Joaquín Jovaní Marín
1874-1936
Joaquín vint au monde le 16 octobre 1874 à San Mateu (Castellón, Espagne), de parents très chrétiens qui vinrent s’installer à Benicarló.
L’adolescent étudia au séminaire de Tortosa, puis de Toledo, où il passa la licence en théologie.
Après avoir été ordonné prêtre en 1898, il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus.
Il occupa différents postes au séminaire de Tolède, y fut directeur du collège San José, puis directeur à Almería, administrateur puis recteur du Séminaire Pontifical Espagnol à Rome.
Revenu en Espagne, il fut professeur au séminaire de Barcelone et recteur du séminaire de Tarragona.
En 1927, il fut élu supérieur général de sa congrégation, jusqu’en 1933.
En 1931, il écrivait déjà : Pour le moment, tout reste en paix, mais dans quelques mois, quand les gens s’apercevront qu’on les aura trompés dans leurs espérances avec des discours infâmes, qu’arrivera-t-il ? Je ne cherche même pas à y penser, sinon à vivre chaque jour comme le veut la Divine Providence. C’est maintenant que nous avons besoin d’une vie de foi !
En 1934, il laissa Tarragona ; en 1936, il se trouvait au séminaire de La Seu d’Urgell, pour quelques leçons avec les séminaristes plus anciens ; son cousin, Vicente, était avec lui.
Il écrivit à cette époque : Dieu seul sait ce qui nous attend pour cette année. La marée rouge semble s’étaler. Arriverons-nous à la fin de l’angoisse ? Nous sommes dans les mains de Dieu.
Le 25 juillet 1936, pendant le chant des vêpres, les miliciens entrèrent dans la chapelle et arrêtèrent prêtres et séminaristes. Ils proposèrent aux Supérieurs de partir pour Andorre, mais ceux-ci ne voulaient pas abandonner les jeunes.
Le 26 juillet, un autobus conduisit tout le monde à Tarragona, sans omettre de leur confisquer tout ce qu’ils avaient sur eux.
A Tarragona, don Joaquín fut libéré ; il se réfugia quelques jours chez un ami où il put célébrer la messe. Mais le 2 août, tout un groupe de miliciens vint l’appeler. Dieu soit loué, voici l’heure, répondit le prêtre.
Interrogé, il répondit : Je suis prêtre, et recteur du séminaire de Tarragona. On le conduisit au Comité. Le soir, il fut conduit au Château de Pilate.
Don Joaquín reçut la visite d’un bon chrétien, dont l’épouse était la cousine de Federico Domingo, ce dernier étant le frère du ministre Marcelino Domingo. Grâce à Federico, Joaquín put sortir de prison. Muni d’un passeport pour la France, il quitta la pension avec son cousin Vicente, et partit en voiture, tandis que dans cette pension demeuraient encore d’autres prêtres.
Une soixantaine de militiens intervinrent et arrêtèrent tous les occupants. Sur ces entrefaîtes, la voiture revint, car d’autres miliciens avaient obligé les voyageurs à rebrousser chemin. Ils furent donc arrêtés à leur tour.
Tous les prisonniers furent emmenés à la tchéka San Elías. Ils y restèrent encore plus de quatre mois.
Il eut l’occasion de dire : Je reste tranquille, parce que l’unique chose qu’ils peuvent me prendre, c’est la vie, mais j’en espère une meilleure.
Le 5 décembre 1936, don Joaquín et don Vicente furent emmenés au cimetière de Montcada i Reixac, où ils reçurent la palme du martyre.
Ils furent béatifiés en 2013.