse profonde, qu’il fit remplir de pierres et de sable. Vitalis recevait à son tour la couronne de gloire, tandis que le malheureux prêtre païen, perdant la raison, ne cessait de crier sa souffrance et sa propre damnation.

Là-dessus, l’épouse de Vitalis, Valeria, retourna à Milan. On la reconnut et on l’invita à offrir de l’encens aux dieux païens. Sur son refus, elle fut battue et laissée mourante ; ses serviteurs la portèrent à Milan, où elle expira.

Vitalis et Valeria seraient les parents de Gervasius et Protasius, martyrisés eux aussi à Milan, mais dont on ne connaît rien sur la date précise et le martyre qu’ils subirent. Leur fête se célébrait le 19 juin, mais cette date était celle de leur invention (re-découverte) à Milan, après une période de complet oubli.

Ces épisodes se seraient produits à la fin du 1er siècle, sous Néron ; d’autres historiens avancent plutôt Marc-Aurèle, vers 171.

Saints Vitalis et Valérie, Ursicinus, Gervasius et Protasius sont commémorés le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gervais et Protais

† 1er siècle

 

Se reporter à Vitalis et Valeria de Milan (supra)

 

 

Charalampus et Eusebius de Nicomédie

† ?

 

Il s’agit ici de deux Martyrs (parfois accompagnés d’Agapius et Aphrodisius), dont on ne connaît que les noms, d’après des listes anciennes.

Ils auraient été martyrisés à Nicomédie (auj. Izmit, Turquie NW).

Saints Charalampus et Eusebius de Nicomédie sont commémorés le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Aphrodisius de Béziers

† 250

 

Aphrodisius est censé avoir été le premier évêque de Béziers, au 3e siècle, et ne semble pas avoir été inquiété par les édits de persécution.

Mais une ancienne légende court encore, et qui n’est pas totalement invraisemblable.

Aphrodisius aurait vécu au 1er siècle, en Egypte. 

Prêtre du dieu Hermès à Héliopolis, il aurait rencontré la Sainte Famille durant la fuite en Egypte (cf. Mt 2:13-23), et aurait abandonné le culte païen.

Après la mort de Jésus-Christ, il serait parti avec son chameau en Gaule, pour annoncer à son tour la Bonne Nouvelle. Ayant trouvé à Biterræ (auj. Béziers) un terrain favorable à l’évangélisation, il y développa une intense activité.

C’est alors qu’il fut dénoncé au gouverneur, qui le condamna à mort.

Décapité, Aphrodisius se releva, ramassa sa tête et se dirigea vers la ville : en marchant sur des escargots, il ne les écrasait pas ; des maçons qui se moquaient de lui, furent pétrifiés sur place.

Cette histoire comporte tout de même quelques exagérations : les escargots et les maçons pétrifiés ne présentent pas le caractère de signes de Dieu.

Martyr ou pas, Aphrodisius reste vénéré comme évêque.

Des fêtes locales s’appuient sur les détails de cette histoire : le camel, empaillé, est toujours promené par les rues, les coques de Béziers rappellent les escargots…

Saint Aphrodisius de Béziers est commémoré le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Maximus, Quintilianus et Dadas

† 303

 

Au temps de la persécution de Dioclétien, ces trois hommes furent dénoncés au proconsul de Dorostore (Mésie, auj. Bulgarie).

Maximos, qui était lecteur, fut interrogé le premier. Interrogé sur son nom, il répondit : Je suis chrétien ; les hommes m’appellent Maximos.  Les deux autres eurent la même attitude.

Le gouverneur leur proposa, s’ils acceptaient de renier le Christ, d’être nommés prêtres du culte païen, en remplacement du prêtre récemment décédé. Sur leur refus et devant leur persévérance dans la Foi, il les fit remettre en prison jusqu’au lendemain.

Durant la nuit, les trois Confesseurs furent tentés par le Diable, mais aussi réconfortés par un Ange. Le matin, ils comparurent à nouveau devant le gouverneur, subirent plusieurs tortures et furent finalement décapités.

Ce devait être le 28 avril 303.

Saints Maximus, Quintilianus et Dadas sont commémorés le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Prudentius de Tarazona

6e siècle

 

Au sujet de cet évêque, d’anciennes éditions hésitaient entre le 5e ou le 9e siècles. La liste récente du diocèse de Tarazona a opté pour le 6e siècle, car on aurait retrouvé un document attestant la présence de Prudentius en 572.

Prudentius serait né vers le milieu du 6e siècle à Armentia (Vitoria, Álava, Espagne).

Vers l’âge de quinze ans, il se plaça sous la direction d’un saint ermite, Saturius, dans les environs de l’actuelle Soria, où il resta sept années.

Il serait ensuite allé prêcher la Bonne Nouvelle à Calahorra (La Rioja), d’où il s’enfuit pour éviter la renommée que lui apportaient ses miracles.

Venu à Tarazona, il fut admis dans le clergé, ordonné prêtre et nommé archidiacre.

A la mort de l’évêque, sans doute Dídimo, c’est Prudentius qui fut choisi pour lui succéder, devenant ainsi le  cinquième évêque de ce diocèse.

Le seul événement important qu’on a retenu de son épiscopat, est qu’il chercha à calmer un dissentiment entre l’évêché et le clergé d’Osma. Au terme des discussions qui aboutirent à une solution équitable, Prudentius fut pris de malaise et mourut. Cet épisode rappelle les derniers jours de la vie de s.Martin (v. 11 novembre).

Comme on hésitait sur l’endroit de sa sépulture, Tarazona ou Osma, à cause des nombreux miracles qu’il y avait opérés, on le plaça sur la charrette tirée par son propre cheval, pour voir où il se dirigerait. La bonne bête s’arrêta non loin de Logroño, sur le mont Laturce. Un monastère y fut construit par la suite.

Saint Prudentius de Tarazona est commémoré le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Pamphilus de Valva

650-700

 

Pamphilus était né vers 650 à Pacile (Sulmona, Abruzzes, Italie CE), d’un père païen qui l’expulsa quand il passa au christianisme. Il lui aurait même ordonné de monter sur un char pour le laisser dévaler la pente de Pacile au fleuve Gizio, mais les roues se seraient immobilisées au sol et le jeune homme serait arrivé tranquillement à pied au bas de la colline.

En 682, il devint évêque de Corfinio (qui s’appela Valva au Moyen-Age). C’était le quatrième évêque de ce siège.

S’il fut célèbre pour sa charité envers les pauvres et le don des miracles, il dut cependant se présenter au pape pour s’expliquer sur certaines de ses affirmations, pour lesquelles on l’accusait parfois d’arianisme.

Il mourut à Corfinio, vers 700, et son corps fut transféré à Sulmona, où l’église dédiée d’abord à la Très  Sainte Vierge, prit le nom de Panfilo.

Plus tard, le diocèse de Valva fut incorporé à celui de Sulmona, dont le patron céleste est s.Panfilo.

Saint Pamphilus de Valva est commémoré le 28 avril dans le Martyrologe Romain.

 

Luchesio Modestini

? - 1260

 

Non loin de Sienne en Italie, s’était établi à Poggi-Bonzi un riche marchand, Luchesio Modestini avec son épouse, Buona  Dona (ou Bonadonna, Bonadona, suivant les graphies des différentes sources). Doués pour le commerce, ils se firent une brillante fortune, s’attachèrent aux biens de la terre et oublièrent bien vite de penser à Dieu.

Mais Luchesio reçut une grâce particulière qui le fit réfléchir ; il se dépouilla de ses biens et ne garda qu’un petit champ pour vivre ; mieux, il inspira de meilleurs sentiments à son épouse, sans vraiment parvenir à la convertir totalement, tant il est vrai que la conversion n’est jamais ni immédiate, ni totale, et qu’il faut la rechercher tous les jours de la vie.

Or à cette époque, François d’Assise songeait à établir une règle pour les tertiaires et venait justement à passer par là, rencontrant Luchesio qu’il avait connu autrefois. Il expliqua aux deux époux son projet. Sur son invitation, les époux Modestini revêtirent un habit simple et modeste, de couleur gris cendre, avec une corde à plusieurs nœuds pour ceinture ; plusieurs personnes s’adjoignirent à eux et ainsi fut fondé le Tiers-Ordre franciscain, dit de la pénitence.

Dès lors, Luchesio fit de grands progrès dans la voie de la perfection et la pratique de la pénitence. Sa femme, d’abord un peu réticente, peu à peu épaula les bonnes œuvres de son pieux mari. 

Dans la localité, François d’Assise avait eu la possibilité de bâtir un couvent où se dressaient les ruines d’un château démantelé. Luchesio y participa avec ardeur, se mêlant aux ouvriers, portant les pierres, partageant son casse-croûte avec eux, se comportant en simple camarade, ce qui fit beaucoup plus pour le rapprochement social que beaucoup de discours et de politique.

Le couvent installé, Luchesio proposa à son épouse de faire de leur maison le couvent des tertiaires et ce fut une sainte émulation de pauvreté entre les religieux et Luchesio. La maison de Luchesio n’avait pas de clôture comme le couvent, de sorte qu’il faisait entrer les pauvres à sa table, les recevant chez lui. Il allait même mendier pour eux.

Sa maison devint “L’auberge des pauvres”, où Luchesio donnait le meilleur aux malades et aux pauvres, se contentant de dormir dans les corridors ou même dehors sur la terre nue. La joie de Luchesio n’avait pas de limite, convaincu qu’il était de soigner Jésus-Christ lui-même. Son épouse le secondait désormais, trottinant de tous côtés, préparant onguents et tisanes, chantant, riant, heureuse comme jamais.

Un fait extraordinaire se passa un jour qu’il ramenait sur son dos un pauvre mendiant. Un jeune homme s’en moqua : “Quel diable as-tu donc assis sur le dos ?” et Luchesio : “C’est notre Seigneur Jésus Christ !” Sur le champ, le jeune homme devint muet ; honteux, repenti, il se jeta aux pieds de Luchesio pour lui demander pardon et Luchesio, après avoir prié, lui rendit la parole par un signe de croix.

Beaucoup des malades de Luchesio se convertirent et s’unirent aussi à son élan de charité, gagnés par l’exemple qu’il leur donnait de vraie tendresse, de vraie pauvreté, d’exemple de vraie vie chrétienne. Luchesio n’attendait pas d’être sollicité, il allait au-devant des misères, c’était sa joie de se donner totalement aux autres pour les aider. 

Près de Sienne se trouvait une vaste étendue marécageuse où l’on évitait de s’aventurer, habitée par de pauvres habitants presque tous atteints de la malaria. Luchesio prit son âne, le chargea de fébrifuges et de toniques et alla de porte en porte prodiguer ses soins aux malheureux. Mais maintenant, ce n’étaient plus ses soins qui guérissaient, mais sa seule présence, Dieu permettant à notre héros de faire des miracles, ce qui ne le rendait encore que plus humble ; et si on parlait de lui, il répondait tout simplement : “Oh, un homme ne vaut que ce qu’il est devant Dieu”. Il guérissait, ramenait les âmes à Dieu, trouvait aussi de nouvelles recrues pour le Tiers-Ordre, qui gagna bientôt la plus grande partie de la population.

Mais Luchesio n’était pas un “actif” ; il ne cessait de prier, il passait des heures en contemplation, à l’église, au chevet des malades, et on le voyait parfois immobile, insensible, transfiguré, entouré d’une lumière céleste. Il sortait de ces extases avec une âme renouvelée et radieuse. Sa méditation était la pauvreté et la souffrance de Jésus-Christ.

Désormais plus unis que jamais, les deux époux Luchesio et Buonadonna priaient ensemble, menaient une vie austère, où l’abstinence et le jeûne étaient leur vie ordinaire, loin des plaisirs. Ils couchaient sur le carreau, portaient cilice, se donnaient la discipline. Ensemble ils aimaient Jésus d’un amour chaque jour plus profond, qui les envahissait chaque jour un peu plus. Ayant tout donné, ils avaient trouvé le Royaume des Cieux. “Oh ! oui, Luchesio, disait Bonadonna, tu avais bien raison : il faut peu de chose pour être heureux ; il faut l’amour de Dieu.” Et c’est avec des larmes de bonheur qu’elle remerciait son époux de lui avoir montré les chemins de la joie.

La fin de leur vie est admirable. Ils moururent le même jour, à la même heure : Dieu leur fit cette dernière et touchante grâce de pouvoir, s’étant unis sur la terre dans un mariage céleste plus haut que le premier, s’envoler de concert en la Cité céleste vers laquelle ils avaient de concert voyagé et lutté, et de n’être point séparés une heure ni ici-bas, ni là-haut. Ceci arriva le 28 avril 1260, parmi les parfums du printemps italien, après quarante ans de cette vie héroïque.

Cette mort “eut la grandeur et la sérénité de celle des patriarches”. Comme ils étaient tous deux malades, l’état de Bonadonna s’aggrava tout à coup et Luchesio, oubliant son propre mal, se leva, alla la réconforter et l’engager à recevoir les derniers sacrements, et il trouva l’énergie de l’assister lui-même. Après la pieuse cérémonie, il lui dit, d’une voix où chantaient déjà toutes les allégresses du ciel : “O ma Bona, tu sais dans quelle union de cœurs nous avons servi ensemble notre bon Seigneur, voici qu’ensemble aussi nous allons partir pour être avec Lui là-haut. Oh ! Bona, bientôt ! tout à l’heure ! Mon cœur se fond à cette douce pensée… Attends-moi un peu : je vais à mon tour recevoir le saint Viatique, et puis j’irai au Ciel avec toi.”

Il traça sur elle un grand signe de croix et regagna péniblement sa couche. Son confesseur, le Père Hildebrand, du couvent des Franciscains, lui dit : “Mon cher frère Luchesio, soyez fort et préparez-vous à la venue de votre Sauveur, car elle est proche. Repoussez toute tentation ; vous pouvez m’en croire, aujourd’hui même, vous verrez le salut et la couronne de gloire.” Luchesio souleva un peu sa tête moribonde : “Aimable Père Hildebrand, dit-il en souriant, si j’avais attendu jusqu’à ce jour pour me préparer à mourir, eh bien ! tenez, je ne désespérerais pas encore de la bonté de Dieu, mais à vrai dire, je serais moins tranquille.” Et, levant les mains et les yeux au ciel : “Je vous rends grâce, s’écria-t-il, ô sainte et adorable Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, et à vous mon Père béni, bienheureux François, de m’avoir délivré des pièges de l’enfer, me voici prêt, libre et joyeux, et c’est à vous que je le dois par les mérites de la Passion de Notre–Seigneur Jésus-Christ !” Dans cette fête de son âme, il reçut les derniers sacrements. 

Puis, entendant que sa femme était à l’agonie, il fit un dernier effort, se traîna jusqu’à elle, prit ses mains dans les siennes et la réconforta par les plus douces et les plus sublimes paroles. Il défaillait. On le porta sur son lit. Aussitôt son regard devint fixe. On l’entendit murmurer : “Jésus… Marie… François, mon Père…” Puis il fit le signe de la croix, et son âme donna la main à celle de son épouse pour s’envoler au ciel.

Dieu avait révélé à Luchesio le jour prochain de sa mort. Des miracles eurent lieu sur le tombeau des saints époux. Plus tard, lors de guerres contre les Florentins, les Germains emportèrent le corps de Bonadonna, laissant là seulement un bras. Luchesio est le patron de Poggi-Bonzi : son culte a été approuvé et le Martyrologe le mentionne le 28 avril.

 

 

Louis Grignion de Montfort

1673-1716

 

C’est dans la petite ville de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) que naquit Louis, un des neuf enfants de l’avocat Jean-Baptiste Grignion et de son épouse Jeanne Robert, le 30 janvier 1673 et qu’il fut baptisé le 1er février suivant.

Le trait particulier de l’enfant fut son attrait constant pour la prière et sa dévotion pour Notre-Dame, en l‘honneur de laquelle il ajouta le nom de Marie au sien, le jour de sa Confirmation.

Après ses premières études à Montfort, il va au collège jésuite de Rennes. Outre qu’un excellent élève, c’est déjà un apôtre, empressé auprès des pauvres et des malades. Il loge chez son oncle, l’abbé Alain Robert de la Vizeule ; son directeur spirituel est un certain père Descartes, neveu du philosophe René ; c’est surtout le père Gilbert, futur missionnaire, qui exerce sur lui la meilleure influence.

Monsieur Grignion s’installe à Rennes et confie à Louis les études de ses deux jeunes frères, ce qu’il assume en combattant beaucoup son caractère violent et irascible, comme il dit lui-même. A la suite de prières intenses et de pénitences sévères, il obtient de la sainte Vierge un signe qu’il sera prêtre.

Il part à Paris pour se préparer au sacerdoce, en 1693. Le papa n’était pas très satisfait de cette séparation, mais y consentit tout de même. A Paris, les études de Louis furent payées par une pieuse dame charitable. Louis se présentait cette fois-ci en tenue de mendiant, sous son «simple» nom de Montfort.

Avant d’entrer au séminaire, il passa déjà par maintes épreuves : une disette fit qu’on le priva de sa pension ; la fatigue le conduisit à une grave maladie, et à l’hôpital. Mais ses réactions calmes et patientes l’aidèrent à être admis au séminaire de Saint-Sulpice. Il fut soumis à un règlement sévère, qu’il accepta et appliqua sans opposer résistance, avec la plus profonde humilité. Ses supérieurs lui confièrent l’instruction des jeunes gens et des domestiques, lui permirent d’aller en pèlerinage à Notre-Dame de Chartres et à Notre-Dame de Paris.

Il fut ordonné prêtre en 1700.

Le grand combat qu’il dut affronter, fut la lutte contre les confrères jansénistes, dont l’erreur gangrenait le clergé.

Louis-Marie était aussi un original, presque un peu provocateur, par ses pénitences, ses attitudes, aussi les confrères - et les évêques, eurent souvent des réactions négatives pour Louis-Marie : celui-ci eut la sagesse, à chaque fois, de ne jamais réagir mal à ces réprimandes, à ces exclusions, à ces moqueries.

Son premier poste fut à Nantes, où les prêtres se méfiaient de sa «doctrine». Il rencontra l’évêque de Poitiers une première fois, et consacra son temps à visiter les malades de l’hôpital. Après un bref retour à Nantes, il revint à Poitiers où l’évêque le nomma aumônier de l’hôpital.

Après la mort de l’évêque, il dut partir de l’hôpital. C’est toutefois à Poitiers qu’il fit la connaissance de Mademoiselle Trichet, avec laquelle il fondera les Sœurs de la Sagesse.

Il quitta Poitiers, pour aller aider sa jeune sœur, religieuse à Angers, contre l’influence des jansénistes ; il y retrouve son ancien protecteur, qui le jette littéralement dehors ; il retrouva sa sœur à Paris, mais eut le même traitement au séminaire où il se présenta. Il put enfin faire admettre sa sœur à Rambervillers.

De retour à Poitiers, Louis-Marie fut appuyé par le nouvel évêque.

C’est en 1703 qu’il fonda vraiment les Filles de la Sagesse, avec une douzaine de saintes filles, à leur tête Mademoiselle Trichet. Critiqué, Louis-Marie dut quitter Poitiers.

Lors d’un nouveau séjour à Paris (1703-1704), Louis-Marie accumula encore les humiliations. Mais l’archevêque lui confia la réforme des ermites du Mont-Valérien. Et le peuple de Poitiers le réclamait.

De nouveau évincé de l’hôpital de Poitiers, Louis-Marie se vit investi par l’évêque de la prédication à travers le diocèse.

Des paroisses de Poitiers, il gagna tous les diocèses de l’Ouest ; tour à tour expulsé par les évêques eux-mêmes, malgré les nombreuses conversions obtenues, Louis-Marie vint à Rome en 1706 pour consulter le pape : ce dernier l’encouragea vivement, avec le titre de Missionnaire apostolique, à évangéliser toute la France, pour en extirper le jansénisme.

Louis-Marie prêcha jusqu’à soixante-douze missions durant les dix dernières années de sa vie. En compagnie de son fidèle frère Mathurin, un pieux laïc tout dévoué à sa cause, il sillonnera toutes les régions de Bretagne : Angers, Mont-Saint-Michel, Rennes, Dinan… la liste est longue.

En 1707-1708, il s’associa à quelques missionnaires de Bretagne, dirigés par Dom Jean Leuduger, un chanoine de Saint-Brieuc. Puis il ira évangéliser dans le pays de Nantes, avec le frère Mathurin et le frère Jean, et son action sera d’une grande efficacité sur les âmes, au grand étonnement des confrères.

A Nantes, Louis-Marie fonda la Confrérie de Marie, reine des cœurs. A Pontchâteau, il fit construire un Calvaire : mal conseillé, Louis XIV le fit détruire ; reconstruit, il fut saccagé par les révolutionnaires en 1793, et encore reconstruit en 1821.

En 1711, Louis-Marie fut appelé à La Rochelle par l’évêque. Il y prêcha. Il fit construire un Calvaire qui, à son tour, fut détruit par le gouverneur. Il refit un voyage à Nantes pour conforter les fidèles dans leur conversion, comme faisait saint Paul. Puis il s’établit dans un petit ermitage à La Rochelle. C’est là qu’il rédigea le si fameux Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge.

En 1713, il remonta à Paris, dans l’intention de rencontrer de bons éléments pour fonder cette Société de missionnaires qu’il entrevoyait depuis longtemps : ce sera la Compagnie de Marie, communément appelée congrégation des Pères Montfortains. A eux s’adjoindront aussi les Frères de Saint-Gabriel.

Il repart sur Poitiers pour visiter Marie-Louise de Jésus (ex Mademoiselle Trichet) et les Filles de la Sagesse, puis rejoint La Rochelle ; il prêche durant le printemps de 1714.

Mai 1714 : nouveau voyage à Rouen, avec diverses étapes (Rennes, Avranches, Saint-Lô, Caen). De retour à La Rochelle en novembre, il y installa les Filles de la Sagesse.

En 1715, il repartit en Vendée, où il apostolisera jusqu’à la fin de sa vie. Il rédigea la Règle des Filles de la Sagesse.

En 1716, il apprit la mort de son père (21 janvier). Sa dernière mission fut à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), le 5 avril.

Il y mourut le 28 avril, d’une pleurésie. Il n’avait que quarante-trois ans.

Louis-Marie Grignion de Montfort fut béatifié le 22 janvier 1888, canonisé en 1947.

On parle de le proclamer Docteur de l’Eglise.

 

 

Marie-Louise Trichet

1684-1759

 

Née le 7 mai 1684 à Poitiers, Marie-Louise était la quatrième d’une famille de huit enfants. Le père, Julien, était un juge à Poitiers, réputé pour son excessive honnêteté.

Dès l’enfance, la petite fille assistait à la Messe chaque jour, ce que ne manqua pas de remarquer un certain Louis-Marie Grignion de Montfort (v. supra), qui la prit sous sa direction spirituelle.

Ne pouvant, faute de dot, entrer chez les Chanoinesses de Saint-Augustin, elle commença par aller soigner les malades à l’hôpital, à partir de 1703, s’occupant en priorité des pauvres, des aveugles et des estropiés.

Elle réunit quelques compagnes, et commencèrent à vivre l’idéal montfortain des Filles de la Sagesse, qui s’établirent ensuite à La Rochelle en 1715. Marie-Louise prit le nom de Marie-Louise de Jésus.

Les Filles de la Sagesse devaient fondamentalement opposer l’idéal chrétien de la vraie Sagesse, aux idées philosophiques orgueilleuses du siècle des lumières.

Après la mort de saint Louis-Marie, Marie-Louise installa la maison-mère près de Poitiers où on la réclamait. Là, aidée par une autre ancienne dirigée de saint Louis-Marie, elle put ouvrir cette maison, justement à Saint-Laurent-sur-Sèvres, où mourut saint Louis-Marie.

Rapidement, plus de trente autres fondations s’ouvrirent dans tout l’Ouest de la France.

Marie-Louise de Jésus mourut le jour anniversaire de la mort de leur Fondateur, et au même endroit (Saint-Laurent), le 28 avril 1759.

Elle fut béatifiée en 1993.

Phaolô Phạm Khắc Khoan

1771-1840

 

Né en 1771 à Duyên Mậu (Ninh Bình, Tonkin), Phaolô (Paul) étudia auprès des pères des Missions Etrangères de Paris (MEP).

Ordonné prêtre, il collabora avec les missionnaires pendant quarante ans.

Malgré son âge avancé, il se déplaçait beaucoup. En revenant d’avoir visité des malades, il s’était arrêté dans une localité dont le maire le dénonça aux autorités. Il fut capturé avec ses deux catéchistes et emmené à Ninh Bình.

D’abord condamné à la décapitation, il fut condamné à la «mort avec sursis» en raison de son âge. Sa captivité se prolongea donc jusqu’en 1840. Un édit royal de novembre 1839 préconisait des efforts renouvelés de la part des autorités pour faire apostasier les Chrétiens. Mais le père Khoan rappela que le roi précédent les avait autorisés à prêcher, à instruire le peuple, à cultiver leurs champs en paix. Les prêtres recommandaient toujours, en outre, de prier pour le roi et les mandarins, pour la paix et la prospérité du royaume.

Début 1840, le mandarin fut remplacé et le procès reprit, pour aboutir à une sentence capitale définitive.

Parvenu au lieu du supplice, le père Khoan entonna un hymne à la gloire de Dieu : 

Adoration, hommages et respects soient rendus au Seigneur du ciel et de la terre, pour l’amour duquel nous allons mourir ! Nous faisons des vœux pour que le roi jouisse de toutes sortes de prospérités, qu’il règne longtemps et qu’il cesse enfin de persécuter une religion divine, la seule qui puisse rendre l’homme heureux.

Il fut décapité le 28 avril 1840, en même temps que les deux catéchistes Gioan Baotixita Đinh Vǎn Thành et Phêrô Nguyễn Vǎn Hiểu, avec lesquels il fut béatifié en 1900 et canonisé en 1988.

Une fête commune célèbre ces glorieux Martyrs vietnamiens le 24 novembre.

 

 

Phêrô Nguyễn Vǎn Hiểu

1783-1840

 

Laïc vietnamien, Phêrô (Pierre) était né vers 1783 à Đồng Chuối (Ninh Bình, Tonkin).

Catéchiste, il fut décapité pour sa fidélité le 28 avril 1840, en même temps que le père Phaolô Phạm Khắc Khoan et le catéchiste Gioan Baotixita Đinh Vǎn Thành.

En se rendant au lieu du supplice, il entonna les strophes du Te Deum, qu’il alterna avec le père Phaolô et le catéchiste Gioan Baotixita, y ajoutant à la fin Benedicamus Domino (Bénissons le Seigneur) et Alleluia.

Béatifiés en 1900, canonisés en 1988, ils ont leur dies natalis commun au 28 avril, et leur fête commune le 24 novembre.

 

 

Gioan Baotixita Đinh Vǎn Thành

1796-1840

 

Gioan Baotixita (Jean-Baptiste) était né en 1796 à Nông Khê (Ninh Bình, Tonkin).

Catéchiste, il mourut décapité le 28 avril 1840, avec le père Phaolô Phạm Khắc Khoan et l’autre catéchiste Phêrô Nguyễn Vǎn Hiểu.

Le mandarin qui l’interrogea déclara : Thành a vraiment un corps de pierre, il ne fait pas plus attention aux coups qu’on lui donne que si l’on frappait du bois.

Tous trois furent béatifiés en 1900 et canonisés en 1988, et sont commémorés le même jour, le 28 avril.

Une fête commune célèbre ces Martyrs du Vietnam le 24 novembre.

 

 

Pierre Chanel

1803-1841

 

Né le 12 juillet 1803 à Cuet (Montrevel-en-Bresse, Ain), Pierre-Louis était le cinquième des huit enfants de Claude-François Chanel et Marie-Anne Sibellas.

Pierre fut consacré à la Sainte Vierge dès avant sa naissance ; par reconnaissance, il ajouta le nom de Marie au sien.

Très (trop) sensible, il comprit qu’il devait combattre cette tendance.

La famille était pauvre ; Pierre garda le troupeau jusqu’à douze ans. Un bon prêtre le rencontra et l’aida à étudier, puis à entrer à l’école de Cras-sur-Reyssouze, en 1814.

Il fit la Première communion en 1817, à quatorze ans. C’est de cette époque que, à la suite de ses lectures, il ressentit une forte attraction pour les missions lointaines. Il éprouva cependant une forte tentation d’abandonner ses études : après avoir invoqué sa céleste Mère, la tentation disparut, ce qu’il appela toujours sa conversion.

En 1819 il partit au Petit séminaire de Meximieux, où il brilla pour ses vers en latin, ses discours en français et en latin, sa faculté d’assimilier la doctrine chrétienne, mais aussi son zèle à propager la dévotion à Notre-Dame.

Il passa au Grand séminaire de Brou et fut ordonné prêtre en 1827.

Il eut tour à tour les postes de vicaire à Ambérieu, curé à Crozet, avant d’être nommé au Petit séminaire de Belley où il fut professeur de 6e, directeur spirituel, économe et vice-supérieur.

C’est pendant ces années qu’il entra dans la Société de Marie, fondée récemment par le père Colin. Très marial depuis longtemps, il avait pour devise : Aimer Marie et la faire aimer. Or c’est justement à cette Société que le pape confia les missions d’Océanie. 

Pierre présenta spontanément sa candidature et partit du Havre à Noël 1836 pour arriver à Futuna dix mois après. Il était très heureux d’être ainsi déchargé du poids de l’administration du séminaire. Il allait en assumer un autre, bien plus glorieux !

Il célébra sa première messe à Futuna le 8 décembre 1837, en compagnie de deux autres confrères. Hébergé par le roi local, Niuliki, il apprit la langue du pays et baptisa les enfants mourants.

Au bout de deux ans, Pierre se sentit assez capable de prêcher et commença son travail d’évangélisation. Un de ses premiers combats : la lutte contre l’anthropophagie ! Il s’interposa entre les tribus qui se déchiraient en luttes fratricides. On le surnomma l’homme à l’excellent cœur.

Les conversions se multiplièrent, le roi en fut jaloux : il mit dehors les missionnaires et leur refusa les vivres.

Ils durent cultiver leur propre champ de manioc, que des ennemis détruisaient la nuit ; ils durent même manger leur chien. Menacé de mort, Pierre écrivait : La religion est implantée dans l’île, elle ne s’y perdra point par ma mort, car elle n’est pas l’ouvrage des hommes, mais elle vient de Dieu.

Le propre fils du roi se convertit à son tour, ce qui mit le comble à la fureur du roi.

Niuliki envoya toute une troupe armée à la hutte du père Chanel. On l’assomma à coups de bâton et de massue. Il reçut un coup de lance. Comme il respirait encore, le gendre du roi l’acheva d’un coup de hachette sur la nuque.

C’était le 28 avril 1841.

Contrairement aux espérances du roi, tous les habitants de l’île se convertirent peu après, même les assassins du Martyr.

Pierre-Marie Chanel a été béatifié en 1889, et canonisé en 1954.

 

 

Józef Cebula

1902-1941

 

(voir au 9 mai)

 

 

 

María Guggiari Echeverría

1925-1959

 

María Guggiari Echeverría est née le 12 janvier 1925 à Villarica (Paraguay), aînée d’une fratrie de sept enfants ; on connaît les noms de certains d’entre eux : Federico Augusto Ramón, María Teresa Arminda et Mañica González Raveti. Les parents s’appelaient Ramón et María Arminda.

Le papa appelait souvent son aînée Chiquitunga, intraduisible en français : «Toute petite Chérie», car María était toute menue.

Celle-ci fut baptisée en 1929 et reçut la Première Communion en 1937.

Tout cela s’est fait jusqu’à présent de façon «ordinaire», selon la coutume des familles chrétiennes. Mais María éprouvait le besoin de s’investir davantage ; en 1941, elle s’engagea de tout son cœur dans l’Action Catholique : elle avait alors seize ans, et les parents trouvaient son engagement exagéré. María persévérait, elle allait visiter et soulager des pauvres, des malades, des prisonniers, enseigner le catéchisme aux enfants.

María apparaissait à tout son entourage comme une fille joyeuse, sociable, serviable, modeste, simple. En octobre 1942 elle fit un vœu privé d’engagement dans l’apostolat, auquel elle ajouta celui de virginité.

En 1950, toute la famille s’installa dans la capitale, Asunción ; María y cherchait aussi du travail. Elle ne manqua pas de se rapprocher des rangs de l’Action Catholique, dont le responsable local était un jeune étudiant en médecine, Ángel Sauá, qui entretint avec elle une profonde amitié, très pure.

María en vint même à se demander si elle se marierait, tout en préférant la vie chaste : elle priait. Ángel, de son côté, sentit l’appel au sacerdoce et le lui dit en 1951. María décida d’apporter toute l’assistance dont aurait besoin Ángel, en particulier elle le cacha pour le protéger de son propre père, qui était musulman, et l’aida à partir à Madrid en 1952 pour achever ses études.

En novembre 1952, María se décida à entrer dans l’Ordre des Carmélites, mais rencontra momentanément l’opposition de ses parents. Elle intensifia son activité au sein de l’Action Catholique, dont elle devint responsable au niveau diocésain, en 1953. En 1955, elle reçut enfin l’habit au couvent des Carmélites, et prit le nom de María Felicia de Jésus Sacrement.

Elle maintint une correspondance assidue avec Ángel, désormais nouveau prêtre ; on en a conservé quarante-huit lettres. La vie contemplative ne signifie pas inactivité. La Supérieure du couvent décrivait ainsi María : Un grand esprit de sacrifice, charité et générosité, le tout enveloppé dans une grande douceur et une joie communicative, toujours vivante et joyeuse. María fit la première profession en 1956, pour une durée de trois ans.

En janvier 1959, cependant, la sœur de María mourut d’une hépatite virale ; María en ressentit elle aussi les premiers symptômes quelques jours plus tard et dut faire un séjour au sanatorium d’Asunción. S’étant apparemment reprise, elle revint au couvent mais, le Samedi Saint, 28 mars, elle eut une hémorragie et cracha du sang. Son frère, médecin, constata que l’hépatite avait évolué en purpura et qu’il ne pourrait malheureusement pas sauver sa sœur. Un mois plus tard, entourée de ses parents et frères et sœurs, elle demanda à la Mère Prieure, qui était présente aussi, de lui lire le poème de sainte Thérèse d’Avila (v. 15 octobre) : Je meurs de ne pas mourir ! A quatre heures du matin, elle sortit de son sommeil et murmura Jésus, je t’aime ! Quelle belle rencontre ! Vierge Marie ! Ce furent ses dernières paroles.

C’était le 28 avril 1959. Elle avait, pour ainsi dire, anticipé de quatre mois sa profession perpétuelle.

María Felicia Guggiari Echeverría a été béatifiée en 2018 ; elle est la première Bienheureuse du Paraguay ; elle sera commémorée le 28 avril au Martyrologe.

 

 

Gianna Beretta Molla

1922-1962

 

Née le 4 octobre 1922 à Magenta (Milan, Italie), jour de la fête de saint François d’Assise, Gianna (Jeanne) était la dixième des treize enfants de la famille Beretta. Les parents, très chrétiens, étaient du Tiers-Ordre franciscain.

De ces treize enfants, Enrico sera missionnaire capucin, Giuseppe prêtre à Bergame, Virginia religieuse à Canossa.

Pendant dix-huit ans, la famille vécut à Milan puis, après la mort de plusieurs enfants à cause de la grippe espagnole, à Bergame.

Gianna fit sa première communion en 1928, bénéficiant ainsi des nouvelles dispositions que saint Pie X avait préconisées pour avancer l’âge auquel les petits enfants pourraient recevoir l’Eucharistie.

Mais Gianna ne voulut pas en rester à un événement isolé : désormais elle voulut quotidiennement recevoir le Corps du Christ. Elle reçut la Confirmation en 1930.

Vive et sensible, Gianna fit de la musique, de la peinture, et de l’escalade.

En 1937, après la mort de sa sœur Amalia, la famille s’installa à Gênes, où Gianna fréquenta le lycée. A douze ans, elle dut interrompre ses études à cause de sa santé.

En 1941, la famille fuit les bombardements et se réfugia chez les grands-parents à Bergame : les parents de Gianna moururent l’un après l’autre à quatre mois d’intervalle.

En 1942, Gianna s’inscrivit à la faculté de médecine de Milan, puis de Pavie, et fut reçue au doctorat en 1949. 

Elle n’avait pas perdu son habitude de participer chaque jour à la Messe, et de prier le chapelet. Elle était aussi active à la paroisse, auprès des jeunes de l’Oratorio des Mères Canossiennes, dans l’Action catholique, dans les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.

Elle ouvrit un cabinet médical à Mesero en 1950 et se spécialisa en pédiatrie en 1952 : son horizon de charité englobait les pauvres, les mamans, les enfants, les vieillards. Elle était toujours auprès des jeunes, et continuait ses activités de loisirs (musique, peinture, alpinisme).

En 1955, elle épousa Pietro Molla, dont elle aura quatre enfants : Pierluigi, Maria Zita, Laura et Gianna Emanuela.

La naissance de cette dernière fut particulièrement dramatique et douloureuse. En effet, la maman dut être opérée d’un fibrome à l’utérus au deuxième mois de la grossesse. Elle demanda au chirurgien de sauver en priorité son enfant. Or, celle-ci naquit normalement le 21 avril 1962.

C’est après la naissance que l’état de Gianna empira rapidement : elle mourut le 28 avril 1962.

Des miracles se sont rapidement produits : Gianna Beretta Molla a été béatifiée en 1994, et canonisée en 2004.

A la cérémonie de la canonisation, était présente Gianna Emanuela, alors âgée de quarante-deux ans.

