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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 00:00

Walfredo della Gherardesca de Pise

† 765

 

Walfridus, devenu Walfredo ou Wilfrido en italien, est peut-être le lointain fondateur de la lignée des Gherardesca, noble famille de Pise (Toscane, Italie). On le croit effectivement lombard, neveu du roi Astolfo, petit-fils du duc Pemmone, et fils de Ratchauso, qui fut gastaldo (administrateur) de Pise.

De son mariage avec Tesia, Walfredo eut cinq enfants.

Ceux-ci devenus grands, il décida en 754, de concert avec son épouse, de devenir ermite. Avec deux compagnons, Forte et Gundoaldo, qui venaient l’un de Corse, l’autre de Lucques, ils construisirent à Palazzuolo in Acquaviva un petit monastère dédié à saint Pierre (v. 29 juin). Pour apprendre la Règle de saint Benoît (v. 11 juillet), ils firent venir un moine de Volturno.

Puis ils construisirent aussi un monastère… pour leurs épouses et celles de leurs filles qui voulaient suivre la même orientation, peut-être celui de Saint-Sauveur à Versilia (act. Pietrasanta).

Walfredo fut élu premier abbé du monastère.

Un des fils de Walfredo, Ginfrido, avait suivi son père et avait été ordonné prêtre ; pris par la tentation, il quitta le monastère, non sans avoir entendu son père lui prédire une «punition» ; de fait, il fut bientôt amputé d’une phalange à la main ; repenti, il demanda sa réadmission et fut un modèle de piété, au point qu’il succéda à son père.

Le pieux Fondateur mourut vers 765 ; les miracles avenus sur son tombeau engendrèrent un culte séculaire, qui fut reconnu en 1861.

Saint Walfredo est commémoré le 15 février au Martyrologe Romain.

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 00:00

Wereburge d’Ely

† 700

 

Wereburga naquit au 7e siècle en Angleterre, de Wulfère et Ermenilde (v. 13 février ?), aînée des trois autres frères qui s’appelaient Wulfade, Rufin et Kenred ; on va le voir, les deux premiers furent martyrs, le troisième mourut à Rome en odeur de sainteté.

Le père de ces enfants était un homme non baptisé, et même d’une cruauté presque légendaire : il aurait lui-même massacré ses deux fils Wulfade et Rufin (autrefois au Martyrologe le 24 juillet) ; la mère au contraire était chrétienne.

Wereburge grandit en cultivant les vertus, particulièrement l’humilité, l’obéissance, la douceur ; aux dévotions qu’elle partageait avec sa mère, elle ajoutait déjà de longues heures de prière et de méditation.

Elle refusa opiniâtrement les offres de mariage qui se présentèrent, en particulier celle d’un seigneur très ami de son père ; celui-ci fut vivement affecté non seulement du refus de sa fille, mais aussi de l’opposition exprimée par ses deux fils à une telle union : il les massacra sur place ; c’est à la suite de ce martyre que, confondu par sa conscience, le malheureux roi fit construire un prieuré à Stone pour abriter les corps de ses deux fils.

Wereburge alla se réfugier dans l’abbaye d’Ely, que sa grand-tante Ethelrede avait fondée (v. 23 juin). Cette fois-ci, son père accompagna sa fille jusqu’à l’abbaye. Il mourut peu après.

De son côté, la maman, Ermenilde, prit le voile dans cette même abbaye. Wereburge fut bientôt chargée de diriger tous les monastères de la région, pour y établir une règle plus unifiée ; elle devenait ainsi Supérieure générale. Quand elle eut opéré sa mission, elle obtint du roi de l’aider à fonder encore  d’autres monastères.

Wereburga vivait déjà en moniale avant d’entrer à Ely ; maintenant, elle cherchait à donner l’exemple pour exhorter toutes les âmes à acquérir la sainteté et gagner le Ciel. Chaque jour, elle priait le psautier à genoux, passait de longs moments prosternée à l’église, souvent le visage baigné de larmes ; elle lisait les vies des Pères du désert et s’en inspirait à sa mesure ; elle ne prit jamais qu’un seul repas par jour.

