Gumersindo Valtierra Alonso
1876-1936
Né le 13 janvier 1876 à San Martín de Humada (Burgos), Gumersindo fut baptisé le jour-même, et confirmé l’année suivante. Ses parents, Santiago et Josefa, étaient de simples paysans chrétiens qui priaient fidèlement le chapelet.
En 1890, il commença le postulat chez les Clarétains de Ségovie, où ils étaient plus de cent-vingt garçons. Très bon élève, il passa au noviciat de Cervera en 1893, fit la profession l’année suivante, et commença la philosophie. Jusques là, ses résultats étaient excellents.
En 1897 cependant, il se trouvait à La Selva del Campo comme frère convers : des crises d’épilepsies l’empêchaient d’accéder au sacerdoce. L’épreuve était rude, mais il l’accepta humblement. Dieu le récompensa : les crises passèrent et il put reprendre les études.
Il fut professeur des postulants à Barbastro et préfet auxiliaire, tout en suivant les cours de théologie au séminaire de Barbastro. Il reçut enfin les Ordres et fut ordonné prêtre en 1908 à Lleida : il avait trente-deux ans.
L’enseignement lui allait à la perfection. Après Barbastro, il fut envoyé pour cela à Vich (1909), Cartagena (1916), Madrid (1922), Alagón (1923), puis au séminaire comme préfet de discipline, à Requena comme supérieur (1928), où il établit l’archiconfrérie du Cœur Immaculé de Marie.
Dès la proclamation de la Deuxième République (1931), il s’attendait au martyre et s’y préparait.
En 1932 on le nomma supérieur de la maison généralice à Barcelone, charge renouvelée en 1934. Il ne s’en sentait pas capable : J’aurai certainement plus de mal à tenir qu’à commander.
Le 20 juillet 1936, c’était la révolution, mais le père Gumersindo ne réalisait pas la situation : Si on n’a rien fait à personne… On le persuada de s’habiller en paysan et d’aller se cacher. Il dut changer de cachette plusieurs fois ; il ne comprenait pas le danger qu’il courait à sortir tout vêtu de noir avec son bréviaire en mains… Le dimanche 26, des miliciens l’arrêtèrent dans la rue.
Naïvement, il indiqua la maison où il logeait, mais comprit (trop tard) qu’il ne devait pas nommer les propriétaires et se tut : il reçut une violente gifle qui le fit saigner du nez et se mit à dire le chapelet. On le remit à d’autres miliciens : Celui-là, vous pouvez en faire ce que vous voulez. On l’emmena plus loin, on le fit descendre de voiture, marcher quelques mètres, et une décharge l’abattit en pleine rue.
Martyrisé le 26 juillet 1936 à Barcelone, béatifié en 2017, le bienheureux Gumersindo Valtierra Alonso sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 26 juillet.