Josep Puigdeséns Pujol
1875-1936
Né le 14 janvier 1875 à Vic (Catalogne) et baptisé deux jours plus tard, Josep (les Espagnols disent José) fut confirmé en 1877. Ses parents, Jaime et Dolores, l’éduquèrent chrétiennement.
En 1886, il commença l’étude du latin et de l’espagnol au séminaire de Vic. Son père mourut peu après. En 1889, il décida d’entrer chez les Clarétains et fut admis au postulat de Barbastro. Puis ce fut le noviciat à Cervera, la profession en 1893, et les premières études de philosophie.
En 1896, il fit la théologie à Santo Domingo de la Calzada et reçut les Ordres mineurs. Tout allait bien mais, en 1900, quand Josep fit la demande du sous-diaconat, on le lui refusa : on le trouvait trop accaparé par les bouquins de sciences «secondaires» et autres matières «modernes», ce qui d’ailleurs «allait à l’encontre de sa piété». Il reçut donc les Ordres majeurs avec un certain retard, en 1901.
Prêtre aux dons intellectuels hors du commun, Josep avait une passion pour la recherche et l’écriture, mais il regrettait le manque de livres et de revues adéquats. En attendant, il fut professeur de Métaphysique à Cervera (1902). En 1906, il put exercer son ministère sacerdotal à Lleida ; en 1907 on l’envoya à Madrid pour collaborer à deux revues, puis il fut transféré à Aranda de Duero et à Alagón (1910), Vic, enfin Rome (1912), pour recueillir suffisamment d’informations sur le Père Fondateur, Antonio María Claret (v. 24 octobre). Il profita de son séjour pour préparer le doctorat en Philosophie.
En 1913, il fut professeur de Théologie et Patrologie à l’université de Tarragona - où il n’y avait même pas de bibliothèque ! En 1915, il fut à Barcelone pour une chaire de philosophie en catalan et collaborer au dictionnaire philosophique en catalan.
On lui demanda ensuite d’écrire un ouvrage sur la Psychologie et, pour cela, fut envoyé à l’université de Louvain (1920). De là il fit un tour à Bonn ; il revint en Espagne enchanté d’avoir connu ces deux universités, avec leurs professeurs compréhensifs et leurs riches bibliothèques.
En 1931, on le nomma professeur de Psychologie à Solsona ; en 1934, il refit un voyage à Rome ; en 1935, il fut à Vic (ou Vich, à l’espagnole).
Ce prêtre était un cerveau d’informations de tout genre, un puits de science.
Comme on l’a raconté à propos du p.Aramendía, le 20 juillet 1936, il se réfugia chez sa sœur. A la nouvelle que la maison des Clarétains flambait, les deux prêtres se risquèrent à aller récupérer des paquets de notes qui s’y trouvaient encore, mais en furent empêchés par la fumée et les flammes.
La suite des événements est celle qu’on a racontée à propos du p.Aramendía. Le 17 août à une heure du matin, survint une patrouille ; les pères durent suivre les hommes, à pied, les fusils pointés sur eux, jusqu’au siège du Comité puis hors de la ville, où on les fusilla.
La malheureuse voisine qui avait dénoncé les deux prêtres, tomba malade peu après et, à l’hôpital où elle agonisait, ne cessait de crier : Je suis condamnée… C’est ta faute !
Martyrisé le 17 août 1936 à Vic et béatifié en 2017, Josep Puigdeséns Pujol sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 17 août.