Signes de cette grande sainteté, les miracles se produisirent. Un jour qu’une nuée d’oies sauvages s’était abattue sur les champs, le paysan qui y cultivait fut inquiet pour la récolte et vint avertir Wereburge ; tout simplement, elle rétorqua : Amène-moi tout ce monde ; le paysan obéit, convoqua les oies, qui vinrent aux pieds de Wereburge ; elle leur dit : Repartez en paix, mais ne revenez jamais plus sur nos champs, et les champs poussèrent désormais en toute tranquillité.

Comme elle se trouvait à Trentham, elle eut le pressentiment de sa fin prochaine ; elle s’éteignit en effet là, sur la fin du 7e siècle, vers 700.

Des miracles ayant eu lieu sur son tombeau, on rouvrit le cercueil en 709 et on trouva le corps de Wereburge incorrompu.

En 875, devant l’invasion des Danois, on transféra ces restes précieux à Chester, qui prit Wereburge pour patronne.

Au moment du schisme anglais et des persécutions, les reliques furent jetées au vent.

Sainte Wereburge est mentionnée dans le Martyrologe au 3 février.

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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 00:02

Waldus d’Evreux

7e siècle

 

La liste des évêques d’Evreux comporte, semble-t-il, deux évêques du même nom, Waldus, Gaud.

Le premier a peut-être été évêque entre 440 et 480.

Le second a été évêque entre 640 et 650, entre Deodatus et Ragnericus.

On ne sait pas bien duquel il s’agit quand on dit qu’il fit disparaître les dernières superstitions païennes de son diocèse.

L’un des deux se serait démis de sa charge, en raison de ses infirmités et de son âge, et se serait retiré à Saint-Pair-sur-Mer. On y retrouva en effet un sarcophage portant l’inscription Hic requiescit beatus Gaudus, qui accréditerait la tradition locale selon laquelle un ermite vécut et mourut à cet endroit après avoir abandonné spontanément le siège épiscopal d’Evreux.

A la suite du Martyrologe Romain, on a opté pour le deuxième Waldus, mentionné au 31 janvier.

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29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 00:00

 

William Howard

1614-1680

 

William était né le 30 novembre 1614 à Strand (Londres, Angleterre).

Petit-fils de Philipp Howard (v. 19 octobre), fils de Thomas Howard et oncle du cardinal Thomas Philipp Howard, il grandit dans le Catholicisme.

Lors du sacre de Charles Ier en 1626, il fut fait chevalier de Bath et, en 1637, épousa Mary Stafford, devenant ainsi vicomte Stafford en 1640.

En 1642, on le trouve aux Pays-Bas, au service de la famille royale, et de ses parents. Il fut aussi chargé de missions en Flandre et en Suisse par l’empereur Ferdinand.

Après la mort de son père en 1646, des querelles d’héritage divisèrent la famille et causèrent beaucoup d’ennuis à William, pendant plusieurs années. Dans l’impossibilité d’entrer dans les détails, on sait qu’il fut même arrêté dans le cadre de ces affaires pénibles, à Heidelberg en 1653, à Utrecht en 1656. Les procès durèrent jusqu’en 1660, lorsqu’à la Restauration il put récupérer ses droits et vivre en paix avec sa grande famille.

C’est en 1675 que son neveu Thomas Philipp fut créé cardinal.

En 1678, les partisans du complot de Oates mirent William sur leur liste de lords catholiques proscrits. Il fut arrêté et jeté à la Tower de Londres le 25 octobre, où il resta plus d’une année.

Dans la prison, il eut pour compagnon le père bénédictin James Maurus Corke, qui écrivit que ce vieillard était toujours prêt à rendre service, très charitable, très pieux, habitué à la sobriété, incapable de proférer une parole méchante, amant de la justice.

