Fête de l’Assomption
Au cœur de nos mois d’été, nous fêtons la solennité de l’Assomption de Marie, une fête qui, ne l’oublions pas, a aussi le rang de fête d’obligation.
La fête elle-même remonte au 7e siècle ; en France le pieux roi Louis XIII en fit la fête nationale, reprise par la Restauration, après une éphémère fête de s.Napoléon, martyr, instituée durant le premier Empire, aux fins que chacun peut deviner.
Mais l’Assomption de Marie est aussi un dogme, c’est-à-dire un article de foi, que l’Eglise nous demande de croire au même titre que nous croyons au dogme de la Sainte Trinité. Ce dogme de l’Assomption est le plus récent de tous : ce n’est qu’en 1950 que Pie XII le proclama par la bulle Munificentissimus Deus, reprise par le Concile de Vatican II. En réalité, un mouvement universel des épiscopats avait exprimé au Pape leur désir que fût solennellement définie cette vérité.
Que nous demande donc de croire la Sainte Eglise ? - que la Vierge immaculée fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers. Certains esprits ont parfois cherché à aller plus loiin : Marie est-elle morte, ou pas ? Il n’a pas manqué, en effet, de théologiens, et d’illustres, qui supposaient sincèrement que la Mère de Dieu fût exempte de la mort physique.
On ne va pas ici reproduire les volumes entiers qui ont été écrits sur ce sujet théologique. Une étude synthétique paraîtra probablement un jour sur notre site à ce sujet. Un des arguments les plus forts à propos de cette “vérité” est tout simplement celui-ci : si Marie a suivi Jésus si fidèlement, si elle a voulu participer si intimement à Sa passion et à Sa mort au point qu’elle ait reçu le titre de Co-rédemptrice et de Reine des Martyrs, on ne voit pas pourquoi elle aurait été exemptée de mourir comme son Fils, pour “ressusciter” comme Lui immédiatement après et être ainsi “assumée”, portée au ciel, pour y retrouver son divin Fils glorieux.
«Ressusciter» est le terme qu’on attribue traditionnellement à Jésus-Christ ; «Assomption», en revanche, concerne Marie, qui n’est pas montée d’elle-même au Ciel, mais y fut portée par les Anges.
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Le vœu que fit Louis XIII était d’honorer notre Mère dans tout le royaume de France, par une procession organisée dans chacune des paroisses. Mais de même qu’un jour “le combat cessa faute de combattants”, nos processions ont cessé faute de croyants.
Mais si nous le voulons bien, rien ne nous empêchera de prendre notre voiture et d’aller faire un petit pélerinage en quelque lieu marial pour y prier la Mère de Dieu : nous l’invoquerons pour notre pays, pour nos “dirigeants”, pour tous les diocèses consacrés à Marie glorifiée en son Assomption, pour toutes les Marie qui portent ce doux nom.
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On pourra ici relever deux “détails historiques” qui ont marqué la proclamation du dogme de l’Assomption.
1. Il y avait à Rome, dans les années quarante, un homme de religion adventiste, mais athée fanatique et convaincu, dont l’unique rêve était de tuer ce pape marial qu’était Pie XII et qui avait cette “vilaine” intention de proclamer le dogme de l’Assomption ; la décision était bien arrêtée, le couteau prêt, rien ne manquait, que l’occasion. Mais voilà qu’un beau soir d’avril 1947, notre homme se trouve comme “terrassé” par une vision de la Madonne ; depuis, ce “voyant” se convertit, alla remettre humblement au pape son couteau et se fit le héraut de la Vierge Marie. Ces apparitions des “Trois Fontaines” à Rome ont donné naissance à un pélerinage, pour lequel l’Eglise a concédé la permission de célébrer sur place la sainte Messe.
2. L’autre fait, non moins historique que le précédent, remonte à la veille de la proclamation du même dogme, donc le 31 octobre 1950. Ce que vit alors Pie XII, celui-ci le révéla lui-même quelques jours après à tous les cardinaux romains réunis : regardant le soleil couchant depuis sa fenêtre, il vit alors le soleil se déplacer, “danser” dans le ciel comme au jour de l’apparition de Marie à Fatima le 13 octobre 1917. Très lié personnellement à Fatima, Pie XII comprit que Marie voulait lui manifester ce “signe” privilégié juste au moment où il s’apprêtait à proclamer le dogme de l’Assomption, comme pour illustrer le mot de l’Apocalypse : Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête (Ap 12:1).
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Le Mystère de l’Assomption est le quatrième de nos mystères glorieux du traditionnel chapelet. Prenons quelques minutes de notre journée pour repenser à la douce mort de Marie entourée des Apôtres, à la délicate présence des Anges autour d’elle venus la porter triomphalement vers son Fils Jésus, dans la gloire céleste, où elle règne près de Lui, et continue de coopérer avec Lui pour l’Eglise et pour le salut de chacun d’entre nous.