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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 00:00

Anna Michelotti
1843-1888

Anna était le deuxième enfant de Gian Michele Telesforo Michelotti, un piémontais d’Almese (Turin, Italie) émigré en Savoie, et de Pierina Mugnier-Serand. Elle naquit le 29 août 1843 à Annecy, qui se trouvait alors dans les Etats de Savoie (Royaume de Sardaigne), plus tard réunis à la France.
Le jour de sa première communion, sa mère l’emmena visiter un malade pauvre. Ce fut là la première étincelle qui allait mettre le feu dans le cœur d’Anna.
Après la mort de Gian Michele (1857), la famille, ruinée, revint à Almese, où Anna essaya la vie religieuse chez les Visitandines.
Dépourvue de dot, elle dut les quitter et s’en vint en 1862 chez les Sœurs de Saint-Charles à Lyon, qui étaient enseignantes ; mais elle n’y trouva pas sa voie : elle voulait soigner les malades. Sur ces entrefaites, moururent sa mère et son frère Antonio, alors novice chez les Frères des Ecoles Chrétiennes. Elle se retrouvait seule au monde.
Pour vivre, elle se fit institutrice des filles d'un architecte, mais elle était déjà en réalité "la demoiselle des malades pauvres", car dès qu'elle le pouvait, elle allait les dénicher et se mettait à leur service. A Annecy, elle rencontra une certaine Sœur Catherine, qui avait été novice dans l'Institut de Saint-Joseph, et qui nourrissait les mêmes sentiments : c'est ainsi qu'elles jetèrent les bases, à Lyon, d'une œuvre privée tournée vers l'assistance à domicile auprès des malades pauvres. Avec la permission de l'archevêque, elles se mirent un habit religieux et firent des vœux temporaires. Mais la congrégation naissante ne vécut pas très longtemps, à cause de la guerre entre la France et la Prusse ; en 1870, la Bienheureuse, en habit de religieuse, retourna à Annecy, puis à Almese, et enfin à Turin. Passée cette tornade, Sœur Catherine lui demanda de revenir à Lyon, l'obligeant à reprendre sa formation comme postulante. Anna accepta humblement, mais dut quitter l'Institut pour raisons de santé. Sur ces entrefaîtes, tandis qu'elle priait près de la tombe de saint François de Sales et de sainte Jeanne Françoise de Chantal, elle sentit que son œuvre devrait naître de l'autre côté des Alpes.
En 1871, elle s’installa à Moncalieri (Turin) et se rendait chaque jour à Turin pour visiter des malades.
Revenue à Almese à dos de mulet, elle continua vers Turin (septembre 1871). Logée à Moncalieri, chez les Demoiselles Lupis, pendant un an, armée de son balai elle parcourut à pied la ville à la recherche de malades en difficulté, pour les servir. Puis elle loua une petite chambre, où elle confectionnait des gants, pour avoir de quoi vivre, tandis que quelques jeunes filles commençaient à l'aider dans son apostolat.
Début 1874, l'archevêque, Mgr Gastaldi, leur permit de prendre l'habit religieux en l'église de Sainte Marie-sur-la-Place : c'était la naissance de l'Institut des Petites Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, où l'on prévoyait, outre les trois vœux habituels, l'assistance gratuite à domicile auprès des malades pauvres. La fondatrice prenait le nom de Mère Jeanne-Françoise, en référence à la fondatrice de l'Ordre de la Visitation, Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal (v. 12 août).
Les débuts furent marqués par de grandes difficultés financières, des décès en série. Plus d'une fois, dans l'appartement qu'elle louait place de la Fête-Dieu, à deux pas de l'endroit où naquit l'œuvre de Cottolengo, on entendit celle-ci hurler avec des larmes : Mon doux Seigneur, je suis toute disposée à recommencer ton œuvre jusqu'à cinquante fois, si c'est nécessaire, mais aide-moi ! Le Seigneur l'écouta. Une pieuse dame de Turin leur donna une maison (1879), et elles purent en acheter une pour leur propre compte en 1882.
La Mère Fondatrice vivait dans une grande mortification, dormant par-terre, assaisonnant ses repas avec de la cendre. Avant de prendre une décision importante, elle demandait conseil aux confesseurs, parmi lesquels s.Jean Bosco (v. 31 janvier). Quand elle demandait une grâce particulière, elle priait les bras en croix, à genoux, puis tendait les mains vers le tabernacle. Elle ne se refusa pas à aller demander l'aumône, en se rendant aux manifestations publiques, où parfois on l’insulta. Elle disait aux Sœurs : Si vous vous trompez, vous ne descendez que d’une marche ; si vous vous humiliez, vous en montez trois !
La Mère Jeanne-Françoise aurait voulu désigner quelques-unes des sœurs pour l’adoration perpétuelle, mais ce ne lui fut pas accordé ; aussi préconisa-t-elle que chacune fît une intense adoration quotidienne. Elle conseillait la dévotion du chapelet, la méditation de la Passion (elle mangeait debout ou à genoux le Vendredi Saint, et baisait les pieds des Consœurs ; «manger» signifiait, en l’occurence, prendre uniquement un morceau de pain).
Elle fut frappée les dernières années d’asthme chronique et, en 1887, dut remettre sa charge à une autre Religieuse, qu’elle désigna elle-même.
Quelques heures avant de mourir, cédant aux instances répétées des sœurs, elle accepta de se faire photographier.
Elle mourut précisément un jour après s.Giovanni Bosco, à Turin, le 1er février 1888, et fut béatifiée en 1975.
L’Institut fut approuvé en 1940.

 

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