Le procès dura une semaine et s’acheva par la condamnation à mort votée par cinquante-cinq voix pour et trente-et-une contre ; on a dit que parmi les voix pour se trouvaient tous les parents de William.

William Howard mourut en martyr à Londres, le 29 décembre 1680.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 00:02

Walto de Wessobrunn

1090-1156

 

Walto (ou Balto, ou Waltho) était né vers 1090, peut-être de famille noble.

Entré au monastère bénédictin de Wessobrunn (Bavière, Allemagne), il en devint le treizième abbé.

Sa bonté valut à son monastère bien des amitiés.

Il aimait la culture et encouragea une recluse, Diemut, à recopier jusqu’à une quarantaine d’ouvrages.

Il mourut le 27 décembre 1156.

En 1200, on commença à fêter son anniversaire, au 27 décembre. Ce jour-là, on servait aux moines un bon verre de vin, en souvenir d’un miracle qui avait eu lieu un Jeudi saint : l’eau s’était changée en vin, par la prière (ou l’intercession) de Walto.

Des miracles illustrèrent sa tombe.

Walto n’est pas inséré dans le Martyrologe.

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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 00:00

Wivine de Grand-Bigard

1103-1170

 

Fille d’Hugues d’Oisy, Wivine naquit vers 1103 dans le Pas-de-Calais.

Ayant appris la foi de ses pieux parents, Wivine manifesta très tôt de grandes vertus.

Elle décida dès l’âge de quinze ans de se consacrer totalement à Dieu, commençant par s’imposer de généreuses flagellations, des jeûnes et des cilices. Or un jeune aristocrate nourrissait en son cœur le désir de l’épouser et, apprenant sa décision, en tomba malade de tristesse. Wivine pria et obtint sa guérison. Mieux, elle le convainquit de se retirer lui aussi dans la solitude, où il se sanctifia et mourut en odeur de sainteté.

A vingt-trois ans, elle quitta la maison paternelle et, avec sa servante, alla construire un petit ermitage non loin de Bruxelles, dans un bois appelé Grand-Bigard.

Les compagnes de Wivine apprirent plus tard que leur fondatrice avait souvent la visite des Anges, qui lui apportaient l’Eucharistie.

En 1133, le duc Godefroid de Brabant lui offrit un grand terrain pour y construire un prieuré, car les vocations affluaient. Le couvent adopta la règle de Saint-Benoît, mais ne fut effectivement prieuré qu’en 1245, dépendant de l’abbaye d’Affligem.

Wivine en fut la supérieure, bien qu’elle refusât toujours les marques de déférences qu’on lui exprimait.

Les moniales intervinrent vers la fin de sa vie, lui «reprochant» ses austérités trop sévères : quand elle mangeait (ce n’était pas tous les jours), elle ne prenait que du pain d’orge, des herbes sauvages et des racines de la forêt, avec un peu d’eau. Le peu qu’elle prenait lui semblait de la gourmandise, et sa fatigue de la lâcheté. Mais comme les religieuses se laissèrent gagner par la suspicion et accusèrent même leur Mère de manquer de discrétion, au moment de Pâques Wivine obtint le changement de l’eau en un vin excellent, que toutes apprécièrent et qui les convainquit toutes de la sainteté de leur Fondatrice.

Un jour que le Diable avait éteint toutes les lumières pendant l’Office pour troubler la prière des moniales, Wivine - qui avait pressenti l’arrivée de l’Ennemi, les ralluma toutes grâce à une chandelle qu’elle avait dissimulée.

Wivine reçut le don de prophétie, de discernement des esprits, de la lecture des pensées ; elle voyait continuellement tout son monastère et ce qu’il s’y passait.

Wivine s’éteignit le 17 décembre 1170. Une des moniales les plus âgées eut la vision du transport de Wivine au Ciel ; le monastère devint le but d’un pèlerinage très fréquenté, et illustré par une quantité de miracles, conversions, guérisons et délivrances.