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 23:00

27 AVRIL

 

I.

S Antoine, solitaire près de Lucques. 

II.

S Siméon, fils de Cléophas, deuxième évêque à Jérusalem, crucifié à cent-vingt ans. 

III.

Ss Alpinien et Austriclinien, évangélisateurs du Limousin, avec s. Martial.

IV.

S Pollio, premier des lecteurs de l'Eglise de Cybales, martyr.

S Théodore de Tabenne, disciple à quatorze ans de s.Pacôme et son successeur.

?

Ss Castor, Etienne et Genesius, martyrs à Tarse.

S Euloge l’Hospitalier, à Bethsaïde où il hébergeait les étrangers. 

V.

S Liberale, vigoureux adversaire des ariens à Altino et patron de Trévise.

S Théophile, évêque à Brescia.

S Tertullien, évêque à Bologne, à l’époque de l’invasion de l’Italie par Odoacre.

S Maugan, évêque ou abbé en Pays de Galles.

VIII.

S Lolion le Jeune, martyr grec.

IX.

S Ioannis de Kathara, abbé, persécuté et exilé par les iconoclastes sur l'île d'Afousia. 

XII.

B Alleaume, ermite flamand près du Mans. 

XIII.

Ste Zita, toscane, servante d’une grande famille ; elle est patronne de San Frediano où l'on vénère son corps encore intact ; patronne des gens de maison, elle est représentée dans ses vêtements de travail, portant sac et clé, ou encore avec pains et fleurs. 

XIV.

B Pedro Ermengol (Armengol), espagnol, chef de brigands ; à dix-neuf ans, il entra dans l’Ordre de Notre Dame de la Merci; en Alger il délivra des centaines de prisonniers et convertit des musulmans ; la Sainte Vierge le soutint miraculeusement quand il fut pendu pendant six jours, et il fut relâché.

XV.

B Giacomo de Iadere Varinguer d’Illyrie, frère lai franciscain, dont le corps est resté sans corruption.

XVI.

Bse Catherine (Ozana) Kosić, orthodoxe convertie, ermite tertiaire dominicaine, mystique à Kotor (Montenegro).

XVII.

B Nicolas Roland, prêtre à Reims, fondateur des Sœurs du Saint Enfant-Jésus, pour les jeunes filles pauvres, béatifié en 1994.

XIX.    

B Yun Yu-o Iacobus, laïc coréen martyr, par décapitation, béatifié en 2014.

XX.

Bse María Antonia Bandrés y Elósegui (1898-1919), espagnole, des Filles de Jésus, béatifiée en 1996.

Bx Noël Tenaud (1904-1961), prêtre des Missions Etrangères de Paris, et Joseph-Outhay Phongphumi (1933-1961), catéchiste laïc, martyrs au Laos, béatifiés en 2016.

Siméon de Jérusalem

† 107

 

On a parlé de Siméon dans la notice concernant sainte Marie de Cléophas (24 avril).

Siméon (qui n’est pas l’apôtre Simon), était donc le fils de Marie de Cléophas, de son troisième mariage (avec Jonas) après avoir été veuve deux fois.

L’évangile parle effectivement de Siméon, fils de Marie (Mt 13:55). C’est, au sens sémitique, un «frère» du Seigneur, qu’il a certainement vu et entendu.

Après le martyre de Jacques (le Majeur), qui fut le premier évêque à Jérusalem, la communauté chrétienne tint conseil pour lui donner un successeur. Ce n’était pas simple formalité, mais l’expression de leur désir d’avoir à leur tête une autorité désignée par Dieu.

Leur choix, après qu’ils aient prié et invoqué l’Esprit, se porta à l’unanimité sur Siméon, surnommé le Juste. L’historien Eusèbe rapporte ce fait. L’autre historien, Hégésippe, écrivit que cette élection eut lieu après la destruction de Jérusalem.

Lors de cette catastrophe, Vespasien et Domitien donnèrent l’ordre de poursuivre et exterminer tous les descendants de David. Mais Siméon échappa aux recherches.

Sous Trajan, une nouvelle persécution se déchaîna contre les Chrétiens. A Jérusalem, des hérétiques (il y en avait déjà : les ébionites, par exemple) s’allièrent aux païens contre les Chrétiens et leur chef. 

Siméon fut accusé comme chrétien, mais aussi comme membre de la race de David, parent de ce Christ exécré par les Juifs. La double accusation fut accueillie par le légat consulaire de la Palestine, Tiberius Claudius Atticus. Le saint vieillard - il avait cent-vingt ans - rendit témoignage de sa foi et fut torturé pendant plusieurs jours ; son courage frappa d’étonnement Atticus et les spectateurs, surpris de voir une telle patience chez ce vénérable vieillard. Enfin il fut mis en croix comme notre divin Sauveur, et expira dans ce supplice.

Ce pouvait être en 107.

Conformément à la tradition des Grecs, saint Siméon de Jérusalem est commémoré au Martyrologe le 27 avril.

 

 

Pollio de Cybales

† 304

 

L’ancienne ville de Cybales (Pannonie) se trouverait non loin de l’actuelle Sremska Mitrovica (Serbie).

Des lecteurs de l’Eglise de Cybales, Pollio était le premier. Sa charge était donc de proclamer la parole de Dieu dans l’Ecriture.

Les édits de persécution de l’empereur Dioclétien ayant été promulgués, le préfet de Sirmium chercha à les appliquer sans attendre.

Un prêtre, Montanus, fut mis à mort (v. 26 mars), puis l’évêque Irenæus (v. 6 avril). Il s’attaqua ensuite aux villes voisines, dont Cybales, où avait déjà été martyrisé autrefois l’évêque Eusebios (non recensé dans le Martyrologe).

Pollio fut alors arrêté et longuement interrogé. Il affirma haut et fort sa qualité de chrétien, de premier des lecteurs, et sa ferme conviction d’être sauvé par le Christ et d’avoir part à la résurrection.

Pollio fut condamné à mort, et brûlé vif en dehors de la ville, le 27 avril 304.

Saint Pollio de Cybales est commémoré le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Théodore de Tabenne

314-368

 

Théodore naquit vers 314 en Haute-Egypte.

A onze ou douze ans, il résolut de se consacrer entièrement à Dieu : tout son temps passait en prière, en jeûne, en étude aussi auprès d’un maître de grammaire.

A quatorze ans, il se retira dans un monastère proche de Latopolis, puis rejoignit l’illustrissime Pacôme (v. 9 mai) à Tabenne.

Son attachement à Dieu et sa soumission à Pacôme étaient tels, qu’il n’accepta pas même de voir sa mère venue le voir, de peur d’être tenté de rentrer dans le monde.

Pacôme eut une telle confiance en la fidélité, en la discrétion, en la sainteté de son disciple, qu’il le prit comme compagnon pour aller visiter les sept monastères qui dépendaient de sa juridiction : il devait bien y avoir des centaines de moines qui vivaient sous la Règle de Pacôme.

Cinq ans plus tard, vers 344, Pacôme annonça à Théodore de se préparer à recevoir le sacerdoce. Puis il lui confia le monastère de Tabenne. Tous les soirs, Théodore se rendait auprès de Pacôme, à Pabau, pour en recevoir les instructions à transmettre aux moines de Tabenne.

Deux ans avant la mort de Pacôme, les moines, unanimement, arrachèrent à Théodore la promesse qu’il succéderait à Pacôme. Ce dernier n’apprécia pas : il lui retira la direction de Tabenne et lui donna l’ordre de se mettre au dernier rang, après les novices. Théodore accepta en silence cette humiliation pendant deux années. Il y gagna beaucoup en sainteté.

A la mort de Pacôme (346), son successeur fut Pétrone, puis Orsice. Celui-ci fit savoir à Théodore que c’était la volonté de Pacôme qu’il reprît alors la direction du monastère. Théodore gouverna les moines, en conservant près de lui Orsice comme conseiller ; il dirigea les moines avec sagesse, prudence, rencontrant chacun en particulier, reprenant les fautes avec douceur et, le cas échéant, préférait intensifier la prière et le jeûne pour obtenir l’amendement de quelque récalcitrant.

Théodore reçut le don des miracles et de prophétie.

Un dimanche de 368, il quitta l’office pour aller assister un moine mourant, qui fut enterré le jour de Pâques. Théodore annonça alors aux moines la mort prochaine d’un autre moine, à laquelle on s’attendait peu. Après l’octave de Pâques, il réunit tous les moines, leur tint un discours touchant et plein d’amour fraternel. Il tomba malade et rendit son âme à Dieu le 27 avril 368.

Il fut inhumé dans le même tombeau que Pacôme. Saint Athanase (v. 2 mai) assura les moines que Théodore était déjà entré dans la gloire céleste.

Saint Théodore de Tabenne est commémoré le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Liberale d’Altino

400-437

 

Le premier évêque d’Altino (Venise, Italie NE) fut Eliodorus, mort vers 409. Il fut de ceux qui, en 381, se prononça contre les Ariens durant le synode d’Aquilée. Il ne semble pas qu’il ait participé au concile de Constantinople de la même année.

Il eut pour disciple Liberale, un jeune homme issu d’une noble famille d’Altino. Certains spécialistes disent aujourd’hui que Liberale serait romain, ou même nord-africain…

Liberale imita Eliodorus dans son ascèse, accordant une large place à la méditation, à la prière, mais aussi aux œuvres de miséricorde, auprès des malades et des pauvres.

Il soutint fidèlement Eliodorus dans la lutte contre l’hérésie. Mais il eut aussi à souffrir des vexations que lui imposèrent les ariens.

Quand Eliodorus renonça à l’épiscopat et se retira dans la lagune de Venise, Liberale chercha à le rejoindre : parvenu à l’île de Caltrazio, où se trouvait Eliodorus, il ne put le retrouver et mourut alors sur cette petite île, le 27 avril 437.

Inhumé à Altino, son corps fut ensuite transféré à Trévise, dont les habitants le choisirent comme Patron céleste.

Saint Liberale d’Altino est commémoré le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Maugan de Mona

6e siècle

 

Le nom de ce grand Saint du Pays de Galles serait à l’origine Malcan ou Malcant, et comporte un nombre de variantes rarement égalé : Maugan, Mawgan, Mauchan, Mawan, Maugand, Malgand, Magaldus, Meugan, Meugant, Meygan, Moygan, Morgan, Migan, et d’autres encore… Parmi ceux-ci, le Martyrologe opte pour Mauganus ou Magaldus.

L’incertitude divise les spécialistes : Maugan aurait été évêque et aurait soutenu un grand mouvement monastique et missionnaire dans tout le Pays de Galles, les Cornouailles et la Bretagne. Ou bien il aurait été simplement un barde gallois, disciple de s.Iltut et s.Dubricius (v. 6 et 14 novembre).

Il serait mort dans l’île de Bardsey, tandis que le Martyrologe le fait mourir plus au sud, dans l’île de Mona (act. Angelsey), ce qui a déterminé le choix du titre de cette notice.

En Ille-et-Vilaine se trouve la ville de Saint-Maugan.

Saint Maugan de Mona est commémoré le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ioannis de Kathara

767-835

 

Ioannis était né vers 767 à Irénopolis, une des villes de la Décapole d’Isaurie (act. Turquie SE), de Theodoros et Gregoria.

Ces pieux parents confièrent leur fils, âgé de neuf ans, à un monastère. L’âge minimum habituel était de dix ans, avec quelques rares exceptions, dont notre Ioannis.

Après les premières études, Ioannis fit la première profession comme moine.

Son maître l’emmena au second concile de Nicée (787) ; ce «maître» était peut-être l’un des nombreux higoumènes qui signèrent les actes du concile, mais on n’en connaît pas les monastères. On ne sait donc pas dans quel monastère vivait Ioannis.

Mais après le concile le même «maître» devint higoumène du monastère de Dalmate, près de Constantinople, où le suivit également Ioannis.

C’est là qu’il reçut le sacerdoce.

Vers 805, Ioannis devint higoumène (supérieur) du monastère de Kathara, souvent dit des Cathares. On a situé ce monastère en Bithynie (act. Turquie NE). C’est dans ces années-là que Ioannis devint très ami avec s.Théodore Studite (v. 11 novembre).

Vers 815, Ioannis fut convoqué devant l’empereur pour y être examiné sur sa foi. Sa franchise lui valut d’être fouetté en plein visage. Après cette pénible flagellation, il fut gardé en prison en différents lieux et pendant dix-huit mois, les fers aux pieds. 

Ramené devant l’empereur, et acclamé sur son passage, il confirma cependant devant l’empereur ainsi que devant le patriarche hérétique la doctrine sur le culte des Images, ce qui lui valut une nouvelle incarcération au fort de Kriotauron : il resta là pendant deux années, dans un réduit obscur et très étroit, avec toutes sortes d’épreuves.

En 820, l’empereur Michel II lui ayant rendu la liberté, Ioannis put alors rejoindre à Chalcédoine d’autres évêques et higoumènes victimes de la persécution, puis il réintégra son monastère.

Mais sous l’empereur Théophile, Ioannis fut à nouveau exilé, cette fois-ci sur l’île d’Afusia (act. Mer de Marmara), où on l’expédia avec d’autres confesseurs.

Cet exil dura deux ans et demi, pendant lesquels on ne lui épargna aucune souffrance et au terme desquels il s’éteignit, en 835.

Saint Ioannis de Kathara est commémoré le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

Zita de Lucques

1218-1272

 

Zita naquit vers 1218 à Bozzanello (Lucques, Toscane, Italie), de parents fort pauvres, mais fort chrétiens aussi.

Toute l’enfance de Zita se passa selon cette simple référence : Ceci plaît à Dieu, cela déplaît à Dieu. 

Jeune adolescente, elle alla dans le pays avec son panier garni de fruits, qu’elle vendait en parcourant les ruelles. Touchés par cette innocence, les gens s’empressaient et le panier revenait toujours vide à la maison. 

Une bonne famille de Lucques, les Fatinelli, prit Zita parmi ses domestiques. Si cette position soulageait les parents de Zita, ils n’en étaient pas moins assez tristes de s’en séparer, mais surtout très inquiets pour leur fille, qui était si ignorante du monde.

Zita assuma sa nouvelle position avec toute l’humilité et la disponibilité nécessaires et gagna d’abord la confiance de ses maîtres.

Aux aumônes qu’ils lui faisaient distribuer aux pauvres, elle ajouta le fruit de ses privations, se contentant pour elle d’un simple morceau de pain ; dormant par terre pour donner son lit à une pauvre femme…

Les autres domestiques la dénoncèrent ou même la calomnièrent, en rapportant aux patrons ses «trop grandes» libéralités ; elle fut grondée, battue même, mais elle reçut tous ces reproches comme des bénédictions et autant d’occasions de s’humilier davantage et de se sanctifier, allant même remercier sincèrement ceux ou celles qui l’avaient dénoncée. Sa douce bonté triompha et elle retrouva la confiance de ses patrons.

Tous les matins à l’église pour prier, un jour elle ne vit pas l’heure passer. Rentrée d’urgence à la maison pour cuire le pain, elle trouva la pâte déjà toute prête et demanda en vain qui l’avait préparée, mais c’étaient de toute vraisemblance les anges qui s’étaient chargés de la besogne. Le service ne fut pas retardé d’une minute !

Parvenue vers la soixantième année de cette vie de service, Zita sentit en avril une petite fièvre qui tourna en de fortes douleurs ; elle mourut le 27 avril 1272 ; une grande lumière apparut à cet instant au-dessus de son lit.

On dressa le procès-verbal de cent-cinquante miracles opérés sur son tombeau. Son culte se répandit rapidement dans toute l’Europe. Le corps de Zita fut retrouvé incorrompu encore au 17e siècle.

Zita fut canonisée en 1696, et devint la sainte patronne des habitants de Lucques, mais aussi des domestiques.

 

 

Pedro Ermengol

1238-1304

 

Pedro Ermengol ou Armengol était né à Tarragona en 1238, de la famille des comtes d’Urgel, et reçut une excellente éducation, mais n’en profita guère, car au moment de choisir un état de vie, il quitta les siens, tomba dans toutes sortes de désordres et d'excès. Il se fit chef d’une bande de brigands qui parcouraient les montagnes, détroussaient les voyageurs et parfois leur donnaient la mort. 

Au plus fort de ses égarements, il se prit un jour à réfléchir, se rendit compte de sa chute lamentable : touché de repentir, il alla se jeter aux pieds d’un religieux de Notre-Dame de la Merci, lui confessa ses crimes et lui exposa ses terreurs. Le religieux auquel il s’était adressé était le vénérable Guillaume de Bas, successeur de saint Pierre Nolasque (v. 31 janvier) et Français d’origine. Il reconnut la sincérité d’un tel repentir et consentit à admettre ce jeune homme dans son noviciat de Barcelone. 

Pedro n’avait que dix-neuf ans : après une année de pénitence, il reçut l’habit de l’ordre. Alors il était devenu un homme nouveau que les austérités n’effrayaient point ; il se couvrait de cilices, châtiait son corps, s’imposait des jeûnes rigoureux.

Bientôt ses supérieurs consentirent à l’adjoindre aux religieux qui allaient traiter du rachat des captifs. Pedro fit ses premiers essais dans les royaumes de Grenade et de Murcie. Sa charité, sa prudence et son zèle déterminèrent le général de l’ordre à l’envoyer à Alger. Dans l’espace de deux mois, notre ardent religieux racheta trois-cent quarante-six esclaves qu’il fit partir aussitôt pour l’Espagne. A Bougie, il délivra quelques-uns de ses frères retenus comme otages et brisa les fers de cent dix-neuf chrétiens. 

Il se préparait à revenir en Europe quand il apprit que dix-huit enfants chrétiens étaient exposés chez leurs maîtres à perdre la foi et à tomber dans la dépravation. Il alla aussitôt les trouver, les exhorta à demeurer fermes ; puis rassuré sur leurs bonnes dispositions, il traita de leur rançon pour trente mille ducats. Mais l’argent lui manquait, il proposa alors de demeurer lui-même comme otage pendant que le religieux son compagnon irait conduire ces enfants et rapporterait la somme convenue. La proposition fut agréée, les enfants rendus à la liberté purent être embarqués pour l’Espagne avec les autres esclaves rachetés.

Durant sa captivité volontaire à Bougie, Pedro trouva de fréquentes occasions d’exercer sa charité : non seulement il exhorta les esclaves chrétiens à demeurer fidèles à Dieu, mais il instruisit, convertit et baptisa plusieurs Maures. Les sectateurs de Mahomet s’émurent de cet apostolat ; ils firent jeter Pedro dans une noire prison où il serait réduit à mourir de faim. 

Les Turcs qui lui avaient vendu les dix-huit enfants chrétiens, voyant que l’argent tardait à venir, s’impatientèrent ; ils l’accusèrent d’être un espion envoyé par les rois chrétiens pour connaître l’état du pays, et ils le condamnèrent à être pendu. Sans retard, ils exécutèrent cette injuste sentence sur la demande des patrons dont Pierre était le débiteur ; il devrait rester suspendu pour que son cadavre fût la pâture des oiseaux de proie. 

Six jours s’écoulèrent après la pendaison. Guillaume Florentin, compagnon de Pedro, arriva d’Espagne à Bougie durant ce temps et on lui apprit la triste nouvelle. Il arriva au lieu du supplice en versant des larmes, mais sa surprise fut au comble quand il entendit Pedro suspendu lui adresser ces paroles : Frère, ne pleure pas, je vis soutenu par la très sainte Vierge qui m’a assisté durant les jours passés. Joyeux d’entendre un pareil langage, Guillaume s’empressa de détacher le corps. Les habitants de la ville et plusieurs matelots espagnols étaient là à contempler le spectacle. 

Quand il apprit ce miracle, le divan défendit de remettre l’argent aux barbares patrons ; il voulut qu’on l’employât à racheter vingt-six autres esclaves, fit remettre ceux-ci à Pedro et à son compagnon. Tous ensemble, religieux et captifs rachetés partirent aussitôt pour l’Espagne.

A partir de ce moment, Pedro conserva les traces visibles de son supplice : il avait le cou marqué sur le côté et le visage d’une extrême pâleur ; Dieu le permettait ainsi pour attester la réalité du miracle. 

Plein de reconnaissance envers la très sainte Vierge, Pedro se retira dans un couvent solitaire dédié à Notre-Dame des Prés ; il y passa dix ans dans les exercices continuels de la prière et de la pénitence, il n’avait pour nourriture que du pain et de l’eau. La réputation de sa sainteté et le bruit du miracle accompli en sa personne attirèrent dans cette solitude de nombreux visiteurs ; il les recevait avec bonté, soulageait et guérissait ceux qui étaient malades. Rappelant son supplice, il avait coutume de dire à ses frères : Croyez-moi, les seuls jours heureux que je pense avoir eus sont ceux que j’ai passés suspendu au gibet, car alors je me croyais bien mort au monde.

Il prédit son trépas plusieurs jours à l’avance ; une grave maladie survint ; il rendit son âme à son Créateur en prononçant cette parole du psalmiste : Toi, mon abri, ma part dans la terre des vivants (Ps 141:6).

C’était le 27 avril 1304, jour où il est commémoré au Martyrologe Romain.

En raison de son supplice, Pedro a été considéré comme martyr par certains, mais ce titre n’a pas été repris dans le Martyrologe Romain. Le culte a été approuvé en 1686.

 

 

Giacomo Varingez (Illirico)

1400-1490

 

Giacomo (Jacques) naquit à Zara (Côte Dalmate) vers 1400, fils de Leonardo Varingez et Beatrice. Son origine explique qu’on le nomme aussi Jacques d’Illyrie.

Fuyant l’avancée menaçante des Turcs, il vint à Bari et voulut entrer dans l’Ordre des Frères Mineurs franciscains.

Un couvent s’était ouvert en 1433 à Bitetto, près de Bari. Il y fit le noviciat comme frère lai. Il s’y distingua par la pureté de ses mœurs et sa modestie. A mesure qu’il progressait dans la recherche de la perfection, il devenait de plus en plus humble ; il fuyait avec soin toutes les occasions qui pouvaient le distinguer du commun des fidèles. 

Il priait continuellement, parfois il était ravi en extase.

Il fut quelque temps envoyé dans les couvents de Cassano Murge, Conversano et Bari, mais c’est à Bitteto qu’il passa la majeure partie de sa vie consacrée. On lui confia les charges de cuisinier, de quêteur, de jardinier, de portier, de sacristain. A ces occupations, il ajouta son souci des pauvres et des malades ; durant une épidémie de peste en 1482, malgré son grand âge, il se porta héroïquement au secours des malades et des moribonds.

Dieu lui donna d’accomplir des prodiges qui lui attirèrent la vénération de ses contemporains. Il avait une fois menacé une petite fille de lui donner du bâton si elle continuait à désobéir. Il fut attristé de la voir recommencer, mais ne voulut pas la battre : il alla planter son bâton dans le jardin du couvent et depuis, le bâton continue chaque année de grandir.

Giacomo mourut vers 1490 (ou même 1496 ?), le 27 avril.

Un siècle plus tard, on retrouva son corps sans corruption ; encore aujourd’hui on peut le voir, exposé à la vénération au couvent de Bitteto. 

La béatification eut lieu en 1700. La cause de canonisation a été reprise récemment.

 

 

Jovana Katarina Kosić

1493-1565

 

Jovana naquit le 25 novembre 1493 à Relezi (Zeta, Montenegro), de Pero Kosić, un prêtre orthodoxe comme son grand-père et son arrière-grand-père. Son oncle, moine, devint évêque à Zeta.

Petite, elle fut bergère et s’habitua vite à passer ses heures de solitude dans la prière.

On rapporte qu’elle vit un jour un très joli Bébé dans l’herbe et que, voulant le prendre dans ses bras, celui-ci disparut tout-à-coup. Elle devait avoir souvent d’autres apparitions de ce genre.

A quatorze ans, Jovana voulut rejoindre la côte vénétienne et s’établir à Kotor (actuel Montenegro), où elle espérait pouvoir prier davantage. Sa mère ne comprenait rien à ce langage et lui trouva une place de domestique dans la famille Bucca, qui était catholique.

Cette famille permit à la jeune fille de fréquenter l’église catholique autant qu’elle le désirait. Jovana put bientôt entrer officiellement dans l’Eglise catholique, prenant désormais le nom de Katarina (on se souvient qu’elle était née en effet le jour de la fête de sainte Catherine).

Elle apprit alors à lire et à écrire dans ses moments libres et put ainsi lire aussi bien en latin qu’en italien des livres de piété, et surtout la Sainte Ecriture.

Bientôt, Katarina se sentit appelée à davantage de solitude et voulut embrasser l’état d’ermite. Son confesseur la trouvait encore bien jeune, et l’établit dans une petite cellule proche de l’église Saint-Bonaventure à Kotor. Par une fenêtre, elle pouvait suivre la Messe, et par l’autre, elle pouvait répondre aux gens qui venaient lui confier des intentions de prières ou lui donner de la nourriture. Katarina fit le vœu de stabilité et la porte fut scellée. C’est à cette période de sa vie que remonte son nom de Katarina Kotorska.

Un tremblement de terre détruisit la cellule et Catherine se déplaça dans une autre cellule voisine de l’église Saint-Paul. A cette occasion elle devint Tertiaire dominicaine, et prit le nom religieux de Ozana, en souvenir de Osanna de Mantoue, une autre dominicaine mystique (v. 19 avril). Elle allait désormais suivre la règle dominicaine pendant plus d’un demi-siècle.

Un groupe de sœurs dominicaines s’établit non loin d’elle et la prit comme «supérieure» ; il y en eut tant, que l’on y construisit un véritable couvent. On en considéra Ozana comme la fondatrice, quoiqu’elle ne le fut jamais.

Ozana eut des visions de Jésus enfant, de la Vierge Marie, des Saints. Un jour, même le Diable prit les traits de Marie et lui suggéra d’alléger ses mortifications : Ozana comprit d’où venait la tentation et fit disparaître l’Ennemi.

On attribua à ses prières et à ses conseils la libération de Kotor lors de l’invasion des Turcs en 1539, ainsi que lors d’une épidémie de peste. Les gens accouraient de toutes parts pour obtenir par sa prière des grâces, pour rétablir la paix. On l’appela la trompette du Saint Esprit ou aussi la Maîtresse de Mystique, ou encore la vierge réconciliatrice, l’Ange de la paix.

Ozana mourut le 27 avril 1565 et fut béatifiée en 1934.

 

 

Nicolas Roland

1642-1678

 

Ce prêtre qui chercha en tout la sainteté, naquit à Reims le 8 décembre 1642, et fut baptisé le 23 juillet 1643. Son père était Jean-Baptiste Roland (1611-1673), ancien commerçant en draps et alors commissaire aux guerres ;  sa mère était Nicole Beuvelet (1617-1684).

Le garçonnet se montre très doué : il apprend à lire en quatre mois, à l’âge de cinq ans ! Il entre à huit ans au collège des Jésuites.

Il est “bien entouré” : son oncle, Philippe Roland, devient chanoine de la cathédrale ; son oncle et parrain, Mathieu Beuvelet, est ordonné prêtre en 1650 et tente de fonder une communauté de prêtres à Reims. Un autre oncle, Jean Roland, sera chantre et trésorier de l’Eglise de Reims, et vicaire général de l’Archevêque.

Nicolas, à onze ans, demande et reçoit la tonsure ! Sa vie intérieure se développe. Assistant à la messe de son oncle Mathieu Beuvelet, en 1655, il est favorisé d’une “extase” mystérieuse. Nicolas sent l’appel irrésistible à la sainteté.

Il connaît des tentations : il ne résiste pas à participer à un bal en 1660, mais en conçoit un vif remords, et ne cédera jamais plus à cette tentation mondaine. Quand passera le cortège royal conduisant l’Infante Marie-Thérèse et que toute la famille sera là à regarder, le jeune adolescent restera à prier devant le Saint-Sacrement.

En 1663, il achève ses études de théologie à Paris et est reçu docteur. En 1665, il est admis au Chapitre Métropolitain, alors qu’il n’est que diacre. Doué pour l’éloquence sacrée, il est nommé Chanoine théologal. Comme chanoine, il participera aux processions solennelles de la châsse de Saint Remi, lors de l’épidémie de peste qui sévira à Reims en 1668.

En 1670, le chanoine Roland prêche le carême à Rouen. Il s’efforce de supprimer de son style toute figure de style, toute grandiloquence artificielle. Il désire fonder une petite Communauté du Saint Enfant-Jésus, pour l’instruction des petites filles et la formation de bonnes maîtresses. C’était l’époque de la Fronde, et Nicolas veut venir en aide à l’enfance abandonnée. Il va ouvrir plusieurs écoles gratuites.

Fin 1670 il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 11 janvier 1672.

Un de ses fils spirituels est Jean-Baptiste de La Salle, futur fondateur des Frères des Écoles Chrétiennes, pour l’instruction des petits garçons.

Touché par l’épidémie de fièvre pourpreuse qui sévit à Reims, il s’éteint le 27 avril 1678.

Le mois suivant arrive l’autorisation royale de la fondation de la Communauté. Les premières Constitutions seront approuvées en 1683. L’année suivante, huit religieuses émettent les vœux.

Le chanoine Nicolas Roland sera béatifié en 1994.

Yun Yu-o Iacobus

? -1801

 

Yun Yu-o Iacobus est un laïc coréen né à Yanggeun (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Yeoju (Gyeonggi-do) le 27 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

María Antonia Bandrés y Elósegui

1898-1919

 

Née le 6 mars 1898 à Tolosa (Guipuzcoa, Espagne), elle était la deuxième des quinze enfants de Ramon Bandrés, procureur, et Teresa Elósegui.

Elle fréquenta petite les Filles de Jésus, à Tolosa, fondées par la Mère Cándida María de Jésus (v. 9 août), et fut toujours un excellent modèle pour ses petits frères et sœurs.

De famille aisée, elle se tourna cependant vers les pauvres et les nécessiteux des faubourgs de Tolosa, développant avec d’autres femmes un grand apostolat d’évangélisation et d’assistance sociale, ce qui était rare pour l’époque.

Suivant sa vocation personnelle, et comme le lui avait prophétisé la Fondatrice elle-même, elle entra chez les Filles de Jésus en 1912, à Salamanque, et fit sa consécration en 1918.

Elle n’avait jamais été de très forte constitution, et sa santé baissa progressivement jusqu’à un état très grave. Son médecin put témoigner qu’il fut profondément ému de voir comment cette Religieuse restait très heureuse même dans ses moments difficiles et à l’approche de la mort. Comme nous sommes dans l’erreur, à propos de la vie ! disait-il, Voilà ce que veut dire «mourir»…

La mort de cette Religieuse de vingt-et-un ans impressionna énormément ce médecin agnostique et ses amis, car elle leur disait avec une entière conviction qu’elle savait où elle allait. Ils en donnèrent des témoignages oraux et écrits.

María Antonia offrit sa vie pour la conversion et le salut éternel de son oncle et de son grand-père. Elle aimait beaucoup les siens et ses amis, et conservait toujours son sourire au milieu de ses souffrances. La grâce divine la fit pénétrer très intimement dans le mystère de l’amour paternel de Dieu.

Elle mourut à Salamanque le 27 avril 1919, le jour où l’on fêtait Notre-Dame de Montserrat, en chantant l’air de «Marie, Mère de miséricorde».

Elle a été béatifiée en même temps que la Fondatrice, en 1996.

 

 

Noël Tenaud

1904-1961

 

Noël Alexandre Elie Tenaud naquit le 11 novembre 1904 à Rocheservière (Vendée).

Il fréquenta le Petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, de 1924 à 1928 le Grand séminaire de Luçon, puis entra aux Missions Etrangères de Paris ; il fut ordonné prêtre en 1931.

Envoyé au Siam (partie du Laos, act. Thaïlande), il étudia la langue locale puis, de 1932 à 1934 il fut en poste à Tharae, avant d’être curé à Kham Koem, pendant six ans. C’est là qu’il connut Joseph-Outhay, qu’il s’adjoignit comme catéchiste et qui le suivra fidèlement jusqu’à la mort. Pendant ces années, le père Tenaud fit construire un grand mur de briques autour des terrains de l’église, dont les paroissiens seront très fiers pendant longtemps encore.

En 1940, tandis que le Laos était coupé de l’Indochine à cause de la guerre, Noël fut nommé curé à Nam Tok ; en 1943, il fut professeur à Hué ; en 1944 il fut curé à Pong Kiou.

Connu pour son caractère baroudeur (et son abondante barbe noire), Noël fit sauter des ponts pour empêcher l’invasion japonaise en 1945 ; pour cette attitude, il sera décoré en 1946 de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerre avec palmes, et aussi de l’Ordre du Million d’Eléphants par les autorités laotiennes. Puis il prendra ouvertement position contre les troupes communistes.

Devant l’évolution politico-militaire de la situation, il prit un long congé en France de 1946 à 1948.

De 1948 à 1951, il fut vicaire délégué pour le Laos, puis pro-préfet pour la préfecture apostolique de Thakheh, jusqu’en 1958.

En 1953, l’année de l’indépendance du Laos, un attentat faillit coûter la vie au Père Tenaud. Puis après l’enlèvement de plusieurs missionnaires (dont le p. Malo, v. 19 décembre), il fut procureur de toute la mission.

En 1958-1959, nouveau séjour en France. De retour au Laos, notre missionnaire rejoignit la difficile région de Savannakhet, basé à Tchépone, à deux pas de la frontière vietnamienne.

En avril 1961, le Père et son fidèle catéchiste, Joseph Outhay, partirent en tournée, malgré les menaces Vit Minh. Au retour, ils furent pris dans un guet-apens, arrêtés, interrogés et fusillés, le 27 avril 1961 à Muang Phalane (Savannakhet). On ne les retrouva jamais.

Noël Tenaud a été béatifié, avec son catéchiste, le 11 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Joseph-Outhay Phongphumi

1933-1961

 

Joseph-Outhay Phongphumi naquit en 1933 à Kham Koem (Nakhon Phanom, Thaïlande), dixième des vingt-deux enfants de cette famille très catholique, dont cependant beaucoup moururent en bas-âge.

Le papa de Joseph-Outhay, Paul Khrua, fut catéchiste.

Joseph reçut le baptême le jour de Noël : ce détail lui valut le surnom de No-en, qu’il retrouvera en la personne du père Noël Tenaud.

De 1940 à 1945, il y eut une persécution qui priva le village de la présence du prêtre ; Paul Khrua se dépensa énergiquement pour maintenir la foi, tandis qu’une sœur des Amantes de la Croix complétait l’action religieuse dans le village : ainsi Joseph reçut une très forte influence, décisive pour son avenir.

En 1945, en raison de ses grandes qualités et de ses dons intellectuels, Joseph fut envoyé au Petit séminaire de Bang Nok Khuek.

Au terme des six années de ce Petit séminaire, Joseph revint dans son village, probablement - car il ne s’en est jamais ouvert - pour s’occuper fraternellement des survivants de sa famille : la maman était morte, lui qui était le dixième, se trouvait maintenant l’aîné de quatre petits frères et sœurs.

Joseph était alors un beau jeune homme, très droit, très zélé pour l’apostolat ; après son père, il dirigeait la prière et les chants, faisait les lectures, enseignait même le catéchisme aux plus petits.

On «imposa» presque à Joseph de se marier, en 1953 ; son épouse mourut en couches et la petite fille la suivit trois mois plus tard.

C’est à ce moment que le père Tenaud visita le village et proposa à Joseph de l’aider dans la catéchèse ; Joseph quitta sa famille, un peu à regret, mais revint chaque année revoir son vieux père et ses sœurs.

C’est ainsi que Joseph fut catéchiste à Pongkiou (Thakhek), de 1955 à 1958. Désormais, il ne devait jamais se séparer du père Tenaud.

En 1958 cependant, pendant le séjour du père Tenaud en France, Joseph fut appelé quelques mois à collaborer avec Mgr Kien, qui voulait fonder une congrégation d’enseignants, mais cette expérience prit vite fin avec le retour du père Tenaud : nommé dans la difficile région de Savannakhet (Laos), il supplia qu’on lui rendît son Joseph.

Tous deux savaient le danger qu’ils couraient, dans ces endroits minés par la guerilla. C’est au retour d’une tournée que le père Tenaud et Joseph furent victime d’une embuscade.

A vingt-huit ans, le 27 avril 1961, Joseph reçut la palme du martyre à Muang Phalane (Savannakhet).

Il se peut que le père Tenaud ait été tué immédiatement, et rapidement enterré le long de la route, tandis que Joseph, gravement blessé, expira ensuite à l’hôpital de Phalane.

Il a été béatifié le 11 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 27 avril dans le Martyrologe Romain.

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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 23:00

26 AVRIL

 

I.

S Cletus, troisième pape (78?-90?), martyr, qu’on identifie parfois avec s.Anacletus (13 juillet) ; il est nommé au Canon Romain.

?

S Primitivus, martyr non loin de Rome, sur la Via Prænestina.

S Pierre, premier évêque à Braga, ordonné par s.Jacques et martyr (Ve ?).

IV.

S Basilios, évêque à Amasée, décapité et jeté à la mer pour avoir protégé la vierge ste Glaphyre.

S Lucide, évêque à Vérone ; contemplatif, il confiait les affaires temporelles à ses prêtres. 

Ste Exupérance, vierge à Troyes. 

VII.

S Trudbert, irlandais, ermite en Brisgau, assassiné par un serviteur du seigneur.

S Riquier, abbé à Centula ; sa sainteté et ses miracles poussèrent le roi Dagobert à venir le rencontrer et écouter ses conseils. 

S Emmon, évêque à Sens. 

IX.

