Turibio de Mogrovejo
1538-1606
Turibio naquit le 18 novembre 1538 à Mayorga (León, Espagne), et fut dès l’enfance favorisé de grâces célestes quant à la piété, à l’amour des pauvres, à l’horreur du péché et à la dévotion mariale.
Jeune étudiant à Valladolid, il donnait une partie de son repas aux pauvres. Il fallut déjà l’inviter à modérer ses mortifications.
Le roi Felipe II le connut et le nomma en 1576 président du tribunal de l’Inquisition à Grenade, alors qu’il n’était que laïc.
Puis, toujours laïc, il fut nommé évêque pour la capitale du Pérou, Lima. Surpris, Turibio chercha par tous les moyens à échapper à cette «catastrophe», mais son humilité conduisit le roi et l’Eglise à confirmer le choix. Il reçut donc les Ordres à cadence rapprochée, le Sacerdoce et fut consacré évêque.
Parvenu en 1581 au Pérou, il constata avec amertume la situation désolante de son «diocèse», une région grande comme la moitié de la France, où les Indios étaient mal traités par les envahisseurs espagnols, et où le clergé se comportait de façon autrement scandaleuse.
Turibio fit trois fois la visite apostolique de son diocèse, à pied ou à cheval, sans compter sa fatigue pour escalader les montagnes, marcher dans la glace, éviter les bêtes féroces, aller trouver sur place les braves Indios, tout en maintenant ses habitudes de prière, de jeûne et de mortifications.
Il tint des synodes diocésains et provinciaux, fonda des séminaires, des églises, des hôpitaux. Il apprit les langues régionales des différentes tribus.
Défenseur très actif de la cause des Indios, si Turibio ne fut pas le fondateur de l’Eglise du Pérou, il en fut le restaurateur.
L’évêque se confessait chaque jour avant de célébrer la Messe.
Il se trouvait à des centaines de kilomètres de Lima, quand il sentit approcher sa dernière heure. Il donna aux domestiques tout ce qui lui restait, se fit porter à l’église pour recevoir le Viatique, et dut regagner son lit pour recevoir l’ultime Sacrement. Il demanda à l’entourage de chanter le psaume Je me suis réjoui quand on m’a dit : Allons à la maison du Seigneur (Ps 121) et mourut en murmurant encore En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit (Ps 30).
C’était le 23 mars 1606.
Turibio de Mogrovejo fut béatifié en 1679 et canonisé en 1726.
De son vivant déjà, il avait ressuscité un mort et guéri des malades.