Un de ces miracles concerna un protestant, propriétaire terrien qui avait déjà perdu vingt vaches et craignait pour les onze autres. Il fit le pèlerinage dévotement et retrouva toutes ses vaches en parfaite santé ; il se convertit au catholicisme.

Il semble que le culte de sainte Wivine fut autorisé dès 1177. Sainte Wivine fut invoquée contre la peste et la pleurésie, contre la fièvre et le mal de gorge, mais aussi contre les maladies du bétail.

Le monastère fut détruit en 1805 ; les reliques restantes de sainte Wivine se trouvent depuis à Bruxelles.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 22:28

William de Norwich

1132-1144

 

L’histoire qui suit, qui se réfère à un récit quasi contemporain, semble présenter toutes les garanties de la vérité authentique. Mais son contenu est tellement horrible, qu’il a aussi suscité bien des réserves. Et on les comprend sans difficulté.

Si donc le récit rapporte des faits véridiques, le petit William naquit le 2 février 1132, de Wenstan et Elvina ; on ne donne pas leur nom de famille ni le lieu exact de la naissance ou du baptême de l’enfant. Les parents étaient des fermiers aisés. Ils avaient de la parenté à Norwich.

En 1140, le petit garçon fut apprenti chez un corroyeur de Norwich (Angleterre), logeant chez un parent nommé Ulward. Est-ce possible qu’un enfant de huit ans soit placé comme apprenti loin de ses parents, alors que ceux-ci avaient les moyens de l’envoyer à l’école ? 

Le patron de William était en fréquentes relations avec les Juifs de l’endroit, pour des raisons commerciales ; lui et l’oncle mirent l’enfant en garde contre ceux-ci, et l’enfant les évitait, mais eux le remarquèrent.

Ils soudoyèrent un soi-disant cuisinier de l’archidiacre de Norwich, pour qu’il se proposât d’accompagner William chez sa mère, le Lundi Saint, 20 mars 1244. Le «cuisinier» remit une somme d’argent à la maman et lui extorqua la permission de laisser partir William avec lui et le placer chez l’archidiacre.

De retour à Norwich, l’individu alla chez le parent où habitait William, y trouva sa tante Livina, et lui raconta l’accord passé la veille. Livina, étonnée et soucieuse, les fit suivre de loin par sa fille. Celle-ci les vit entrer chez un Juif ; la porte se referma et l’on ne vit plus William.

Ici, le biographe affirma tenir les détails qu’il racontait, d’une femme chrétienne qui habitait la même maison. 

Il écrivit que, durant la journée du Mardi saint 21 mars, l’enfant fut traité avec gentillesse, mangea et dormit. Le Mercredi saint 22 mars, après leur office, les Juifs s’approchèrent de William, le baillonèrent, lui rasèrent la tête et lui imposèrent une couronne d’épines ; puis ils le condamnèrent à être crucifié : dans un chambre voisine où se trouvaient déjà dressés des poteaux, ils attachèrent la main droite et le pied droit avec une corde, clouèrent la main gauche et le pied gauche, et percèrent le cœur ; la femme fut invitée à chauffer de l’eau, avec laquelle on devait laver les blessures et arrêter le sang : quand elle l’apporta, elle aperçut par la porte entrebâillée la petite victime crucifiée ; le soir elle dut nettoyer la chambre, où elle trouva le couteau et la boîte à aiguilles de l’enfant, attachés à sa ceinture.

Le Jeudi saint 23 mars, les «Juifs» (ou les assassins) délibérèrent sur ce qu’ils feraient du petit corps. Le Vendredi saint 24 mars 1144, ils le mirent dans un sac et voulaient l’abandonner dans le bois proche ; ils y virent un certain Aelward Ded, qui comprit qu’il s’agissait d’un corps humain. Se voyant découverts, les bourreaux soudoyèrent l’homme en achetant son silence et s’enfuirent, abandonnant le sac à une branche.