S Paschasius Radbertus, enfant abandonné, élevé au monastère de Saint-Pierre de Soissons ; après une adolescence dissipée, il fut moine, maître des novices, écolâtre et abbé à Corbie puis se retira à Saint-Riquier ; historien et théologien, il est un des meilleurs écrivains de son époque, en particulier avec son traité sur l'Eucharistie.

XII.

Ss Guglielmo et Peregrino, père et fils, originaires de Syrie, ermites à Foggia.

XIII.

Bx Domingo et Gregorio, deux prêtres dominicains espagnols ; ils prêchèrent en Aragon.

XIV.

B Stéphane, évêque à Perm, très actif auprès des populations. 

Bse Aldobrandesca (Alda) Ponzio, siennoise mariée (et veuve) très jeune, entrée dans le Tiers-Ordre des Humiliés, mystique.

XX.

B Ramón Oromí Sullá (1875-1937), prêtre espagnol des Fils de la Sainte Famille, martyr à Barcelone, béatifié en 2013.

B Juli Junyer Padern (1892-1938), prêtre salésien martyr près de Barcelone, béatifié en 2001.

S Ráfael Arnáiz Barón (María Ráfael, 1911-1938), novice espagnol cistercien à San Isidro, béatifié en 1992, canonisé en 2009.

Bx Stanisław Kubista (1898-1940), prêtre polonais de la Société du Verbe divin, martyrisé au camp de Sachsenhausen, et Władysław Goral (1898-1945), évêque à Lublin, mort dans le même camp, béatifiés en 1999.

 

Cletus (Anacletus)

1er siècle

 

Une longue hésitation règne au sujet du nom du troisième pape : Clet ou Anaclet ?

Dans le Canon Romain de la Messe, on nomme : Lin, Clet, Clément.

Saint Irénée nomme : Lin, Anaclet, Clément.

Certains y ont vu deux personnages, d’autres un seul.

Ceux qui sont pour le dédoublement ne sont pas d’accord pour le jour de fête, 26 avril ou 13 (12) juillet.

Actuellement, le Martyrologe Romain a opté pour un seul personnage, saint Clet (Cletus), troisième pape, fêté le 26 avril.

De ce dernier, on sait très peu de choses, tirées du Liber Pontificalis : 

Clet, romain, fils d’Emilien, fut élu pour succéder à Linus. Il siégea durant les règnes de Vespasien et de Titus, pendant six ans, un mois et onze jours, et, après avoir ordonné vingt-cinq prêtres, il reçut la couronne du martyre.

Le pontificat de Clet peut donc se situer autour de l’an 80, mais apparemment un peu plus que les six années mentionnées plus haut. Les dates de saint Lin et de saint Clément 1er étant incertaines, celles de Clet le sont aussi.

 

 

Primitivus de Gabies

† ?

 

Saint Primitivus fut martyrisé à Gabies, ancienne localité à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Rome.

On n’a aucune autre indication sur lui.

Saint Primitivus de Gabies est commémoré le 26 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcellinus

296-304

 

Marcellinus était le fils d’un romain, Proiectus.

Il fut élu pour succéder à Caius et fut le vingt-neuvième pape.

Il ordonna cinq évêques, quatre prêtres et deux diacres.

Victime de l’impitoyable persécution de Dioclétien, il fut arrêté et sommé d’offrir l’encens aux idoles. Le Liber Pontificalis rapporte qu’il le fit, mais qu’ensuite, pénétré de douleur pour son geste apostat, il retourna devant l’empereur, confessa hardiment sa foi et eut la tête tranchée.

D’autres sources nient cet épisode, sans qu’on puisse actuellement se prononcer de façon sûre.

Il fut inhumé dans la catacombe de Priscilla, sur la via Salaria.

Son successeur sera saint Marcel Ier.

Marcellinus, par son humble exemple de pénitence, mérita le martyre et la vénération de l’Eglise. Il fut longtemps nommé au 26 avril dans le Martyrologe, mais n’est plus mentionné dans l’actuel, à cause des incertitudes mentionnées ci-dessus.

Son dies natalis était historiquement le 25 octobre, mais on l’y laissera ici, pour mémoire. Que Dieu nous pardonne si nous nous trompons.

 

 

Basilios d’Amasée

† 322

 

Basilios était évêque d’Amasée (Pont, auj. Amasya, Turquie NC).

On sait qu’il participa aux synodes de Gangres et Néocésarée en 314.

Un épisode, parfois contesté, a rendu célèbre Basilios et causa d’ailleurs son martyre.

Basilios aurait reçu et caché une jeune vierge, Glaphyre, qui s’était déguisée en homme pour échapper à la turpitude de l’empereur Licinius. Mais celui-ci avait ses émissaires et Glaphyre fut retrouvée, chez Basilios.

Durant le trajet vers Nicomédie, Glaphyre fut rappelée à Dieu. 

Parvenu sur le littoral où l’avaient conduit ces émissaires, Basilios pria encore une fois pour son troupeau, donna le baiser de paix aux prêtres et aux diacres qui l’accompagnaient, et eut la tête tranchée.

Son corps, jeté à la mer, revint miraculeusement au rivage.

On pense que ce martyre eut lieu le 28 mars 322. Le 26 avril serait plutôt la date de la translation du corps de Basilios à Amasée.

Saint Basilios d’Amasée est commémoré le 26 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Riquier de Centula

560-645

 

Ricarius, devenu Riquier en français, naquit vers 560 près de ou à Centula (Ponthieu), d’une famille noble du pays.

Jeune encore, il vit arriver dans la région deux missionnaires irlandais, nommés Caidoc et Fricor. Contrairement à l’accueil grossier que la population réserva à ces hommes, Riquier les accueillit chez lui ; en retour, ils lui annoncèrent le Christ.

Désormais, Riquier chercha à propager la Parole de Dieu ; convaincu et convainquant, il amena à la Vérité les gens qui auparavant s’étaient moqués des missionnaires. Il vivait d’aumônes, ou du moins de ce qui lui restait quand il avait presque tout distribué aux pauvres ; il alla soigner des lépreux, et accomplit toutes sortes de miracles envers les malades.

Il se déplaçait à cheval ; un jour qu’on lui tendit un enfant, afin qu’il le bénît, le cheval se cabra et faillit écraser et Riquier et l’enfant ; désormais, il remplaça le cheval par l’âne.

Comme cela arrive souvent, des vocations se présentèrent à Riquier, pour lesquelles il construisit un monastère et une église (625). Le roi Dagobert Ier y vint aussi, qui reçut avec empressement les conseils que lui donna Riquier pour être un souverain juste, honnête, soumis à Dieu dont il avait reçu le pouvoir.

Riquier reçut tant d’aumônes, qu’il put assouvir son désir de racheter des esclaves chrétiens, qu’il ramena d'Angleterre.

Désirant cependant se préparer mieux encore à la mort, il se retira dans une petite cabane proche d’Argoules et qui devait devenir la Celle de Forestmoutier. Sa sainteté était admirable et il jouissait d’un grand empire sur toute la nature : les oiseaux venaient picorer dans ses mains.

Un de ses disciples, Sigobard, fut témoin de cette vie extraordinaire. Plus extraordinaire encore, le père de Sigobard conçut une profonde amitié pour Riquier et, après sa mort, toute sa famille, de l’épouse aux domestiques, entra dans les ordres ! Tous ceux qui imploraient les prières de Riquier étaient exaucés, les malades guéris.

Riquier demanda enfin à Sigobard de lui préparer son cercueil, et mourut tout saintement, le 26 avril 645.

Son corps fut ensuite reporté à Centula, où les miracles et les guérisons se multiplièrent. L’abbaye de Centula compta jusqu’à trois cents moines. C’est un siècle et demi plus tard qu’on y construisit la grande église abbatiale, où se déroule aujourd’hui un festival de musique classique au mois de juillet.

Saint Riquier est commémoré le 26 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Paschasius Radbertus

785-865

 

Paschasius Radbertus naquit vers 785.

Tout jeune orphelin, il fut abandonné sur les marches du couvent de Notre-Dame de Soissons, dont les moniales prirent soin de lui et envers lesquelles il voua toujours une profonde reconnaissance, appelant ces Religieuses fleurs de l’Eglise et honneur du divin Epoux. L’abbesse, Theodrara, était la sœur d’Adalhard de Corbie (v. 2 janvier) ; on l’a dite aussi cousine germaine de Charlemagne.

Le jeune garçon reçut trop tôt la tonsure cléricale et alla passer quelque temps dans le monde, mais il se ressaisit et demanda son admission à l’abbaye de Corbie.

L’abbé Adalhard reçut le jeune garçon parmi ses moines. Après la mort d’Adalhard (826), c’est le frère de ce dernier, Wala, qui lui succéda. Paschasius étudia sous la direction de ces deux frères (et abbés).

En 822, il les accompagna en Saxe pour la fondation du monastère de Corvey, puis fut chargé de diverses missions auprès des rois de France ou de l’empereur.

Dans les années 831-833, il composa entre autres son si fameux traité sur l’Eucharistie De Corpore et Sanguine Domini, les deux Vies d’Adalhard et de Wala et enseigna les jeunes moines, relevant ainsi beaucoup le niveau culturel de l’abbaye.

Wala mourut à Pavie en 835 ; son successeur n’était pas si favorable à Paschasius et même publia un ouvrage contre lui, mais un autre théologien, Rabanus Maurus (v. 4 février), prit nettement parti pour Paschasius et c’est cette doctrine qui prévalut ensuite.

On a aussi un De Partu Virginis, sur la nature de la Vierge Marie et la naissance du Christ. D’autres ouvrages sont perdus.

En 844, Paschasius fut élu abbé, mais n’accepta jamais le sacerdoce. Comme saint Benoît, il resta diacre ; il n’avait pas soixante ans et résigna sa charge en 851, peut-être parce que certains moines restaient partisans de l’abbé précédent.

Paschasius se retira dans le proche monastère de Saint-Riquier et ne revint dans celui de Corbie qu’à la fin de sa vie, comme simple moine, et y mourut le 26 avril 865, ayant supplié les moines de ne pas écrire le récit de sa vie, ce qu’ils firent malheureusement trop scrupuleusement !

Après les nombreux miracles avenus sur le tombeau de Paschasius, il fut canonisé en 1075.

Domingo et Gregorio en Aragon

13e siècle

 

Domingo et Gregorio étaient deux prêtres dominicains appartenant à un couvent de Castille (Espagne NO). On ne sait rien de plus sur leur personnalité ; une sainte amitié les unissait dans leur zèle pour prêcher la Vérité.

Ils étaient en train de parcourir l’Aragon, prêchant la bonne Parole dans ces régions récemment reprises à la domination maure. Toujours à pied, sans or ni argent, quêtant chaque jour leur pain là où ils passaient, ils édifiaient les gens par leur sainteté de vie.

Ils étaient dans la région de Huesca et Barbastro. Sur la route de Perarrúa, ils furent surpris par un violent orage, sur une route où ne se trouvait aucun abri possible, de sorte qu’ils allèrent se placer sous un rocher sur le bord du chemin. Il y eut alors un terrible craquement, et ils furent tous deux écrasés sous une énorme masse détachée du rocher.

Dans le même moment, les cloches des paroisses avoisinantes se mirent à sonner d’elles-mêmes ; on vit une grande lumière à l’endroit de l’accident et les corps des deux Religieux furent ainsi retrouvés. On se disputa leurs reliques : la paroisse de Berians les reçut.

Des miracles eurent lieu près de leurs tombes. Le culte s’établit et fut confirmé en 1854.

Les deux Bienheureux Domingo et Gregorio sont mentionnés le 26 avril au Martyrologe.

 

 

Aldobrandesca Ponzio

1249-1309

 

Aldobrandesca vit le jour à Sienne (Italie) le 28 février 1249, de Pietro Francesco Ponzio et Agnese Bulgarini. Ce prénom qu’elle reçut au baptême fut par la suite couramment abrégé en Alda, qui pourrait correspondre au français Aude.

Elle épousa, encore très jeune, un noble siennois vertueux et instruit, nommé Bindo Bellanti. Au jour de leur mariage, elle invita son mari à observer trois jours de continence (cf. Tb 6:18 et 8:4-7). 

Elle se montra ensuite le modèle des épouses et des maîtresses de maison. Son mari lui fut cependant enlevé après une longue et douloureuse maladie. Malgré les instances qu’on lui fit, elle se refusa à contracter une nouvelle union ; veuve et sans enfants, elle entra dans le tiers-ordre des Humiliés.

Les Humiliés étaient une association de petits marchands de laine qui «s’humiliaient» devant Dieu, combattant le luxe, le mensonge, la fraude ; ils s’entraidaient et furent souvent invités à fonder d’autres maisons en Toscane et en Lombardie, organisant ainsi une vie sociale saine et procurant du travail aux membres de l’association.

Alda, donc, continuant à résider dans sa maison, y mena la vie d’une vraie religieuse, s’astreignant à des jeûnes sévères et des mortifications continuelles. Puis elle se fixa dans une de ses propriétés à l’écart de la ville, où elle avait un oratoire.

Elle reçut de Notre-Seigneur des grâces extraordinaires, des lumières spéciales sur les mystères de la Nativité, de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension. Puis ayant donné aux pauvres ses possessions, elle s’établit à l’hôpital de Sienne, pour y soigner les malades de ses mains.

Douée de l’esprit de prophétie, elle annonça entre autres événements, l’époque de sa mort, qui arriva le 26 avril 1309.

Des miracles se produisirent à son tombeau. Alda a fait l’objet d’un culte populaire comme Bienheureuse, mais n’est pas inscrite au Martyrologe.

 

 

Stéphane de Perm

1340-1396

 

Stéphane était né vers 1340, à Veliki Oustioug (Vologda, Russie NO), de Simeon, un clerc, et Maria, originaire du peuple komi.

L’enfant montra très jeune de très grandes capacités intellectuelles et un intérêt pour l’Eglise. Il apprit à lire l’Ecriture et seconda son père dans la liturgie, comme chantre et comme lecteur. 

Adolescent, il entra au monastère Saint-Grégoire de Rostov-le-Vieux ; il y apprit le grec, pour pouvoir étudier les Pères dans la langue originale ; il approfondit l’Ecriture.

Une de ses grandes préoccupations était la conversion de la population des Komis, à l’ouest de l’Oural, encore païens. Pour eux, il traduisit l’Ecriture dans leur langue, mettant au point un alphabet komi, partant de l’alphabet cyrillique qu’il compléta avec des signes pour rendre les sonorités particulières de ces populations.

Tonsuré, ordonné diacre, il alla en 1379 solliciter de l’évêque de Kolomna sa bénédiction pour partir évangéliser ces Komis. L’évêque l’ordonna prêtre et l’envoya en mission avec ses vifs encouragements.

Malgré l’enracinement dans le paganisme, les Komis ne reçurent pas trop mal Stéphane et il y eut des conversions. C’est le sorcier qui le provoqua, le défiant de passer indemne à travers un feu puis sur l’eau. Au moment de l’épreuve, le sorcier prit peur et renonça à son propre défi ; les habitants faillirent le tuer, mais Stéphane intervint pour le sauver. Les conversions se multiplièrent ensuite.

En 1383, Stéphane reçut la consécration épiscopale pour la région de Perm, ce qui fut pour lui le point de départ d’une activité accrue.

Premier évêque de Perm, il ouvrit des écoles, fonda des monastères, célébra en langue komie.

Véritable pasteur de son troupeau, il fit venir du blé de Vologda lors d’une famine qui désolait la région en 1387. Plusieurs fois il alla s’interposer devant des envahisseurs, qui prirent la fuite dès qu’ils le virent.

Une tradition tout-à-fait vraisemblable rapporte qu’en 1390, de passage près du monastère de saint Serge à Moscou, et ne pouvant s’y arrêter, Stéphane salua de loin Serge par ces mots : Paix à toi, mon frère spirituel, à quoi Serge répondit du monastère en se tournant en direction de Stéphane : Paix aussi à toi, pasteur du troupeau du Christ.

Stéphane mourut lors d’une autre visite à Moscou, au monastère de la Transfiguration, le 26 avril 1396.

Son activité l’a fait appeler l’Illuminateur de Perm et Apôtre des Peuples de Zygryani.

La récente édition du Martyrologe Romain l’a accueilli dans ses colonnes depuis 2005.

 

 

 

Ramón Oromí Sullá

1875-1937

 

Ramón naquit le 16 septembre 1875 à Salás de Pallars (Lleida), de Domingo et Rosa, aîné de María et Eusebio.

Entré en 1889 dans la congrégation des Fils de la Sainte Famille à Palomar, il reçut l’habit en 1890, commença le noviciat à Cambrils en 1891 et fit la profession en 1898.

En 1900 il fut ordonné prêtre. 

Il fut d’abord enseignant en diverses maisons ; en 1909, il fut en même temps supérieur de la maison ; en 1913, secrétaire à Reus, où il enseignait le latin et le français.

Puis il recouvrit plusieurs charges importantes au sein de la congrégation : au chapitre de 1916, il fut nommé consulteur général, en 1919 secrétaire général, reconfirmé en 1922 et 1928. En 1932-1933, il fut à nouveau nommé consulteur général.

Dès 1919, il fut aussi directeur des revues La Sainte Famille et L’intention mensuelle. Il travailla activement à répandre la dévotion à la Sainte Famille, visitant les familles chaque mois, et coordonnant ce mouvement dans toute l’Espagne, particulièrement à Barcelone.

En 1935, il présida la commission pédagogique.

Il dédiait la majeure partie de son temps à la formation des jeunes, des novices.

C’est lui qui écrivit la première biographie de leur fondateur saint José Manyanet, dont il fut le vice-postulateur de la cause de béatification (v. 17 décembre).

Cet homme tout petit de stature était un géant d’activités, plein d’attentions pour chacun, jamais vulgaire, très soigné, très minutieux. 

Lors de la guerre civile de 1936, il se trouvait en repos à Vallfogona de Riucorb, puis se réfugia comme il put à Barcelone, de novembre à février ; il aidait ses hôtes à distribuer le lait chaque jour, avant de revenir dans son refuge sous le toit, où il priait et méditait. 

Il fut arrêté dans la rue le 17 (ou le 19) avril 1937.

Déféré à la centrale du Comité révolutionnaire, il reconnut sa condition de prêtre et fut mis, croit-on, dans la prison San Elías.

Il fut assassiné contre le mur du cimetière de Montcada, le 26 avril (ou le 3 mai ?) 1937 et jeté dans la fosse commune.

On n’a pas pu reconnaître son cadavre, mais l’avis de sa mort fut retrouvé dans les archives de Barcelone. La date précise de cette mort reste cependant incertaine. Il semblerait que la date la plus probable serait le 26 avril, date à laquelle Ramón aurait signé sa déclaration.

Ramón Oromí Sullá fut béatifié en 2013.

 

 

Juli Junyer i Padern

1892-1938

 

Né le 31 octobre 1892 à Vilamaniscle (Alt Empordà, Catalogne, Espagne), dans une famille pauvre, Juli fréquentera l’unique école du village grâce à la bonté d’une famille amie.

Il rejoindra ensuite le collège salésien de Girona, et entrera au séminaire salésien de Campello (Alicante), où il fera la profession en 1912.

Ce fut un homme réfléchi, sensible, travailleur : il était bien armé pour être un bon directeur spirituel, outre qu’il avait des dons pour la musique.

Professeur à Girona, il enseigna la philosophie, la littérature, le chant grégorien, tout en assumant la formation spirituelle des jeunes.

Quand se déclencha la guerre civile, il vint chez ses parents à Vilamaniscle, où des miliciens le découvrirent en mars 1938.

Or, le maire était de la famille et leur fit savoir que, s’ils tuaient Juli, ils auraient aussi à le tuer. 

Juli retourna à Girona et aida des Confrères à passer la frontière. Un jour cependant, Juli fut arrêté : il reconnut qu’il n’était là que pour donner les sacrements à ses compagnons, mais on l’accusa d’être l’organisateur de ces expéditions.

Accusé d’espionnage et enfermé à la prison de Barcelone, il tenta d’obtenir sa libération. Mais comme on retrouva une lettre de lui dans les mains de prisonniers capturés près de la frontière, Juli fut condamné à mort pour espionnage et haute trahison.

Il fut abattu dans la fosse du château de Montjuic à Barcelone, le 26 avril 1938.

Juli Junyer i Padern a été béatifié en 2001.

 

 

Ráfael Arnáiz Barón

1911-1938

 

Né le 9 avril 1911 à Burgos dans une famille de haute bourgeoisie espagnole, Ráfael était le premier des quatre garçons. Il fréquente l’école des Jésuites où très vite on remarque sa riche sensibilité, ses dons artistiques et intellectuels.

Effectivement, très doué pour le dessin, il commence en 1930 des études d’architecture à Madrid. Cette même année, il découvre l’abbaye trappiste de San Isidro de Dueñas. Ráfael est un étudiant joyeux et sérieux à la fois, sportif, apprécié de tous. Mais il opte pour une voie meilleure et entre à l’abbaye le 15 janvier 1934.

Bien que la séparation de la famille lui coûte un peu, il s’adapte bien à sa nouvelle vie. Mais voilà que quelques mois après son entrée, se déclare un diabète foudroyant : en mai 1934, il perd vingt-quatre kilogrammes en huit jours. On lui conseille alors simplement de retourner chez lui pour y être bien soigné. Ráfael quitte le monastère la mort dans l’âme, mais avec l’espérance d’y revenir bientôt.

Ráfael ne se remettra pas. Pendant quatre ans, il fera de fréquents allers-et-retours entre le monastère et la maison de ses parents. Au monastère, la maladie l’empêche de suivre tout-à-fait la règle de la “stricte observance”, qui est assez rigide. En conséquence, il n’est pas autorisé à faire la profession religieuse consistant à promettre, selon la règle de Saint Benoît, obéissance, conversion de vie et stabilité dans le monastère. Il n’est donc pas vraiment moine à part entière. 

Dans cet état de souffrance et de déception, Ráfael reste fidèle dans son cœur et sa méditation s’approfondit ; il devient un authentique contemplatif, si bien que la communauté l’apprécie et l’accepte en tant qu’oblat régulier.

La guerre civile de 1936 ne favorise pas les choses, car les médicaments nécessaires n’arrivent pas au monastère, mais Ráfael est au moins déclaré inapte au service armé. 

Quand il voit que sa santé décline inexorablement, il préfère rester au monastère. Le Père Abbé lui remet l’habit monastique, la coule, que portent les moines profès, et lui promet de le faire ordonner prêtre dès qu’il aura achevé ses études théologiques.

Mais Ráfael décède bientôt, le 26 avril 1938.

Lors de son voyage apostolique à Compostelle, pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, le pape Jean-Paul II a donné Ráfael comme modèle à tous les jeunes, le samedi 19 août 1989.

Ráfael sera béatifié en 1992, et canonisé en 2009. Le Martyrologe Romain le commémore le 26 avril.

 

 

Stanisław Kubista

1898-1940

 

Né le 27 septembre 1898 à Kostuchna (Mikołów, Pologne), il était le cinquième des six garçons et trois filles de Stanisław et Franciszka Czempska, gardes forestiers profondément catholiques.

Dans cette belle famille, on priait le chapelet chaque jour. La fille aînée devint religieuse à Vienne. Stanisłas, pour sa part, aimait décorer le petit autel de la maison.

Il fréquenta une école allemande, mais lisait et étudiait en polonais à la maison. 

La famille recevait souvent un Religieux Verbite, dont la congrégation a le but de diffuser le Verbe, la Parole divine, à travers les missions. Stanisłas sentit grandir en lui cette vocation.

Après ses études, il fut orienté par son curé vers le petit séminaire des Pères Verbites de Nysa, où d’ailleurs Stanisłas avait déjà un cousin, lequel mourut durant la Première Guerre mondiale.

A cause de cette guerre, Stanisłas n’eut pas la possibilité de terminer toutes ses études : il fut envoyé en 1917 sur le front français, comme télégraphiste, jusqu’à la fin de la guerre, et ensuite ne reçut sa démobilisation à Szczecin qu’en 1919.

Durant la même guerre, son frère aîné fut tué sur le front de Belgique en 1914. On comprend alors la joie des parents de revoir leur fils Stanisłas sain et sauf.

Stanisłas reprit ses études avec succès, et rejoignit la maison Saint-Gabriel à Mödling (Vienne). Après ses études de philosophie et de théologie, il fit la profession solennelle en 1926.

Dans les appréciations de ses Supérieurs et Confrères, on note qu’il était un peu mélancolique, taciturne, modeste, le calme personnifié, travailleur persévérant jusqu’au but final, consciencieux et ponctuel, ordonné, compatissant ; un tantinet «turlupiné» par le nationalisme ; soigneux dans tout ce qu’il faisait, homme de confiance. De grandes qualités, donc, qui corrigeaient de petits défauts. Ses notes furent inscrites dans la marge «bon-très bon». On lui remarqua aussi un certain talent pour l’écriture, en allemand comme en polonais, et il pouvait faire un bon professeur.

Lui-même rédigea ainsi ses centres d’intérêt à l’adresse de ses Supérieurs : Littérature, possibilité de publier des livres ; travail missionnaire et pastoral ; pas l’enseignement ; missions en Chine, aux Philippines, en Nouvelle-Guinée ; santé excellente.

Il fut ordonné prêtre en 1927.

Etant encore dans l’état d’étudiant, il écrivit quelques articles pour les journaux.

En automne 1928, on l’envoya à Górna Grupa. Au moment du départ, sa mère lui dit : Mon fils, sois bien fidèle dans ce que tu as choisi. Il le fut effectivement jusqu’à la mort.

Ses Supérieurs voulaient le voir dans l’action. Ils lui confièrent l’administration de la maison, où se trouvaient quelque trois-cents âmes, entre frères, prêtres, élèves, postulants et novices. L’année suivante, il était aussi nommé procureur régional ; on notait alors que l’économie de la maison était en de bonnes mains.

A côté de ces responsabilités, le père Stanisłas accepta en 1929 le poste de rédacteur en chef d’un petit périodique, Le Petit Missionnaire.

Ensuite Stanisłas fut nommé recteur à Bruczków et participa à plusieurs publications : Le Calendrier du Petit Missionnaire, Trésor de Famille, Tribune de Saint Joseph (ce dernier fondé par lui en 1937). Sous son administration, le nombre des lecteurs augmenta de manière significative.

Il écrivit des histoires, des romans, un drame, toujours préoccupé, disait-il, par la collaboration avec Jésus pour sauver les âmes. Son drame Croix et Soleil, qui se situe dans le milieu des Incas péruviens, fut représenté maintes fois avant et après la guerre.

Ses articles étaient marqués par une profonde réflexion théologique et un réel sens pratique, qui révélaient le fond de son âme. On l’a vu, il avait une particulière dévotion à Saint Joseph, à qui il attribuait le succès de l’imprimerie et l’achat des machines, malgré l’absence des fonds nécessaires.

Le premier «accrochage» avec la Gestapo fut lorsque Stanisłas voulut payer quelques centaines de zloty pour une pauvre veuve : la monnaie polonaise n’était plus autorisée, mais Stanisłas enfonça ses yeux si profondément dans ceux de l’officier, que ce dernier eut l’air d’avoir été frappé par la foudre. Stanisłas pensa que c’était saint Joseph qui l’avait aidé.

Quelques jours après, toute l’imprimerie fut détruite, et les provisions de l’hiver confisquées.

La situation empira à partir du 27 octobre 1939 : ce jour-là, les soixante-quatre religieux furent arrêtés et la maison transformée en camp d’internement. Comme «par hasard», ce jour était la fête du Christ-Roi, qui se célébrait alors au dernier dimanche d’octobre. Peu après, la Gestapo enferma encore quatre-vingts autres prêtres, religieux et séminaristes de la région ; tout fut confisqué, les prisonniers n’avaient rien à manger. Stanisłas recourut encore à saint Joseph : la Gestapo accepta de convoyer de la nourriture et du carburant.

On put ainsi survivre jusqu’en février 1940. Le 5 février, par -28°, les prisonniers furent chargés dans trois wagons et conduits à Nowy Port, une aile du camp de concentration de Stutthof.

Là, sans parler des mauvaises conditions hygiéniques, les prisonniers souffrirent du froid, de la faim, des travaux pénibles et des mauvais traitements.

Leur unique consolation fut que, le Jeudi Saint 21 mars, ils purent célébrer l’Eucharistie, quoique secrètement. Un des participants était le père Alojzy Liguda, recteur de Górna Grupa (v. 8 décembre). Pour Stanisłas, ce fut son Viatique.

Lui qui avait joui jusque là d’une bonne santé, s’affaiblit beaucoup et tomba malade. En état d’hypothermie, il ne pouvait absorber la nourriture qu’on leur distribuait. En plus, la campagne d’extermination totale du clergé battait son plein : Stanisłas n’avait qu’à travailler comme les autres, à transporter la neige d’un endroit à un autre. 

Le 9 avril, les prisonniers reçurent l’ordre de monter dans un train de marchandises en direction de Sachsenhausen. 

La santé de Stanisłas passa à la pneumonie. Mais il devait continuer à travailler, autant que les autres. Ses voisins durent littéralement le porter pour se présenter à l’appel. Il conserva son calme et sa confiance en Dieu.

L’officier en charge le désigna comme candidat à la mort et ordonna d’abandonner Stanisłas dans les toilettes pour y mourir. Stanisłas y resta trois nuits.

Un Confrère, Dominik Józef, témoigna : 

Le soir, j’essayai de lui faire une sorte de lit. Je l’enveloppai dans une couverture, mais je n’avais ni oreiller ni drap. Il me remerciait, comme toujours, et murmurait : «C’est pour bientôt. Je me sens très faible. Mon Dieu, j’aimerais bien être à Górna Grupa, mais Il a eu d’autres plans. Que Ta volonté soit faite.» En secret, j’ai entendu sa confession.

Le 26 avril 1940, à notre retour de l’appel, nous le laissâmes à terre, contre un mur. Il était là comme dans une tombe. Nous veillions sur lui avec attention. Le chef de notre baraque, un criminel allemand, entra subitement ; combien en a-t-il envoyé dans l’autre monde ? Aux tortures quotidiennes et habituelles, il ajouta sa cruauté personnelle. Il vomit toute sa haine contre certains genres de personnes, parmi lesquelles les prêtres ; jamais il ne manquait une occasion de les tourmenter. Quand il vit Stanisłas, il nous regarda avec son air bestial et tourna les yeux avec une joie satanique en direction de Stanisłas. Il s’approcha de lui en lui lançant : «Tu n’as plus de raison de vivre !» Puis il lui mit un pied sur la poitrine et, avec l’autre, lui compressa la gorge. La lourde pression provoqua la rupture des clavicules. Un son rauque et quelques convulsions achevèrent la vie du Martyr.

Stanisłas Kubista mourut martyr ce 26 avril 1940, et fut béatifié en 1999 parmi les cent-huit Martyrs polonais de cette période.

 

 

Władisław Goral

1898-1945

 

Né le 1er mai 1898 à Stoczek, Władisław (Ladislas) fit ses études à Nasutów, passa son baccalauréat à Lubartów, et entra en 1916 au séminaire de Lublin pour les études de philosophie ; en  1920 il vint à Rome, où il fut ordonné prêtre la même année, et continua d’autres études à l’Université Grégorienne de Rome et à Fribourg.

En 1926, il retourna en Pologne où il fut nommé professeur au séminaire de Lublin.

Il publiait des articles, il animait des colonies de vacances, organisait des cours pour les ouvriers, assistait les vieillards et les orphelins dans le cadre des Conférences Saint-Vincent-de-Paul : c’est lui qui fit venir les Filles de la Charité à Kreznica.

En 1938, il fut nommé évêque auxiliaire à Lublin. Il créa à Lublin une maison pour les prêtres âgés, et travailla beaucoup à la formation chrétienne des ouvriers et des étudiants.

Au déclenchement de la guerre, il se trouva à Varsovie bombardée, alors qu’il dirigeait une récollection après un pèlerinage à Czestochowa. De retour à Lublin, il fut arrêté par la Gestapo en novembre 1939 avec d’autres prêtres et séminaristes.

Tous furent condamnés à mort, le 27 novembre, et leur peine commuée en réclusion à perpétuité.

Interné le 4 décembre à Sachsenhausen, il y fut enfermé en cellule d’isolement, avec le numéro 5605. A partir de 1943, il eut le numéro 13981, avec impossibilité totale de communiquer avec d’autres prisonniers, donc de recevoir les sacrements. Il y mourut le 26 avril 1945, au moment où les nazis évacuèrent le camp devant l’avancée des Alliés.

Mgr Władisław Goral fut béatifié en 1999, parmi les cent-huit Martyrs polonais de l’époque nazie.

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24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 23:00

25 AVRIL

 

I.

S Marc, évangéliste, évêque en Alexandrie ; son corps fut emporté à Venise, dont il est le patron ; s.Pierre fut divinement informé de son évangile et l’approuva.

S Anianus, disciple et successeur de s.Marc en Alexandrie.

II.

Ss Philon et Agathopode, diacres de s.Ignace d’Antioche et ses compagnons à Rome, d’où ils en rapportèrent les restes à Antioche ; Philon fut évêque à Tarse.

III.

Ss Pasicrates et Valentio, martyrs à Dorosturum (act. Silistra en Bulgarie), peut-être des soldats. 

IV.

Ss Evode, Hermogène et Callista, frères et sœur, martyrs à Syracuse.

S Phœbadius, évêque d'Agen, ami de s.Hilaire et, comme lui, adversaire de l’arianisme.

V.

S Stephanos, évêque à Antioche de Syrie, martyrisé à l’autel par des hérétiques eutychiens. 

S Maccaille, évêque à Croghan ou Man.

VI.

S Rustique, évêque à Lyon.

S Macédonius II, évêque à Constantinople, exilé pour sa fidélité au concile de Chalcédoine.

VII.

S Clarentius, évêque à Vienne.

VIII.

S Ermin, abbé à Lobbes et évêque régionnaire.

IX.

S Héribald, évêque à Auxerre.

XIII.

Ste Franca Visalta, abbesse cistercienne à Montelana, puis Pittoli.

B Bonifazio Valperga, évêque à Aoste.

XVI.

Bx Robert Anderton et William Marsden, prêtres anglais, martyrs. 

XVII.

S Pedro de San José Betancur, des îles Canaries, franciscain apôtre au Guatemala, fondateur entre autres d’un hôpital pour convalescents, le premier au monde ; son œuvre s’appelait “Bethléem” ; béatifié en 1980, canonisé en 2002.

XIX.    

Bx Choe Chang-ju Marcellinus, Yi Jung-bae Martinus et Won Gyeong-do Ioannes, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

XX.

S Giovanni Piamarta (1841-1913), prêtre à Brescia, dévoué à la formation des jeunes gens en quête d’emploi, pour lesquels il fonda deux instituts, et deux congrégations pour les encadrer : la Sainte-Famille de Nazareth et les Humbles Servantes du Seigneur ; béatifié en 1997, canonisé en 2012.

Bx Andrés Solá y Molist (*1895), troisième de onze enfants et clarétain espagnol, José Trinidad Rangel Montaño (*1887), prêtre mexicain, et le laïc Leonardo Pérez Larios (*1883), martyrs au Mexique en 1927, béatifiés en 2005.

Bx Mario Borzaga (*1932), prêtre italien des Oblats de Marie Immaculée, et Thoj Xyooj Paj Lug (*1941), laïc, martyrs au Laos en 1960, béatifiés en 2016.

 

 

 Marc, évangéliste

1er siècle

 

Saint Marc est l’auteur du deuxième évangile du Nouveau Testament.

Beaucoup de discussions se sont élevées sur l’identité de Marc, sur son Evangile, sur sa date de composition.

Un détail de l’évangile de Marc, qui est le seul à le mentionner, fait supposer que c’était lui ce “jeune homme” dont il est question en Ma 14:51-52.

Les Actes des Apôtres mentionnent ensuite un Jean Marc, fils de Marie (Ac 12:12) ; et successivement aussi en 12:25 ; 13:5,13 ; 15:37,39. Il est donné comme le cousin de Barnabé (Col 4:10), présent aux côtés de Paul durant sa première captivité à Rome (Col 4:10 et Phm 24), lequel recourra encore à ses précieux services peu avant son martyre (2Tm 4:11).

Ce serait le même Marc qui devient disciple de Pierre à Rome (1P 5:13) et dont il recueille les enseignements et les rédige pour constituer le deuxième évangile que nous connaissons.

Des détails recueillis aux endroits cités plus haut, on peut déduire avec assez de vraisemblance que la mère de Marc, Marie, était déjà chrétienne et possédait à Jérusalem une maison assez grande et hospitalière : c’est là que va frapper Pierre en pleine nuit lors de sa libération miraculeuse par un ange (Ac 12:12sq).

Marie était donc spécialement attachée à Pierre, qui a probablement baptisé le jeune Marc.

Quand Paul et Barnabé revinrent de Jérusalem à Antioche, Jean Marc les accompagnait, mais sans participer à la prédication proprement dite ; il devait s’occuper de l’intendance.

Plus tard, à Pergé, on voit qu’il quitte les Apôtres et revient à Jérusalem. Il accompagne Barnabé à Chypre au printemps 52.

On retrouve Jean Marc dix ans plus tard à Rome, vers 62, où Pierre le désigne comme son “fils” spirituel. 

C’est ici qu’interviennent les informations reçues par la Tradition. Eusèbe, citant Papias, dit de Marc qu’ interprète de Pierre, il écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait. Car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose, ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et ne rien rapporter que de véritable.

Il est dit aussi que Marc, ayant achevé sa rédaction, la fit lire à Pierre, qui l’approuva intégralement.

