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3e dimanche per annum - A

 

Précédemment, nous avons fêté le Baptême de Notre-Seigneur, le premier de nos «Mystères lumineux» du Rosaire. Nous allons vivre aujourd’hui le troisième de ces Mystères lumineux : l’annonce du Royaume et l’appel à la Conversion.

 

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Nous entendons d’abord le prophète Isaïe annoncer, huit siècles déjà avant la naissance du Christ, que le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, puisqu’en effet le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ont été couverts de gloire.

Ces régions de Zabulon et Nephtali sont à l’ouest de la Mer de Kinneret ou Lac de Tibériade, où se trouvent beaucoup de localités célèbres de l’Evangile : Tibériade, Magdala, Gennésareth, Capharnaüm, plus loin Cana, Nazareth, le Mont Thabor.

Les peuples qui y habitent devaient donc recevoir cette grande lumière, l’allégresse, la joie de l’annonce apportée par le Sauveur : l’annonce du Royaume !

La victoire sur Madiane est cet épisode des Juges (Jg 7), où Gédéon et trois cents hommes seulement semèrent la terreur dans le camp madianite, simplement en sonnant du cor et en brisant des cruches, au point que les assiégés, se réveillant en pleine nuit, soit s’entretuèrent soit s’enfuirent, poursuivis puis achevés par les habitant des tribus ralliées à Gédéon. Israël retrouva ainsi la paix, pas pour longtemps hélas, puisque quarante ans à peine après cette victoire, on retombait dans l’idolâtrie.

 

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Malgré cette rechute, malgré toutes nos chutes quotidiennes, nous pouvons expérimenter et rester convaincus que seul Le Seigneur est (notre) lumière et (notre) salut.

Tel est le chant du psaume 26. Nous n’en méditons aujourd’hui que trois strophes, dans lesquelles le psalmiste David exprime la confiance totale qu’il a en Dieu. Certes, David a connu l’erreur, est tombé dans le péché, mais il ne s’est jamais rebellé contre Dieu : sa volonté est restée constamment tendue vers Dieu.

C’est cette constance dans la volonté qui peut nous permettre, avec lui, d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de (notre) vie.

Dieu en effet, ne compte pas chacune de nos fautes : Il veut seulement notre amour, notre recherche de conversion. C’est cet effort qu’Il récompense.

Par exemple, un fumeur qui, en se combattant, réussit à fumer quelques cigarettes de moins, a certainement beaucoup plus de mérite que celui qui consomme chaque jour dix cigarettes sans jamais chercher à diminuer… Un élève qui, par son labeur quotidien, fait passer sa moyenne de 9 à 11 sur 20, a certainement plus de mérite que l’élève moyen qui, sans effort, se contente d’un 12 ou même d’un 15 sur 20.

Ce qui compte, à la fin, c’est la somme d’efforts que l’homme aura accomplis pour se rapprocher du Bien et du Vrai. 

Ces efforts doivent se faire dans la patience, dans l’humilité, dans l’amour sincère de tous les hommes. 

C’est cet effort de chacun qui aidera peu à peu tous les chrétiens à se réunir en un seul troupeau. Ces jours-ci, du 18 au 25 janvier, nous célébrons la Semaine de l’Unité, un temps de prière intense pour demander à Dieu l’unité des chrétiens : anglicans, protestants, orthodoxes, catholiques.

 

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Quelque chose de ce problème de divisions se reflète dans l’extrait de l’épître aux Corinthiens, que nous continuons de lire aujourd’hui. 

Dans la jeune communauté de Corinthe, certains se réclamaient plutôt de Pierre, d’autres de Paul, d’autres d’Apollos - cet Alexandrin éloquent, versé dans les Ecritures (Ac 18,24), à qui on a même attribué quelquefois l’épître aux Hébreux. 

Et Paul de protester, humblement, mais fermement, disant en quelque sorte : Qui suis-je, moi ? Je ne vous ai même pas baptisés ! Si je suis venu à vous, c’est pour vous annoncer la Bonne Nouvelle, le Christ, et Lui seul. La réflexion de Paul fait écho à la parole du Père, que nous entendions lors du baptême du Christ : C’est Lui, mon Fils bien-aimé. C’est Lui que vous devez suivre désormais.

