Olinto Marella
1882-1969
Olinto Marella naquit le 4 juin 1882 à Pellestrina (Venise, Italie NE), deuxième des trois enfants d’un père médecin, Luigi, et d’une mère institutrice, Carolina de’ Bei.
Le papa mourut en 1892 et un des frères d’Olinto, Ugo, mourut aussi, en 1902. L’autre frère s’appelait Tullio.
En 1896, Olinto entra au séminaire et, une fois ordonné prêtre (1904), poursuivit des études universitaires à l’Apollinaire de Rome : là, il se lia d’amitié avec un certain Angelo Roncalli, futur Jean XXIII, et fut reçu au doctorat en Théologie et en Philosophie.
Il fut nommé professeur au séminaire de Chioggia. Simultanément, il se préoccupa de la trop importante population analphabète italienne, et créa le Ricreatorio popolare (Récréation Populaire) ainsi qu’une école maternelle à Pellestrina.
Son style était nouveau et tranchait avec certaines idées reçues ; et puis, il eut l’audace de recevoir chez lui un prêtre récemment condamné pour modernisme, Romolo Murri, comme s’il n’était pas permis de rester charitable même (et surtout) avec un condamné. Certains prêtres, jaloux de son influence, ne se gênèrent pas pour l’accuser à son tour de modernisme, ce qui eut pour conséquence que don Olinto fut exclu du clergé en 1909, suspendu a divinis et, dirait-on aujourd’hui, mis au chômage. Les hommes d’Eglise, qui prêchent la charité, sont parfois impitoyables dans leurs sentences.
On ne peut imaginer la douleur qu’éprouve un prêtre que l’on prive de son état sacerdotal : c’est un peu comme interdire à un père en bonne santé d’avoir des enfants. Et pour Olinto, cette peine dura pendant seize année.
Que fit don Marella ? Il se soumit humblement, quitta son diocèse et erra dans diverses villes du pays, pour enseigner la philosophie. En 1916, il obtint le doctorat en Histoire de la Philosophie ainsi que l’aptitude à enseigner, qu’il mit à profit à Treviso, Messina, Pola, Rieti, Padoue.
Pendant tout ce temps, notre victime ne critiqua jamais l’Eglise. Il s’occupa des pauvres de diverses façons, édifiant par sa conduite et son zèle. Enfin en 1925, le Cardinal Giovanni Battista Nasalli Rocca di Corneliano, nouvel archevêque de Bologne, s’émut de cette situation anormale et s’employa à réhabiliter le pauvre prêtre. Ressuscité, don Olinto reprit et élargit son activité dans les milieux défavorisés.
En 1934, il fonda le Pieux Groupe d’Assistance religieuse dans les Agglomérations des plus pauvres.
En 1941, il fonda une association de tertiaires franciscains «Pro infantia et iuventute».
Pendant la guerre, il sauva la vie à un groupe de Juifs, cacha chez lui une trentaine de militaires destinés à la déportation, sauva un père de famille qui était déjà devant le peloton d’exécution, ainsi qu’une religieuse arrêtée par les Nazis.
Après cette guerre atroce, il créa en 1948 la Città dei Ragazzi (Cité des Garçons), pour accueillir des gamins des rues, des orphelins, pour lesquels il passait des heures dans les rues de Bologne à mendier.
Des confrères le critiquèrent encore, même le Saint-Office du Vatican demandait chaque année au diocèse de Bologne un rapport écrit sur les activités de don Olinto.
En même temps, beaucoup de volontaires s’offrirent pour l’aider. Un second refuge s’ouvrit en 1954 à San Lazzaro di Savena, et encore un Village artisanal et une Maison de la Charité.
Don Olinto savait aussi éclairer les esprits, et l’on note parmi ses dirigés Gianna Beretta Molla et Maria Bolognesi (v. 28 avril et 30 janvier).
C’est dans cette maison de San Lazzaro di Savena qu’il s’éteignit, le 6 septembre 1969.
Son œuvre continue, à Bologne, avec beaucoup de volontaires qui sont là pour accueillir tout un monde de personnes en difficulté : drogués, migrants, filles-mères, jeunes sans travail.
Suite à la reconnaissance d’un miracle, don Olinto Marella devait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 6 septembre.