Il semble assuré aussi par la Tradition que Marc ait fondé l’Eglise en Alexandrie, et qu’il aurait eu pour successeur Anianus en 62, qui est fêté ce même jour. C'est donc à Marc que remonte l'Eglise Copte (c'est-à-dire égyptienne).

Après avoir évangélisé la Pentapole, Marc s’en revint à Alexandrie. Les païens, jaloux de ses nombreux miracles, lui auraient attaché une corde au cou pour le traîner sur des rocailles. Il aurait expiré le 25 avril, un dimanche de Pâques. L’année est controversée.

Que le corps de saint Marc soit actuellement à Venise, est peut-être contestable. Il reste probable qu’une translation de reliques ait eu lieu, faisant de saint Marc le patron de Venise, où la Place Saint-Marc est très célèbre.

Plus récemment l'Eglise Copte a demandé au pape Paul VI de reprendre les reliques de saint Marc, et celles-ci ont retrouvé le sol égyptien en 1968.

 

 

Anianus d’Alexandrie

† 86

 

Anianus était encore païen quand s.Marc arriva en Alexandrie, en provenance de Rome.

Ruiné à la suite d’un naufrage, Anianus avait trouvé un petit travail auprès d’un savetier de la ville, et c’est justement dans cette boutique que se présenta Marc pour faire réparer sa chaussure.

Anianus fut d’emblée frappé par la lumière qui brillait sur le visage de cet étranger ; et voilà qu’en travaillant, il se blessa avec son aiguille et cria vivement Dieu unique !, une sorte de blasphème pour un païen, comme nous en entendons malheureusement quand des Chrétiens se fâchent et mettent le Nom de Dieu dans leurs propos incontrôlés.

Marc profita de ce moment de désarroi d’Anianus pour lui parler du Dieu unique, sans oublier de guérir son doigt. Plein de reconnaissance, Anianus le reçut chez lui et demanda bientôt le baptême, avec toute sa famille.

Deux ans plus tard, Marc ordonna évêque Anianus, ainsi que des prêtres et des diacres, pour organiser la première communauté chrétienne en Alexandrie.

On dit qu’Anianus gouverna, sagement, l’Eglise d’Alexandrie pendant une vingtaine d’années.

Il mourut en 86, peut-être le 26 novembre, mais on l’a inscrit dans le Martyrologe à la suite de s.Marc, le 25 avril.

 

 

Pasicrates et Valentio à Durostorum

† 297

 

Durostorum se situait dans la Mésie inférieure ; c’est l’actuelle Silistra en Bulgarie.

Pasicrates et Valentio étaient probablement des soldats, chrétiens.

Ils furent mis à mort par décapitation, à Durostorum, vers 297.

On leur prêtait deux Compagnons, Iulius et Hesychius (v. 27 mai et 15 juin), qui cependant durent être martyrisés postérieurement.

Saints Pasicrates et Valentio sont mentionnés le 25 avril dans le Martyrologe.

 

 

Phœbadius d’Agen

† 393

 

Originaire d’Aquitaine, Phœbadius reçut l’épiscopat en 357.

Il était le quatrième à occuper le siège d’Agen.

On connaît peu cet évêque, qui cependant s’illustra dans le combat contre l’arianisme en Gaule et fut très lié à s.Hilaire de Poitiers (v. 13 janvier).

Il eut un rôle important au concile de Rimini (359) et fut même président de deux autres conciles : Valence (374) et Saragosse (380).

On a conservé de lui un ouvrage contre l’arianisme.

Saint Jérôme (v. 30 septembre) parle de lui dans son De Viris illustribus.

On croit que Phœbadius mourut vers 393.

Saint Phœbadius d’Agen est mentionné le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Stephanos d’Antioche

† 479

 

L’Eglise d’Antioche de Syrie fut dans une grande agitation après le Brigandage d’Ephèse, ce pseudo-concile réuni en 449 sous la pression de l’empereur Théodose II et où l’ensemble des évêques adhérèrent à l’erreur d’Eutychès (celui-ci soutenait qu’il n’y avait dans le Christ qu’une seule nature, divine, tandis que l’Eglise proclame que dans la Personne du Christ sont réunies les deux natures, divine et humaine). 

En 451, le concile de Chalcédoine condamna solennellement l’eutychianisme.

En Antioche fut établi un évêque hérétique, Petros le Foulon, en lieu et place de l’évêque légitime, Martyrios. Ce dernier finit même par renoncer totalement à sa charge, de sorte que fut alors élu Stephanos.

Petros le Foulon feignit la discrétion, mais ne cessa de tramer contre l’évêque légitime. Il fut même remis d’office sur le siège par l’autorité impériale qui obligea Stephanos à se retirer.

De son côté, le pape Simplicius (v. 10 mars) soutenait Stephanos et suppliait l’empereur de faire sortir d’Antioche l’usurpateur Petros.

La situation restait confuse, tendue, et l’on imagine le désarroi des fidèles.

Un jour que Stephanos était en train de célébrer la sainte Liturgie, des hérétiques pénétrèrent dans l’église, allèrent attaquer l’évêque à l’autel même, le percèrent de coups, l’achevèrent et jetèrent son corps dans le fleuve Oronte.

Ceci se passa vraisemblablement le 25 avril 479.

Un autre Stephanos fut nommé à la place du Martyr.

Simplicius approuva cette élection ; d’après sa lettre, il semble qu’on ait aussi massacré d’autres fidèles en même temps que Stephanos.

Saint Stephanos d’Antioche est mentionné le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Clarentius de Vienne

† 620

 

Dans la liste des évêques de Vienne (Isère), Clarentius occupe le trente-deuxième rang, entre Etherius et Syndulphus, eux aussi canonisés par la Tradition, mais absents du Martyrologe.

L’épiscopat de Clarentius dut être assez bref, puisque les trois évêques sus-nommés se succédèrent dans un intervalle d’à peine cinq ans.

Tous les évêques de Vienne, depuis s.Crescent au 2e siècle jusqu’à s.Adon au 9e siècle forment une longue procession de saints prélats, tous canonisés sauf deux.

Clarentius vécut donc sous le gouvernement du roi Dagobert Ier.

Saint Clarentius est commémoré le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ermin de Lobbes

† 737

 

Erminus naquit à Herly (Laon, Aisne) de parents nobles et opulents.

Il entra à l’école cathédrale de Laon, où il brilla par les connaissances qu’il acquit tant dans le domaine profane que dans le domaine sacré.

Il fut ordonné prêtre, devint le confesseur de l’évêque et fut nommé chanoine de la cathédrale.

Cette ascension ne satisfaisait pas Ermin : il quitta tout et entra à l’abbaye de Lobbes. Ses belles qualités le désignèrent unanimement pour succéder à s.Ursmer (v. 18 avril), lequel, avant de mourir, lui conféra l’épiscopat. La sainteté d’Ermin se manifesta encore plus lorsque celui-ci finit par accepter l’abbatiat et l’épiscopat uniquement par obéissance. Tous les moines de l’abbaye reçurent avec empressement ses conseils fraternels et l’abbaye connut une période de ferveur renouvelée.

Ermin prêcha dans la région, affermissant dans la foi les populations déjà gagnées à Dieu par Ursmer, et en lui en conduisant d’autres encore.

Dieu favorisa Ermin du don de prophétie. La même année 719, il fut en effet averti de la victoire de Charles Martel à Vinchy, et de la mort de Radbod, un chef frison qui s’apprêtait à envahir les terres des Francs.

Ermin mourut le 25 avril 737.

Plus tard, on attribua à l’intercession simultanée d’Ursmer et d’Ermin la délivrance miraculeuse de l’abbaye menacée par les Hongrois (955), qui avaient précédemment détruit plusieurs sanctuaires sur leur passage.

Saint Ermin est commémoré le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

Franca Visalta

1170-1218

 

Franca était née à Plaisance en 1170, d’une famille distinguée.

A sept ans elle entra dans la monastère des Bénédictines de saint Siro, y fit la profession vers 1184 et fut élue abbesse assez jeune, vers 1198.

En 1206 elle servit d’intermédiaire entre le pape et sa ville natale qui s’était soulevée.

C’était une personne exigeante pour elle comme pour les autres, mais les moniales ne purent appliquer les austérités qu’elle voulait imposer. Une seule, nommée Carentia, apprécia ce régime et rejoignit le couvent cistercien de Rapallo.

Franca, de son côté, fut écartée.

Elle persuada ses parents de construire pour elle un nouveau couvent cistercien non loin de Plaisance, à Montelana, où la rejoignit Carentia. Franca devint abbesse et continua ses austérités, passant de nombreuses heures ou des nuits entières à la chapelle en adoration.

La communauté se déplaça ensuite à Pittoli, toujours dans les environs de Plaisance.

Franca y passa les dernières années de sa vie, supportant avec grande patience les maladies dont elle était atteinte. C’est par référence à ces souffrances qu’elle est invoquée pour les affections des yeux.

Elle mourut le 25 avril 1218. Son culte fut approuvé en 1273 et elle fut honorée comme Sainte.

 

 

Bonifacio de Valperga

† 1243

 

Bonifacio naquit dans la deuxième moitié du 12e siècle à Turin (Italie NO), dans l’ancienne famille des Comtes de Valperga, qu’on disait descendants du roi Arduino d’Ivrea.

Son père était Matteo, sixième comte de Canavese, sa mère Anna Levi de Villars, qui lui procurèrent sa première formation chrétienne et intellectuelle, avant de l’envoyer auprès de son oncle paternel, Arduino, qui était alors évêque de Turin.

Parvenu à un âge mûr, Bonifacio voulut embrasser la vie religieuse. Il entra dans l’abbaye bénédictine de Fruttuaria, d’où il passa chez les Chanoines Réguliers d’Aoste, à la collégiale saint Orso (Saint Ours).

Vers 1210, on le nomma prieur, pour sa science et ses vertus. Il sut administrer si sagement cette collégiale, que les dons affluèrent.

En 1219, il fut nommé évêque à Aoste, où il continua à conduire sagement et saintement son troupeau. On apprécia son humilité, son amour des pauvres.

Il mourut le 25 avril 1243.

En 1885, on reconnut le culte ab immemorabili et Mgr Bonifacio fut béatifié en 1890.

 

 

Robert Anderton

? - 1586

 

Il était né en Lancashire (Angleterre) dans une honorable famille et fit ses études au Collège anglais de Reims, où il s’acquit la réputation de vir doctissimus.

Une fois ordonné prêtre, il repassa en Angleterre avec son Confrère, William Marsden. Mais le bateau alla échouer sur l’Ile de Wight, où ils furent suspectés et appréhendés. N’ayant pas renié leur sacerdoce, ils furent mis en prison.

Ils firent remarquer qu’ils avaient accosté contre leur volonté, qu’ils n’avaient pas séjourné dans le royaume plus longtemps que le permettait la loi, avant qu’on les ait appréhendés, et que par conséquent ils n’étaient pas coupables de trahison, ni condamnables. Ils étaient fort adroits ! Mais les jurés écartèrent cette évidence et les condamnèrent à mort, pour haute trahison, étant des prêtres, donc dépendants de l’autorité romaine, et décidés à entrer dans le royaume.

Ils furent donc exécutés tous deux sur l’Ile de Wight, le 25 avril 1586.

Ils furent béatifiés en 1929. 

 

 

William Marsden

? - 1586

 

Il était né à Goosnargh (Lancashire, Angleterre) et fit ses études au Collège anglais de Reims.

Une fois ordonné prêtre, il repassa en Angleterre avec son Confrère, Robert Anderton. Mais le bateau alla échouer sur l’Ile de Wight, où ils furent suspectés et appréhendés. N’ayant pas renié leur sacerdoce, ils furent mis en prison.

Ils firent remarquer qu’ils avaient accosté contre leur volonté, qu’ils n’avaient pas séjourné dans le royaume plus longtemps que le permettait la loi, avant qu’on les ait appréhendés, et que par conséquent ils n’étaient pas coupables de trahison, ni condamnables. Ils étaient fort adroits ! Mais les jurés écartèrent cette évidence et les condamnèrent à mort, pour haute trahison, étant des prêtres, donc dépendants de l’autorité romaine, et décidés à entrer dans le royaume.

Ils furent donc exécutés tous deux sur l’Ile de Wight, le 25 avril 1586.

Ils furent béatifiés en 1929.

 

 

Pedro Betancur

1626-1667

 

Né à Vilaflor de Chasna (Tenerife, îles Canaries) le 21 mars 1626, Pedro avait quatre frères et sœurs : Mateo, Pablo de Jesús, Catalina, Lucía.

La famille avait pour ancêtre Jean IV de Béthencourt, normand, qui avait conquis les Iles Canaries.

Jeune, il gardait son troupeau, tout en priant intensément la Vierge de la Candelaria, la Patronne des Iles Canaries.

Le papa avait perdu tous ses champs et ses troupeaux et, pour les récupérer, avait laissé Pedro au service du «voleur» qui imposait son chantage.

Sa grande dévotion à la très sainte Vierge le poussa à la vénérer particulièrement dans son Immaculée Conception (deux siècles avant la proclamation du dogme) et à lui signer un serment de fidélité jusqu’à la mort, signé de son sang, et qu’il renouvelait chaque année.

Il passa au Guatemala à vingt-trois ans, et là tomba gravement malade. Miraculeusement guéri, il entra chez les Franciscains, avec le nom de Pedro de San José, et pensait faire les études en vue du sacerdoce. Ne pouvant y réussir, il resta tertiaire, et pensait ainsi imiter Notre-Seigneur dans une vie toute d’humilité, de pauvreté, de pénitence et de service aux pauvres.

Il fut d’abord sacristain, non loin du couvent, et de là étendit son apostolat aux hôpitaux, aux prisons, aux pauvres, aux émigrés sans travail, aux adolescents égarés. Il ouvrit une maison pour recevoir les enfants vagabonds, blancs, métis et noirs. Il s’occupa de leur éducation d’une façon qu’on jugerait aujourd’hui «moderne».

Il construisit ensuite un oratoire, une école, une infirmerie, une hôtellerie pour prêtres et étudiants de passage. Il fut ainsi le premier à alphabétiser l’Amérique. En souvenir de la première «habitation» de Jésus dans la crêche, il appela son œuvre Belén (Bethlehem).

D’autres tertiaires se joignirent à lui, hommes et femmes. Il leur écrivit un premier règlement : ainsi prenait naissance l’Ordre des Bethléemites.

Il fut le premier au monde à ouvrir un hôpital pour convalescents. Les services sociaux qu’il mit sur pied sont littéralement révolutionnaires pour cette époque.

Cette immense activité lui valut les appellations populaires de Hermano Pedro ou même Santo Hermano Pedro (saint frère Pierre). On l’a aussi appelé le Saint François d’Assise d’Amérique.

Il avait un profond désir de revenir dans sa patrie uniquement pour revoir le sanctuaire de la Vierge de la Candelaría, mais il mourut, dirait-on, prématurément à Ciudad de Santiago de los Caballeros, le 25 avril 1667.

Il fut béatifié en 1980 et canonisé en 2002.

 

 

Choe Chang-ju Marcellinus

1749-1801

 

Choe Chang-ju Marcellinus est un laïc coréen né en 1749 à Yeoju (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Yeoju le 25 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Yi Jung-bae Martinus

1751-1801

 

Yi Jung-bae Martinus est un laïc coréen né en 1751 à Yeoju (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Yeoju le 25 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Won Gyeong-do Ioannes

1774-1801

 

Won Gyeong-do Ioannes est un laïc coréen né en 1774 à Yeoju (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Yeoju le 25 avril 1801 et béatifié en 2014.

Giovanni Piamarta

1841-1913

 

Giovanni (Jean) naquit à Brescia le 26 novembre 1841, de Giuseppe Piamarta et de Regina Ferrari, de très humble condition sociale. Pour ses études, c’est le curé de Vallio (proche de Brescia), don Pezzana, qui aida le garçon, lequel put ainsi entrer au séminaire. Malgré quelques difficultés d’ordre intellectuel, Giovanni fut finalement ordonné prêtre le 24 décembre 1865, à vingt-quatre ans, comme c’était l’habitude.

Pendant trois ans, il exerça le ministère à Carzago Riviera, puis Bedizzole ; don Pezzana ayant été transféré à une autre paroisse de Brescia, ce dernier demanda à faire nommer Giovanni au poste de directeur de l’Oratoire (le patronnage) des garçons, où il resta treize années à aider tous ces jeunes qui l’estimaient et le respectaient.

Puis Giovanni eut à s’occuper d’une paroisse “difficile” à Pavone Mella, où il s’acharna à redresser une population vraiment revêche, mais il renonça au bout de quatre ans.

Revenu à Brescia, avec un confrère qui partageait son zèle et son souci des âmes, il chercha à s’occuper des jeunes garçons qui venaient chercher du travail dans la ville. Il avait d’ailleurs eu un prédécesseur en la personne du bienheureux Lodovico Pavoni (v. 1er avril), mais l’œuvre de ce dernier avait dû quitter la ville à cause des événements socio-politiques du moment.

Sans se décourager, les deux prêtres réussirent à acheter et restructurer deux petites maisons où naquit ainsi l’Institut Artigianelli (Les Petits Artisans), sous la protection des saints Filippo Neri et Luigi de Gonzaga. Par décision de l’évêque, don Giovanni Piamarta en fut le directeur.

Un peu plus tard, vu les circonstances, l’évêque lui-même crut bon de fermer l’Institut, et le père Giovanni dut “encaisser” la décision sans mot dire, mais après quelques secondes, il répondit de tout son cœur : Je mourrai là où je suis, au milieu de mes gamins. Surpris, l’évêque répondit seulement : Allez, et que Dieu vous assiste.

Dès lors, toute l’œuvre reposa sur les épaules de don Giovanni, qui y voua toute sa vie. L’œuvre se développa, on construisit ; les jeunes purent recevoir une formation technique, avec des moyens modernisés et des instructeurs compétents.

Mais don Giovanni s’intéressa aussi au monde agricole, en crise lui aussi par l’arrivée de nouvelles techniques de culture. Cette fois-ci, il se fit aider par un autre prêtre, don Giovanni Bonsignori, qui veilla sur la fondation d’une Ecole Agraire, acquérant près de Brescia en 1895 une ferme de 140 hectares avec constructions diverses. L’Ecole publia dès l’année suivante son petit journal, La Famille Agricole, pour faire connaître l’Œuvre ; plus tard celle-ci devint la Société Anonyme Agricole et Industrielle de Brescia, qui existe encore.

Don Giovanni s’occupa du futur de son œuvre. On lui avait suggéré de reprendre celle de Lodovico Pavoni, ou de s’unir aux Salésiens, mais à ces Congrégations il préféra une Pieuse Union de personnes vivant en communauté de façon religieuse, mais sans faire de vœux. Il en écrivit les Constitutions, approuvées par le diocèse en 1902.

Dès 1900 apparurent aussi les Auxiliatrices, pour subvenir aux nécessités dont avaient besoin tous ces jeunes travailleurs. Il s’adjoignit donc une dame, Elisa Baldo, qui avait commencé de son côté à ouvrir une maison pour les femmes malades et les jeunes filles pauvres. Après quelques années, cette section devenait les Pauvres Servantes de la Sainte Famille de Nazareth.

En 1910 don Giovanni subit une première attaque qui le laissa paralysé pour quelques jours, une autre en avril 1913 l’amena devant l’Eternité, où il s’éveilla le 25 avril.

Il fut enseveli auprès de son ami Capretti, déjà décédé depuis quelques années. Maintenant, sa tombe se trouve dans l’église de l’Ecole Agraire elle-même.

L’œuvre s’est diffusée aussi à l’étranger.

Giovanni Piamarta a été béatifié en 1997 et canonisé en 2012, et le Martyrologe le mentionne au dies natalis, le 25 avril.

 

 

Leonardo Pérez Larios

1883-1927

 

Ce pieux laïc mexicain était né le 28 novembre 1883 à Lagos di Moreno, province de Jalisco. Il ne se maria pas et, bien qu’il eût le désir de devenir prêtre, il n’arriva jamais à satisfaire ce désir, car il dut s’occuper de ses deux sœurs et aussi nourrir toute la famille.

Profondément religieux, Leonardo appartenait à un groupe marial dont les membres faisaient le vœu de chasteté et se retrouvaient chaque semaine pour l’adoration eucharistique.

Il venait d’avoir participé à la sainte Messe ainsi qu’à l’Heure Sainte dans cette même maison des sœurs Alba, où s’étaient réfugiés les deux prêtres Andrés Solá y Molist et José Trinidad Rangel (v. plus bas).

Quand les soldats entrèrent et découvrirent le père Solá, ils prirent Leonardo pour un prêtre, à cause de son habit noir et de son attitude très dévote. Leonardo déclara sans ambage qu’il n’était pas prêtre, mais qu’il appartenait bien à l’Eglise Catholique Romaine.

Les soldats l’emmenèrent avec les deux autres prêtres, avec lesquels il fut fusillé à Rancho de San Joaquín, le 25 avril 1927.

Unis dans la foi, unis dans le martyre, ils furent unis dans la béatification qui eut lieu en 2005, et restent unis dans la commémoration du Martyrologe Romain, au 25 avril.

 

 

José Trinidad Rangel

1887-1927

 

Prêtre mexicain, José était le fils de José Eduvigis Rangel et de Higinia Montaño, très pauvres cultivateurs autant que profondément chrétiens, particulièrement fervents dans la dévotion au Sacré-Cœur. Ils habitaient Dolores Hidalgo, petit village de l’état du Guanajuato. José naquit le 4 juin 1887, la veille de la Sainte Trinité, dont il reçut le nom au baptême, dans la paroisse de Notre Dame des Douleurs, le 9 juin suivant. Il a au moins un frère, Agustín.

Trop pauvres pour envoyer leur fils à l’école, les parents lui enseignèrent les premiers rudiments de la lecture et de l’écriture à la maison, après le travail des champs. Mais ils lui inculquèrent une foi très profonde, un très grand amour pour la Sainte Vierge et tout particulièrement pour Jésus Eucharistie, qu’il reçut la première fois à sept ans.

Un peu plus grand, il allait très souvent à pied à la ville proche pour recevoir l’Eucharistie. Le prêtre qui le connut le mieux a pu témoigner que José était extrêmement discret, humble, pur et chaste.

Se sentant appelé très tôt au sacerdoce, il ne put réaliser son rêve qu’à vingt ans, lorsqu’il alla personnellement demander à l’évêque de León une bourse d’étude. Admis, il fit le voyage à pied accompagné de son père pour entrer au séminaire.

En 1910, commençait la révolution mexicaine et José devait rentrer chez lui. En 1914 toutefois, il put reprendre ses études et alla les achever aux États-Unis. Il fut enfin ordonné prêtre à 32 ans, le 20 avril 1919 et chanta sa première messe quelques jours plus tard dans son propre village, à Dolores Hidalgo.

Son premier poste fut une paroisse de León, comme membre du Centre catéchétique de la Salle. Il fut ensuite vicaire à Silao, à Marfil, à Ocampo y San Felipe ; curé à Jaripitío. Finalement, pour obéir à ses supérieurs, il trouva où se cacher à Silao, pour échapper à la loi civile de s’inscrire comme prêtre sur les registres du gouvernement.

Son refuge était chez les dames Alba ; il y trouva le père Andrés Solá, avec lequel il se lia d’amitié ; ces deux prêtres s’entraidèrent fortement dans ces moments difficiles. Or le frère de José, Agustín, lui proposa d’aller aux États-Unis pour échapper à la persécution, mais il préféra la proposition de son supérieur d’aller célébrer clandestinement les offices de la Semaine Sainte chez les Sœurs Minimes de Saint-François du Rincón. C’est là qu’on le retrouva, le 22 avril, vendredi après Pâques. Un groupe de soldats s’introduisit dans la maison, on l’arrêta pour le conduire au séminaire de León, transformé ces jours-là en Poste de Commandement militaire. Le père José ne cacha pas son identité sacerdotale et indiqua exactement les lieux où il avait exercé son ministère. 

Le 24 avril, on le fit monter sur un camion à ordures, on le conduisit prisonnier à la gare de León, de là à Lagos de Moreno, et il fut fusillé le 25 avril pour avoir célébré le sacrifice de la Sainte Messe, en opposition aux autorités de la République. C’est ainsi qu’il glorifia notre Seigneur Jésus Christ.

Il mourut le même jour que le père Andrés Solá et que le laïc Leonardo Pérez. Ces trois Martyrs sont commémorés au Martyrologe Romain le 25 avril, ayant été béatifiés tous trois en 2005.

 

 

Andrés Solá y Molist

1895-1927

 

D’une famille paysanne très chrétienne de onze enfants, Andrés naquit le 7 octobre 1895 dans un quartier appelé Can Vilarrasa, dépendant d’une bourgade appelée Taradell. La paroisse était Sainte Eugénie, diocèse de Vich, province de Barcelone en Espagne. Il était le troisième enfant.

Lui et son frère Santiago entendirent un jour le sermon d’un père clarétain, qui suscita en eux l’appel de Dieu et ils entrèrent tous deux au séminaire de Vich, tenu par ces religieux. Tandis qu’on n’a pas d’autres informations sur Santiago, on sait que Andrés reçut l’ordination sacerdotale le 23 septembre 1922, puis se prépara au ministère de la prédication pendant un an, au terme duquel il reçut sa destination, le Mexique.

Il s’embarqua avec cinq autres pères clarétains à Veracruz le 20 août 1923, et ils abordèrent à la capitale mexicaine huit jours après. Il alla d’abord mettre son ministère sous la protection de Marie, dans le sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe. Il recouvrit plusieurs postes. 

En décembre 1924, pour échapper aux lois anti-catholiques et anticléricales du président Calles, il se réfugia dans une maison amie, des sœurs Josefina et Jovita Alba.

Quand la persécution redoubla en 1927, obéissant au supérieur local, il quitta León pour rejoindre México. Après quelques jours, il obtint la permission de retourner à León pour y exercer son ministère. Le 23 avril, son supérieur lui montra un papier où était dressé contre lui un ordre de détention, et l’invita à fuir ou à se cacher, et à changer de domicile. Andrés n’accorda pas beaucoup d’importance à ce papier, considérant que rien de mal ne pourrait lui arriver. Ce n’était pas là un effet de son imprudence éventuelle, mais plutôt de l’ingénuité des deux dames qui, pensant bien faire, allèrent au quartier militaire demander la libération du père José Trinidad Rangel.

Quand donc les soldats entrèrent chez ces dames, il ne reconnurent pas tout de suite le père Solá, mais seulement après avoir déniché une photographie de lui en train de donner la communion à une petite fille. Andrés ne nia pas un instant son identité et sa condition sacerdotale ; il fut donc arrêté sur le champ avec Leonardo Pérez, un laïc qui était en train de prier dans l’oratoire de la maison.

Ils furent donc conduits au quartier militaire, puis furent fusillés et ainsi reçurent la palme du martyre, le 25 avril 1927. 

Le père Andrés Solá fut béatifié le 20 novembre 2005.

 

 

Mario Borzaga

1932-1960

 

Ce martyr fait partie des 17 Martyrs du Laos, pour lesquels des notices sont en préparation.

Mario naquit le 27 août 1932 à Trento (Italie).

Après le Petit séminaire et les deux années de Philosophie au Grand séminaire, il entra en 1952 chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI) ; il fit ses premiers vœux en 1953 à Ripalimosani (Campobasso) et acheva la Théologie à San Giorgio Canavese (Turin).

En 1957, il fut ordonné prêtre. Le 2 juillet on le désignait pour le Laos et, le 31 octobre, il embarquait à Naples. C’était le plus jeune de tous les missionnaires.

Un mois plus tard, il arrivait à Paksane et se mettait à l’étude de la langue ; très vite, il s’efforça d’entrer en contact avec la population, dans le but de former des catéchistes, de visiter les familles, de soigner des malades.

Au matin du dimanche 24 avril 1960, après la Messe, des personnes vinrent le prier de venir à Pha Xoua. Mario se prépara avec son catéchiste Paul Thoj Xyooj et partit le 25 avril. On ne les a jamais revus ni retrouvés.

On suppose avec de fortes probabilités qu’ils furent victimes de la guerilla locale.

Comme il le désirait tant, Mario reçut la palme du martyre le 25 avril 1960, à Kiukatiam (Luang Pragbang, Laos).

Il a été béatifié, ainsi que le fidèle catéchiste Thoj Xyooj, le 10 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

 

Thoj Xyooj Paj Lug

1941-1960

 

Ce martyr fait partie des 17 Martyrs du Laos, pour lesquels des notices sont en préparation.

Paj Lug (Paul) naquit en  1941 à Kiukatiam (Luang Pragbang, Laos).

Après avoir reçu le baptême, il fut catéchiste au service du vicariat apostolique de cette même ville.

A dix-neuf ans, (vers) le 25 avril 1960, il reçut la palme du martyre à Kiukatiam, avec le père italien Mario Borzaga.

Il a été béatifié le 10 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 25 avril dans le Martyrologe Romain.

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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 23:00

24 AVRIL

 

I.

Stes Marie, femme de Cléophas, et Salomé, saintes femmes de l’Evangile.

II.

S Alexandros, grec, grand ami de s. Epipode (cf. 22 avril), martyr crucifié à Lyon.

III.

S Sabas, soldat goth, martyr à Rome.

IV.

S Anthimos, évêque à Nicomédie : il reçut très fraternellement ses bourreaux, s’en fit reconnaître, les obligea à faire leur travail, consistant à le reconduire à Nicomédie, où il fut martyrisé. 

Ss Eusèbe, Néon, Léonce, Longin, martyrs à Nicomédie.

S Gregorio d’Elvire, évêque qui se trouva impliqué dans la lutte contre les ariens ; on lui reprocha son intransigeance, mais il resta toujours dans la communion de l’Église.

V.

S Anselme, évêque à Polymartium, actuelle Bomarzo (diocèse de Bagnorea), où il est enterré.

VI.

S Honorius, évêque à Brescia, oriental d’origine.

S Dié, ermite, diacre et abbé près de Blois. 

Ste Elisabeth la Thaumaturge  (IX.?), abbesse à Constantinople.

VII.

S Mellitus, abbé à Rome, envoyé par s. Grégoire le Grand en Angleterre ; évêque à Londres puis à Canterbury.

Stes Beuve et Dode, deux abbesses qui se succédèrent à Reims, respectivement sœur et nièce de s. Baldéric, fille et petite-fille du roi d’Austrasie.

VIII.

S Wilfrid, évêque à York, ami de s. Benoît Biscop (cf.12 janvier), champion des habitudes romaines ; il n’eut que des épreuves pour pouvoir résider dans son diocèse .

S Egbert, anglais émigré en Irlande, grand connaisseur de l’Ecriture, champion des usages romains, mort à quatre-vingt-dix ans, le jour de Pâques. 

XII.

S Guillaume Firmat, tourangeau, deux fois pèlerin à Jérusalem, solitaire près de Laval, de Vitré, à Mantilly, Mortain (dont il est le patron).

XVII.

S Fidèle de Sigmaringen, avocat allemand, capucin à Fribourg ; gardien (supérieur) du couvent de Feldkirch, il prêcha dans toute la région ainsi que dans les Grisons, où des protestants l'abattirent à coups de sabre.

XIX.

Ste Rose Virginie (Marie de Sainte-Euphrasie) Pelletier, huitième enfant d’un médecin de Noirmoutier ; supérieure de la Congrégation du Bon Pasteur, elle se consacra aux "filles tombées" et créa à Angers un refuge qu'elle appela "Le Bon Pasteur". 

XX.

S Angelo Menni (Benedetto, 1841-1914), milanais, prêtre de Saint-Jean-de-Dieu, fondateur des Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur (pour les femmes souffrant de maladie mentale), béatifié en 1985 et canonisé en 1999.

Ste Maria-Elisabeth Hesselblad (1870-1957), suédoise pionnière de l’œcuménisme, fondatrice de l’Ordre du Très-Saint-Sauveur de Sainte-Brigitte, béatifiée en 2000, canonisée en 2016.

 

 

Marie de Cléophas

Marie Salomé

1er siècle

 

Il n’est pas facile de situer les rapports familiaux de ces saintes femmes dont parle l’Evangile.

Quand il est question de Marie de Cléophas (Clopas), on peut aussi bien interpréter l’expression comme «fille de» ou «femme de» Cléophas.

Il n’est pas interdit, quoique avec toutes les réserves qu’impose une révélation privée, de lire ce que disent à ce propos soit la bienheureuse Anna Katharina Emmerick, soit Maria Valtorta. Toutefois, on ne prendra pas rigoureusement à la lettre ce qu’elles auront essayé de transcrire de leurs visions, puisque la faiblesse humaine est toujours là pour conduire à l’erreur les meilleures intentions.

Concernant Marie de Cléophas, il semblerait donc que cette femme fût la fille de Cléophas, lui-même neveu de saint Joseph et, à son tour, oncle d’un autre Cléophas, celui de Lc 24:18. Or, cette Marie épousa Alphée, dont elle eut les trois futurs apôtres Jude Thaddée, Simon le Zélote et Jacques le Mineur. Cette Marie (fille) de Cléophas est donc la même que Marie (femme) d’Alphée.

Veuve une première fois, Marie épousa ensuite Saba ; veuve une troisième fois, elle épousa Jonas. De Saba, elle eut José (Joseph) et Barsabas ; de Jonas, elle eut Siméon le Juste. Ce dernier est donné dans l’évangile comme fils de Marie (cf. Mt 13:55) ; Il succéda à saint Jacques le Majeur comme évêque à Jérusalem et fut martyrisé à cent-vingt ans, vers 104 (v. 27 avril). Cette situation familiale explique que l’on parle des «frères de Jésus» dans le passage cité. 

Que sait-on de Marie de Cléophas, d’après l’Evangile ? Elle n’est pas toujours nommée explicitement parmi les «saintes femmes», mais on la trouve au pied de la croix, auprès de la mère de Jésus. Elle reste là après la mort du Sauveur, elle assiste à la sépulture. Le lendemain du sabbat, elle est de celles qui se rendent au sépulcre et voient le Christ ressuscité (Mt 27:61 et 28:9).

La Tradition (Anna Katharina Emmerick en parle aussi) rapporte que Marie de Cléophas aurait été abandonnée sur une barque sans voile, avec Lazare et Madeleine, et aurait accosté miraculeusement sur la côte de Provence, où elle serait morte. 

Quand à Salomé, c’était une cousine de Marie, la mère de Jésus. Ayant épousé Zébédée, elle était la mère des futurs apôtres Jacques (le Majeur) et Jean. On la rencontre dans l’évangile de Matthieu (20:10) et de Marc (15:40 ; 16:1). En Matthieu, elle demande à Jésus une faveur un peu présomptueuse pour ses garçons, en Marc on la voit aux côté de Marie de Cléophas, au Calvaire et au Sépulcre.

L’actuel Martyrologe mentionne ensemble au 24 avril ces deux femmes, si proches de Jésus, les premières auxquelles se présenta le Ressuscité.

Alexandros de Lyon

† 177

 

D’origine grecque, Alexandros vivait à Lyon, on en ignore le motif.

On a vu dans la notice de s.Epipodius (v. 22 avril) combien ces deux Chrétiens étaient liés par une amitié profonde. 

Quand Alexandros fut arrêté, il fut mis en prison pendant qu’on interrogeait et torturait Epipodius. Il fut sauvagement torturé à son tour, d’abord par les fouets qui disloquèrent ses côtes et mirent à nu ses entrailles, puis attaché à une croix. Ainsi rendit-il son âme pure à Dieu, fidèle jusqu’au bout à la Foi chrétienne.

On ajoute qu’il aurait eu aussi une trentaine de Compagnons, mais qui ne sont pas mentionnés dans le Martyrologe.

Saint Alexandros de Lyon est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Anthimos de Nicomédie

† 303

 

Anthimos naquit au 3e siècle à Nicomédie (Bithynie, act. Izmit, Turquie NW).

Il fut ordonné prêtre et, à la mort de Cyrillos, fut unanimement acclamé par le peuple pour devenir évêque de ce diocèse.

Quand éclata la persécution en 303, il consentit à se cacher dans un village voisin de Nicomédie, mais il fut dénoncé à l’autorité, qui dépêcha une troupe de soldats pour aller l’arrêter.

Parvenus à l’endroit qu’on avait décrit aux soldats, qui ne connaissaient l’évêque que de nom, ils lui dirent qu’ils cherchaient Anthimos. Celui-ci les fit d’abord entrer et leur servit un bon repas, au terme duquel il se révéla à eux et les obligea à accomplir leur mission.

Les soldats l’emmenèrent donc à Nicomédie, où Anthimos confessa la foi et fut pour cela décapité, l’an 303.

Les ennemis de l’Eglise s’acharnèrent sur le peuple chrétien : une multitude de prêtres et de fidèles de toutes conditions fut arrêtée ; on les accusait sans preuves d’avoir participé à l’incendie du palais impérial. On en condamna certains au feu, d’autres à la décapitation, d’autres enfin furent mis sur de vieilles barques sans voiles pour périr en mer.

Saint Anthimos de Nicomédie est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gregorio d’Elvira

† 330-392

 

On ne connaît rien de ce Gregorio, jusqu’à sa nomination comme quinzième évêque d’Elvira (Espagne S). L’actuel diocèse de Grenade, qui a englobé celui d’Elvira, le fait naître plutôt en 353.

C’était l’époque de la grande et douloureuse controverse arienne. 

A la mort du célèbre Osius de Cordoue en 357, Gregorio préféra prendre position plutôt pour Hilaire de Poitiers (v. 13 janvier), qui lui semblait plus clair qu’Osius.