Mais au soir du même Vendredi, on aperçut une lumière à l’endroit où était accroché le corps de William. Le Samedi saint, on découvrit l’enfant, bâillonné et portant les traces des blessures. Bien sûr, le bruit courut, on reconnut William, qui fut enterré le Lundi de Pâques. Un mois plus tard, quand l’oncle, prévenu, voulut reconnaître le corps, celui-ci était sans corruption, et exhalait une agréable odeur.

Des miracles se produisirent, on canonisa l’enfant martyr. Le Martyrologe le mentionnait autrefois au 24 mars, anniversaire du Vendredi saint de 1144 ; c’était inexact : la mort de l’enfant avait dû déjà se produire le Mercredi saint, 22 mars.

Un des bourreaux confessa tous les détails du meurtre cinq ans plus tard.

Toute cette histoire pourrait très bien être une fable calquée sur la Passion de Notre-Seigneur.

Trois siècles plus tard, à Trento (Italie) aurait été accompli un crime semblable ; on en recensa d’autres encore. Compte tenu des réserves qui s’imposent aujourd’hui, le Martyrologe ne mentionne plus ce récit de «meurtre rituel». Si on l’a maintenu ici, c’est uniquement pour une allusion historique, sans parti pris et sans condamnation de quiconque, juif ou chrétien.

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 10:41

Wincenty Kadłubek

1150-1223

 

Wincenty Kadłubek naquit vers 1150 près de Sandomierz (Pologne), dans une riche famille de Karwów (Opatów).

Entre 1167 et 1185, il étudia à Paris et à Bologne, et reçut le doctorat en théologie. A son retour, il fut ordonné prêtre et nommé prévôt du chapitre de la cathédrale de Sandomierz, ainsi que chroniqueur, chapelain et chancelier du duc Casimir II.

Ainsi naquit la Chronica Polonorum, en latin, écrite entre 1205 et 1207.

A cette date en effet, il fut nommé évêque de Cracovie, élection confirmée par le pape en 1208.

Le nouvel évêque combattit la corruption des mœurs, remit en honneur la piété et travailla à annoncer la Bonne Nouvelle aux peuplades du Nord.

Il utilisait tous ses revenus pour venir en aide aux pauvres, ou embellir les églises. Il établit une fondation pour l’entretien d’une lampe perpétuelle qui brûlerait devant le Saint-Sacrement de la cathédrale.

En 1218, en présence de tout le chapitre, il se dépouilla de ses insignes épiscopaux et, pieds-nus, rejoignit le monastère cistercien de Jędrzejów, comme simple moine au milieu des moines.

Wincenty mourut dans ce monastère le 8 mars 1223.

Il fut béatifié en 1764.

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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 21:40

Wulfstan

1008-1095

 

Wulfstan (qu’on trouve aussi écrit Wolstan, Wulstan ou Ulfstan) était né vers 1008 à Itchington (Warwick, Angleterre), d’Æthelstan et Wulfgifu qui eurent aussi une fille.

Il reçut son éducation dans les abbayes d’Evesham et Peterborough (de la première, il ne reste que le clocher, le reste ayant été détruit par ordre d’Henri VIII ; de la deuxième, on ne parle que de sa Chronique).

Revenu dans sa famille, Wulfstan ne put se faire au monde. Un jour qu’il s’était distingué dans un tournoi, il vit s’approcher de lui une belle créature qui, croyant honorer sa victoire, se mit à danser devant lui : Wulfstan sentit monter en lui la passion et, tout effrayé, alla se rouler dans un massif de ronces, ce qui éteignit pour le reste de ses jours toute tentation de la chair, comme cela advint pour saint Benoît (v. 11 juillet).

