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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:00

Girolamo Miani (Emiliani)

1481-1537

 

Girolamo naquit à Venise en 1481, dernier des quatre enfants de Angelo et de Dionora (ou Leonora) Morosini.

Certaines sources donnent 1486, mais la plus sûre indiquant que Girolamo mourut à cinquante-six ans, on corrige l’année de naissance à 1481.

Le nom de famille de son père était très probablement Emiliani, une famille romaine ; mais quand cette famille s’établit à Venise, les gens lui donnèrent le nom de Miani, et c’est apparemment sous ce nom que naquit et fut connu notre Girolamo (Jérôme). Ses frères s’appelaient Carlo, Luca et Marco.

Girolamo reçut une éducation chrétienne ; il avait beaucoup d’amis ; on le disait robuste et, quelquefois, emporté. A dix ans, il perdit son père.

Il entra dans le Grand Conseil de Venise, et devint gouverneur de la place de Quero.

Il s’enrôla dans la cavalerie de Venise, et connut ce que la vie militaire peut offrir de moments glorieux, mais aussi, malheureusement, de chutes morales. En août 1511, il fut fait prisonnier. Girolamo affirma toujours qu’il fut libéré un mois plus tard, sur intervention de Notre-Dame.

Peu après la guerre, mourut son frère Luca, dont il soutint alors la veuve et les enfants, ainsi que le commerce des étoffes.

En 1527, il renonça à toutes ses responsabilités civiles, se retira dans la méditation et se mit à aider les pauvres, visiter les églises, écouter les sermons, assister à la messe. Regrettant ses écarts de la vie militaire, il priait et implorait Dieu de lui pardonner. Il se mit sous la conduite d’un saint prêtre de Venise.

Jeûnes, veilles, lectures, prières, travail : ce fut sa vie ; modestement vêtu, il parlait le moins possible ; il se montrait toujours heureux ; chaque jour, il combattait particulièrement un défaut en multipliant des actes de la vertu opposée.

Voici un fait qui eut des témoins et qui montre son degré de conversion. Un homme l’injuria gravement et injustement, et lui saisit la barbe qu’il voulait, disait-il, lui arracher poil par poil ; à quoi Girolamo répondit calmement : Si le Seigneur le veut ainsi, vas-y ! Or, si la scène s’était produite avant l’époque de sa conversion, il est sûr et certain que Girolamo se serait défendu énergiquement et aurait déchiré son adversaire avec les dents !

Il y eut en 1528 une grave famine dans toute l’Italie et en Europe, et beaucoup en moururent. Les familles laissèrent les campagnes et vinrent s’accumuler dans les villes, où l’on vivait «mieux». Girolamo vit ces pauvres gens gémir dans les rues et vendit tout ce qu’il avait encore chez lui pour leur venir en aide. Il en introduisait chez lui, il les exhortait à penser à Dieu, à mourir dans l’espérance du Ciel. Puis il se chargeait de porter au cimetière les cadavres des malheureux, de nuit pour rester discrètement inaperçu.

Une épidémie de peste se développa ; au contact de ces gens, Girolamo prit la contagion et pensa qu’il était proche de la mort. Mais de façon inattendue, il guérit bientôt et reprit ses activités charitables. Il remit définitivement le commerce de la laine à son neveu, et prit un habit tout simple. Il loua une petite maison dans le quartier Saint-Roch et commença à faire l’école à de petits orphelins. Il appela des artisans pour enseigner aux enfants à fabriquer des clous, il travaillait avec eux et leur enseignait à vivre de leur travail plutôt qu’à mendier. Ce petit «commerce» lui permit bientôt d’aller aider d’autres pauvres dans les quartiers éloignés. Les dirigeants de l’hôpital des Incurables lui confièrent alors leurs deux écoles pour enfants.  