En 359, il refusa de signer la fameuse formule de Rimini : les termes en semblaient tout-à-fait conformes à la doctrine du concile de Nicée, mais les Pères savaient ce que certaines expressions sous-entendaient dans l’esprit des ariens ou semi-ariens ; c’est pourquoi ils la refusèrent.

En 362, au concile d’Alexandrie, Gregorio se rangea derrière l’énergique Luciferus de Cagliari, pour bien se démarquer des «semi-ariens». A partir de 370, il fut la tête de file des évêques plus rigoristes, les lucifériens, ce qu’on lui reprocha parfois. Certains le considérèrent même comme schismatique !

Des personnages aussi dignes de foi qu’Eusèbe de Verceil, Athanase d’Alexandrie, Jérôme (v. 1er août, 2 mai, 30 septembre) ont loué la personne et les écrits de Gregorio.

Saint Jérôme note en particulier le De Fide de Gregorio, qu’il qualifie de livre élégant. Gregorio serait aussi l’auteur d’un commentaire sur le Cantique des Cantiques, sur l’Arche de Noé.

Gregorio mourut bien probablement en 392.

Saint Gregorio d’Elvira est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Dié, ermite et abbé 

† 531

 

Il ne s’agit pas ici de s.Dié des Vosges (v. 19 juin).

Dié (Dyé), en latin Deodatus, naquit à Bourges et se fit moine non loin de Chartres, sous un abbé qui portait le nom de Phallier.

La sainteté de Dié fit connaître son nom, mais à cause de la jalousie de faux-frères, Dié se retira.

Avec un prêtre nommé Baldomerus, il gagna un lieu solitaire près de Blois. Ils commencèrent par en éliminer un «dragon» (?) féroce, puis se construisirent chacun une cabane.

Vivant du travail de ses mains et passant le reste de son temps à contempler et à prier, Dié fut bientôt connu dans toute la contrée.

Clovis vint lui demander sa bénédiction et le remercia après sa victoire ; d’autres candidats demandèrent à vivre près de Dié : une communauté se forma, mais Dié refusa humblement la prêtrise : il se «contenta» d’être diacre.

Dieu lui fit connaître l’approche de sa dernière heure. Dié s’y prépara saintement et mourut au milieu de ses disciples, vers 531. 

L’actuelle ville de Saint-Dié-sur-Loire s’est développée autour du tombeau de Dié. Le blason de cette ville, représentant un dragon foudroyé, se réfère au dragon abattu par Dié et Baldomerus.

Saint Dié est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Mellitus de Canterbury

† 624

 

Mellitus aurait été de haute et noble naissance, et probablement italien.

Il aurait été abbé d’un monastère de Rome.

En 601, le pape Grégoire le Grand (v. 12 mars) le nomma à la tête d’un groupe de missionnaires, qui devaient partir en Angleterre à l’appel de s.Augustin de Canterbury (v. 26 mai).

Peu de temps après son arrivée, Mellitus gagna à la foi le roi de l’Essex, Sæbertht, et le baptisa.

En 604, il fut consacré par Augustin premier évêque de Londres. C’est cette même année que mourut Augustin, dont le successeur fut Laurence (Laurentius, v. 2 février).

En 610, Mellitus repartit pour Rome, où se tenait un synode durant lequel on traita de la nouvelle chrétienté anglaise.

C’est aussi au retour de Rome que Mellitus signa avec l’évêque de Rochester, Iustus (v. 10 novembre), une lettre adressée aux missionnaires d’Irlande, pour les inviter à adopter la date romaine de Pâques. Certains s’obstinaient en effet, et même un saint homme comme Dagan refusait de manger ou seulement d’être hébergé sous le même toit que les missionnaires anglais !

Quand mourut Sæberht, ainsi que le roi de Kent, Æthelberht (616), les successeurs de ces rois retombèrent dans le paganisme et contraignirent Mellitus à l’exil. Il se réfugia en Gaule. Cet exil ne dura qu’une année, et le nouveau roi de Kent, Eadbald, se convertit, permettant à l’archevêque Laurentius de rappeler Mellitus ; mais le peuple refusa de recevoir Mellitus, qui fut alors nommé archevêque de Canterbury (619), succédant à Laurentius.

C’est durant cette période que Mellitus sauva miraculeusement la cathédrale et la ville de Canterbury d’un incendie qui menaçait de détruire toute la ville : s’étant jeté au milieu des flammes, il obligea le vent à changer de direction et les flammes épargnèrent la ville.

Mellitus mourut le 24 avril 624.

Il fut dit aussi que Mellitus souffrait de la goutte, et que des malades furent guéris de cette maladie par son intercession.

Saint Mellitus de Canterbury est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Wilfrid d’York

634-709

 

Wilfrid naquit vers 634.

Il fut très tôt orphelin de sa mère puis, son père s’étant remarié, il chercha à échapper aux vexations de sa belle-mère. Il avait une dizaine d’années.

Voulant se donner à Dieu, il chercha l’appui de la reine Eanfleda, récente néophyte, qui intervint à la fois auprès du roi Oswy, le chef du clan, et de son père : il put enfin gagner le monastère de Lindisfarne.

Comme un poisson dans l’eau, Wilfrid profita pleinement de la vie cénobitique et devint objet d’admiration pour son humilité, son ardeur à pratiquer la sainte Règle et à étudier. Mais comme tout adolescent qui cherche à être logique avec soi-même, Wilfrid se rendit bientôt compte que l’on devait corriger quelques inadéquations dans cette vie.

Il alla alors à Rome : c’était le premier Anglo-Saxon à le faire, avec Benoît Biscop (v. 12 janvier) qui l’accompagnait pour les mêmes motifs.

Benoît atteignit Rome le premier ; Wilfrid voulut rester quelques mois auprès de l’archevêque de Lyon, Delphinus, puis continua sa route. A Rome, il reçut la bénédiction du pape, ainsi que maintes explications sur les usages romains.

Au retour, il s’arrêta à nouveau à Lyon, et pendant trois années (655-658), il y compléta sa formation.

En Angleterre, il fut nommé abbé à Ripon, reçut le sacerdoce et profita de sa place pour faire connaître les habitudes de Rome : date de Pâques, calendrier, fêtes, etc.

En 664, lors de l’assemblée de Whitby, il fut nommé archevêque de York, ce qu’il n’accepta qu’à contre-cœur, devant l’unanimité des suffrages. Ce n’était que le début de ses péripéties.

Il voulait d’emblée être sacré évêque par un consécrateur lié à Rome, et reçut la consécration des mains du nouvel évêque de Paris, son ami Agilbert. Mais de retour à York, il trouva la place prise par un saint moine qu’on avait consacré sans l’informer de la nomination de Wilfrid. Ce moine était Ceadda (v. 2 mars). Wilfrid «laissa faire» et se retira humblement dans son abbaye de Ripon, heureux de se trouver déchargé d’un poids qu’il avait préféré ne pas recevoir.

C’est le roi de Mercie qui, alors, l’appela pour consolider la foi chrétienne dans ce royaume, y faire construire des monastères. Puis ce fut Egbert, roi de Kent, qui l’invita : Wilfrid passa alors trois années (666-669) entre Ripon et le diocèse de Canterbury, alors vacant. Puis le nouvel archevêque de Canterbury, Theodorus (v. 19 septembre) le rétablit à York après avoir invité Ceadda à se retirer.

C’était une nouvelle période pour Wilfrid, féconde en activités pastorales et missionnaires, mais aussi artistiques. Il fut le véritable initiateur de l’architecture ecclésiastique dans le nord de l’Angleterre, il restaura sa cathédrale, fonda un grand monastère à Hexham, aidé en cela par l’épouse du roi adultère Egfrid : celle-ci, Ermenburge, finit par se retirer dans un couvent ; la troisième épouse d’Egfrid le poussa en revanche à chercher la perte de Wilfrid.

Pratiquement, l’heureuse activité de Wilfrid fut désormais suspendue en 678. L’archevêque Theodorus eut alors l’initiative de diviser le diocèse de York en trois, sans en parler avec Wilfrid. Malgré un voyage à Rome, Wilfrid ne fut pas reçu en Angleterre et subit même plusieurs mois de prison ; l’appui du nouveau roi de Northumbrie - et la mort de Theodorus (690), permirent finalement à Wilfrid de reprendre la tête de son diocèse.

Durant ce voyage à Rome, le bateau de Wilfrid s’échoua en Frise, dont Wilfrid s’empressa d’évangéliser les habitants, devenant ainsi le premier apôtre anglo-saxon de la Germanie, un demi-siècle avant s.Boniface (v. 5 juin). A Rome, il participa au concile contre les monothélites. 

Mais les déceptions de Wilfrid n’étaient pas finies. De nouveau, on poussa le roi à morceler le diocèse de York. Wilfrid vint se réfugier en Mercie, où l’évêché de Lichfield était vaquant : il y passa onze années !

En 703, le roi de Northumbrie et le nouvel archevêque de Canterbury, Berchtwald, proposèrent à Wilfrid de rester enfermé dans le monastère de Ripon, dont il ne sortirait qu’avec la permission du roi. Wilfrid ne pouvait accepter une telle décision si arbitraire. De nouveau il s’exila en Mercie, de nouveau il partit à Rome. Quatre mois ne furent pas de trop pour permettre au pape de décider qu’un évêque en charge depuis quarante ans devait être reçu avec honneur dans son pays, plutôt que poursuivi sans cesse. 

A ce moment, Wilfrid aurait presque préféré finir ses jours à Rome ; on le poussa cependant à reprendre sa place à York. Il obéit. Il eut un grave malaise à Meaux, où une apparition de l’archange s.Michel lui annonça sa guérison.

En Angleterre, l’archevêque de Canterbury s’inclina devant la décision romaine et se réconcilia avec Wilfrid. De leur côté, les rois mirent encore des difficultés. Mais une solennelle assemblée tenue près de Ripon sous l’autorité de Berchtwald, décréta enfin qu’on laisserait en paix le digne évêque de York.

Wilfrid, désormais septuagénaire, ne devait survivre que quatre années à cette décision si attendue.  Il les passa dans le monastère de Hexham.

Dans un dernier voyage à Ripon, un nouveau malaise le terrassa. Il disposa alors de la destination de ce qui lui restait, désigna Tatbert, prieur du monastère, pour son successeur comme abbé à Ripon, et Acca comme abbé à Hexham, et s’endormit paisiblement le 24 avril 709, après quarante-cinq ans d’épiscopat.

Saint Wilfrid est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ecgberht de Ripon

639-729

 

Ecgberht (qu’on orthographie souvert Egbert) naquit vers 639 en Angleterre, peut-être à Ripon.

Il fut du nombre de ces jeunes Anglais qui désirèrent aller en Irlande pour y être guidés dans leur étude de l’Ecriture et pour connaître la vie monastique.

Egbert y alla donc, avec deux amis, Edilhun et Ethelwine, et furent reçus au monastère de Mellifont. Là, ils furent victimes de la peste. Tandis qu’Edilhun s’éteignait, Egbert implora le secours du ciel, faisant vœu, s’il guérissait, de : réciter chaque jour le psautier intégral, jeûner un jour chaque semaine, renoncer à rentrer dans sa patrie, tout cela pour «expier les fautes de sa jeunesse». Avant d’expirer, Edilhun lui révéla que sa prière était exaucée : Egbert guérit en effet ; il avait vingt-cinq ans et allait vivre fort longtemps.

Il devint prêtre et moine. Admiré par les confrères, il ajouta encore quelques autres pénitences choisies ; il ne retourna jamais en Angleterre, mais on vint de ce pays pour le consulter sur l’Ecriture.

Il eut bientôt le profond désir d’aller évangéliser les habitants de Frise et de Saxe. Mais un disciple anonyme de s.Boisil (v. 7 juillet), sur une inspiration céleste, l’avertit en songe d’aller plutôt visiter les monastères de s.Columba (9 juin) : il fallait absolument amener ces communautés, nombreuses et ferventes, à adopter l’unique date romaine de Pâques.

Egbert envoya donc en Frise quelques-uns de ses disciples (Wigbert, Willibrord, v. 13 août et 7 novembre).

En 697, il participait au synode de Birr, durant lequel fut promulgué le Cáin Adomnáin ou Loi des Innocents.

Patiemment, et au bout de treize années de labeur et de discussions, il réussit à convaincre les moines irlandais (principalement ceux de Iona) de se rallier à la date de Pâques.

Il se pourrait, d’après certaines expressions anciennes, qu’Egbert eût été consacré évêque.

Ce champion de l’usage romain mourut justement le jour de Pâques, aussitôt après la célébration de la Messe, le 24 avril 729.

Saint Egbert est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain, qui ne mentionne pas son épiscopat.

Guillaume Firmat

1026-1103

 

Guillaume était né en 1026 à Tours, de parents assez fortunés.

Sa position l’amena à bénéficier d’un canonicat et à exercer la médecine ; il devint célèbre, riche même. Mais sa générosité et son honnêteté l’aidèrent à réfléchir.

Quand mourut son père, il persuada sa mère de le suivre dans un ermitage appelé Les Sept Frères, proche de Tours.

Sa mère mourut à son tour, et Guillaume se retira dans la forêt de Concise (Laval).

Là il fut une nuit rejoint par une troupe de libertins qui envoyèrent une prostituée frapper à sa porte. Pour se défaire enfin de cette présence, il s’empara d’un tison de son âtre et, sous les yeux effarés de cette personne, se brûla le bras en disant : Voilà où mènent les plaisirs défendus. La plaie était profonde, et Guillaume devait en conserver la cicatrice toute sa vie ; quant à la malheureuse, touchée de cette ténacité, elle tomba à genoux et demanda pardon.

D’autres visiteurs vinrent assaillir Guillaume, pour de meilleurs motifs, mais il préféra bientôt quitter l’endroit pour aller visiter les Lieux saints de Palestine.

Là-bas, il utilisa mille stratagèmes pour obtenir la libération de Chrétiens, prisonniers des Musulmans. Il fut lui-même arrêté, chargé de chaînes, battu, avant d’être enfin libéré et laissé libre de rentrer en France.

Il séjourna successivement à Vitré, où il fit jaillir une source avec son bâton, puis, après plusieurs haltes, à Mantilly (Le Mans) ; de là, pour fuir la population qui avait maltraité un clerc, il partit sur les bords du Rhône, puis de nouveau à Jérusalem.

A son retour, il fut finalement découvert par des habitants de Mantilly qui le supplièrent de revenir. Inspiré par Dieu, il accepta : à Mantilly, il opéra encore quelques prodiges, en particulier exerçant un réel empire sur les animaux. Désormais, on l’écoutait, on l’aimait, on le respectait.

Il tomba malade lors d’un déplacement à Mortain et mourut le 24 avril 1103.

Sa tombe fut aussi le théâtre de nombreux miracles.

Des reliques de Guillaume, il ne resta après la Révolution que son crâne.

La source jaillie à Vitré porta par la suite le nom de Fontaine de Saint-Firmat.

Guillaume Firmat fut canonisé en 1154.

Saint Guillaume est commémoré le 24 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marc Roy

1577-1622

 

Marc naquit en 1577 à Sigmaringen (Souabe, Allemagne S), de parents catholiques.

Il fit de brillantes études à Fribourg, où ses camarades le surnommèrent le philosophe chrétien.

Pendant six ans, il accompagna dans un voyage à travers l’Europe trois jeunes gens qui purent témoigner de sa vie vertueuse en tous points.

Après s’être perfectionné en droit à Dillingen, il exerça quelque temps le métier d’avocat à Colmar, mais pris de scrupule, il abandonna bientôt cette profession.

Il voulut entrer chez les pères capucins de Fribourg, mais avait impérativement besoin de pouvoir célébrer la sainte Messe chaque jour : il reçut la permission romaine d’être ordonné sans les délais habituels et reçut le sacerdoce en 1612.

Il commença alors son noviciat, déjà prêtre, prenant le nom religieux de Fidelis et édifia les confrères par son obéissance et ses mortifications intenses. Il fut très troublé par le Tentateur, qui lui soufflait qu’il aurait dû rester dans le monde pour y faire plus de bien que dans son couvent, mais son bon maître des novices le rassura, la prière fit le reste : il retrouva la paix, et consacra tous ses biens à une fondation en faveur des jeunes ecclésiasiques.

Après les cours de théologie, il fut nommé gardien du couvent de Weltkirchen, où ses prédications vinrent à bout de la tiédeur des habitants, au point que même le Sénat local expulsait les récalcitrants. Lors d’une épidémie qui décima l’armée et la ville, il se dépensa auprès des malades, et en guérit quelques-uns.

Il fut ensuite pressenti pour aller prêcher chez les Grisons pour combattre l’avancée du protestantisme. Le Ciel dut lui révéler son prochain martyre, car il quitta Weltkirchen en disant aux habitants qu’ils ne le reverraient plus, comme cela arriva à l’apôtre Paul à Milet (v. Ac 20:25,38).

Il arriva dans le pays des Grisons en 1621. Des conversions notoires se firent. Jaloux, les Protestants cherchèrent à réagir par des émeutes, en affrontant les troupes impériales, en profanant les églises.

Fidèle arriva à Grisch le 24 avril 1622. A la fin de son discours, il eut une extase où il apprit qu’il recevrait ce jour-là la palme du martyre. Il partit seul pour Sévis. Survinrent les troupes impériales qui attaquèrent les Protestants ; mais ces derniers crurent que c’était Fidèle qui les avait appelées au secours. 

Quand le père Fidèle sortit de l’église, il fut pris à partie par des protestants. Fidèle fut assommé, eut le crâne ouvert et reçut encore d’autres coups de sabre. On le décapita, on lui détacha une jambe. C’était effectivement le 24 avril 1622, veille de la fête de s.Marc.

Les miracles ne tardèrent pas. Fidèle fut béatifié en 1729, canonisé en 1743.

 

 

Rose-Virginie Pelletier

1796-1868

 

Née en pleine tourmente révolutionnaire, Rose-Virginie vit le jour le 31 juillet 1796 à Noirmoutier-en-l’Île (Vendée).

Son père, médecin chrétien, souffrit la prison.

En 1814, elle entra chez les Sœurs de Notre-Dame de Charité à Tours : ce couvent du Refuge avait été fondé par saint Jean Eudes (v. 19 août) pour l’assistance aux femmes en difficulté désireuses de changer de vie ; Rose-Virginie y prit le nom de Marie-Euphrasie et en devint elle-même la Supérieure en 1825.

Développant son charisme et répondant à une invitation, elle ouvrit une nouvelle maison à Angers (1829), dont elle devint la Supérieure en 1831. Elle sollicita et obtint de Rome l’autorisation de réunir toutes ces maisons en une congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur (1835). 

Cette congrégation est double, comportant une branche contemplative (Sœurs contemplatives du Bon-Pasteur) et une branche active (Sœurs apostoliques du Bon-Pasteur), destinée à venir en aide aux femmes et aux enfants blessés de la vie, pour reprendre une expression de saint Jean-Paul II.

Il semble que la Fondatrice ait été inspirée et encouragée par Notre-Seigneur Lui-même, qui lui dit : Attends, tais-toi, prie, souffre et espère.

L’expansion fut extraordinaire : Mère Marie-Euphrasie ouvrit de son vivant cent-dix maisons, sur les cinq continents : près de trois-mille Religieuses et mille Madeleines, quinze-mille élèves et enfants.

La Mère Marie-Euphrasie Pelletier mourut d’un cancer le 24 avril 1868 à Angers, fut béatifiée en 1933 et canonisée en 1940.

 

 

Angelo Menni

1841-1914

 

Né le 11 mars 1841 à Milan, cinquième des quinze enfants de Luigi et Luisa Figini, il reçut au baptême les noms de Angelo Ercole.

Le père était commerçant, la famille était très croyante : on priait tous les jours le chapelet. Le jeune Ercole (familièrement Ercolino, petit Hercule) allait recevoir chaque jour l’Eucharistie.

Il trouva un premier emploi à la banque de Milan, mais la quitta à seize ans, quand il y découvrit des opérations illicites. Il brûlait d’enseigner le catéchisme aux petites gens.

En 1859, il se porta brancardier volontaire pour assister les blessés de la bataille de Magenta, et c’est de là que lui vint sa vocation.

Il entra en 1860 chez les Frères Hospitaliers de l’Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, avec le nom de Benito (Benoît). Il vint étudier la philosophie et la théologie au séminaire de Lodi et à l’Université Grégorienne de Rome. Il sollicita lui-même de son Supérieur la faveur d’aller à Rome, à cause de sa profonde dévotion pour le Pape, dont il disait : Ce que dit le Pape vient du ciel.

Ordonné prêtre en 1866, secrétaire du Père Général, il en reçut la mission, confirmée par le pape, de restaurer son Ordre en Espagne et au Portugal.

Il n’avait que vingt-six ans, et ne connaissait pas un mot d’espagnol ni de portugais. Le pape l’encouragea, et il partit.

Travailler en Espagne n’était pas une sinécure : les lois anti-cléricales avaient interdit les Ordres religieux. Benito arriva à Barcelone en 1867, ouvrit un petit hôpital pour une douzaine de malades, mais dut aussi faire face à bien des difficultés, vivre dans la clandestinité, risquer l’expulsion.

En 1877, il ouvrit un hôpital psychiâtrique à Ciempozuelos (Madrid), très moderne pour l’époque. Son enseignement était de soigner les malades mentaux comme des enfants, mais de les considérer comme des personnes.

C’est là qu’en 1881, il fonda la branche féminine de l’Ordre, les Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus, dont la première Supérieure sera assassinée par une malade mentale. C’est dire avec quelles difficultés et quels risques on travaillait.

Les vocations se multiplièrent vite, des maisons s’ouvrirent en Espagne, au Portugal, en France, au Mexique.

Réélu quatre fois Supérieur, Benito s’occupa tout particulièrement des vieillards, des enfants abandonnés, des victimes de la polyomyélite et des malades mentaux.

Le pape le nommera Général de l’Ordre en 1911.

Il y eut alors une forte contestation à l’intérieur de l’Ordre, et Benito, très calmement et très humblement, démissionna de sa charge, avant de venir en informer le pape à Rome. Pendant sept ans, il fut traîné au tribunal, calomnié, accusé faussement des pires méfaits. Humble, doux, pardonnant, il baise les journaux qui l’accusent, les lettres d’insultes qu’on lui envoie.

Réfugié chez les Sœurs de Viterbe, il commande le silence. Exilé en France, à demi-paralysé, il est encore persécuté à Paris ; il part à Dinan (Côtes d’Armor), où il meurt le 24 avril 1914.

Son corps fut tout de même ramené à Ciempozuelos, entouré de la ferveur populaire.

Angelo Benito fut béatifié en 1985 et canonisé en 1999.

 

 

Elisabeth Hesselblad

1870-1957

 

Cinquième des treize enfants d’une famille luthérienne, Maria naquit à Fåglavik (province de Hudene, Suède) le 4 juin 1870. Son père est August Robert Hesselblad, un marchand, sa mère Cajsa (Catherine) Pettesdotter Dag.

La famille changea plusieurs fois de résidence, à la recherche de ressources. 

A la mort de son père, devant soutenir la famille, elle partit travailler à Karlosborg, puis aux Etats-Unis d’Amérique où elle fréquente une école d’infirmières, à dix-huit ans, dans l’hôpital Roosevelt de New York.

De mauvaise santé, elle s’efforçait d’aller soigner les malades à domicile et en même temps cherchait la vérité.

Durant un voyage en Belgique en 1902, elle ressentit le désir d’entrer dans le catholicisme, ce qui advint à Washington le 15 août suivant, fête de l’Assomption de Marie, dans le couvent de la Visitation. Elle reçut ensuite la Confirmation à Rome, où elle découvrit l’Ordre de sainte Brigitte, autre suédoise morte en 1373 (v. 23 juillet).

Malade et déclarée incurable, elle voulait finir ses jours à Rome dans la maison où avait vécu la suédoise sainte Brigitte, et ce pour offrir sa vie à Dieu et obtenir le retour de la Suède à la communion avec le Siège Apostolique Romain.

Le Pape Pie X lui permit de prendre l’habit de l’antique Ordre de sainte Brigitte et de vivre parmi les Carmélites qui occupaient désormais l’édifice du Palais Farnese.

Maria guérit cependant ; en approfondissant la règle brigittine, elle la jugea inadaptée au but qu’elle entrevoyait, l’œcuménisme. Aussi refonda-t-elle l’Ordre brigittin du très Saint Sauveur en 1911, avec mission de prier spécialement pour le retour des Chrétiens des pays scandinaves dans l’Eglise Catholique. Elle prit le nom de Maria Elisabeth.

En 1931, il lui fut concédé de reprendre possession de l’église et de la maison de sainte Brigitte à Rome. Supérieure à partir de 1931, elle contribua à redonner un vif élan à l’Ordre. C’est pourquoi on l’appela la seconde Brigitte.

Pendant et après la seconde Guerre Mondiale, elle y développa une intense activité en faveur des pauvres, des persécutés pour racisme, du rapprochement entre catholiques et non-catholiques, recommandant à ses filles spirituelles l’amour de Dieu, de l’Eglise et du Pape, la prière pour un seul troupeau et un seul Pasteur.

La croix qu’elle avait reçue dans les douleurs de sa jeunesse se fit encore plus pesante et douloureuse dans les dernières années, qui s’achevèrent à Rome le 24 avril 1957.

Elle a été béatifiée en 2000, et le Martyrologe Romain la commémore le 24 avril.

Pour son dévouement en faveur des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale, elle a été reconnue en 2005 Juste parmi les Nations par le mémorial Yad Vashem.

La canonisation de Maria Elisabeth a été proclamée en 2016, à la suite de la guérison miraculeuse d’un petit garçon cubain tétraplégique de deux ans, en 2005. Il était présent à la cérémonie.

 

Note. Plusieurs sources écrivent “Hasselblad” ; il semble que le nom exact soit bien “Hesselblad”.

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 23:00

23 AVRIL

 

III.    

Ss Félix, Fortunat et Achillée, martyrs à Valence, où s. Irénée les avait envoyés ; Félix était prêtre, les autres diacres. 

IV.    

S Georgius, officier romain martyr en Palestine ; on ne sait rien de lui, mais il est le patron de l'Angleterre, de l'Aragon, du Portugal, de l'Allemagne, de Gênes et de Venise, et protecteur de Ferrare ; il devait venir de Cappadoce (d’où la “Géorgie”).

S Eulogios, évêque à Edesse de Syrie ; il avait été arrêté et exilé en Egypte et, une fois revenu, succéda à l'évêque, Barsès, mort en exil ; il mourut le Jeudi saint.

V.    

S Marolus, évêque à Milan, originaire de Syrie, ami du pape Innocent 1er.

Ste Pusinne (VI. ?), vierge près de Corbie ; ses six sœurs sont aussi honorées du titre de saintes : Emma (Amée), Hoylde (Houe), Lutrude (Lindrue), Francule, Libérie, Menehould.

VI.    

S Ibar, évêque en Irlande, qu’il avait en partie évangélisée avant s. Patrick.

X.    

S Gérard, évêque à Toul, où il fit cesser la peste par ses prières et ses larmes. 

S Vojtěch, évêque à Prague : par trois fois, ne réussissant pas à convertir ses diocésains encore trop païens, il se retira dans un monastère, puis il alla en Prusse où il subit le martyre.

XII.    

S Georgio, évêque à Suelli.

XIII.    

B Egidio, d’Assise, fidèle recrue de s. François, connu pour son obéissance ingénue.

B Gilles, né à Nantilly, chapelain de s. Louis IX, qui le nomma évêque à Damiette, puis à Tyr.

XV.    

Bse Elena Valentini, de Udine, mariée à quinze ans, puis tertiaire augustine quand elle fut veuve.

 

XIX.    

B José Torres Padilla, prêtre espagnol, co-fondateur des Soeurs Servantes de la Croix, béatifié en 2024.

XX.    

Bse Teresa Manetti (Marie de la Croix, 1846-1910), italienne fondatrice près de Florence des Sœurs tertiaires carmélites de Sainte-Thérèse, pour l’adoration et pour l’enfance pauvre et abandonnée ; béatifiée en 1986.

Bse Maria Gabriella Sagheddu (1914-1939), sarde, trappistine à Grottaferrata où elle offrit sa vie pour l'unité de l'Église, béatifiée en 1983.

 

Georges de Lydda

† ? 303

 

Ce qui est certain, dans la vie de cet illustre soldat, c’est qu’il fut martyrisé à Lydda en Palestine (ou non loin de cette ville).

Ce qui le semble moins, c’est tout ce qu’on trouve dans divers manuscrits postérieurs, remontant à une tradition ancienne dont on n’a malheureusement pas de témoignages sûrs.

A partir de là, tout sera dit au conditionnel.

Georges serait le fils de Gerontius, un idolâtre, et de Polychronia, une chrétienne. Le père était d’origine cappadocienne (Turquie C) et vivait en Arménie.

On a dit que le nom de Georgius serait à l’origine du nom de la Géorgie, mais cette étymologie est aujourd’hui réfutée au profit d’une autre, qui prétend que le nom vient du grec, georgia, agriculture.

Georgius donc, fut dès sa jeunesse animé d’un grand zèle pour la religion chrétienne, et n’hésitait pas à détruire les temples païens, à en abattre les statues, même à tuer les prêtres païens, tout en se «rachetant» par d’abondantes aumônes aux pauvres.

La Légende dorée de Giacomo de Voragine ajoute que Georgius aurait abattu un monstre dans la province de Libye, délivrant ainsi la fille du roi qui devait être livrée à la bête et provoquant la conversion de toute la population. On a pu attribuer cette victoire au grand soldat par imitation du combat entre saint Michel et le Dragon infernal, ou par allégorie de la victoire du Bien sur le Mal, de la Foi sur le Péché, avec ces deux différences que l’archange saint Michel porte des ailes et n’a pas besoin de cheval pour se déplacer.

Georgius aurait été tribun dans l’armée impériale. Au moment où l’empereur Dioclétien se préparait à exterminer la religion chrétienne, Georgius aurait été sommé de sacrifier aux dieux païens, et cela se passait à Lydda, en Palestine (act. Lod, Israël).

Sur son refus, il subit alors une série de tortures : flagellation avec lanières de cuir garnies de petits plombs, écrasement de la poitrine avec une lourde pierre, déchirures sur tout le corps, qu’un ange vint miraculeusement guérir. 

Georgius se présenta à nouveau devant l’empereur, provoquant la conversion de deux chefs de l’armée et de l’impératrice elle-même. Jeté pendant trois jours dans une fosse remplie de chaux vive, il en sortit indemne ; obligé de marcher avec des chaussures garnies de pointes rougies au feu, il en fut encore une fois guéri miraculeusement.

Dioclétien, changeant de tactique, chercha à l’amadouer, et Georgius feignit d’être convaincu ; mais conduit au temple païen, il renversa les idoles d’un seul signe de croix.

A ce point, la sentence impériale fut irrémédiable et définitive : Georgius fut décapité.

Saint Georges bénéficia d’un culte extraordinaire dans tout l’Orient, puis en Occident. La seule Egypte avait une quarantaine d’églises consacrées à lui. Il y a à Rome une église Saint-Georges-in-Velabro, dont on ignore l’origine. 

Lors des croisades, l’invocation à saint Georges et à saint Demetrius était habituelle : on leur attribua la reprise de Jérusalem.

En Angleterre, un concile tenu à Oxford en 1222 ordonne que la fête de saint Georges soit une fête d’obligation. L’Ordre de la Jarretière était à l’origine l’ordre des Chevaliers de saint Georges. La célébration de la fête de saint Georges devait avoir la même solennité que celle de Noël, et les Protestants conservèrent cette fête dans leur calendrier. En Angleterre, Georges ne porte pas d’s : George.

Cette fête est traditionnellement au 23 avril. La fête, un moment retirée du calendrier romain, y fut remise récemment.

Il est trop long d’énumérer tous les pays, tous les mouvements et associations qui se réclament de saint Georges. En voici quelques-uns : 

Les pays : Géorgie, Ethiopie, Angleterre, Serbie, Espagne (Aragon et Catalogne), Russie, Grèce. La Croix de saint Georges figure sur le drapeau anglais, et sur les armoiries de Russie.

Les villes : Beyrouth, Gênes, Venise, Barcelone, Rio de Janeiro.

Les ordres : Ordre du Temple, ordre Teutonique.

Les associations : l’armée blindée française, l’armée bulgare, les gendarmes à cheval belges, certains Scouts.

 

 

Eulogios d’Edesse

† 382

 

La ville d’Edesse dont il est question était la capitale de l’Osroène, une province à l’est de la Syrie, dans le grand territoire de l’Arménie ; elle fit plus tard partie de la Mésopotamie, puis de la Syrie (auj. Şanlıurfa en Turquie). On parle en général d’Edesse de Syrie, pour la distinguer de la ville homonyme de Macédoine.

Eulogios était un ermite qui vivait dans la solitude non loin d’Edesse. Son nom correspond à notre Benedictus, Benoît.

Le saint évêque Barsès (v. 30 janvier ?) se l’attacha dans l’activité pastorale.

Quand Barsès fut relégué en Mésopotamie à cause de son attachement à la doctrine de Nicée, l’empereur Valens lui fit substituer un évêque arien, que la population refusa d’accueillir. Il ordonna au préfet Modeste d’expulser de l’église d’Edesse tous les fidèles qui s’y étaient rassemblés, même à coups de bâtons et de massues, mais Modeste ne put se résoudre à sévir de la sorte, encore moins à les faire périr tous.

Valens fit convoquer alors Eulogios, ainsi qu’un certain Protogenos (le premier-né), lesquels exposèrent calmement que, les catholiques étant déjà soumis à un évêque, ils ne pouvaient se soumettre à un autre.

Modeste fit alors arrêter quatre-vingts prêtres et diacres, qu’il relégua en Thrace (Grèce N). Eulogios et Protogène furent exilés à Antinoe (Egypte). Ce ne fut pas totalement négatif, loin de là : Eulogios y prêcha la Bonne Nouvelle et gagna beaucoup d’âmes au Christ, des miracles ayant confirmé sa parole.

Quand la paix revint dans l’Eglise à la mort de Valens (378), Eulogios fut appelé à succéder à Barsès sur le siège d’Edesse, ce dernier étant mort en exil, tandis que Protogène devint évêque de Carrhæ, au sud d’Edesse.

Eulogios participa au concile d’Antioche (370), durant lequel il reçut la consécration épiscopale. Il participa également au concile de Constantinople (381).

Il mourut peu après, sans doute en 382, le Jeudi Saint.

Saint Eulogios d’Edesse est commémoré le 23 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marolus de Milan

† 423

 

Marolus était originaire de Syrie.

Venu en Occident, à Rome, il fut pris en grande estime par le pape Innocent 1er (v. 12 mars).

En 408, il fut choisi comme quinzième évêque de Milan, succédant à s.Venerius (v. 6 mai).

Il s’éteignit à Milan après quinze années d’épiscopat, en 423.

Lui succéda un autre Saint, Martinianus (v. 29 décembre).

Saint Marolus de Milan est commémoré le 23 avril dans le Martyrologe Romain.

 

Nota. Il y a probablement eu des évêques à Milan avant le 3e siècle, puisque ce diocèse fut fondé dès le 1er siècle, mais leurs noms, leur existence même, ont été victimes de la sévérité des spécialistes historiens…

 

 

Gérard de Toul

935-994

 

Ce Gérard naquit à Cologne en 935 du temps de l’empereur Othon ; il avait un frère, Azelinus, qui fut comte de Toul.

Les parents très chrétiens, Ingramme et Emma, confièrent son éducation à des clercs qui vivaient en commun près de l’église, et l’enfant fut assez tôt orphelin de ces bons parents.

La maman avait été frappée par la foudre et l’enfant, dans sa candeur, crut que c’était là la punition de ses fautes à lui ; il s’imposa une pénitence rigoureuse. Mais aussi, il choisit de vivre dans la chasteté constante.

Il fut nommé cellérier, on l’ordonna prêtre (malgré la crainte qu’exprimait son humilité), et fut finalement désigné pour occuper le siège épiscopal de Toul après la mort de Gauzelin ; c’est l’archevêque Bruno de Cologne qui le sacra, en 963.

Trente-troisième évêque de Toul, Gérard fut le pasteur de tout son peuple, au sens propre du mot, le guidant, l’exhortant, écartant les brebis galeuses.

Gérard travailla intensément pour préserver les droits de l’Eglise contre la puissance séculière ; il protégea activement les monastères (Saint-Evre, Saint-Mansuy, Bouxières, Saint-Gengoult) et développa le culte envers les Saints, avec la vénération des saintes reliques. Il encouragea vivement l’école de chant grégorien de l’abbaye de Gorze. Il fit construire et célébra la dédicace de la cathédrale de Toul en 981. Dieu le favorisa du don des miracles et de prophétie.

Une nuit que le sacristain avait laissé brûler un cierge devant les reliques de saint Mansuet, l’évêque eut connaissance, par révélation, de l’incendie qui menaçait l’édifice et envoya aussitôt un de ses clercs pour arrêter le désastre.

Lors d’un déplacement sur la Moselle, le clerc qui l’accompagnait laissa tomber dans l’eau le reliquaire de la Sainte Croix qu’il portait ; au retour, Gérard plongea la main dans l’eau et récupéra son précieux trésor.

Lors d’une épidémie de peste, qui ne cessait de s’étendre malgré les prières, Gérard redoubla ses pénitences, exhorta le peuple à une conversion sincère, et le mal cessa tout d’un coup.

