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19 janvier 2017 4 19 /01 /janvier /2017 22:24

Makarios d’Alexandrie

293-393

 

Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus haut).

Le nôtre naquit en Alexandrie à la fin du troisième siècle.

Il commença par être confiseur.

Vers 335, il se retira au désert, où il fut disciple de s.Antoine (v. 17 janvier).

Il séjourna en plusieurs endroits. D’une part dans le désert de Nitrie, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest d’Alexandrie, d’autre part et surtout dans le désert de Basse-Egypte, plus proche de la même ville.

Il fut ordonné prêtre.

On sait que chaque anachorète y vivait dans sa propre cellule, occupé à prier et à confectionner des nattes. Le samedi et le dimanche voyaient les solitaires se réunir dans une église pour la louange dominicale.

Makarios reçut un jour un grand panier de raisins, qu’il fit tout de suite passer à son voisin malade ; mais ce dernier eut le même geste à l’égard d’un autre, et ainsi de suite ; finalement, Makarios reçut à nouveau son panier, intact, heureux de constater comment chacun s’était privé pour son Prochain.

Pendant trois années, sa nourriture quotidienne consista en l’équivalent d’une demi-baguette de pain, guère plus d’eau.

Pour lutter contre le sommeil, il s’imposa de demeurer hors de sa cellule jours et nuits, vingt jours de suite ; le soleil le brûlait le jour, la nuit était glaciale ; la prudence seulement le força à cesser ce régime excessif qui menaçait de lui détruire la raison.

Un jour qu’un gros moustique le piqua au pied, il eut le réflexe, comme chacun de nous, de l’attrapper et de l’écraser ; mais ce geste nerveux l’attrista et, pour expier sa faute, il alla s’exposer tout nu au bord du marais proche, où les bestioles vinrent littéralement le dévorer.

Vers 349, Makarios apprit que les moines de Tabenne (ou Tabennèse), sous la direction de s.Pacôme (v. 9 mai) suivaient une Règle extrêmement sévère. Il s’y rendit incognito. Pacôme le reçut plutôt durement, pour l’éprouver, le trouvant «trop vieux». Makarios dut rester une semaine à la porte, sans manger ; ayant enfin été reçu, il étonna tellement les moines par ses austérités, que ceux-ci vinrent «se plaindre» à Pacôme : ce moine n’était pas un homme, il était trop saint pour eux, ils allaient désespérer de persévérer, etc. Pacôme eut alors une révélation céleste et comprit de qui il s’agissait. Il avait déjà entendu parler de ce fameux Makarios : il le pria de rentrer chez lui, se recommandant à ses prières.

Makarios eut beaucoup de pouvoir sur les démons ; mais le Démon lui-même vint le tenter, par exemple lui suggérant d’aller à Rome pour s’occuper des malades. C’était bien une «pieuse intention», mais on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Makarios s’étendit de tout son long dans sa cellule et proposa au Diable de le tirer dans cette position, car il n’avait nulle intention de quitter son désert ; et comme le Diable insistait, il se chargea d’un énorme sac de sable et s’efforçait de marcher avec ce fardeau, pour tourmenter celui qui le tourmentait.

Makarios eut aussi une influence bienfaisante sur les bêtes. Un jour qu’une hyène vint déposer à ses pieds son petit aveugle, Makarios le prit délicatement et lui rendit la vue. Le lendemain, la maman vint manifester sa reconnaissance en apportant à Makarios une toison de brebis, dont il usa jusqu’à la mort. Bien sûr, la hyène avait dû se nourrir, avant de disposer de cette toison…

Le témoin privilégié de tous ces faits, un certain Palladios, entendit un jour Makarios se traiter de goinfre aux cheveux blancs : il s’accusait en effet d’avoir cédé à la gourmandise, ayant touché à un peu d’huile et à un verre de vin.

Palladios sentit un jour la tentation du découragement ; Makarios au contraire le consola : Ne t’arrête jamais à cette tentation et dis simplement : Mon amour pour Jésus ne me permet pas de quitter ma cellule, je suis déterminé à y rester pour lui plaire et accomplir agréablement sa volonté.

Makarios se trouva un jour sur le bateau qui traversait le Nil. Des officiers à bord remarquaient la joie de Makarios, qui leur répondit très gentiment, alludant au sens de son nom : Si nous sommes si «heureux» en méprisant le monde, n’êtes-vous pas misérables de vivre comme ses esclaves ? Le chef du groupe fut touché de cette gentille remarque, vendit ses biens et se fit ermite.

Un autre diable affligea la retraite de Makarios Ce fut la lutte de l’arianisme. Le parti hérétique d’Alexandrie réussit à le faire bannir. On hésite à dire à quel moment eut lieu cet exil, et combien de temps il dura. Ce ne fut probablement pas sous le patriarche arien Lucius, qui ne fut présent en Alexandrie que quelques jours ; l’exil dura en réalité très peu de temps, car il y eut une véritable levée de boucliers contre l’intrus Lucius, qui dut rappeler Makarios.

Makarios mourut centenaire ou presque, vers 393.

Pour le distinguer des autres Makarios, on lui a donné le surnom de Citadin (originaire de la ville d’Alexandrie) ou aussi de Jeune, par rapport à l’Ancien, dont il a été question plus haut. Il paraît aussi que les pâtissiers l’ont choisi comme patron.

Saint Makarios d’Alexandrie est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

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