C’est Lui que nous devons écouter d’un seul cœur, et louer d’une seule voix.

 

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L’évangéliste Matthieu continue de montrer l’accomplissement des prophéties par la venue de Jésus. Il cite longuement Isaïe, que nous avons lu dans la première lecture.

Jésus nous demande de nous convertir. 

Se convertir ne doit pas évoquer une démarche difficile, pénible, car la conversion dans l’amour de Dieu est une libération de notre moi pour nous épanouir réellement dans la liberté des enfants de Dieu ; c’est réellement un moment de grande Lumière, et c’est sur cette Lumière que nous méditons le troisième mystère lumineux du Rosaire.

Et voilà que Jésus lance un autre appel, très particulier celui-ci, à l’adresse de Pierre et André, de Jacques et Jean ; un appel à Le suivre. 

On s’étonnera de la promptitude avec laquelle ceux-ci quittent, immédiatement, famille et travail pour suivre Jésus. Mais ce n’est certainement pas la première fois qu’ils rencontrent Jésus, qu’ils l’ont entendu parler ; certains l’ont déjà vu près de Jean-Baptiste. Ils ont déjà réfléchi sur ce Jésus de Nazareth, comme les évangiles le laissent entendre ; ils ont entendu parler de sa naissance, de celle de Jean-Baptiste, de tout ce qui s’est passé à ce moment-là : même sans télévison et sans internet, les nouvelles passaient très vite et très bien !

Ajoutons aussi que le cœur de ces pêcheurs était tout prêt à accueillir le message du Christ, car ils étaient du nombre de ceux qui aimaient la Vérité et attendaient avec ferveur ce Messie annoncé par les Prophètes ; ils savaient ainsi que s’accomplissaient en ce moment les soixante-dix semaines de Daniel (cf. Dn 9:24). 

A travers tous les siècles et jusqu’à nos jours, Dieu appelle ainsi ceux dont Il a besoin pour transmettre le Message de l’Evangile. C’est un appel vibrant qui touche le cœur de tel ou tel, qui le comble dans son désir de Vérité. Les candidats au sacerdoce perçoivent l’Appel parfois tout petits, parfois déjà adultes, quelque chose de très impressionnant se passe alors en eux, quelque chose qui les attire irrésistiblement vers un haut idéal. Restant libres de répondre ou non, certains ne s’engageront pas, ou hésiteront. Certains recevront cette immense grâce du Sacerdoce. Prions pour eux.

L’évangile ne dit pas que ces apôtres aient tout quitté définitivement : nous savons bien qu’ils reprendront leurs filets de pêcheurs, puisqu’on les retrouvera dans les barques, quand Jésus calme la mer déchaînée (Mt 8:23-27), quand Il leur apparaîtra après la résurrection et multipliera les poissons (Jn 21:4-6). En revanche, Matthieu abandonnera totalement son “métier” (nous en lirons son propre récit au chapitre 9, dans quelques semaines). C’est que Jésus désire que ses collaborateurs sachent vivre de leur propre travail, humblement, durement même, tandis que l’activité de Matthieu, pas malhonnête en soi bien sûr, pouvait offrir des occasions faciles de lucre, d’amour du profit, et Jésus préfère le dépouillement réel. C'est ainsi que nous voyons saint Paul (Ac 18:3) coopérer avec des fabricants de tentes, travaillant de ses mains pour n’être à la charge de personne (2Th 3:8 ; 1Th 2:9), ajoutant même cette parole solennelle : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus (2Th 3:10).

 

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Quels seront donc les fruits en abondance que nous porterons par nos efforts, pour reprendre les mots de la Prière du jour ?

Certainement une sanctification toujours plus parfaite, comme nous le montrent tous les Saints, qui ont combattu le vieil homme, qui ont aimé Jésus-Christ à la folie, qui ont aidé le Prochain, les enfants, les pauvres, les veuves, les malades…

Certainement aussi, une profonde unité entre tous les Chrétiens ; que nous réparions les déchirures fraternelles, comme le désire fondamentalement notre Sauveur : 

Que tous soient Un ; comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient Un en nous (Jn 17:21). 

 
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Published by samuelephrem - dans Homélies - année A

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