Gérard avait une louable habitude : après la prière du soir, il donnait l’absolution à tous ceux qu’il avait excommuniés. Or, un jour que deux puissants seigneurs avaient juré de l’assassiner en représailles pour l’excommunication qu’ils s’étaient attirée, ils le suivirent et menacèrent de l’exécuter s’il ne suspendait pas sa sentence ; Gérard y consentit, à deux conditions : ils feraient une sincère pénitence et répareraient les dommages causés à l’Eglise. L’un d’eux promit, mais ne tint pas sa promesse, et fut bientôt excommunié par tous les évêques de France.

On mettait en doute la sainteté de son prédécesseur, Gauzelin. Gérard obtint de Dieu la révélation que Gauzelin avait au Paradis la même gloire qu’Apollinaire de Ravenne (v. 23 juillet).

Il fut averti de sa prochaine mort, et l’annonça à l’entourage. Après le chant des Matines, il se rendit à l’autel de saint Blaise pour y prier, comme d’habitude, et perçut alors une violente douleur à la tête, comme s’il avait reçu un coup de lance ; on le porta sur son lit, où il expira peu après, le 23 avril 994.

Saint Gérard sera par la suite appelé le très saint Gérard, homme rempli de la grâce de Dieu, lumière de la patrie. La ville de Gerardmer, ou plutôt le lac qui s’y trouve, devrait son nom vraisemblablement au saint évêque.

Gérard de Toul a été canonisé en 1051 par le pape Léon IX à peine élu et en voyage apostolique à Toul.

Vojtěch de Prague

956-997

 

Vojtěch (Adalbert) était le fils du duc Slavnik et avait un frère, Sobeslav.

Notre Vojtěch naquit vers 956 à Libice nad Cidlinou (Bohême). Il étudia sous la conduite de l’archevêque Adalbert de Magdeburg, et c’est par reconnaissance envers ce dernier que Vojtěch voulut en prendre le nom, à la confirmation selon certains, à la mort d’Adalbert en 981 selon d’autres.

En rentrant chez lui, Vojtěch-Adalbert emportait une riche bibliothèque qu’il s’était formée et qui montrait sa grande érudition.

En 983, il reçut les ordres sacrés à Prague, et fut appelé à succéder à son évêque la même année.

Adalbert voulait mener une vie de pénitence et d’austérités ; on ne le vit jamais rire ; il entra dans Prague les pieds-nus ; il recevait chaque jour douze pauvres à sa table, visitait les malades et les prisonniers, s’imposait  des jeûnes, des veilles, portait le cilice…

Adalbert était «trop» saint pour ses diocésains ; ceux-ci étaient encore trop attachés à leurs habitudes païennes et Adalbert, constatant son inutilité, partit à Rome en 989. Le pape l’autorisa à entrer dans un monastère bénédictin (au Mont Cassin selon certains). 

En 992, sur la demande de l’archevêque de Mayence, Adalbert reprit son diocèse et y implanta le premier monastère bénédictin de Bohême à Břevnov ; mais il dut repartir une nouvelle fois, pour la même raison ; cette fois-ci, Adalbert fut nommé prieur de son monastère, où l’empereur Othon III vint lui rendre visite durant son séjour à Rome.

Une troisième fois, Adalbert tenta - par obéissance au pape - de rentrer dans son diocèse de Prague, après un pèlerinage à travers la France (Fleury-sur-Loire, Tours, Paris) ; mais cette fois-ci, les diocésains étaient furieux contre lui et le chassèrent ; ils allèrent jusqu’à massacrer toute sa famille et à en piller les possessions (993).

Adalbert avait prévu cette situation et avait reçu du pape la mission d’évangéliser les autres populations plus au nord. Il se rendit en Prusse, protégé par le duc de Pologne, Boleslas le Vaillant, qui lui fournit une escorte de trente soldats.

A Dantzig, Adalbert put baptiser des païens, puis remonta jusque sur les bords de la Mer Baltique, en Sambie, où il renvoya son escorte. Là, les Prussiens l’attaquèrent et le laissèrent évanoui ; plus loin, à Tenkitten (auj. Beregowoje), des prêtres païens le ligotèrent, le percèrent de lances et le décapitèrent.

Adalbert mourut le 23 avril 997 et fut tout de suite canonisé.

Si l’on connaît ces détails, c’est que ses deux compagnons ne furent pas mis à mort : ayant réussi à tromper la vigilance de leurs gardiens, ils purent revenir raconter à Boleslas ce qu’ils avaient vécu.

Boleslas se hâta d’aller racheter aux païens le corps du Martyr. Ensuite, les reliques d’Adalbert subirent de telles vicissitudes, qu’on se trouve actuellement en présence de deux corps, de deux crânes, qui sont jalousement conservés l’un à Gniezno, l’autre à Prague. A Rome, l’église Saint-Barthélemy-en-l’Ile, construite d’abord en l’honneur de saint Adalbert, en conserve une importante relique, déposée par Othon III.

Par son martyre, Vojtěch de Prague a eu enfin une influence considérable sur la christianisation de la Bohême et toute l’Europe centrale. On l’a prit comme céleste protecteur de la Bohême, mais aussi de la Pologne, de la Hongrie et de la Prusse.

 

 

Giorgio de Suelli

† 1117

 

Le même jour où l’on fête le soldat s.Georges, on fête un autre Georges, fils de Lucifero et Vivenzia, d’humbles serviteurs d’une dame de Cagliari (Sardaigne), qui s’appelait Greca.

Cette dame eut la bonté d’affranchir le jeune Georgio pour lui permettre d’entreprendre la route du sacerdoce.

Giorgio n’avait que vingt-deux ans, quand il fut nommé premier évêque du tout nouveau diocèse de Suelli. Ce diocèse ne connut que dix-sept évêques et fut absorbé trois siècles plus tard dans celui de Cagliari. 

Ce jeune évêque fut réputé pour sa piété et son zèle pour le salut des âmes de son diocèse, mais surtout pour ses miracles.

Il aurait ainsi libéré d’un geste la table du juge Torchitorio d’insectes malvenus, ressuscité un garçon à Lotzorai, rendu la vue à un aveugle de Urzulei. Dans ces deux derniers cas, on notera que Giorgio se déplaçait beaucoup, Suelli étant au sud de l’île, tandis que Lotzorai et Urzulei sont au centre.

Il mourut le 23 avril 1117 et son culte fut confirmé en 1609. Il fut le seul évêque de Suelli canonisé.

Saint Giorgio de Suelli est commémoré le 23 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Egidio d’Assise

1190-1262

 

Egidio (Gilles) naquit vers 1190 à Assise où il vivait probablement en simple paysan.

En 1208 (ou 1209), il entendit raconter comment Bernardo Quintavalle et Pietro di Catania, deux hommes d’Assise, avaient tout quitté pour suivre François d’Assise ; le 23 avril, il alla se présenter à François, qui eut l’inspiration de lui répondre que Dieu l’appelait à la sainteté.

Egidio avait un cœur en or, une foi intrépide, une ardeur dans la recherche de la perfection, un amour inconditionnel pour Dieu. Saint François l’appréciait beaucoup et le prit avec lui pour aller trouver le pape en 1209.

Egidio accompagna le frère Elia à Tunis, d’où les chrétiens les contraignirent à repartir plus vite que prévu, par crainte de l’attitude hostile des musulmans.

En 1212, Egidio fit le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, puis celui de Jérusalem, en s’arrêtant au passage à Saint-Michel du Mont Gargan et à Saint-Nicolas de Bari.

Partout, il s’efforçait de gagner son pain en se rendant utile : porter l’eau, couper les fagots, enterrer les morts ; à Rieti, il fit le ménage de la maison d’un cardinal.

Toute occasion lui était bonne pour parler aux gens, avec un bon sens désarmant et une conviction indiscutable. A un confrère qui se disait «dérangé» par le supérieur pendant son oraison, il lui dit : La véritable prière, c’est de faire la volonté de son supérieur. Les dernières années de sa vie se passèrent à l’ermitage de Monteripido (Pérouse), où il vécut dans la contemplation et l’extase presque continue. Beaucoup y vinrent l’écouter parler, jusqu’au Pape lui-même.

On a dit plus haut qu’il s’était présenté à saint François le 23 avril : il mourut le 23 avril 1262. On sut par une révélation qu’à sa mort, il obtint de Dieu la libération des âmes du Purgatoire.

Egidio fut bientôt vénéré et son culte fut approuvé en 1777.

 

 

Gilles de Tyr

1200-1266

 

Gilles vint au monde en doulce France, à Nantilly (Saumur, Maine-et-Loire) au début du 13e siècle, peut-être même à la fin du 12e.

Il étudia le droit à Angers (où il l’enseigna ensuite) ainsi qu’à Paris.

C’est en 1241 que le roi Louis IX en fit la connaissance et le prit comme aumônier.

En 1245, Gilles accompagna le roi dans la croisade, et fut nommé archevêque de Damiette quand cette ville fut prise et la cathédrale édifiée en 1249. Mais après la défaite de Mansourah (1250), l’archevêque se trouva sans ressources. Saint Louis le nomma alors garde des sceaux et lui octroya une forte pension.

Gilles accompagna le roi dans la Palestine. En 1253, il fut décidé de procéder à la réfection des murailles de Sidon ; mais une incursion de l’armée de Damas fit beaucoup de morts, que saint Louis et Gilles enterrèrent de leurs mains.

En 1254, Gilles succéda à l’archevêque de Tyr qui venait de décéder. Après le départ du roi pour la France, Gilles s’efforça de gouverner son troupeau en vrai pasteur, mais dut constater que la division s’installait de nouveau entre les Chrétiens. Il dut notamment examiner le cas d’un certain Signoretto, clerc italien, qui sema la discorde et le scandale dans le diocèse d’Acre, dont l’évêque était momentanément absent ; il fallut presque en venir aux armes, car Signoretto était armé ; il fut finalement convaincu de faux et usage de faux. Cet épisode, avec d’autres non moins pendables, découragèrent profondément Gilles pour la poursuite des croisades.

En 1260, il vint en France demander une aide financière : la douceur de sa parole persuada beaucoup de gens d’être généreux, mais l’argent fut en bonne partie englouti pour une autre cause urgente en Italie, de sorte que Gilles serait reparti à Tyr aussi pauvre qu’il en était venu. Mais il n’en eut pas même le temps.

Retenu en Italie et à Rome comme légat du pape, il obtint, mais trop tard, de pouvoir regagner son diocèse lointain : épuisé de fatigues, dévoré par la fièvre, il succomba au cours d’un nouveau voyage, après quelques jours de vives souffrances, à Dinant (Flandre), le 23 avril 1266.

Selon le désir de Gilles, son corps fut enterré à Nantilly. Le long du parcours, les foules le vénéraient. En 1614, on retrouva le corps dans l’église et des miracles eurent lieu, notamment des guérisons de fièvres.

Il y eut une nouvelle reconnaissance des reliques en 1699, mais elles disparurent après la Révolution.

 

 

Elena Valentini

1396-1458

 

Elena vit le jour en 1396 ou 1397 à Udine (Frioul, Italie NE) dans la famille Valentini, seigneurs de Maniago.

En 1414 elle épousa un certain Antonio Cavalcanti, dont elle aura six enfants.

A quarante-cinq ans, elle fut veuve, et libre d’entrer dans le Tiers-Ordre augustin.

Dès lors, elle vécut cinq années dans la solitude de sa maison, dont elle ne sortait que pour aller à l’église, priant et lisant l’Ecriture ou des vies de Saints ; puis, elle s’installa chez sa sœur, Perfetta (Parfaite), elle aussi tertiaire, et elles vécurent comme deux moniales.

Ayant vendu ses bijoux, Elena vécut dans une grande pénitence, s’imposant le jeûne, l’abstinence, la flagellation, le silence aussi. Elle mit dans son lit des pierres, mais aussi «trente-trois cailloux» dans ses chaussures, en pénitence pour les nombreuses heures qu’elle avait passées à danser et en souvenir des trente-trois années de la vie du Christ.

Son existence ne fut pas exempte d’épreuves, de sécheresse spirituelle, de tentations diaboliques, mais Dieu la réconforta par des moments d’extases et de visions célestes, et la récompensa aussi par le don des miracles, et de la connaissance des âmes.

Les dernières années de sa vie, elle resta étendue sur son «lit», ces pierres recouvertes d’un peu de paille, suite à la fracture de ses deux fémurs.

Elena Valentini mourut le 23 avril 1458 et son culte fut confirmé en 1848.

 

 

José Torres Padilla

1811-1878

José naquit le 25 août 1811, un des quatre enfants de parents très croyants, Francisco de Torres Bauta et María Padilla Cabeza, qui habitaient à San Sebastián de la Gomera (Tenerife, Iles Canaries, Espagne).

Au baptême, l’enfant reçut les noms de José Francisco Luis de los Dolores (des Douleurs).

Dans les diverses notices qu’on peut trouver, il n’est pas beaucoup fait mention des trois frères et sœur aînés de José, deux garçons et une fille.

Le papa, un bon paysan, emmenait souvent son petit garçon à la ferme ; José remarqua que son papa faisait trois signes de croix sur ce qu’il semait ; il lui expliqua qu’un tiers de sa récolte servirait à l’église et à la liturgie, un autre tiers serait pour aider les pauvres, et le troisième tiers serait pour nourrir la famille.

Avec un tel papa, le petit José ressentit bien vite en son âme le désir d’être prêtre. Sa pieuse maman lui arrangea un petit autel à la maison, et José conçut le vif désir d’étudier pour devenir prêtre. Dès ses premiers pas à l’école, il montra un enthousiasme peu commun pour apprendre tout ce qu’on lui enseignait, avec un intérêt très profond et une excellente mémoire.

On raconte dans toutes les notices que, à l’âge de cinq ans, il voulut imiter des camarades plus grands, en sautant au-dessus d’un puits, mais qu’il manqua le but et tomba dans ce puits, qui était fort profond. Il fallut du temps pour alerter l’entourage, accourir et sauver l’enfant : miraculeusement, José était bien vivant ! L’enfant attribua toute sa vie à une intervention céleste le fait d’avoir échappé ainsi à la mort.

Une autre épreuve, plus douloureuse encore, marqua l’enfance de José : son papa mourut bientôt d’une grave maladie, et sa maman en mourut de douleur elle aussi le même jour. Ce fut une bonne parente qui accueillit alors les quatre orphelins pour les élever comme ses propres fils.

Mais José ressentit en lui une mystérieuse impulsion à se détacher de cette maison et vint à la ville de La Laguna, où il vécut quelques temps d’aumônes. Puis l’évêque du lieu le rencontra, s’intéressa à ce pauvre petit garçon, et l’invita à table au palais épiscopal. Des camarades qui le connaissaient l’appelaient grand-père ou le vieux, tant il était réservé et attaché à la prière.

José se mit à étudier le latin tout seul, et fut reçu à l’examen en 1829 ; en 1830, il passa l’examen des Humanités puis commença la philosophie.

Puis l’université ferma ses portes, et José étudia pendant deux années la Logique et les Mathématiques et, en 1833, devant un jury de professeurs, passa avec succès son examen.

La même année, José se rendit à Cadix mais, à cause d’une épidémie de choléra, il vint à Valencia pour la deuxième année de philosophie. Puis il se rendit à Séville, où de providentielles rencontres lui permirent de préparer la troisième année de philosophie, qu’il acheva en juin 1835.

Cette année-là, José devait commencer la théologie, mais les temps étaient difficiles et l’on craignait que l’évêque fût empêché de conférer les Ordres ; aussi l’on abrégea la préparation et José reçut les ordres mineurs, le sous-diaconat et le diaconat en cette même année 1835.

En février 1836, il fut ordonné prêtre.

Les années suivantes, José s’efforça de rattraper son retard dans les études de théologie, qu’il acheva en 1842. Mais il ne se contenta pas des matières théologiques : tout ce qu’il pouvait lire et apprendre, il le retenait, au point qu’on le considérait comme un livre ouvert pour sa science vraiment étendue.

Bien que remarquables, ce ne furent pas les dons intellectuels de José qui lui valurent la réputation dont il jouit très vite à Séville, mais ce furent ses réelles vertus de sainteté ; populairement, on l’appelait même El Santero (le Saint) ; c’est ainsi qu’il dut assumer la direction spirituelle de plusieurs âmes privilégiées, dont le procès de béatification est en cours ou est même arrivé à sa conclusion, dans le cas de María des Anges Guerrero González (Ángela de la Croix, canonisée en 2003, v. 2 mars) : c’est d’ailleurs en collaboration avec celle-ci que don José fonda l’Institut des Sœurs Servantes de la Croix.

Don José chercha toujours un style de vie très austère, dans une grande pauvreté et une admirable sobriété. Il fut apprécié pour sa grande dévotion à la Sainte Mère de Dieu et à l’Eucharistie.

Ce saint prêtre, qui préférait vivre dans une austère solitude cachée, fut chargé de plusieurs missions importantes : professeur de théologie au séminaire de Séville en 1842, puis professeur d’histoire ecclésiastique et de patrologie en 1857, chanoine à la cathédrale en 1871, … et théologien au concile de Vatican I, sur demande expresse du pape Pie IX.

Don José Torres Padilla s’éteignit à cette vie terrestre le 23 avril 1878 ; il avait 67 ans.

En 2018, la guérison totale et immédiate d’une Religieuse atteinte de thromboembolie massive avec infarctus pulmonaire, fut le miracle reconnu pour la prochaine béatification, en 2024.

 

 

Teresa Manetti

1846-1910

 

Née le 2 mars 1846 à Campi Bisenzio (Florence, Italie) de Gaetano Manetti, simple éleveur de volailles, et Rosa Bigagli, Teresa Adelaide Cesira sera appelée Bettina par son entourage.

Elle n’avait que quelques mois lorsque son père mourut. 

En 1865, étant retenue au lit, la lecture et une vision de sainte Thérèse d’Avila lui suggèrent de se consacrer à Dieu.

En 1874, avec deux amies, elles se retirent dans une petite maison et entrent dans le Tiers-Ordre Thérésien. C’est le point de départ d’un nouvelle famille religieuse, que Bettina voudrait à la fois contemplative et ouverte à l’assistance auprès des jeunes filles et des petites orphelines : ce sera les Sœurs Carmélites de Sainte Thérèse.

Le succès de cette initiative ne se fit pas attendre ; en Toscane et dans toute l’Italie, les vocations se multiplièrent, ainsi que les occupations. En 1887, on doit construire un nouveau couvent avec une église à Campi Bisenzio.

En 1904, le pape approuve l’Œuvre. Peu après, des maisons s’ouvrent en Syrie et en Palestine. Sœur Teresa (Bettina) obtient l’autorisation de l’Adoration perpétuelle eucharistique dans la maison de Campi Bisenzio. 

La nouvelle famille religieuse, les Sœurs Carmélites de Sainte Thérèse, s’installe au Brésil, au Liban, en Terre Sainte. Les Sœurs «Bettine», comme les appelle gentiment la population, sont maintenant aussi en République Tchèque.

Sœur Teresa fut frappée d’une maladie incurable et mourut en odeur de sainteté le 23 avril 1910 ; elle sera béatifiée en 1986.

 

 

Maria Gabriella Sagheddu

1914-1939

 

Née le 17 mars 1914 à Dorgali (Sardaigne) d’humbles bergers, Maria grandit dans un milieu catholique fervent.

Elle fait partie de l’Action Catholique, elle aime visiter et soigner les malades et les vieillards. Ce n’est pas pour autant une sainte, car elle est vive, impatiente, critique…

En 1935, elle entre chez les Trappistines de Grottaferrata (Frascati, Latium, Italie), avec le nom de Maria Gabriella. Son vilain petit caractère pourrait l’empêcher de rester dans la communauté, mais elle se combat : elle reçoit l’habit en 1936 et fait sa première profession en 1937, en la fête du Christ-Roi (à l’époque, le dernier dimanche d’octobre).

A cette époque, la communauté de Grottaferrata était particulièrement engagée dans la prière pour l’œcuménisme et Maria Gabriella offrit spontanément sa vie à Dieu pour cette cause. 

Dieu agréa son sacrifice. Atteinte de tuberculose, elle mourut après quinze mois de grandes souffrances, le 23 avril 1939. Elle venait d’avoir vingt-cinq ans.

Maria Gabriella Sagheddu a été béatifiée en 1983.

 

Le couvent de Grottaferrata a ensuite été transféré à Vitorchiano (Viterbo, Latium, Italie).

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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 23:00

22   AVRIL

 

II.

S Soter, pape (166-175), martyr ; dans ses deux épîtres il condamne les diverses hérésies tenant au gnosticisme ; en particulier, dans la deuxième, dirigée contre Marcion, il rappelle que le ministère sacré est interdit aux femmes.

S Epipodius, martyr à Lyon.

III.

S Leonidas, martyr en Alexandrie, père d'Origène ; celui-ci avait 17 ans quand son père fut arrêté et décapité pour sa foi ; il était si désireux de mourir avec lui qu'il voulut le rejoindre devant le tribunal ; sa mère dut cacher ses vêtements pour l'empêcher de sortir ; une riche femme pourvut aux besoins de la veuve et de ses sept enfants. 

Ss Parmène, Heliménas, Chrysotèle (prêtres), Luc et Mucius (diacres), martyrs à Cordula.

S Néarque, ami intime de s. Polyeucte, martyr à Cananéote.

S Caïus, pape (283-295) ; il serait dalmate et parent de Dioclétien ; un décret de lui précise qu’on ne peut ordonner un évêque que si celui-ci a préalablement reçu les quatre ordres mineurs, le sous-diaconat, le diaconat et la prêtrise ; il vécut neuf années dans les catacombes pour échapper à la persécution de Dioclétien.

IV.

S Héliodore, évêque à Phenek, et ses compagnons : les prêtres Dausa et Maryahb, le diacre Abdiso ; Maryahb aurait été aussi êvêque.

S Akepsimas, évêque à Anitha, martyr avec les ss. Jacques, Aïthala et Joseph, prêtres ; il avait quatre-vingts ans ; puis furent aussi martyrisés les évêques Maréas et Bicor, les diacres Azadane et Abdièse, et quantité d’autres : ste Tarbule, sœur de l’évêque s.Siméon, fut sciée en deux.

VI.

S Agapitus 1er, pape (535-536) : il régla le mode d’élection du pape ; il mourut à Constantinople, où il était allé pour rétablir l’ordre dans ces Eglises (monophysisme). 

S Léon, évêque à Sens ; il fut co-signataire d’une lettre de reproches à s.Remi (qui avait en la circonstance préféré la charité à la rigueur des canons pour punir un prêtre).

S Julien, évêque à Vienne.

VII.

S Theodoros le Sycéote, grand dévôt de s.Georges ; d’abord solitaire, il dut être soigné pour les plaies que lui causaient ses mortifications ; évêque à Ancyre, il fit tout pour être déchargé, en recourant jusqu’à l’empereur. 

VIII.

S Frodulphe (Frou), ami de s.Merry et comme lui ermite près de Paris. 

Ste Opportune, abbesse à Almenèches ; elle savait commander aux animaux.

B Adalbert d’Ostrevent, époux de ste Reine et père de dix filles, dont ste Ragenfrède, la fondatrice d’un monastère à Denain, où il mourut.

X.

Ste Sénorine, abbesse à Vieyra puis Basto ; elle succédait à sa tante.

XI.

B Wolphelme, abbé à Gladbach, Siegburg, Brauweiler, où il fit lire la Bible intégralement chaque année.

XIV.

B Francesco Venimbeni, franciscain (puis supérieur) à Fabriano, qu’il dota d’une riche bibliothèque.

XX.

B Ndoc Suma (1887-1958), prêtre albanais martyr, béatifié en 2016.

Soter, pape

166-175

 

Le pape saint Anicet étant décédé (peut-être martyr) le 20 avril 166, Soter lui succéda, douxième pape après saint Pierre.

Soter (Soterius, Sotirios) était le fils de Concordius, et naquit à Fondi au nord de Terracina, en Italie méridionale.

On lui attribue deux Lettres, dont l’une, aux Corinthiens, est perdue, mais dont parle l’évêque Denis de Corinthe : “Soter, suivant en cela l’exemple de ses prédécesseurs, vint en aide par ses aumônes aux Églises des diverses villes ; dans ses lettres, il donnait aux chrétiens qu’il assistait de salutaires conseils, les exhortant à demeurer fermes dans la foi, à rester unis aux évêques et aux prêtres qui les gouvernaient.”

Cette charité s’adressait particulièrement aux chrétiens persécutés, dans les prisons ou dans les mines. 

Soter y condamne plusieurs hérésies liées au gnosticisme : les archontiques, les adamites, les caïnites, les antitactes, les ophites. On le voit, les erreurs existaient dès les débuts de l’Église et l’Autorité s’appliquait à les éliminer du sein des croyants.

L’autre lettre est adressée aux évêques d’Italie et se dresse contre l’hérésie gnostique de Marcion. C’est aussi dans cette lettre que Soter rappelle que le ministère sacré est interdit aux femmes.

Soter ordonna onze évêques, dix-huit prêtres et neuf diacres.

Il fut martyrisé sous Marc-Aurèle le 22 avril 175.

Il eut pour successeur saint Eleuthère.

Le Martyrologe Romain, qui le commémore le 22 avril, commémore le même jour deux autres papes qui moururent l’un en 296 (Caïus), l’autre en 536 (Agapitus Ier).

 

Epipodius de Lyon

† 177

 

Epipodius naquit à Lyon.

Il grandit en compagnie d’un certain Alexandre, d’origine grecque, et cette amitié dura jusqu’à la mort. On se rappellera volontiers ici l’amitié qui unit Basile le Grand et Grégoire de Nazianze (v. 1er et 25 janvier). Cet Alexandre est mentionné le 24 avril.

Ils s’encourageaient réciproquement aux saintes vertus chrétiennes, à la tempérance, à la pauvreté, à la chasteté, aux œuvres de miséricorde.

Lors de la terrible persécution où périt entre autres s.Pothin (v. 2 juin), ils purent rester inconnus, ayant trouvé refuge auprès d’une pieuse veuve des environs de Lyon. Mais au lendemain de cette persécution, un officier les découvrit «par hasard» et les dénonça. 

C’est là qu’Epipode tenta de fuir, perdant une de ses chaussures, que la veuve conserva pieusement.

Le gouverneur, furieux de constater qu’il existait encore des Chrétiens malgré ses représailles précédentes, fit mettre en prison les deux amis sans même les juger, leur crime étant manifeste. Trois jours après, on les interrogea et ils répondirent qu’ils se nommaient Chrétiens. On les sépara.

Epipode répondit au gouverneur : La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort ; la mort dont tu me menaces est un passage à une vie qui ne finira jamais… Le gouverneur fit frapper cette noble bouche à coups de poing ; Epipode perdit des dents, sa bouche saignait. On le mit sur le chevalet, on lui déchira les côtes avec des ongles de fer ; la populace demanda même de sévir d’elle-même sur Epipode, jugeant ces supplices trop lents. Epipode fut alors immédiatement décapité.

C’était le 22 avril 177.

Comme on l’a dit plus haut, on verra le 24 avril ce qui concerne Alexandre.

Après ce martyre, la pieuse veuve qui avait récupéré le soulier d’Epipode s’en «servit» pour demander à Dieu des grâces par l’intercession du Martyr. Plusieurs malades guérirent.

Les restes des deux Martyrs furent presque entièrement détruits par les Huguenots en 1562.

Saint Epipodius de Lyon est commémoré le 22 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Leonidas d’Alexandrie

† 204

 

D’après son nom, Leonidas devait être d’origine grecque.

Il fut rhéteur en Alexandrie d’Egypte. Marié, il eut sept enfants dont nous connaissons bien l’aîné : Origène.

Comme ce dernier n’est pas inscrit au Martyrologe, mais est resté extrêmement célèbre dans la Patristique, on en dira ici quelques mots.

Origène fut l’élève le plus cher de Leonidas. Ce dernier lui enseignait les lettres, mais particulièrement l’Ecriture, dont il lui faisait chaque jour réciter par-cœur un passage. Origène se passionna pour cet exercice, et finit par accabler son père de questions sur le sens profond des passages de l’Ecriture. On dit que le papa allait parfois délicatement baiser la poitrine de son enfant endormi, en remerciant Dieu d’avoir un fils tellement ouvert à la Parole de Dieu.

Vint la persécution de Septime Sévère. Enflammé du désir d’imiter les Martyrs, Origène tenta de mille façons d’aller se présenter spontanément au juge : un jour, sa mère ne trouva pas d’autre expédient pour l’en empêcher, que de lui cacher ses vêtements !

Leonidas fut arrêté. Origène lui fit parvenir une lettre, où il l’exhortait à ne pas faiblir, à ne pas se soucier de ses sept enfants. Effectivement, ce digne père chrétien fut fidèle jusqu’au bout, et fut décapité.

On pense que ce fut en 204.

Sa veuve et ses enfants ne furent pas abandonnés de la Providence : une riche veuve les prit sous sa protection. 

Si l’on veut maintenant chercher à comprendre pourquoi un saint homme comme Origène n’est pas dans le Martyrologe, on dira délicatement qu’il crut bon de s’appliquer à la lettre le verset de Mt 19:12c, tandis que ce verset doit être pris dans un sens plus intérieur et spirituel, le Christ et l’Eglise ne pouvant pas permettre une telle blessure.

Saint Leonidas d’Alexandrie est commémoré le 22 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Caïus, pape

283-295

 

Ce vingt-huitième pape, qui succédait à saint Eutychien, était d’origine dalmate.

Il est dit que son pontificat fut assez tranquille. Mais il dut se cacher pendant neuf années, au terme desquelles il aurait été découvert et décapité. Certains nient ce fait, prétextant que Caïus est mort une année avant la persécution de Dioclétien en 296.

Durant son pontificat, Caïus rappela que tout candidat à l’épiscopat doit en avoir franchi les étapes auparavant, énumérant ces étapes : portier, lecteur, exorciste, acolyte, sous-diacre, diacre, prêtre. Ces sept degrés étaient encore en vigueur jusqu’au Concile Vatican II, après lequel on n’en conserva plus que quatre : lecteur, acolyte, diacre et prêtre.

Caïus divisa la ville de Rome en diaconies.

Il ordonna cinq évêques, vingt-cinq prêtres et huit diacres.

Le Martyrologe Romain le mentionne au 22 avril, son dies natalis.

Le pape qui lui succéda fut saint Marcellin.

 

 

Agapitus Ier 

535-536

 

Ce pape, le cinquante-septième, eut un pontificat d’une année à peine, ayant été élu en juin 535 pour succéder à Jean II.

Romain, il était archiprêtre du clergé de Rome dans l’église des Saints-Jean-et-Paul.

Il s‘occupa d’assurer un mode traditionnel dans l’élection des souverains pontifes.

Il gagna Constantinople pour rencontrer l’empereur Justinien Ier et rétablir l’ordre dans les Églises d’Orient : il déposa le patriarche Anthime, favorable au monophysisme, et reçut la profession de foi catholique de l’empereur.

C’est là qu’il mourut, le 22 avril 536, jour où il est commémoré au Martyrologe Romain.

Après de magnifiques funérailles, son corps fut transporté à Rome et inhumé au Vatican.

Le pape qui vint après Agapitus Ier fut saint Silvère.

 

 

Léon de Sens

† 541

 

Léon fut le seizième évêque de Sens. 

On ne connaît pas l’exacte date de la fin de l’épiscopat précédent. Mais on sait que Léon se fit représenter au concile d’Orléans de 533, qu’il participa à celui de 538.

Léon eut l’occasion de co-signer une lettre de plusieurs évêques à l’adresse de s.Remi de Reims (v. 13 janvier) ; Remi avait (seulement) repris un de ses prêtres gravement coupable (on ne dit pas de quoi, peut-être d’adultère), au lieu de le punir sévèrement, et les évêques jugèrent opportun de blâmer Remi pour son excessive bonté. Il faut dire que Remi avait alors plus de quatre-vingt-dix ans et, pour cela au moins, avait peut-être droit à plus de prévenances de la part de ses «jeunes» collègues d’épiscopat. Le fait est que Remi répondit avec non moins de vigueur, leur rappelant le devoir de la charité. Où l’on voit que la sainteté admet aussi quelques petits écarts.

Léon était aussi en délicatesse avec le roi Childebert, car il avait prêché dans la ville de Melun, dans le royaume de ce dernier, tandis que Sens se trouvait dans le royaume de Théodebert, et les deux rois étaient en lutte. Quand les habitants de Melun demandèrent à Childebert de leur nommer un évêque, Childebert pensa tout de suite à Léon, dans l’espoir de bien détacher Melun de Sens, mais Léon s’empressa de l’en dissuader, pour ne pas détériorer davantage les relations entre lui et le roi.

Ces «petits problèmes» n’empêchèrent pas Léon de faire d’éclatants miracles de son vivant.

Il mourut en 541, et l’église des Ss.Gervais-et-Protais, où il fut inhumé, prit par la suite son nom.

Les miracles ne cessèrent pas avec sa mort. 

Saint Léon de Sens est commémoré le 22 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Theodoros le Sycéote

550-613

 

Il y a vingt Théodore dans l’actuel Martyrologe - l’ancien en comportait une quarantaine. Rien d’étonnant donc que l’un ou l’autre ait reçu un surnom.

C’est le cas de Theodoros le Sycéote, originaire de Sykeon (Anastasiopolis, Galatie, actuelle Turquie C), qui naquit vers le milieu du 6e siècle, d’une mère aubergiste et à l’occasion prostituée, et d’un messager impérial de passage.

Dès sa naissance, Theodoros fut l’objet d’une spéciale protection de s.Georges (v. 23 avril), qui le guérit d’une grave maladie.

Encore enfant, Theodoros se signala par ses visions, ses miracles, son ascèse. A huit ans, il se retirait déjà dans l’oratoire de Saint-Georges, sans participer aux jeux de ses camarades. A la maison, il ne prenait qu’un repas. C’était peut-être excessif à cet âge, et sa mère voulait l’en détourner, mais s.Georges lui-même intervint pour la convaincre de laisser son enfant grandir ainsi.

A quatorze ans, Theodoros fit croire à sa disparition en se faisant emmurer vivant dans une petite caverne qu’il s’était creusée. Ses miracles se répétèrent cependant, et ses austérités effrayantes conduisirent l’évêque d’Anastasiopolis à le faire sortir de sa caverne, presque mourant, à le soigner, mais aussi à lui conférer sans tarder le sacerdoce, alors que Theodoros n’avait que dix-sept ans.

Theodoros fit alors un pèlerinage à Jérusalem, visitant au passage les anachorètes et les monastères. L’abbé de Choziba lui remit l’habit monastique.

Revenu dans sa caverne, Theodoros reprit ses exercices d’ascèse : de Pâques à Noël, il vivait dans une étroite cage de fer, de l’Epiphanie à Pâques, dans sa cavité souterraine, dont il ne sortait que les samedi et dimanche, pour participer à la liturgie et pour prêcher.

Bientôt, sa solitude se peupla de disciples, pour lesquels il construisit un monastère.

Ses miracles se multipliaient : guérisons, exorcismes ; mais aussi, Theodoros mit fin à une sécheresse, à une invasion de sauterelles ; il domptait par sa douceur les bêtes sauvages…

Il eut la visite de personnages, parmi lesquels le futur empereur Maurice, auquel il prédit l’accession au trône.

Il fut appelé à succéder à l’évêque d’Anastasiopolis, mais préféra vite se démettre et, pour cela, alla «plaider sa cause» auprès de l’évêque d’Ancyre, du patriarche de Constantinople, de l’empereur. Même saint Georges lui ordonna de rentrer dans son pays. On finit par accepter sa renonciation, mais on lui laissa les insignes de l’épiscopat. Theodoros eut la joie de pouvoir retourner dans son monastère.

On l’appela encore à Constantinople, où il guérit de la lèpre le fils de l’empereur. Il n’arrêtait pas de faire des miracles, ni de prophétiser. Inutile d’ajouter qu’il fut un éminent propagateur du culte de saint Georges.

Theodoros s’éteignit en 613, la veille de la fête de saint Georges, le 22 avril.

Saint Theodoros le Sycéote est commémoré le 22 avril dans le Martyrologe Romain.

Opportune de Montreuil

† 770

 

Opportune naquit au château d’Exmes (Argentan, Orne). Elle eut un frère, Chrodegang (v. 3 septembre), qui fut évêque de Sées, et une tante, Lanthilde, qui fut abbesse à Almenèches.

Jeune encore, elle voulut se consacrer à Dieu et obtint de ses parents la permission de se retirer. On a supposé que ce fut à Monasteriolum, qui n’est autre qu’un «petit monastère» et qui serait l’origine de la commune de Montreuil-la-Cambe.

La jeune novice grandit rapidement en vertu et en sainteté, au point qu’elle fut élue abbesse. Elle n’osait pas assumer une telle mission, mais un avertissement céleste lui révéla que c’était là la volonté divine. Désormais, elle chercha à redoubler ses efforts pour se sanctifier et être la première à accomplir ce qu’elle demandait avec douceur aux moniales.

Dieu lui donna de faire des miracles. Il y en eut de retentissants :

Un paysan avait confisqué l’âne du monastère ; il trouva au petit matin son pré entièrement recouvert de sel ; repenti, il restitua la bête et fit don du pré au monastère ; ce fut le Pré Salé.

Or sur ce Pré Salé s’abattit une nuée d’oiseaux, qui allaient absorber tout le grain qu’on y avait semé ; Opportune «convoqua» cette compagnie, lui adressa de gentils reproches et la congédia ; mais les oiseaux ne partaient plus, ils semblaient attendre «quelque chose» qui leur manquait : c’était l’oiseau qu’un serviteur avait abattu. Opportune ressuscita aussi le volatile ; la troupe s’envola et le pré fut désormais fertile.

