Benoît Biscop
628-690
Celui que les Français nomment communément Benoît Biscop, s’appelait Biscop Baducing. Il naquit vers 628 d’une noble famille.
Il passa quelques années à la cour du roi de Northumbrie, Oswiu.
A vingt-cinq ans, il partit à Rome pour visiter le tombeau des saints Apôtres, s’instruire mieux des éléments de la foi et des degrés de la perfection chrétienne. De retour en Angleterre, il s’adonna avec ardeur à l’étude de l’Ecriture.
Il partit pour la deuxième fois à Rome : il devait y accompagner Alcfrid, le fils d’Oswiu, qui finalement le retint à la maison. Sur le retour, il s’arrêta à l’abbaye de Lérins pendant deux ans, recevant l’habit et la tonsure, et s’efforçant de vivre la règle avec assiduité.
Puis il repartit à Rome, une troisième fois. Il rencontra alors le pape Vitalianus (v. 27 janvier), qui allait envoyer en Angleterre Theodorus et Adrianus (v. 19 septembre et 9 janvier) et lui enjoignit de les accompagner. On pourra admirer au passage la soumission facile de Biscop à l’ordre du Pape.
Aussitôt arrivés dans le Kent, Theodorus nomma Biscop abbé de SS.Pierre-et-Paul de Cantorbury, charge qu’il ne recouvrit que deux années, cédant la place à Adrianus, dès qu’il put revenir en Angleterre.
Pour la quatrième fois, Biscop prit le chemin de Rome. Il voulait davantage encore d’informations sur les lois de l’Eglise, sur la vie monastique, la liturgie, aussi demeura-t-il assez longtemps en Italie, séjournant en divers endroits et amassant tout ce qu’il put trouver de livres, de reliques, et mille informations qu’il voulait rapporter dans son pays.
Une fois de retour, il fonda deux abbayes, Wearmouth et Girmy (devenu plus tard Jarrow), respectivement sous le patronage de saint Pierre et de saint Paul. Pour l’église de Wearmouth, il fit venir des artisans de France, pour construire l’édifice en pierres, et non plus en bois, y confectionner de beaux vitraux, décorer les murs de belles fresques, le «catéchisme» des foules. Les deux monastères n’étant pas très éloignés l’un de l’autre, Biscop les gouverna tous les deux au début, puis confia Wearmouth à Easterwin, Jarrow à Ceolfrid (v. 7 mars et 25 septembre). C’est de ces abbayes que devait sortir un peu plus tard s. Bede (v. 26 mai).
Libéré du souci du gouvernement, Biscop refit un cinquième long voyage. Il n’avait jamais assez de documentation, de reliques. S.Bede en écrivit : Dans sa charitable prévoyance, ce père vraiment actif a travaillé pour que ses enfants vécussent en repos ; il a entrepris des courses multiples pour leur permettre de servir paisiblement le Seigneur dans l’enceinte de leurs retraites, sans être obligés d’en sortir.
L’intense activité de Biscop fut ainsi à la source des premières bibliothèques monastiques d’Angleterre ; il s’appliqua à introduire la liturgie et le chant romains dans son pays. Le pape lui envoya même le maître de la musique et des cérémonies du Vatican, Jean de Saint-Martin.
Devenu vieux et infirme, Biscop se montra très patient dans l’infirmité, supportant la douleur sans révolte et même avec joie. Les trois dernières années, il fut paralysé et garda le lit : alors quelques moines venaient autour de lui et alternaient l’office, auquel il se joignait à sa façon.
Easterwin et son successeur Sigfrid étant morts, Biscop établit Ceolfrid à la tête des deux abbayes.
Après avoir reçu le viatique, Biscop s’éteignit, le 12 janvier 690.
Les deux abbayes qu’il avait fondées furent détruites par les Danois envahisseurs, et de nouveau lors du schisme d’Angleterre.
Mentionné le 12 janvier au Martyrologe Romain, Biscop est le saint patron de la congrégation bénédictine anglaise et aussi, récemment (2004), de la ville de Sunderland.