Antonio Fantosati
1842-1900
Né à Santa Maria in Valle (Trevi, Perugia, Italie C) le 16 octobre 1842, Antonio était un garçon frêle, timide, apparemment destiné à devenir un brave paysan.
A seize ans il entra chez les Frères Mineurs à Santa Maria della Spineta (Todi) et prit le nom de Antonino (petit Antoine). N’ayant pas été enrôlé dans les troupes piémontaises ou garibaldiennes, il continua ses études à Rome et reçut le sacerdoce en 1865.
A cette occasion, il eut pour «parrain» le comte Giovanni Battista Pecci, frère du futur pape Léon XIII, avec lequel il restera extrêmement lié durant toute sa vie missionnaire.
En 1867, il partit pour la Chine, accompagné de quelques Religieux, dont le père Elia Facchini (qui mourra deux jours après lui).
Arrivé à Wuhan (Hupeh), il endossa des vêtements chinois et prit aussi un nom chinois : Fan-Hoae-te.
En 1878, il fut nommé administrateur apostolique de l’Hupeh nord-occidental et, en 1892, vicaire apostolique de l’Hunan méridional, recevant également la consécration épiscopale. Il rencontra toutes sortes de gens, marchands, lettrés, mandarins, étudiants, bonzes, pêcheurs, avec lesquels il partagea les habitudes (et les repas…). Il fit construire un orphelinat, fit venir d’Europe des vêtements, de la nourriture, des médicaments ; il contracta la peste, dont il put guérir.
Il amena ainsi à la foi catholique quatre-vingt-dix familles. Même les Autorités favorisaient ses initiatives.
En 1888, il fit un voyage de «repos» en Italie et en Terre Sainte.
De retour en Chine, il dut affronter patiemment les jalousies et les fausses accusations qui lui venaient de mandarins influents.
Durant la révolution des Boxers, il se trouvait en visite pastorale et apprit la triste situation des fidèles : on avait détruit sa maison et l’orphelinat, et brûlé vif le père Giacomantonio. En bon pasteur soucieux de son troupeau, il voulut les rejoindre, en compagnie du jeune père Gambaro.
Arrivés devant Hengzhou, ils furent reconnus et leur barque poussée vers le rivage ; une grêle de pierres s’abattit sur eux. Ecroulés à terre, ils ne disaient que Jésus, Marie ; le père Gambaro se traîna aux pieds de l’évêque, l’embrassa et retomba mort, tandis que Mgr Fantosati agonisa encore pendant deux heures.
Un païen l’acheva en le transperçant d’un bambou armé d’une pointe de fer. Le corps du Martyr fut brûlé, et les cendres dispersées.
C’était le 7 juillet 1900.
Mgr Fantosati fut béatifié en 1946 et canonisé en 2000.