Une douloureuse épreuve frappa bientôt Opportune : son frère évêque fut assassiné par un «rival» et considéré comme «martyr» ; elle le fit inhumer dans le monastère, et demanda à Dieu de la réunir à lui, ce qui arriva peu après, en ou vers 770, le 22 avril.

Beaucoup de miracles eurent lieu à son tombeau ; les deux monastères de Lanthilde et Opportune furent plus tard détruits lors des invasions normandes, mais les reliques d’Opportune furent transférées à temps à Moussy-le-Neuf.

Sainte Opportune est commémorée le 22 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Francesco Venimbene

1251-1322

 

Francesco Venimbene naquit en 1251 à Fabriano (Ancone, Marches, Italie E), de Compagno, un médecin, et Margherita di Federico.

A dix ans, il fut malade à mourir et sa mère le transporta au tombeau de saint François d’Assise, qui était mort en 1226. L’un des douze premiers compagnons du Fondateur, Angelo Tancredi, prédit alors que ce jeune garçon serait un jour frère mineur.

Francesco guérit et fit des études. A quinze ans, il entendit une voix lui dire : Va trouver Graziano et fais tout ce qu’il te dira. On croirait entendre le conseil de Marie à Cana : Tout ce qu’il vous dira, faites-le (Jn 2:5). Au même moment, ledit Graziano, gardien (supérieur) du couvent de Fabriano, était averti qu’un candidat arrivait.

A seize ans, Francesco fut ainsi admis au noviciat, sous la bienveillante direction de Graziano et  Raniero. Il en obtint la permission de se rendre à Assise à l’occasion de l’indulgence de la Portioncule et y rencontra le frère Leone, compagnon lui aussi de saint François, dont il lut les écrits.

L’étude assidue de la théologie et la pratique de l’oraison firent de Francesco un savant théologien, un habile prédicateur et surtout un religieux éminent en sainteté. Il portait un vieil habit tout usé, s’imposait la discipline, dormait le moins possible pour prier davantage. Son zèle le portait auprès des pauvres et des malades. 

Quand il prêchait, surtout sur les mystères de la Passion du Sauveur, son émotion lui faisait verser des larmes. Il priait intensément pour les âmes du purgatoire et célébrait la Messe avec une particulière ferveur.

Il aimait rester longtemps au confessional pour procurer aux âmes le soulagement de la miséricorde divine.

Grâce à la générosité de son père, Francesco dota le couvent d’une abondante collection d’ouvrages de toutes les matières : patrologie, scolastique, exégèse, philosophie, mathématiques, dans le but d’aider les Religieux à acquérir la science nécessaire pour combattre les erreurs.

Quand fut construit un nouveau couvent à Fabriano, il en fut deux fois le gardien, prêchant d’exemple dans l’application rigoureuse de la règle franciscaine.

Il fut divinement averti du jour et de l’heure de sa mort, qui advint le 22 avril 1322.

Son corps est resté incorrompu.

Son culte fut reconnu en 1775.

 

 

 

Ndoc Suma

1887-1958

 

Ndoc Suma naquit le 31 juillet 1887 à Nënshat (Lezhë, Albanie).

Il étudia au collège Canisianum des Jésuites à Innsbruck (Autriche) et fut ordonné prêtre en 1911.

Sous le régime communiste, il fut arrêté le 8 décembre 1946, mis en prison sous l’accusation calomnieuse d’avoir hébergé des criminels, c’est-à-dire évidemment des Chrétiens. Condamné à trente années de travaux forcés, il y perdit bientôt la santé.

Agé et malade, il devenait un «poids» pour l’administration, et fut remis en liberté, en 1954. Mais le père Ndoc ne se remit jamais ; il s’éteignit à Shkodër le 22 avril 1958 (on trouve aussi la date 1962).

Reconnu martyr, Ndoc Suma fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 22 avril.

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 23:00

21 AVRIL

 

II.

S Apollonius, sénateur et philosophe romain, auteur courageux d’une Apologie, martyr à Rome. 

IV.

Ss Apollon, Isace et Codrat, martyrs à Nicomédie.

?

S Aristus, prêtre martyr en Alexandrie.

V.

S Maximien, romain, évêque à Constantinople, dont la douceur contribua à reporter la paix après l’erreur de Nestorius. 

VI.

S Cyprien, évêque à Brescia.

VII.

S Bruno, gallois, fondateur et abbé à Clynnog-Fawr.

VIII.

S Anastasios le Sinaïte, ermite, dialecticien et théologien : il alla plusieurs fois en Egypte pour convaincre monophysites, sévériens et juifs ; on l’appela “le nouveau Moïse”.

S Maelrubha, irlandais, fondateur et abbé à Aber Crossan. 

XI.

S Wolbodon, évêque à Liège ; s.Laurent l’avertit de sa fin prochaine ; enterré au monastère de Saint-Laurent à Poppon, il fit tant de miracles que l’abbé lui ordonna d’y mettre fin, pour ne pas troubler le silence.

XII.

S Anselmo, piémontais, abbé au Bec, archevêque à Canterbury contre son gré ; grand théologien et philosophe, il fait en quelque sorte le lien entre s.Augustin et s.Thomas d'Aquin. 

B Fastrède, troisième abbé à Clairvaux, puis abbé général de Cîteaux.

XIV.

B Giovanni Saziari, tertiaire franciscain italien, mort à Cagli (Pesaro), béatifié en 1980.

XV.

B Bartolomeo Cerveri, dominicain italien, martyrisé au moment où il allait à Cervier.

XIX.

S Johann Birndorfer (Konrad de Parzham), frère capucin, portier à Altötting.

XX.

S Roman Adame Rosales (1859-1927), prêtre mexicain martyr, connu pour son humilité et son activité dans les missions populaires; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.

B Volodomyr Bairak (Vitalii, 1907-1946), prêtre ukrainien de l’ordre de Saint-Josaphat, martyrisé quelques jours avant Pâques, béatifié en 2001.

 

Apollonius

† 185

 

Apollonius était un personnage important, peut-être même un sénateur romain, d’après saint Jérôme.

Il comparut devant le préfet Perennius et tout le Sénat, pour répondre de sa foi chrétienne. On le sommait de sacrifier à l’image de l’empereur Commode.

Il y eut deux audiences, à trois jours d’intervalle.

De ces audiences, voici deux réponses d’Apollonius : 

Je suis prêt à jurer, par le vrai Dieu, que je vénère l’Empereur et prie pour sa Majesté.

Tous les jours, nous prions le Dieu invincible du ciel pour Commode qui règne sur terre.

Apollonius fut décapité sur le champ, à une date qui, d’après le Martyrologe, devrait être le 21 avril, probablement en 185. 

 

 

Aristus d’Alexandrie

† ?

 

Le prêtre Aristus (Aristo ?) n’est connu que par la mention qu’on a fait de son nom dans quelque document ancien.

Il faut se résoudre à dire qu’on ne sait absolument rien d’autre de lui.

Il reçut la palme du martyre en Alexandrie d’Egypte.

Saint Aristus d’Alexandrie est commémoré le 21 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Anastasios le Sinaïte

615-700

 

Il y a eu des confusions entre le patriarche Anastasios d’Antioche (v. 20 avril) et Anastasios le Sinaïte.

On ne connaît guère sa vie. Il a pu naître vers 615-620 en Alexandrie d’Egypte ou en Chypre.

Ayant quitté Chypre pour la Terre sainte, il aboutit finalement au monastère du Sinaï, d’où son surnom ; par la suite, on lui confiera l’hôpital du monastère, d’où l’on a déduit qu’il avait des connaissances médicales, puis il y fut higoumène (supérieur, abbé). 

Mais il sortit de son silence et de sa solitude pour aller prêcher et rappeler la juste doctrine en Egypte, où circulaient toujours des courants monophysites, ou sévériens, ou juifs.

C’est ainsi qu’il fut présent en Alexandrie vers 640, et de nouveau un peu plus tard.

La vigueur de son génie, son talent de conférencier infatigable et de dialecticien puissant, sa doctrine théologique sûre, l’ont fait surnommer le nouveau Moïse. 

Quelques ouvrages ou extraits de ses ouvrages nous sont parvenus. On parle du Hodegos (Guide), qu’il écrivit contre les hérétiques après l’invasion de l’Egypte par les Musulmans ; des Six Chapitres contre les Monothélites ; des Seize chapitres contre les Monophysites. Dans une de ses exégèses, il avance que tous les détails de la création doivent s’entendre du Christ et de l’Eglise.

On sait qu’il connut le sixième concile œcuménique (680), et qu’il vécut encore une vingtaine d’années plus tard.

Il mourut donc vers ou peu après 700.

Comme chez les Orientaux, saint Anastasios le Sinaïte est commémoré le 21 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Maelrubha d’Ecosse

642-722

 

Il naquit dans le comté de Derry (Irlande N) en 642, de Elganach, un descendant du roi d’Irlande Niall, et de Subtan, nièce de s.Comgall (v. 10 mai).

C’est auprès de ce dernier, qu’il reçut son éducation, à Bangor.

En 671, il partit pour l’Ecosse avec quelques compagnons. Il fonda une demi-douzaine d’églises et s’établit à Aber Crossan, où il fonda un grand monastère, qu’il gouverna pendant un demi-siècle.

De là, il entreprit des missions, jusqu’à l’île de Farr, où il aurait été martyrisé (ou du moins mis à mort) par des pirates danois à Teampull, là où il s’était construit une petite cabane.

En 1898, son culte fut confirmé.

Saint Maelrub est commémoré le 21 avril dans le Martyrologe Romain, qui ne parle pas du martyre.

Anselmo de Canterbury

1032-1109

 

Anselmo est né au Val d’Aoste (Italie NO), dans une famille riche et noble, en 1032 ou 1033. Il montra vite une grande ardeur pour l’étude et reçut une bonne formation auprès des bénédictins, où il commença à prendre goût pour la vie monastique. 

Avant sa quinzième année il demanda son admission, mais se heurta à la vive opposition de son père, qui n’avait que lui comme héritier. Anselmo devint malade et, croyant sa fin proche, demanda à recevoir au moins l’habit religieux, ce qui ne fit qu’irriter davantage le père. Anselmo guérit toutefois et son père, pour lui enlever toute idée de vie monastique, le produisit dans le monde, où effectivement le garçon prit goût pour les frivolités. Sa mère l’avertissait, mais elle mourut bientôt. Anselme n’avait pas vingt ans.

Comme le père s’irritait toujours plus contre son fils, Anselme prit simplement le parti de quitter la maison avec un domestique et s’en alla vers la France, pour finalement arriver à l’abbaye normande du Bec, où enseignait l’illustre Lanfranc. Là, Anselme brilla par ses qualités étonnantes et la profonde intelligence qui l’établit bien vite au premier rang des élèves. Mais il voulait davantage : après quelques hésitations et ayant pris conseil, il se décida pour la vie monastique dans cette abbaye du Bec (cette abbaye est à l’origine de la ville de Le Bec-Hellouin, dans l’Eure).

Il y était arrivé à vingt-six ans : à trente ans il était déjà prieur. Sa douceur et sa rectitude l’aidèrent à surmonter les difficultés des moines qui étaient un peu jaloux de son ascension : au point que, à la mort de l’abbé, en 1078, c’est lui qui fut élu à cette charge, à l’unanimité des moines. Entre temps, Lanfranc était devenu archevêque de Canterbury, et tous deux échangeaient une correspondance suivie, et la bonne réputation d’Anselme alla jusqu’à Rome. 

Les événements politiques liés à Guillaume le Conquérant, puis au Comte de Chester (Angleterre) aboutirent finalement à l’unanime élection d’Anselme au siège de l’archevêché de Canterbury, auquel autant lui que ses moines tentèrent de s’opposer, en vain d’ailleurs. Mais cette “promotion” ne fut que le début d’années extrêmement pénibles pour Anselme, qui dut affronter les prétentions du roi d’Angleterre, Guillaume le Roux,  en matière d’investitures et de taxes, et faire deux fois le voyage à Rome pour rencontrer le pape. Au cours d’un de ces voyages, il accomplit de nombreux miracles par sa bénédiction et sa prière. 

L’avènement du nouveau roi d’Angleterre, Henri Ier , n’apporta pas les changements qu’on espérait, au contraire, et le roi prétendait investir lui-même les évêques et les abbés, interdisant même à Anselme de rentrer en Angleterre de retour de Rome. Finalement le roi dut s’incliner, mais Anselme mourut peu après.

Saint Anselme était un penseur, plus encore qu’un professeur ; il est tenu pour le théologien le plus important du XIe siècle et pour le père de la philosophie scolastique. Il accepta de mettre par écrit sa pensée et publia : De la vérité ; Du libre arbitre, De la chute du diable, Du grammairien ; mais ce sont surtout le “Monologium” et le “Proslogion” qui le rendirent célèbre, même si ses arguments ont été diversement acceptés par la suite. On a aussi de lui un “Cur Deus homo”, un traité de la “Procession du Saint-Esprit”, un livre sur la “Conception de la sainte Vierge et le péché originel”. 

Quelques idées de saint Anselme : 

Il expose des preuves rationnelles de l'existence de Dieu et soutient qu'il est possible de concilier la foi et les principes de la logique et de la dialectique. Il est convaincu que la foi elle-même pousse à une compréhension rationnelle plus intelligente (fides quærens intellectum) ; la foi est un don et un point de départ, mais aucun argument rationnel ne peut renverser et détruire la Foi. La raison vraie conduit nécessairement aux vérités de la foi.

Pour  prouver rationnellement l’existence de Dieu, et cela même pour celui qui ne croit pas en Dieu, Anselme expose son célèbre «argument ontologique». D’abord il définit Dieu comme “ce qui est tel qu’a priori rien de plus grand (de plus parfait) ne peut être pensé” (aliquid quo maius nihil cogitari potest). Celui qui cherche à comprendre si Dieu existe, peut comprendre ce principe parce qu’il se trouve dans son intelligence. Si l’on admet à présent que ce qui est plus parfait n’est pas seulement pensé mais qu’en plus, il existe en réalité a priori, alors doit exister nécessairement "ce qui est tel qu’on ne peut rien penser a priori de plus parfait".

Saint Anselme étend l’argument en constatant que, d’après la définition de départ de Dieu, la non-existence d’un tel être est inconcevable, car ce qui existe nécessairement, est plus parfait que quelque chose dont la non-existence peut être pensée, et qui existe donc par contingence. 

Cet “argument ontologique” fut âprement discuté tout au long du Moyen Age.

Saint Anselme préférait plutôt former les adolescents, que de leur enseigner la grammaire ; il voulait développer en eux trois dispositions : le goût du silence, la réserve dans le maintien, la pudeur, et recommandait de toujours les traiter avec douceur et bonté.

Très affaibli par cette vie de labeurs et de contrariétés, il remit son âme à Dieu en ce 21 avril de 1109, au matin du Mercredi Saint. La première demande de canonisation fut due à s.Thomas Becket en 1163, elle fut officialisée en 1492, et saint Anselme fut proclamé Docteur de l’Eglise en 1720.

 

 

Giovanni Saziari

1327 env. -1372

 

Né à Cagli (Marches, Italie) de parents simples, Giovanni vécut de son petit arpent de terre, dans l’actuel quartier de Cabaldello.

A cette époque, les bagarres entre troupes de châteaux rivaux étaient fréquentes. Giovanni ne se mêlait pas à ces rixes. Il était tertiaire de l’Ordre franciscain. En dehors de son travail des champs, il priait. Tous aimaient cet homme solitaire, pieux, doux et aimable.

Sa sainteté lui permit de faire des miracles, particulièrement lors d’une épidémie de peste.

Les miracles continuèrent après sa mort, qui eut lieu le 21 avril 1372.

Un notaire d’Imola enregistra différents miracles en 1374, et un document de 1441 parle déjà du Bienheureux Giovanni. Les habitants de Cagli parlent toujours du bienheureux Jeannot (beato Giovannino).

L’examen récent de ses restes a pu déterminer que Giovanni avait à peu près quarante-cinq ans au moment de sa mort, ce qui fit dater sa naissance à 1327 environ.

Le culte de Giovanni Saziari a été reconnu officiellement en 1980.

 

 

Bartolomeo Cerveri

1420-1466

 

Bartolomeo vint au monde en 1420 à Savigliano (Turin, Italie NO), fils de Giovannino, notaire.

Le nom de famille Cerveri provenait d’une ancienne possession acquise deux siècles auparavant, perdue au 14e siècle, mais dont les descendants conservèrent le titre. Comme on le verra plus bas, notre héros n’y est jamais allé.

A douze ans, Bartolomeo fut très impressionné par la prédication de saint Bernardino de Sienne (v. 20 mai) et commença dès 1434 à Savigliano des études de philosophie, théologie et droit canonique.

En 1435, il commença le noviciat chez les Dominicains de l’endroit, et fut ordonné prêtre en 1445.

En 1452, il fut brillamment reçu docteur au Studium de Turin, où il enseigna pendant une année.

En mai 1453, il fut nommé prieur du couvent de Savigliano.

A partir de 1455, il fut visiteur des couvents de Turin, Revello, Racconigi et Saluzzo.

De nouveau prieur à Savigliano en 1457, il y enseigna probablement jusqu’en 1459.

Durant cette courte période, il fit achever, grâce à l’héritage paternel, l’église de saint Dominique, et en fit ériger une autre en l’honneur de saint Vicente Ferrer, qui venait d’être canonisé (1455).

En 1463, il fut nommé inquisiteur pour le Piémont et la Ligurie. Cette mission ne signifiait pas autre chose que démasquer les hérétiques qui détournaient la population de la Vérité catholique ; la démarche de l’inquisiteur comportait des rencontres et des discussions avec les hérétiques, pour les confondre et les induire à revenir dans le droit chemin. Les «tortures» dont on a abreuvé nos oreilles n’ont jamais été le fait de l’Eglise du Christ, qui est par définition riche en miséricorde (cf. Eph 2:4) ; les erreurs ont pu être le fait malheureux de cas isolés, mais jamais une institution.

Bartolomeo entreprit sa mission avec toute l’ardeur du missionnaire avide de Vérité et de Charité. 

Au début de l’année 1466, il annonça le tragique destin qui l’attendait. En effet, au début du mois d’avril, il apprit que les Vaudois l’épiaient. Il devait se rendre, justement, à Cervere, son pays d’origine, et décida d’y aller sans escorte armée, avec seulement deux confrères. 

Avant de partir, il se confessa et dit à son confesseur : Je m’appelle Bartolomeo «de Cerveriis», quoique je ne sois jamais allé dans cette localité ; j’y vais remplir l’office d’inquisiteur, et j’y terminerai mes jours.

Arrivés aux abords de Cervere, ils furent attaqués par cinq Vaudois. Bartolomeo fut tué sur le coup et on lui fit en outre une grave blessure en forme de croix sur le bas-ventre ; un des compagnons fut blessé, tandis que l’autre put s’échapper et témoigner des faits.

La blessure ne saigna pas immédiatement ; on put transporter le Martyr dans l’église, où alors le sang coula en abondance.

C’était le 21 avril 1466.

Il y eut quantité de miracles autour de la sépulture de Bartolomeo.

Les assassins, bientôt arrêtés, furent exilés et condamnés à la confiscation de leurs biens. On peut voir d’après le récit que ce n’est pas l’Eglise qui a torturé les hérétiques.

Honoré comme martyr, Bartolomeo fut considéré comme Bienheureux, et son culte fut approuvé en 1853.

Johann Birndorfer

1818-1894

 

Neuvième de dix enfants, Johann naquit le 22 décembre 1818 à Parzham (Basse Bavière, Allemagne S).

Il était adolescent quand moururent l’un après l’autre sa mère et son père.

Sa piété était connue, mais il attendait, cherchant sa voie. Finalement, en 1849, il vint frapper chez les Capucins qui desservaient le sanctuaire de Notre-Dame d’Altötting.

Il y prit le nom de Konrad (qu’on écrit aussi Conrad) et assista le portier du couvent pendant deux ans, puis fut infirmier quelques mois à Burghausen.

Il commença le noviciat proprement dit en 1851, à Laufen am Salzach. Il fut très éprouvé dans sa santé, mais sa sainteté personnelle convainquit les Supérieurs de l’admettre à la profession (1852).

Sa fonction fut désormais celle de portier, à Altötting.

Son devoir était de répondre aux visiteurs. Il le remplit toute sa vie avec un dévouement jamais lassé. Il ne se fâchait jamais, même quand la sonnette retentissait plusieurs fois de suite, tirée par un gamin prestement disparu, ou par des petites filles qui, d’un air ingénu, réclamaient un Père qu’elles savaient absent. Une exceptionnelle sûreté de coup d’œil lui faisait distinguer immédiatement l’importun du timide maladroit, inquiet de déranger. Il n’était pas dupe des quémandeurs et il avait la force d’être toujours aimable. Jamais il ne grognait, jamais il ne se laissait aller à dire une parole désobligeante. Il préférait les réponses brèves, se gardant de s’attribuer le rôle d’un directeur de conscience, mais ses rares paroles avaient une efficacité extraordinaire : plusieurs religieux et religieuses reconnurent qu’il leur avait révélé leur vocation ; à bien des pécheurs il donna le courage de se convertir. Et il devait encore être plus sastisfait quand son silence avait suffi : un jeune homme se précipita un jour au confessionnal, avouant qu’il avait été bouleversé par un simple regard du Frère portier.

Logé dans la plus mauvaise cellule du couvent, il profitait de la paix de la nuit pour prier longuement. Et, dans la journée, il allait se recueillir dans le petit oratoire Saint-Alexis entre deux coups de sonnette. Il eut la grande joie d’en voir agrandir la fenêtre, d’où il pouvait apercevoir le tabernacle de l’église conventuelle.

Il s’inquiétait toujours de ses frères et sœurs, de leur vie chrétienne. Trois fois il fut envoyé passer quelques jours dans son village ; il y était si bien reçu, qu’il appréciait encore plus de rentrer dans le silence de son couvent.

En 1886, il se remit contre toute attente d’une vilaine broncho-pneumonie, durant laquelle il reçut le Sacrement des malades.

Le 18 avril 1894 au soir, il vint trouver le Père Gardien pour lui dire que ça n’allait plus du tout. Le Gardien lui donna une cellule un peu plus confortable, et un remplaçant à la porterie.

Le 21 avril, il reçut le Sacrement des malades. Peu après, il entendit sonner deux fois à la porte ; pensant que son remplaçant n’avait pas entendu, il se leva, mais s’écroula dans le couloir, dans les bras d’un novice qui y passait. Ce fut son dernier effort.

Le Frère Konrad de Parzham mourut au soir du samedi 21 avril 1894.

Béatifié en 1930, il fut canonisé en 1934.

 

 

Román Adame Rosales

1859-1927

 

Román était né le 27 février 1859 à Teocaltiche (Jalisco, Mexique).

Devenu prêtre en 1890, après plusieurs postes il fut curé à Nochistlán (Guadalajara) en 1913, et successivement vicaire épiscopal forain pour les paroisses de Nochistlán, Apulco et Tlachichila.

On a conservé de lui le souvenir d’un homme qui ne se plaignait jamais. Devant n’importe quelle souffrance, il disait gentiment : Que tout soit pour Dieu.

Une activité fébrile au service du peuple de Dieu : missions populaires, constructions de chapelles pour permettre l’adoration du Saint Sacrement. Dans sa paroisse, il fit construire une église en l’honneur de saint Joseph.

Sa dévotion eucharistique et mariale le poussa à fonder l’association de l’Adoration nocturne et celle des Filles de Marie.

Quand la loi Calles ordonna la fermeture de tous les lieux de culte, il continua à célébrer les sacrements en cachette. 

La veille de son arrestation, il disait : Quel bonheur ce serait d’être martyr. Verser mon sang pour la paroisse !

Il fut en effet trahi ce soir-là et arrêté le 19 avril 1927. On envoya trois cents soldats pour arrêter le prêtre, qui était sans défense. En pleine nuit, on le tira du lit. Le pauvre prêtre de soixante-huit ans dut partir à pied et sans chaussures jusqu’à Yahualica. En passant la rivière Ancho, un des soldats, par compassion, eut le courage de lui donner son cheval et de recevoir une volée d’insultes de ses camarades.

Le père Román fut tenu ligoté pendant près de trois jours, sans boire ni manger. Le jour, il était attaché à une colonne de la place publique, la nuit à l’intérieur du poste de police.

Trois fidèles se présentèrent au colonel pour demander la libération du curé. Le colonel demandait six mille pesos-or pour le délivrer. Les gens du village voulaient apporter la rançon, mais le colonel avait l’intention de faire fusiller tous ceux qui se présenteraient. Les mêmes intervinrent de nouveau pour éviter ces représailles. Finalement, tout espoir fut perdu.

Au soir du 21 avril, on conduisit le curé au cimetière municipal. Une foule de fidèles suivait, demandant la liberté du condamné.

Au moment de son exécution, le curé refusa d’avoir les yeux bandés ; il demanda seulement de ne pas être visé à la tête. 

Juste avant l’exécution, un des soldats refusa plusieurs fois de préparer les armes : sur place, on lui retira son uniforme et on le plaça à côté du père Román. On donna l’ordre de tirer et les deux victimes, le père Román et le soldat Antonio Carrillo Torres, tombèrent dans la fosse qu’on avait préparée derrière eux.

Plus tard, on put déterrer le corps du prêtre et l’ensevelir décemment à Nochistlán. Au moment de l’exhumation, on put observer que le chapelet du prêtre s’était incrusté dans son cœur, pétrifié.

C’était le 21 avril 1927.

Le père Román a été béatifié en 1992, canonisé en 2000.

Une fête commune célèbre les Martyrs mexicains le 21 mai.

Si le soldat Antonio Carrillo Torres n’a pas été inclus dans le groupe de ces Martyrs, on peut être certain que son courage lui aura ouvert toutes grandes les portes du Paradis.

 

 

Volodomyr Bairak

1907-1946

 

Volodomyr (ou aussi Vitalii, Vitalij) est né le 24 février 1907 à Shvaikivtsy, province de Ternopil (Ukraine).

Il appartenait au clergé grec-catholique et entra dans l’Ordre de Saint-Josaphat le 4 septembre 1924. 

Ordonné prêtre le 13 août 1933, il fut nommé prieur au monastère de Drohobych en 1941, pour remplacer Yakym Senkivskyi, martyrisé peu avant.

Volodomyr était connu pour sa gentillesse, son zèle missionnaire et sa prédication. C’était un vrai directeur spirituel.

Arrêté pour sa foi en septembre 1945 par le NKVD, on lui confisqua tous ses “biens” et le condamna à huit ans de travaux forcés.

Dans la prison de Drohobych, il fut battu à mort le 21 avril 1946, jour de Pâques, ou quelques jours avant cette fête. Cette année-là, Orthodoxes et Catholiques fêtaient Pâques le même jour.

Reconnu martyr, il fut béatifié en 2001 en même temps que vingt-quatre autres Compagnons victimes de la persécution communiste.

Le Martyrologe mentionne notre Bienheureux le 16 mai, mais Pâques ne tombe jamais à cette date.

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 23:00

 

20 AVRIL

 

I.

Ss Sulpicius et Servitianus, martyrs à Rome.

II.

S Anicet, pape (155-166) ; c’est lui qui aurait prohibé aux clercs de porter les cheveux longs.

IV.

S Secundino, martyr à Cordoue.

Ss Victor, Zotique, Zénon, Acindyne, Césaire, Sévérien, Chrysophore, Théonas, Antonin, martyrs à Nicomédie.

S Marcellinus, africain, premier évêque à Embrun, où il lutta contre le paganisme et  l’arianisme.

S Theodoros, solitaire près de Constantinople, surnommé “Trichinas” à cause de son rude vêtement en poils de chèvre.

V.

S Marcianus, berrichon, moine à Auxerre, où il s’occupa des vaches de la ferme jusqu’à sa mort. 

S Théotime, surnommé “le Philosophe” pour sa science, puis évêque à Tomes, ami de s.Jean Chrysostome.

VI.

Ste Heliena Consalvo, solitaire italienne, à Laurino.

VII.

S Anastasios, évêque à Antioche de Syrie, martyr.

IX.

S Wiho, évêque à Osnabrück : le pape ratifia cette nomination faite par Charlemagne.

B Harduin, moine copiste à Fontenelle, puis anachorète dans une grotte proche.

X.

B Hugues d’Anzy, poitevin, moine de Saint-Sabin, maître des novices à Saint-Martin d’Autun, co-fondateur de Cluny puis de Anzy-le-Duc, où il fit construire un magnifique hôpital pour les pauvres. 

XII.

S Géraud, seigneur de Salles, fondateur d’abbayes, mort dans l’une d’elles, comme servant de messe.

Bse Oda, vierge en Brabant ; pour échapper au mariage, elle se coupa les narines ; elle fut prieure de l’ordre de Prémontré à Bonne-Espérance.

Ste Hildegonde, qui vécut des aventures extraordinaires sous le nom de Joseph, et finit ses jours dans l’abbaye (masculine) de Schönau. 

XIII.

Bx Domenico Vernagalli, camaldule, fondateur d’un hôpital pour orphelins à Pise.

B Jean, abbé cistercien à Igny puis à Clairvaux et à la Grâce-Dieu.

XIV.

Ste Agnese de Montepulciano, mystique dominicaine, première abbesse, à 15 ans, du couvent de Procena, puis supérieure à Montepulciano.

B Simone Rinalducci de Todi, augustin, théologien et prédicateur.

B Giovanni, solitaire puis tertiaire franciscain à Masaccio, dont il est le patron.

XVI.

Bx James Bell, prêtre, et John Finch, père de famille ; James avait renié sa foi et s’était réconcilié vingt ans après ; John était fermier et abritait les prêtres ; tous deux furent martyrisés par pendaison à Lancaster.

Bx Richard Sargeant et William Thomson, prêtres anglais martyrs à Tyburn, béatifiés en 1987.

B Maurice MacKenraghty, prêtre martyr en Irlande, béatifié en 1992.

XVII.

B Antony Page, jésuite anglais martyr à York, béatifié en 1987 avec soixante deux autres. 

Bx Francis Page, jésuite, Robert Watkinson et Thomas Tichborne, prêtres anglais martyrs à Tyburn béatifiés en 1987.

XIX.

Bse Dina (Chiara) Bosatta de Pianello, collaboratrice du b.Guanella à Come où elle ouvrit la première Petite Maison de la Divine Providence, et morte de tuberculose à vingt-neuf ans, béatifiée en 1991.

XX.

B Dionís Domínguez Martínez (Doménec Ciríac, 1911-1937), des Frères Maristes espagnols, martyr à Madrid et béatifié en 2013.

B Michel Coquelet (1931-1961), prêtre français des Oblats de Marie Immaculée, martyr au Laos, béatifié en 2016.

Sulpicius et Servitianus à Rome

† 97

 

Ces deux Romains, d’après la tradition, auraient été gagnés à la foi devant les miracles accomplis par sainte Domitilla (v. 7 mai).

Ils auraient été les fiancés d’Euphrosina et Theodora.

Dénoncés, ils refusèrent de sacrifier aux idoles et furent décapités.

Si ce martyre devait faire suite à celui de Domitilla, il serait logique de le situer au mois de mai. Mais de vieux manuscrits les ont inscrits au 20 avril, l’année qui suivit le martyre de Domitilla, donc en 97.

Saints Sulpicius et Servitianus sont commémorés le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Anicet

155-166

 

Anicet, né à Émèse de Syrie, fut le onzième pape, succédant à saint Pie Ier.

Dans le clergé de Rome se trouvaient alors Soterius et le diacre Eleutherius, qui tous deux succédèrent à Anicet.

Ce pape reçut la visite de Polycarpe (v. 23 février), vénérable évêque de Smyrne, lui-même disciple de l’apôtre saint Jean. Polycarpe, qui mourut martyr peu après son retour à Smyrne (156) était alors un vieillard de quatre-vingt cinq ans, qui n’épargnait pas sa fatigue pour aller rencontrer l’évêque de Rome.

Ils discutèrent de plusieurs points de doctrine, et Anicet condamna plusieurs erreurs : de Valentinus, de Marcion, et d’autres. Marcion en était arrivé à contester les textes de l’Ancien Testament, prétendant que le Dieu de l’Ancien Testament n’était pas le même que Celui du Nouveau. On sait que Marcion fut exclu de la communauté de Rome dès 144.

Mais Anicet et Polycarpe ne purent se mettre d’accord sur un point : comment établir la date de la fête de Pâques ? Polycarpe avait connu auprès de saint Jean une pratique, tandis que Rome avait fini par en établir une autre. Anicet ne voulait pas faire revenir Polycarpe sur un si saint héritage, et Polycarpe ne pouvait s’opposer à l’autorité du Successeur de Pierre. Anicet se contenta de dire qu’il fallait suivre l’usage des Anciens.

La date de Pâques fut un objet de controverse en Orient et Occident pendant très longtemps , et ne fut réglée qu’au concile de Nicée en 325 (encore qu’actuellement l’Eglise d’Orient célèbre souvent la fête de Pâques plus tardivement que l’Eglise d’Occident). Mais la paix entre Anicet et Polycarpe ne fut pas brisée pour autant : le pape déféra même à Polycarpe la célébration de l’Eucharistie.

Il est dit qu’Anicet aurait prohibé aux clercs de porter les cheveux longs.

On doute qu’Anicet mourut martyr. S’il le fut, on n’en connaît pas les circonstances.

Il mourut un 17 ou un 20 avril, et c’est cette dernière date qui est retenue par l’actuel Martyrologe.

 

 

Secundino de Cordoue

† 306

 

Cordoue, capitale de l’Espagne Bétique, fut conquise par les Romains en 169, et le Christianisme s’y développa dès le 3e siècle : son premier évêque, Ossius, y mourut centenaire en 357.

Secundino vivait à Cordoue et brûlait de zèle pour répandre la foi en l’unique Dieu.

Il brûlait aussi d’un ardent désir de recevoir la couronne du martyre.

Quand parurent les édits de persécution de Dioclétien, il fut arrêté, soumis à la question, torturé longuement et finalement décapité. Son vœu était accompli.

La ville de Cordoue devait connaître une autre persécution, au 9e siècle, mais sous la domination musulmane. Une cinquantaine de Martyrs périrent, dont parle le Martyrologe à différentes dates.

Saint Secundino de Cordoue est commémoré le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcellinus d’Embrun

† 374

 

Marcellinus naquit en Afrique (l’actuelle Tunisie). 

Dieu lui inspira le zèle de la prédication et, quittant sa famille et son pays, s’en vint débarquer à Nice, avec deux compagnons nommés Vincentius et Domninus.

Il s’établit d’abord dans une solitude, où il bâtit une chapelle. Il la fit consacrer par s.Eusèbe de Verceil, alors en exil (v. 1er août).

Mais Eusèbe eut une inspiration bien plus forte : il fit venir l’évêque de Valence (Æmilianus, v. 13 septembre) et consacra évêque Marcellinus, l’établissant en la ville d’Embrun.

Marcellinus ne pouvait plus s’adonner à la prédication comme il l’espérait : il envoya ses deux Compagnons à Digne, tandis qu’il demeurait dans son diocèse.

Dieu lui donna le don des miracles, qui furent retentissants.

Pour baptiser les nombreux convertis, il construisit un baptistère près de son église : l’eau y jaillit en telle abondance que l’évêque put baptiser sans interruption pendant sept jours, et que les malades purent boire de cette eau pour obtenir leur guérison.

Un jour qu’une coupe précieuse s’était brisée, Marcellinus la recomposa d’un simple signe de croix et s’en servit souvent.

C’est alors que sévit la douloureuse doctrine hérétique d’Arius, et Marcellinus s’efforça d’en atténuer les effets dans toute la région. L’empereur Constance voulut alors le faire arrêter, mais un des émissaires eut le bras paralysé au moment de le frapper. Il insulta Marcellinus : Il ne te suffisait pas de nous avoir expulsés d’Afrique, tu veux aussi nous troubler en Gaule. Marcellinus fit sortir le diable qui parlait par la bouche de cet homme.

Une autre fois, des ariens s’emparèrent de Marcellinus, le conduisirent sur une hauteur, d’où ils précipitèrent l’évêque ; mais Marcellinus se releva indemne, comme le dit le psaume : Il a envoyé ses anges pour te garder en toutes tes voies ; ils te porteront dans leurs mains, pour ne pas que ton pied heurte la pierre (Ps 90:11-12).

Enfin, pour fuir d’autres vexations, Marcellinus se cacha dans des grottes, qu’il ne quittait discrètement que pour accomplir certaines fonctions de son saint ministère. Il put réintégrer son siège en 361, et reprit son apostolat fécond.

Il mourut le 13 avril 374. Mais on retarda de quelques jours ses funérailles, pour laisser aux évêques de la région le temps d’arriver, de sorte que la depositio de Marcellinus se fit le 20 avril suivant.

L’évêque était mort, mais il continuait d’opérer des miracles. Une huile suintait de son tombeau : elle guérit des malades frappés de la peste ; Marcellinus apparut au-dessus des murailles lors d’un siège, mettant l’ennemi en déroute ; s.Grégoire de Tours (v. 17 novembre) assure que si la lampe qui brûlait devant son tombeau venait à s’éteindre par l’effet du vent, elle se rallumait d’elle-même.

D’importantes reliques de Marcellinus arrivèrent au diocèse du Puy, où l’on croit que les révolutionnaires les détruisirent en 1789 ; celles qui restaient à Embrun, furent détruites par les Huguenots en 1585 ; l’église de Digne possède la relique du chef de s.Marcellinus.

Saint Marcellinus d’Embrun est commémoré le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Theodoros Trichinas

† 5e siècle

 

Theodoros - don de Dieu, Dieudonné - vivait à Constantinople, puis se retira dans le désert.

