Makarios l’Ancien
300-390
Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus bas).
Le nôtre naquit vers 300 en Haute-Egypte.
Un seul fait peut donner une idée de sa nature délicate. Un jour que des camarades avaient volé des figues, il leur en échappa une à terre, et Makarios la mangea : toute sa vie il pleura sa faute.
Il eut l’inspiration de se retirer dans une petite cabane de son village, pour y prier et vivre du travail de ses mains.
Une fille répandit le bruit qu’elle avait conçu de lui et ameuta tout le village ; les parents de la fille vinrent s’emparer de Makarios et le traînèrent dans toutes les rues, l’insultant et le frappant ; on lui demanda de subvenir aux nécessités de la jeune maman et de l’enfant, ce qu’il accepta sans discuter. Mais on découvrit le mensonge, et toute la population admira la sainteté de Makarios.
Aussitôt, Makarios s’enfuit dans le désert de Scété, près de la Libye. On était en 330, et Makarios allait rester soixante années dans cette solitude.
Il eut des disciples, qu’il établit chacun dans de petits ermitages séparés, ne conservant qu’un seul disciple auprès de lui, Evagrius, chargé de recevoir des visiteurs et épargner à Makarios des conversations trop longues.
Il se peut que Makarios fût quelque temps auprès de s.Antoine (v. 17 janvier).
Vers 340, Makarios dut accepter de recevoir le sacerdoce, car les nombreux moines avaient besoin de recevoir l’Eucharistie.
Ces moines en effet se multiplièrent : on dut construire jusqu’à quatre églises et ordonner suffisamment de prêtres pour y officier.
Pour encourager son disciple à la mortification, Makarios lui rappela que, pendant vingt ans, il ne mangea et ne but que ce qui suffisait au strict besoin de son corps, et lui conseillait… de se mettre un peu à l’ombre. Si, rarement, il cédait à la gourmandise d’accepter des visiteurs un petit verre de vin, il en faisait pénitence en s’abstenant de boire pendant deux ou trois jours.
Beaucoup recouraient à ses instructions, mais Makarios parlait surtout par son silence, son humilité et, à l’occasion, par quelques mots très brefs.
Pour la prière, il n’est pas besoin de recourir à beaucoup de paroles. Répétez avec un cœur sincère : Mon Dieu, viens à mon secours.
Le diable lui dit un jour : Je peux te surpasser en fait de veilles, de jeûnes et d’autres privations, il n’y a que ton humilité qui me dépasse et me désarme.
A un jeune qui voulait entrer dans cette vie d’ascétisme, Makarios lui demanda… d’aller déterrer des morts et de leur adresser soit des louanges soit des insultes ; le jeune obéit et revint dire que ces morts ne lui avaient adressé aucune réponse. Makarios lui expliqua alors qu’il devait arriver à être aussi insensible au monde que l’avaient été ces morts.
L’hérésiarque Hiérax réussit à répandre ses erreurs parmi les moines. Il prétendait qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Makarios invita Hiérax à venir prier avec lui au cimetière : celui des deux qui obtiendrait une résurrection de mort, celui-là aurait la doctrine juste. Makarios ressuscita un mort, pas Hiérax.
Comme son homonyme Makarios d’Alexandrie, Makarios fut exilé par les ariens, mais peu de temps, sur une île. Il put en revenir assez rapidement.
Makarios mourut à l’âge de quatre-vingt dix ans, en 390.
Saint Makarios l’Ancien est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.