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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 22:28

William de Norwich

1132-1144

 

L’histoire qui suit, qui se réfère à un récit quasi contemporain, semble présenter toutes les garanties de la vérité authentique. Mais son contenu est tellement horrible, qu’il a aussi suscité bien des réserves. Et on les comprend sans difficulté.

Si donc le récit rapporte des faits véridiques, le petit William naquit le 2 février 1132, de Wenstan et Elvina ; on ne donne pas leur nom de famille ni le lieu exact de la naissance ou du baptême de l’enfant. Les parents étaient des fermiers aisés. Ils avaient de la parenté à Norwich.

En 1140, le petit garçon fut apprenti chez un corroyeur de Norwich (Angleterre), logeant chez un parent nommé Ulward. Est-ce possible qu’un enfant de huit ans soit placé comme apprenti loin de ses parents, alors que ceux-ci avaient les moyens de l’envoyer à l’école ? 

Le patron de William était en fréquentes relations avec les Juifs de l’endroit, pour des raisons commerciales ; lui et l’oncle mirent l’enfant en garde contre ceux-ci, et l’enfant les évitait, mais eux le remarquèrent.

Ils soudoyèrent un soi-disant cuisinier de l’archidiacre de Norwich, pour qu’il se proposât d’accompagner William chez sa mère, le Lundi Saint, 20 mars 1244. Le «cuisinier» remit une somme d’argent à la maman et lui extorqua la permission de laisser partir William avec lui et le placer chez l’archidiacre.

De retour à Norwich, l’individu alla chez le parent où habitait William, y trouva sa tante Livina, et lui raconta l’accord passé la veille. Livina, étonnée et soucieuse, les fit suivre de loin par sa fille. Celle-ci les vit entrer chez un Juif ; la porte se referma et l’on ne vit plus William.

Ici, le biographe affirma tenir les détails qu’il racontait, d’une femme chrétienne qui habitait la même maison. 

Il écrivit que, durant la journée du Mardi saint 21 mars, l’enfant fut traité avec gentillesse, mangea et dormit. Le Mercredi saint 22 mars, après leur office, les Juifs s’approchèrent de William, le baillonèrent, lui rasèrent la tête et lui imposèrent une couronne d’épines ; puis ils le condamnèrent à être crucifié : dans un chambre voisine où se trouvaient déjà dressés des poteaux, ils attachèrent la main droite et le pied droit avec une corde, clouèrent la main gauche et le pied gauche, et percèrent le cœur ; la femme fut invitée à chauffer de l’eau, avec laquelle on devait laver les blessures et arrêter le sang : quand elle l’apporta, elle aperçut par la porte entrebâillée la petite victime crucifiée ; le soir elle dut nettoyer la chambre, où elle trouva le couteau et la boîte à aiguilles de l’enfant, attachés à sa ceinture.

Le Jeudi saint 23 mars, les «Juifs» (ou les assassins) délibérèrent sur ce qu’ils feraient du petit corps. Le Vendredi saint 24 mars 1144, ils le mirent dans un sac et voulaient l’abandonner dans le bois proche ; ils y virent un certain Aelward Ded, qui comprit qu’il s’agissait d’un corps humain. Se voyant découverts, les bourreaux soudoyèrent l’homme en achetant son silence et s’enfuirent, abandonnant le sac à une branche.

Mais au soir du même Vendredi, on aperçut une lumière à l’endroit où était accroché le corps de William. Le Samedi saint, on découvrit l’enfant, bâillonné et portant les traces des blessures. Bien sûr, le bruit courut, on reconnut William, qui fut enterré le Lundi de Pâques. Un mois plus tard, quand l’oncle, prévenu, voulut reconnaître le corps, celui-ci était sans corruption, et exhalait une agréable odeur.

Des miracles se produisirent, on canonisa l’enfant martyr. Le Martyrologe le mentionnait autrefois au 24 mars, anniversaire du Vendredi saint de 1144 ; c’était inexact : la mort de l’enfant avait dû déjà se produire le Mercredi saint, 22 mars.

Un des bourreaux confessa tous les détails du meurtre cinq ans plus tard.

Toute cette histoire pourrait très bien être une fable calquée sur la Passion de Notre-Seigneur.

Trois siècles plus tard, à Trento (Italie) aurait été accompli un crime semblable ; on en recensa d’autres encore. Compte tenu des réserves qui s’imposent aujourd’hui, le Martyrologe ne mentionne plus ce récit de «meurtre rituel». Si on l’a maintenu ici, c’est uniquement pour une allusion historique, sans parti pris et sans condamnation de quiconque, juif ou chrétien.

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