Il portait comme habit une peau de chèvre au poil très rude, qui lui valut le surnom de Trichinas.

Il eut l’occasion d’accomplir beaucoup de miracles, notamment la délivrance de possédés du démon.

On est incertain sur la date de sa mort : 4e ou plutôt 5e siècle.

Après sa mort, son saint corps exsuda un baume grâce auquel beaucoup de malades furent guéris.

Saint Theodoros Trichinas est commémoré le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcianus à Auxerre

† 488

 

Originaire du Berry, Marcianus quitta sa région pour éviter la présence de Goths ariens, et s’en vint frapper à la porte du monastère d’Auxerre, gouverné par s.Mamertin (v. 30 mars ?).

Pour éprouver sa nouvelle recrue, Mamertin ne trouva rien de mieux que d’envoyer Marcianus garder les vaches de la ferme. Il resta à cette «charge» jusqu’à sa mort.

Avec quelques autres moines qui travaillaient avec lui, il ne pouvait assister à la Messe que le dimanche, dans un village voisin.

On peut s’interroger sur l’inspiration que put avoir l’abbé, en établissant ainsi Marcianus à l’écart de la vie monastique, de l’office divin, de l’Eucharistie. Mais on admirera l’esprit de totale obéissance de Marcianus, qui se consomma ainsi en sainteté par son humilité.

Il mourut un mercredi de Pâques, un 20 avril, probablement en 488.

Son corps fut plus tard rapporté au monastère d’Auxerre, qui en prit le nom.

Saint Marcianus est commémoré le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Heliena Consalvo de Laurino

509-530

 

Heliena (Elena, Hélène) naquit vers le début du 6e siècle à Laurino (Salerno, Campanie, Italie SO), de parents pauvres.

Encore petite, elle s’adonna déjà à des exercices de piété, pour lesquels ses braves parents la traitèrent de folle. Aussi se retira-t-elle dans une sorte de caverne à quelques kilomètres de la maison, dans la localité de Pruno.

Elle se nourrissait d’herbes et de racines. Sa réputation de sainteté et ses miracles lui attirèrent des visiteurs.

Quand elle mourut, vers 530, son corps fut enseveli dans la cathédrale de Capaccio-Paestum, puis passa à s.Elzéar de Sabran (v. 27 septembre), puis à la cathédrale d’Ariano Irpino et revint à Laurino en 1882.

Sainte Heliena de Laurino est commémorée le 20 avril dans le Martyrologe Romain, qui cependant la place au siècle suivant.

 

 

Anastasios d’Antioche de Syrie

† 609

 

On a souvent cru que cet Anastasios était le patriarche nommé à ce siège en 559 et rétabli en 593. Mais il s’agit de deux personnages du même nom qui se sont succédé. 

Il y a aussi un Anastasios, moine au Mont Sinaï, commémoré le 21 avril.

Celui dont il est question ici fut nommé patriarche d’Antioche de Syrie à la fin de 598 ou au début de 599, succédant à son homonyme.

C’était un homme cultivé, connaissant le latin, ce qui lui permit de traduire la Regula pastoralis du pape Grégoire Ier (v. 12 mars) : ce dernier avait représenté le pape à Constantinople et était apprécié en Orient.

Lorsque l’empereur Phocas crut nécessaire de forcer les Juifs à passer au christianisme, il y eut de fortes révoltes. En particulier ceux d’Antioche se rebellèrent contre le patriarche, s’en saisirent et le maltraitèrent de la façon la plus honteuse. Attaché par les pieds, traîné par toute la ville, mutilé, brûlé vif, il acheva son glorieux martyre un 21 décembre ou un 21 avril, de l’an 609.

Saint Anastasios est commémoré le 21 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Wiho d’Osnabrück

772-805

 

Wiho (ou Wicho) était né en 772 en Frise.

Il reçut sa formation auprès de Grégoire d’Utrecht (v. 25 août).

Sans doute sur la recommandation de ce dernier, Charlemagne se chargea de le nommer évêque d’Osnabrück : le diocèse venait d’être fondé et il fallait y mettre un évêque digne de cette mission. Le pape ratifia ce choix.

Il y a cependant un doute sur la date de cette nomination. On disait précédemment que le diocèse fut fondé vers 780, tandis qu’on croit actuellement qu’Osnabrück devint le siège de cet évêché seulement vers 800.

Il est avéré de toutes façons que Wiho fut un pasteur vraiment zélé, et qu’il eut aussi beaucoup à souffrir.

Il fonda une école cathédrale, ancêtre du Gymnasium Carolinum, une des plus anciennes écoles d’Allemagne.

Selon les dates mentionnées ci-dessus, l’épiscopat de Wiho dura donc soit une vingtaine d’années, soit quelques années. Le diocèse d’Osnabrück a choisi les dates extrêmes de 783-805, soit vingt-deux ans d’épiscopat.

Wiho mourut le 20 avril 804 ou 805.

Saint Wiho est commémoré le 20 avril dans le Martyrologe Romain.​​​​​​​

Domenico Vernagalli

1180-1219

 

Domenico était né vers 1180 à Pise dans une famille aisée.

On dit qu’une fois ordonné prêtre, il entra chez les Camaldules comme frère convers, vers 1200. Toutefois on pourra se poser la question de l’exactitude de cette information : s’il était prêtre (à vingt ans ?), il devait célébrer la Messe et prier le Bréviaire, et n’était donc pas Convers.

Il fut curé à Pise en 1204, sans jamais abandonner ses habitudes d’austérités et de mortifications. Il se nourrissait surtout de produits lactés, et prenait très peu de fruits ou légumes, et de viande (voir plus bas).

Touché par cette plaie des enfants abandonnés, il fonda à Pise un orphelinat, en 1218.

Il mourut le 20 avril 1219, très vite honoré d’un culte qui fut approuvé en 1854, lui donnant ainsi le titre de Bienheureux.

Un examen de ses os fut exécuté tout récemment, qui a conduit à ces conclusions : Domenico mourut vers la quarantaine ; c’était un ascète qui devait jeûner souvent.

 

Jean de la Grâce-Dieu

† 1280

 

Avant d’être nommé à la Grâce-Dieu, Jean fut abbé à Igny (Marne), de 1232 à 1234, et fut désigné comme Jean 1er, car il y eut huit abbés de ce nom dans cette abbaye.

En 1257, il fut abbé à Clairvaux (Aube), jusqu’en 1260 (ou 1261), toujours avec son titre de Jean 1er , car il y eut là aussi huit abbés de ce nom.

A partir de 1261, il fut abbé à la Grâce-Dieu (Doubs). Mais cette date reste hypothétique, car les listes ne correspondent pas : la liste des abbés de la Grâce-Dieu indique un Jean entre 1257 et 1264, d’ailleurs nommé Jean 2.

Notre abbé reçut finalement le titre honorifique d’archevêque in partibus de Mitylène.

Il mourut le 20 avril 1280 à Clairvaux.

Les Cisterciens le considèrent comme Bienheureux.

Signalons que l’abbaye d’Igny fut supprimée en 1790, et «ressuscita» en 1876 ; bombardée en 1918, c’est depuis 1929 une abbaye de moniales cisterciennes.

L’abbaye de Clairvaux, après des siècles de gloire, fut vendue en 1789 et devint en 1808 cette fameuse prison qu’elle est toujours, avec des services des ministères de la justice et de la culture, qu’on peut visiter.

L’abbaye de la Grâce-Dieu fut aussi vendue en 1790, occupée par une forge en 1792, et rachetée par les Cisterciens en 1844. En 1929, s’y installèrent des Cisterciennes, qui gagnèrent Igny en 2008, laissant les bâtiments aux Travailleuses Missionnaires.

 

 

Agnese Segni

1268-1317

 

Agnese Segni vit le jour le 28 janvier 1268 à Gracciano (Montepulciano, Sienne, Toscane, Italie C), de bons parents aisés et très chrétiens ; son père s’appelait Lorenzo. Au moment de la naissance d’Agnese, il remarqua autour du berceau des flambeaux mystérieux, qui devaient annoncer de quelles vertus Agnese allait illuminer la vie monastique.

On rappellera ici que, pendant longtemps, l’Eglise a célébré le 28 janvier une deuxième fête de sainte Agnès (la jeune martyre romaine, v. 21 janvier) et que les parents Segni donnèrent à leur fille le nom d’Agnès qu’on fêtait donc aussi ce 28 janvier.

A peine âgée de quatre ans, la petite fille se mettait en quête d’un endroit solitaire pour offrir à Jésus ses prières et sa personne, pour lui demander de bénir ses parents.

Elle emmenait ses compagnes visiter les sanctuaires de voisinage, selon ce que son âge et ses parents lui permettaient de faire. A neuf ans, à Montepulciano, une troupe de corbeaux s’abattit sur Agnese en croassant, cherchant à lui crever les yeux ; elle invoqua Jésus et la troupe s’envola ; le biographe qui rapporta l’épisode affirma que c’étaient en réalité des démons, qui présidaient à une maison de débauche proche et que la présence de la pure Agnese dérangeait.

Peu après, Agnese demanda à entrer au couvent. Les parents objectèrent qu’elle était encore bien jeune, mais la prière obtint de Notre-Seigneur l’abaissement de tous les obstacles et Agnese entra chez les Religieuses de Montepulciano ; celles-ci vivaient seulement sous la règle augustine, sans appartenir à aucun Ordre particulier, et portaient un habit de toile grossière, un véritable sac, et on leur donnait le nom de Sœurs du Sac. Agnese s’y trouva extrêmement bien, priant autant qu’elle le désirait, sachant déjà s’imposer des mortifications, édifiant la communauté par son humilité et son obéissance.

Elle avait quatorze ans lorsqu’on la mit à l’épreuve en la nommant économe : humblement, elle protesta qu’elle était bien trop jeune pour s’acquitter d’une telle responsabilité, mais elle obéit et sut se montrer tout-à-fait à la hauteur de sa charge, venant au-devant de tous les besoins des Religieuses, sans jamais se plaindre d’avoir moins de temps pour la prière. Il est en effet très agréable à Dieu de le «quitter» pour le retrouver dans l’attention au prochain. La Vierge Marie la récompensa en lui remettant trois petites pierres très belles, pour lui annoncer qu’elle construirait plus tard un monastère en l’honneur de la Mère du Christ.

C’est qu’Agnese était déjà l’objet de faveurs célestes particulières : on la vit en état de lévitation, en extase ; elle faisait des miracles.

On remarqua que des violettes ou des roses ou des lys poussaient là où elle s’était agenouillée ; une nuit de l’Assomption, la Sainte Vierge lui remit l’Enfant-Jésus dans les bras ; un autre jour qu’elle était ravie en prière au fond du jardin, elle laissa passer l’heure de la Messe : attristée pour avoir perdu l’occasion de recevoir l’Eucharistie, elle eut la visite d’un ange qui lui donna la Communion.

Elle reçut la visite de deux ermites camaldules, qui voulaient l’entendre parler de la vie spirituelle ; au moment du repas, s’éleva une rose au parfum très fort au milieu du plat et Agnese commenta que le Seigneur, par cette fleur épanouie en plein hiver, voulait montrer combien la conversation avec ces bons moines l’avait réchauffée ; mais ces derniers racontèrent qu’ils avaient été eux-mêmes réchauffés par les propos d’Agnese. 

A quinze ans, elle fut sollicitée pour construire un couvent à Acquapendente et en être la supérieure ! Heureusement, le pape lui-même mit un terme à cette démarche. Mais ce furent les habitants de Montepulciano qui eurent gain de cause. Il arriva qu’Agnese, en vision, se vit en face de trois navires conduits respectivement par saint Augustin, saint François d’Assise et saint Dominique, discutant entre eux qui attirerait Agnese dans sa famille religieuse ; c’est saint Dominique qui l’emporta. Peu après, en 1306, un ange vint annoncer à Agnese qu’elle allait bientôt faire construire un monastère là où les corbeaux l’avaient assaillie, et que ce monastère serait dédié à la Très Sainte Trinité, à la Très Sainte Vierge, et à saint Dominique. C’était l’accomplissement de la prophétie que lui avait faite Marie quelque temps auparavant en lui remettant les trois petites pierres.

Agnese fut donc bientôt la Supérieure de vingt Religieuses dominicaines.

Par sa prière, elle obtint assez de pain un jour que la communauté n’en avait plus du tout (le fait fut raconté par le Christ à Catherine de Sienne, v. 29 avril) ; elle délivra un possédé, convertit des libertins qui l’avaient insultée…

Elle comprit que sa dernière heure approchait, lorsque de grandes douleurs l’accablèrent et que son ange vint lui dire qu’elle allait boire le calice amer auquel le Christ avait bu avant elle ; on lui proposa d’aller aux eaux salutaires de Clanciano, non loin de Montepulciano ; Agnese savait que c’était inutile, mais obéit au conseil, et le Seigneur répondit à cet acte d’obéissance non pas par la guérison d’Agnese, mais par d’autres miracles au passage d’Agnese : une nouvelle source jaillit à Clanciano, où guérirent tous les autres malades et qu’on appela depuis Eau de sainte Agnese ; une autre fontaine fit couler un vin excellent ; une jeune fille eut son genou infirme guéri ; un enfant noyé ressuscita.

De retour au couvent, elle s’alita ; voyant les Religieuses attristées, elle le leur reprocha gentiment : Si vous m’aimiez comme vous devez, chères filles, vous ne pleureriez pas ainsi ; les amis se réjouissent du bien qui arrive à leurs amis. Le plus grand bien qui puisse m’arriver, c’est de m’en aller à notre Epoux. Soyez-lui fidèles, à cet Epoux si bon. Persévérez toujours dans l’obéissance et je vous promets de vous être plus utile au ciel que si je restais parmi vous.

Elle ajouta : Mon bien-aimé est à moi, je ne le quitterai plus, et s’endormit dans le Seigneur, le 20 avril 1317, à minuit. A cette heure-là, les bébés se réveillèrent et éveillèrent leurs parents.

Lorsque Catherine (Caterina) de Sienne vint vénérer son corps en 1380, elle s’inclina pour baiser le pied d’Agnese : ce pied se souleva alors spontanément pour se présenter à la vénération de Caterina, et serait depuis resté dans cette position. Son corps est resté préservé de la corruption.

Agnese Segni a été béatifiée en 1608, et canonisée en 1726.

 

 

Simone Rinalducci

1260-1322

 

Simone était né à Todi (Ombrie, Italie centrale) dans la deuxième moitié du 13e siècle. 

Entré chez les Augustins en 1280, il acquit une grande notoriété pour sa vaste science théologique et aussi pour ses miracles. Il fut nommé professeur, prieur dans divers monastères et prêcheur. 

Devenu provincial pour l’Ombrie, il fut injustement calomnié en plein chapitre (1318) par des confrères, sans doute jaloux de sa célébrité. Simone ne chercha pas à se défendre et resta silencieux, comme notre divin Maître. 

Les accusations furent d’abord prises très au sérieux et Simone accepta humblement les solennels reproches, qui furent sans doute levés par la suite, car il fut nommé prêcheur à Bologne.

Dans cette dernière ville, il devint célèbre pour sa façon plaisante de s’exprimer ; il sut dispenser beaucoup d’instructions au peuple, qu’il complétait par l’exemple de sa sainte vie personnelle.

En 1311, apparemment surtout sur requête du père Rinalducci, les Augustins reçurent la charge pastorale d’une église du diocèse de Terni.

Simone Rinalducci mourut au monastère de Saint-Jacques-le-Majeur de Bologne, le 20 avril 1322.

Son culte fut confirmé en 1833 ; il est donc considéré comme Bienheureux, même si une proclamation solennelle n’a pas eu lieu.

 

 

Giovanni de Masaccio

† 1399

 

Il ne s’agit pas ici de l’illustre peintre du 15e siècle.

Né à Masaccio de parents pauvres, notre Giovanni grandit dans la foi protestante qu’il en reçut.

Des proches lui enseignèrent cependant la vérité catholique et, adolescent, il se retira dans une grotte pour y mener la vie d’ermite.

On sait qu’il y subit divers assauts du démon.

Sur la fin de ses jours, il revêtit l’habit des tertiaires franciscains.

Divers prodiges se produisirent au moment de sa mort, qui eut lieu le 20 avril 1399.

Giovanni devint ainsi le céleste patron de la ville de Masaccio, mais il n’est pas resté dans le récent Martyrologe Romain (ni d’ailleurs dans les moteurs de recherche).

James Bell

1520-1584

 

Né à Warrington (Lancashire, Angleterre) vers 1520, James étudia à Oxford avant d’être ordonné prêtre sous le règne de Mary.

Malheureusement, il devint «conformiste» sous le règne d’Elizabeth, et pendant vingt ans n’administra que quelques sacrements en divers endroits d’Angleterre. A la fin, sa conscience lui fit penser au salut des âmes ; destitué de tout ministère, il songea à assumer un petit enseignement, au moins pour pouvoir manger. Dans cette perspective, il rencontra l’épouse d’un directeur, une pieuse femme catholique, qui lui suggéra de se réconcilier avec l’Eglise catholique.

Au bout de quelque temps, il put reprendre les fonctions sacerdotales et, pendant deux années,  se dédia de tout son cœur au travail missionnaire.

Il fut finalement appréhendé le 17 janvier 1584, et reconnut son état sacerdotal.

On le traduisit en justice à Manchester le même mois, et déféra aux assises de Lancaster en mars.

Quand il entendit la sentence du juge, il prononça cette pétition : Je demande à sa Seigneurie, qu’elle veuille bien ajouter à la sentence que mes lèvres et mes bouts de doigts puissent être coupés, pour avoir juré et souscrit les articles des hérétiques, contraires autant à ma conscience qu’à la Vérité divine.

Puis il passa la nuit en prières.

On ne sait pas si on lui fit effectivement subir ce raffinement de souffrances qu’il implorait, mais il fut «hanged and quartered», pendu et écartelé, le même jour que le laïc John Finch (ou Farmer).

C’était le 20 avril 1584.

James Bell a été béatifié parmi plus de cent martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles, en 1929.

 

Nota. On rencontre parfois la date du 10 avril 1584, et John Farmer comme compagnon de James. Il semble bien que ce soit une double erreur.

 

 

John Finch

1548-1584

 

John était né vers 1548. C’était un laïc d’Eccleston (Lancashire, Angleterre), d’une vieille famille catholique bien connue, mais il semble qu’il soit tombé momentanément dans le schisme.

A l’âge de vingt ans, il vint à Londres passer environ une année avec des cousins à Inner Temple. Ce séjour lui donna l’occasion de voir la différence entre le style de vie des Protestants et celui des Catholiques, et de se décider à vivre dans le Catholicisme.

De retour au Lancashire, il se réconcilia avec l’Eglise catholique. 

Il se maria, et fit de sa maison un centre de mission pour aider les prêtres de toutes les façons, les cachant aussi, et travaillant avec eux pour la catéchèse.

Ce zèle le signala aux autorités, qui l’arrêtèrent à Noël 1581, au moment où il conduisait un prêtre, qui fut arrêté avec lui.

On le pressa et on le tortura de toutes les façons pour l’amener à apostasier et livrer des informations, en vain.

On le tira par les pieds en lui faisant heurter les pierres avec la tête ; on l’enferma dans un sombre cachot, sans même un lit pour s’étendre, et quelques rares morceaux de foie de bœuf comme nourriture.

Après trois années de prison, il passa en jugement à Lancaster, en même temps que trois autres prêtres (on ne dit pas lesquels).

Le 18 avril 1584, il fut jugé coupable et, après avoir passé la nuit à convertir quelques compagnons de prison, il fut exécuté à Lancaster avec James Bell, le 20 avril 1584.

Ils font partie des cent et quelques Martyrs béatifiés en 1929.

 

Nota. On rencontre parfois la date du «10 avril» 1584, et «John Farmer» au lieu de John Finch. Il semble que ce soit une double erreur.

 

 

Maurice MacKenraghty

1500-1585

 

Né vers 1500 à Kilmallock (Irlande), d’un père orfèvre, Maurice (Muiris mac Ionrachtaigh en gaélique) embrassa la vie ecclésiastique et fut reçu bachelier en théologie. On ne dit pas où il fit ses études.

Revenu en Irlande, il fut aumônier de Gerald FitzGerald, comte de Desmond, et partagea le sort de son patron dans ses débats contre la reine Elizabeth 1re d’Angleterre.

Fuyant avec ce comte en septembre 1583, il fut surpris à Sliabh Luachra par les hommes de Lord Roche, et conduit au comte de Ormond. Celui-ci ordonna de l’enchaîner avec Patrick Grant et de les envoyer en prison à Clonmel. Là ils furent aux fers, mais Maurice put encore confesser ses compagnons de prison, jusqu’en avril 1585.

Son gardien fut alors soudoyé par Victor White, un bourgeois de la ville, qui put ainsi faire délivrer Maurice et lui permettre de célébrer l’Eucharistie dans sa maison. C’était le dimanche de la passion. Mais le gardien prévint en secret le gouverneur de Munster, pour lui suggérer d’arrêter tous ceux qui participeraient à cette messe.

Au matin, toute une troupe surgit autour de la maison et arrêta White. Maurice avait eu le temps de se cacher sous un tas de paille. Il fut blessé par un coup d’épée qu’on envoya dans le tas, mais il put s’échapper et se cacher dans la forêt. 

Toutefois, sachant que la vie de Victor était en danger à cause de lui, il se constitua. Aussitôt il fut soumis à la loi martiale. On lui proposa l’absolution de son délit, s’il acceptait de se «conformer» à la religion d’Etat, mais il se refusa à renier la foi catholique et l’autorité du pape.

Il fut exécuté comme traître. Il avait environ quatre-vingt-cinq ans. 

Sa tête fut exposée sur la place du marché et son corps, racheté par des soldats, fut enterré derrière le maître-autel du couvent des Franciscains.

C’était le 20 avril 1585.

Maurice a été béatifié en 1992.

 

 

Richard Sargeant

1558-1586

 

Né vers 1558 à Gloucester, il était probablement un fils de Thomas Sergeant de Stone (Gloucestershire) et de Katherine Tyre de Hardwick.

Il étudia à Oxford en 1570-1571 où il fut diplômé, puis à Reims, au Collège Anglais, en 1581. Il fut ordonné sous-diacre à Reims (1582), diacre à Soissons (1582) et prêtre à Laon (1583).

Il célébra sa première messe le 21 avril et partit pour l’Angleterre le 10 septembre.

Il fut dénoncé au Old Bailey de Londres comme Richard Lea (ou Lee) alias Long (ou Longe).

Arrêté et condamné à mort, il subit le supplice le 20 avril 1586, avec William Thomson.

Il a été béatifié en 1987.

 

 

William Thomson

1560-1586

 

Né vers 1560 à Blackburn (Lancashire), William fut ordonné prêtre à Reims en 1584.

De retour dans son pays, il exerça le ministère sous le pseudonyme de Blackburn. Il fut arrêté alors qu’il célébrait la messe, chez Roger Line, le mari de Anne Line (martyrisée le 27 février 1601, et canonisée).

Condamné à mort avec Richard Sargeant pour le crime d’être prêtres et d’avoir pénétré dans le royaume, ils furent martyrisés par pendaison à Tyburn le 20 avril 1586 : William avait vingt-six ans, d’après la date présumée de sa naissance, et à peine deux années de sacerdoce.

Il a été un de ceux béatifiés, avec Richard, en 1987, quatre siècles après leur martyre.

 

 

Antony Page

1563 ? -1593

 

Ordonné prêtre à vingt ans, en 1591, Antony (Anthony) ne peut être né en 1571. Au moins quelques années plus tôt, certains donnent 1563.

De bonne famille, il était né à Harrow-on-the-Hill (Middlesex, Londres).

Il étudia à Oxford, comme «scholaris Mri-Wodson» (élève du maître Wodson), puis passa à Douai, au Collège Anglais, en 1584. 

Après avoir reçu les ordres mineurs (1585), il reçut le diaconat à Douai en 1590, et le sacerdoce à Reims en 1591.

Un témoin contemporain le décrit comme un homme d’une admirable humilité, d’une modestie et d’une pureté virginales, d’une érudition et d’une piété hors du commun, et ayant fait l’unanimité autour de sa singulière candeur d’esprit et de la douceur de son comportement. 

Il revint très vite en Angleterre pour assister les Catholiques durant la persécution d’Elizabeth I.

Arrêté, jugé coupable du crime d’être prêtre, il fut exécuté à York en avril 1593, le 20 ou le 30 avril. Le Martyrologe le mentionne le 20 avril.

Il a été béatifié en 1987.

 

 

Francis Page

1577 ? -1602

 

Né à Anvers (Belgique), il était d’une famille protestante anglaise de Harrow-on-the-Hill (Middlesex, Londres), et donc probablement parent d’Antony Page, prêtre martyrisé en 1593, également un 20 avril.

Il vint à Londres pour se former dans le Droit, et tomba amoureux de la fille d’un avocat catholique, chez lequel il travaillait. Mais cette jeune fille n’acceptait de se marier que s’il devenait catholique à son tour.

Il rencontra le confesseur de son camarade de chambrée, un père jésuite du nom de John Gerald, et étudia la religion catholique. Mais plus il l’étudiait, plus il se sentait appelé au sacerdoce. Au désespoir de sa fiançée, mais suivant l’appel de Dieu, il renonça au mariage.

Quand le père Gerald fut arrêté, Francis passait chaque jour à la prison pour entrevoir le prêtre et en recevoir la bénédiction. Il finit par être remarqué et arrêté quelque temps.

Relâché, réconcilié dans l’Eglise catholique, il passa en France où il fut formé au Collège Anglais de Reims. Puis il fut ordonné prêtre à Douai en 1600.

Passé en Angleterre, il échappa de justesse à une première arrestation lorsque, sur le point de célébrer la messe, des «chasseurs de prêtres» firent irruption dans la maison. Il eut juste le temps de retirer les habits liturgiques, de cacher les objets du culte et de se mêler aux personnes présentes, venues pour prier. La maîtresse de maison l’aida à s’enfuir, mais fut elle-même arrêtée et plus tard exécutée pour avoir abrité un prêtre (il s’agit de Anne Line, v. 27 février).

Francis fut finalement arrêté à son tour l’année suivante. En prison, il fut admis dans l’Ordre des Jésuites.

Condamné à mort pour le délit d’être prêtre, il subit le martyre avec ses confrères Robert Watkinson et Thomas Tichborne, par pendaison à Tyburn le 20 avril 1602.

Lui et Robert furent béatifiés en 1929, Thomas à son tour en 1987.

 

 

Robert Watkinson

1579-1602

 

Né en 1579 à Hemingborough (Yorkshire), Robert reçut sa formation sacerdotale à Douai et Rome, avant d’être ordonné prêtre à Arras.

Aussitôt ordonné prêtre, en 1602, il traversa la Manche pour l’Angleterre. Peu de jours après son arrivée, il tomba malade et se soumit aux soins d’un pharmacien de Londres.

Tandis qu’il marchait dans la rue, il rencontra un inconnu, sous les traits d’un homme vénérable et âgé, qui le salua en ces termes : Que Jésus vous bénisse, Monsieur, vous me semblez malade et atteint de bien des infirmités ; mais ayez courage, car dans quatre jours, vous en serez guéri.

C’est ce qui arriva. En effet, un prêtre apostat le dénonça traîtreusement, et le samedi suivant, 17 avril, Robert fut arrêté, jugé, et condamné à mort pour le délit d’être prêtre.

Au matin du jour de l’exécution, il eut ce qu’il fallait pour célébrer la sainte Messe. Ceux qui purent assister, parmi lesquels Henry Owen, remarquèrent une lumineuse auréole sur sa tête, depuis la consécration jusqu’à la communion.

Robert n’avait que vingt-trois ans, et à peine un mois de sacerdoce.

Il fut exécuté à Tyburn le mardi 20 avril, avec Francis Page et Thomas Tichborne.

Robert et Francis furent béatifiés en 1929, Thomas en 1987.

 

 

Thomas Tichborne

1567-1602

 

Thomas était né à Hartley (Hampshire, Angleterre) en 1567, de Nicholas et Mary Myll. Il avait un frère, nommé aussi Nicholas.

Il fut formé à Reims et à Rome, et ordonné prêtre le jour de l’Ascension, 17 mai 1592.

Retourné dans son Hampshire natal, il put exercer son ministère jusqu’au début de 1597.

Arrêté et envoyé à la prison de Gatehouse (Londres), il s’échappa à l’automne 1598, avec l’aide de son frère Nicholas et d’un autre ami, Thomas Hackshot, qui furent pour cela exécutés peu après (mais ne font pas partie des Martyrs Bienheureux).

Trahi par un prêtre apostat, Thomas fut de nouveau arrêté ; condamné à mort le 17 avril 1602, avec James Duckett, Francis Page et Robert Watkinson. James fut exécuté le 19 avril, tandis que Thomas, Robert et Francis le furent le 20 avril 1602.

Il semble que Thomas Tichborne ait été oublié de toutes les listes. Il n’est pas même mentionné dans le Martyrologe, quoiqu’il soit recensé dans les béatifiés de 1987.

Dina Bosatta

1858-1887

 

Née le 27 mai 1858 à Pianello del Lario (Côme, Italie N) de Alessandro Bosatta (un producteur de soie) et de Rosa Mazzucchi, Dina était la sœur de Marcellina Bosatta. Elle avait aussi un frère.

Elle fut très vite orpheline de son père, qui mourut d’un infarctus à quarante-sept ans, en 1861. La Maman confia la soierie à son fils aîné, et la petite Dina à sa grande sœur, qui avait quinze ans. 

Dina reçut la Confirmation en 1868, et la Première communion l’année suivante.

Dina dut d’abord se contenter de l’enseignement que donnait le brave curé de Pianello chaque dimanche après-midi ; en contre-partie, elle lui rendait des services à la cuisine et à la sacristie.

Puis elle fut confiée aux Filles de la Charité (Canossiennes) de Gravedona Lario. Elle pensait entrer en religion chez elles, et commença le noviciat à Côme. Mais Dina, qui avait une faible constitution, se montrait trop introvertie, trop refermée sur elle-même et semblait plutôt destinée à une vie plus contemplative. Elle revint dans son pays, assez découragée.

Elle se lia, avec sa sœur Marcellina, à l’œuvre fondée par leur curé pour assister les vieillards et l’enfance abandonnée, l’hospice du Sacré-Cœur. Marcellina l’aida à dépasser son «blocage» et Dina put s’occuper avec fruits de l’instruction des petites filles. Elle y montra un zèle admirable pendant sept années.

A la mort de ce bon prêtre, arriva en 1881 don Luigi Guanella (v. 24 octobre), qui donna un nouvel élan à l’œuvre : les pieuses femmes qui y travaillaient purent se consacrer, et Dina prit le nom de Chiara (Claire). Elle qui était si timide, fut chargée de la formation spirituelle des autres Sœurs et, comme telle, considérée comme co-fondatrice des Filles de Marie de la Providence, dont la devise était In omnibus caritas, en toutes choses l’amour du prochain.

Chiara n’était pas seulement maîtresse des novices : elle fut active à la paroisse auprès des enfants et des jeunes, et auprès des malades. Entre 1881 et 1882, elle rejoignit les Sœurs canossiennes de Gravedona, où elle pensait suivre une formation pour le diplôme d’enseignante de premier degré, qui était alors obligatoire. Mais le ministre de la culture retira cette obligation et Chiara resta dans cet hospice jusqu’en juillet, avant de revenir à Pianello, où on l’attendait : elle fut tour à tour infirmière, enseignante, formatrice de couture et broderie, et représentante de l’hôpital.

En 1884, les Canossiennes (qui, on s’en souvient, l’avaient écartée quand elle avait dix-huit ans), la rappelèrent pour diriger des travaux d’embellissement dans leur église. Elle pensait venu le moment de re-solliciter son admission chez elles, mais don Guanella eut la claire inspiration de lui dire que sa place était à Pianello, à l’hospice du Sacré-Cœur. 

Il y avait là tout un monde de Religieuses, postulantes, orphelines, vieillards, malades, mourants aussi… sans oublier la catéchèse des filles et les soins aux malades.

Cela ne suffisait pas. Chiara fut envoyée dans une école de Dongo, sur le lac de Côme, pour remplacer une institutrice. Elle y alla chaque jour à pied, exposée parfois aux moqueries des passants. Ce qui la soutint, fut son amour de l’obéissance, par laquelle Dieu lui donna beaucoup de grâces.

Don Guanella avait un frère, Lorenzo, qui voulait ouvrir une Citadelle de la Charité à Ardenno, et où le rejoignit Chiara. Elle devait se partager entre Ardenno et Pianello. Puis don Guanella put louer une maison à Côme, qu’il appela la Petite Maison de la Divine Providence. Ce fut encore Chiara qui fut appelée à diriger cette fondation, la future maison-mère de l’œuvre de don Guanella.

Celui-ci finit par transformer sa petite communauté en congrégation des Filles de Marie de la Providence.

Chiara fut frappée par beaucoup d’épreuves et de tentations intérieures ; elle se sentit coupable, une voix intérieure l’accusait. Cela dura plusieurs années, sans que personne ne s’aperçût de rien, sinon qu’on pouvait supposer qu’elle souffrait de sa faible constitution.

A l’automne 1886, la mauvaise saison fut la cause de plusieurs maladies parmi les patients. On manquait de couvertures et Chiara donna la sienne à une vieille dame. Elle en contracta une broncho-pneumonie, et une forte irritation des voies respiratoires, qui aboutirent à une phtisie généralisée.

Revenue à Pianello, elle dut garder le lit pendant cinq mois, et offrit sa vie pour la conversion des pécheurs et l’avenir de l’Œuvre. Le médecin lui conseilla de ne plus quitter son Pianello natal ; elle s’établit dans la cure de Pianello. La maladie empira et elle mourut saintement le 20 avril 1887, à vingt-neuf ans.

Elle a été béatifiée en 1991, gratifiée du titre de martyre de la charité, que lui donna le pape dans son homélie.

 

 

Dionís Domínguez Martínez

1911-1937

 

Dionís (Denys) était né le 24 janvier 1911 à Villoria de Órbigo (León, Espagne catalane), un des sept enfants de Miguel et Teodora, dont deux filles furent aussi religieuses.

Dionís fut baptisé dès le 25 janvier, reçut la Première communion en 1921 et fut confirmé en 1927. Sa mère désirait beaucoup qu’il devînt prêtre, mais elle fut tout aussi heureuse lorsque son fils lui exprima le désir d’être Frère Mariste.

Il entra en 1925 dans cette congrégation à Venta de Baños (Palencia) et commença le noviciat à Tuy en 1926 ; en 1927 il reçut l’habit et le nom de Doménec Ciríac ; un an après il faisait les premiers vœux et la profession perpétuelle en 1934.

Après Tuy, il fut envoyé à Madrid.

La congrégation était réellement sa famille, pour laquelle il se donna corps et âme. Il était entièrement ouvert aux directives du directeur du collège et n’avait d’autre souci que d’être un professeur zélé auprès de ses élèves. Il y réussit pleinement, mais pour peu de temps…

Le 18 juin 1936, il dut, comme les autres, quitter la maison de Madrid et trouver refuge chez des parents, pour lesquels il travailla comme vendeur de légumes au marché.

Or, en avril 1937, il fut convoqué pour le service militaire, à Valencia. Au moment où il retirait son sauf-conduit pour le voyage, il fut reconnu et dénoncé par un ancien élève du collège mariste.

Les deux autres Frères qui étaient avec lui purent prévenir une cousine, qui ne put jamais savoir ce qu’on avait fait du Frère Doménec.

On retrouva son corps dans une rue de Madrid et l’autopsie révéla qu’il avait été assassiné le 20 avril 1937. Le Frère Doménec avait vingt-six ans ; il fut béatifié en 2013.

 

 

Michel Coquelet

1931-1961

 

Ce martyr fait partie des 17 Martyrs du Laos, pour lesquels des notices sont en préparation.

Michel Coquelet naquit le 18 août 1931 à Wignehies (Nord), dans une famille nombreuse, très chrétienne, et reçut le baptême le 23 août suivant.

En 1935, la famille se transporte à Puiseaux (45), où la maman complète le maigre salaire du papa avec des ménages.

En 1942, Michel entre au collège de Pithiviers et, en 1945, au petit séminaire de Solesmes (59).

En 1948, après le baccalauréat, Michel entre au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, à La Brosse-Montceaux (78), où on le note moyen, mais aussi plein d’humour.

Durant le service militaire au Maroc, il développera une grande compétence dans le soin des malades.

En 1956, il fut ordonné prêtre.

En 1957, il partit pour le Laos, comme il le désirait depuis longtemps.

Lui, l’élève moyen, fut d’abord professeur de français au petit séminaire de Paksane : un évêque exprimera plus tard sa joie d’avoir eu un si bon professeur de français.

En 1959, il fut envoyé dans le village de Sam Tom (Xieng Khouang), puis en 1961 à Phôn Pheng.

Le 20 avril 1961, dénoncé à la guérilla, il fut arrêté par des soldats qui prétendaient que son supérieur l’appelait à Xieng Khouang. Michel comprit leur mensonge. Laissant là sa bicyclette, il suivit les soldats et fut abattu non loin de la route en direction de Ban Sop Xieng. Il n’avait pas trente ans.

Ensuite les soldats allèrent détruire la chapelle de Sam Tom, où ils torturèrent et tuèrent aussi le chef du village et son secrétaire. De la chapelle on ne retrouva plus tard qu’un petit ciboire.

Michel Coquelet a été béatifié le 10 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 20 avril dans le Martyrologe Romain.

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