Pere Sitjes Obiols
1900-1936
Né le 17 avril 1900 à La Sellera (Girona), Pere (Pierre) était fils de Pedro, un ouvrier, et Mariana, qui le firent baptiser deux jours plus tard. Il avait un frère, Joan.
En 1911, il entra au postulat des Pères Clarétains de Vic, d’où il passa à Cervera pour le noviciat (1915), qui se conclut l’année suivante avec la profession ; il fit les études de philosophie et de théologie à Cervera puis Solsona et fut ordonné prêtre en 1925.
Le p.Sitjes fit ces études avec beaucoup de persévérance, car il n’avait pas l’esprit particulièrement intellectuel. Il y acquit certainement beaucoup de mérites.
Il eut plusieurs destinations : préfet des postulants et professeur d’histoire à Cervera (1925), aumônier militaire à Barbastro (1927), de nouveau à Cervera en 1933, où il vécut la persécution de l’été 1936.
Le 21 juillet, il fallut abandonner la maison et il trouva refuge à l’hôpital, avec d’autres malades comme le p. Girón (v. 5 septembre) ; mais comme il n’était pas malade lui-même, sa présence pouvait être suspecte, aussi son frère vint le chercher en voiture pour l’éloigner de Cervera. Mais Pere préféra rester dans l’hôpital, même au prix de sa vie, pour ne pas abandonner le p.Girón.
Le maire de Cervera apprit de la bouche de certains «assassins» révolutionnaires, que la vie des deux pères Girón et Sitjes était en danger. Après mûre réflexion, l’administration de l’hôpital les prévint donc le 2 septembre de partir au plus vite, ce qu’ils firent dès le 3 septembre au matin, déguisés en ouvriers, un râteau sur l’épaule. A un moment donné, ils devaient se séparer ; tous deux, à tour de rôle, s’agenouillèrent pour recevoir la bénédiction de l’autre, puis s’embrassèrent et se saluèrent avec le souhait : A Dieu, Père, au Ciel !
On a vu plus haut l’épopée du p.Girón. Le p.Sitjes, de son côté, rejoignit des amis à Bergós, d’où il envoya un mot à son frère, lui demandant de venir le prendre à Igualada. Puis il repartit par les champs, en évitant la grand-route. Le frère du p.Sitjes cependant, ne bougea pas de chez lui, car il reçut ensuite une autre lettre où l’adresse n’était pas de la main du p.Sitjes, ce qui lui sembla suspect.
Le p.Sitjes put rejoindre Robinat, où il fut secouru par un jeune qu’il connaissait. Ensuite, on ne sait pas ce qui arriva : on retrouva le cadavre du p.Sitjes quatre jours plus tard à San Martín de Tous, près de Barcelone : on le reconnut par les objets qu’il portait, entre autres ses lunettes, une photographie de sa mère. Les gens du Comité révolutionnaire avaient tenté de faire brûler le cadavre.
On a estimé que le p.Sitjes fut martyrisé le 12 septembre 1936.
Béatifié en 2017, Pere Sitges Obiols sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 12 septembre.