Ses pieux parents, d’un commun accord, décidèrent d’entrer en religion ; Æthelstan se fit moine, Wulfgifu entra chez les moniales de Worcester. Wulfstan alla alors se mettre sous la conduite de l’évêque, Brihthead, qui l’ordonna prêtre, tant son disciple cultivait en lui de grandes vertus.

Mais l’humble Wulfstan ne se sentait pas capable d’exercer le ministère des âmes. Il entra dans le chapitre cathédral de Worcester où, pendant un quart de siècle, il fut écolâtre, préchantre, sacristain, enfin prieur.

Il sortait peu et peu le connaissaient. Mais on parlait de ses hautes vertus : un comte orgueilleux ne voulut se confesser qu’à lui et fit bien une trentaine de miles pour venir le trouver.

Vers 1062, arriva à Worcester l’évêque d’York, Ealdred, accompagné de deux cardinaux romains. Après être restés tout un carême dans le monastère où se trouvait le pieux prieur, ils revinrent auprès du roi Edouard (v. 5 janvier), qu’ils persuadèrent facilement que Wulfstan était le meilleur candidat pour le siège épiscopal de Worcester. Certes il manquait un peu d’instruction, mais sa parole était pleine de l’esprit divin. Sans trop penser à la dignité de cette charge, Wulfstan accepta humblement sa nomination et fut sacré évêque le 8 septembre 1062. Il devait rester sur ce siège pendant trente-trois ans.

L’évêque ne changea guère les habitudes du prieur, sauf qu’il y ajouta les visites du diocèse. En se déplaçant, il priait les psaumes, les litanies, l’office des morts ; son intendant devait conserver une bourse bien pleine et toujours ouverte, pour venir aux besoins des nécessiteux ; chaque église l’arrêtait pour un moment de prière.

La cathédrale de Worcester, construite par saint Oswald (v. 29 février) fut reconstruite, des églises furent édifiées dans le diocèse.

Wulstan savait, dit-on, reprendre, et même vertement, les habitudes efféminées des gens de cour, mais tout le monde l’aimait et l’admirait.

Quand le roi Guillaume voulut imposer des prélats normands pour remplacer les anglais nommés par l’ancien roi saxon, Wulfstan fut le seul qu’on n’osa pas démettre, mais il y eut ensuite un autre incident : lors d’un synode de Westminster, l’évêque Lanfranc crut bon de demander à Wulfstan de remettre son bâton et son anneau, car on lui reprochait son peu d’aptitude «épiscopale». Il se leva, reconnut humblement son indignité et affirma qu’ayant reçu son bâton du roi Edouard, il ne le remettrait qu’à lui, et alla le planter auprès du tombeau du saint Roi. Dieu fit que le bâton alors resta fiché en terre ; personne ne pouvait l’en retirer ; Lanfranc ordonna alors à Wulfstan d’aller le reprendre - et il resta sur son siège.

Lanfranc lui confia même la visite apostolique du diocèse voisin de Chester. Aux Anglais qui se plaignaient de la domination normande, Wulfstan répondait : C’est un châtiment de Dieu pour nos péchés, il faut l’endurer avec patience sans nous soucier du bâton avec lequel il nous frappe.

Guillaume mourut, Lanfranc aussi ; Wulfstan assista au sacre d’Anselmo de Canterbury (v. 21 avril).

A partir de la Pentecôte de 1094, il fut malade et atteint d’une fièvre lente qui traîna pendant des mois. En janvier 1095, il dut garder le lit, d’où il suivait mentalement les psaumes qu’on chantait près de lui.

Il s’éteignit saintement le 20 janvier 1094, jour qui est actuellement son dies natalis.

Comme Wulfstan l’avait prédit, on ne put retirer son anneau pastoral ; on l’enterra dans sa cathédrale, où se produisirent beaucoup de miracles. Un siècle plus tard, on retrouva son corps intact.

Wulfstan a été canonisé en 1203.

 

 

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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 00:00

Wolfgang de Ratisbonne

924-994

 

Wolfgang naquit vraisemblablement à Pfullingen (Souabe, Allemagne S) vers 924, de parents libres, moyennement riches.

Le garçon, une fois moine, traduisit malicieusement en latin son nom : Lupambulus, Loup (Wolf) qui marche (gehen).

A sept ans, Wolfgang fut placé chez un prêtre qui l’initia à la Bible, puis il étudia à l’abbaye de Reichenau et à l’école cathédrale de Würzburg, sous la direction d’Etienne de Novare. Mais un jour que Wolfgang sut mieux expliquer qu’Etienne un passage difficile d’un ouvrage latin, Etienne, vexé, le renvoya.

En 956, un de ses anciens confrères de Reichenau devint évêque à Trèves et l’appela auprès de lui. Wolfgang accepta seulement de former les jeunes élèves ; il nourrissait les plus pauvres d’entre eux, organisa la vie commune, tout en adoptant pour soi-même un style de vie déjà très simple, quasi monastique.

On voulut le nommer évêque de Trèves quand le siège fut vacant, ou à Cologne, auprès de l’archevêque Bruno (v. 11 octobre), mais il leur «échappa», alla partager ses biens entre les siens et entra en 965 au monastère bénédictin d’Einsiedeln (Suisse).

Wolfgang devint très vite une lumière consultée par tous les moines.

En 968, il fut ordonné prêtre. Fait curieux : alors qu’il désirait tant la vie retirée du monastère, Wolfgang sentit l’irrésistible besoin, une fois prêtre, d’aller prêcher dans la région de Pannonie (auj. Hongrie), où d’aucuns supposent qu’il baptisa lui-même le duc Geisa.

En 972, il fut cependant rappelé et on réussit à le nommer évêque pour Ratisbonne (Regensburg).

C’est lui qui, en 975, fonda le chœur cathédral, à l’origine des Domspatzen (Petits Chanteurs de Ratisbonne).

Une fois investi, son souci fut de relever le clergé, en commençant par les moines. Il releva l’abbaye bénédictine Saint-Emmeran de Ratisbonne en la rendant indépendante des Chanoines de la cathédrale Saint-Pierre. L’abbaye devint une pépinière de saints évêques, de précepteurs princiers, rayonnant au loin par son activité morale et intellectuelle. De son côté, l’évêque s’occupait des études et contrôlait personnellement les travaux des étudiants.

A l’intention des moniales, dont la vie claustrale s’était pareillement relâchée, il construisit un nouveau monastère où il invita celles qui le voulaient à y venir vivre la règle bénédictine dans son authenticité. L’abbaye connut un grand essor.

La région de Prague faisait partie du diocèse de Ratisbonne ; on voulut créer un nouveau diocèse pour Prague, et Wolfgang accepta de bon gré cette «séparation» de son propre diocèse. Il visita consciencieusement tout son territoire, prêchant et sachant toucher les cœurs. Il surveillait le bon état des sacristies.

Wolfgang conserva toujours son habit monacal, mais aussi ses habitudes claustrales, tôt levé, priant beaucoup dès le matin, célébrant la messe avec effusion de larmes ; il recevait qui voulait le rencontrer, invitant à sa table des pauvres.

En 994, il tomba malade à Pupping, lors d’un déplacement pour visiter la partie orientale du diocèse. Il reçut le viatique et demeura couché sur le sol dans un oratoire. Ses dernières paroles furent : Que Dieu ait pitié de moi pauvre pécheur, qui subis maintenant  la mort, et de tous ceux qui me regardent avec crainte et humilité. Puis il s’endormit définitivement.

Il mourut le 31 octobre 994 et fut canonisé en 1052.

Il est le céleste patron de la Bavière, de la ville et du diocèse de Ratisbonne, mais aussi de quantité d’artisans ; on l’invoque pour les maladies des hommes et du bétail. Des proverbes affirment que la pluie du 31 octobre annonce une bonne récolte pour l’année suivante.

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