Il fut ensuite convié à Bergame, à Crémone, à Milan. Il y alla avec ses meilleurs «disciples», mais ils tombèrent malades à Milan. Un ami le reconnut et lui proposa de l’héberger, mais ne pouvant héberger tous les enfants, il les recommanda au duc Alfonso Sforza, qui les fit admettre à l’hôpital. 

Girolamo réunit bientôt dans toute la région plus de trois-cents personnes qui l’imitaient dans l’assistance aux pauvres ; il s’employa à les organiser et leur donna le nom de «Serviteurs des Pauvres», puis il revint à Venise, où il rendit visite à ses plus proches amis, parmi lesquels Gaetano de Thiene (v. 7 août) et l’évêque Gian Pietro Carafa, futur pape Paul IV.

Puis il visita encore Vicenza, Vérone, Brescia, Bergame, Pavie. On l’invita à organiser à Rome les mêmes œuvres que dans le nord. Ce fut un pèlerin de la charité. 

Or, fin 1536, une nouvelle épidémie ravagea la ville de Somasque. Un des siens fut à l’agonie et l’on attendait sa dernière heure. Or le moribond se réveilla et dit à l’entourage qu’il venait de voir un siège tout lumineux, qui devait être celui de Girolamo.

Discrètement ce dernier prit congé de tous, annonçant que bientôt ni eux ni personne ne le verrait plus, parlant de sa mort prochaine. En effet, il contracta à son tour la maladie et mourut le dimanche 8 février 1537.

En 1540, le pape Pie IV érigea la famille en Ordre religieux, sous l’appellation de Clercs Réguliers de Somasque (du nom de la ville de leur maison principale).

Girolamo Miani sera béatifié en 1747, canonisé en 1767 ; en 1928, il sera proclamé Patron céleste des orphelins et de la jeunesse abandonnée.

 

Saint Girolamo est fêté le 8 février.

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:00

Giuseppina Bakhita

1867-1947

 

Giuseppina Bakhita naquit au Soudan en 1867 ou 1869. 

Bakhita n'est pas le prénom qu'elle reçut de ses parents à sa naissance. L'effroi éprouvé le jour où elle fut enlevée, provoqua quelques trous de mémoire. La terrible expérience lui avait fait également oublier son prénom.

Bakhita, qui signifie «fortunée», est le prénom que lui ont donné ses ravisseurs.

Vendue et revendue plusieurs fois sur les marchés de El Obeid et de Khartoum, elle connut les humiliations, les souffrances physiques et morales de l'esclavage.

Dans la capitale du Soudan, Bakhita fut rachetée par un Consul italien, Callisto Legnani. Pour la première fois, depuis le jour de son enlèvement, elle se rendit compte, avec une agréable surprise, que personne en lui donnant des ordres, n'utilisait plus le fouet, et qu'on la traitait même de façon affable et cordiale. Dans la maison du Consul, Bakhita connut la sérénité, l'affection et des moments de joie, peut-être même encore voilés par la nostalgie de sa famille, perdue pour toujours.

Quand le Consul dut repartir pour l'Italie. Bakhita demanda de partir avec lui et avec un de ses amis, Augusto Michieli.

Arrivé à Gênes, Monsieur Legnani, sur la demande de l'épouse d'Augusto Michieli, accepta que Bakhita restât avec eux. Elle suivit donc sa nouvelle «famille» dans leur domicile de Zianigo (dans la banlieue de Mirano Veneto) et, quand naquit leur fille Mimmina, Bakhita en devint l'éducatrice et l'amie.

L'acquisition puis la gestion d'un grand hôtel à Suakin, sur la Mer Rouge, contraignirent Madame Michieli à déménager dans cette localité pour aider son mari. Entre-temps, d'après un conseil de leur administrateur, Illuminato Checchini, Mimmina et Bakhita furent confiées aux Sœurs Canossiennes de l'Institut des catéchumènes de Venise. Et c'est là que Bakhita demanda et obtint de connaître ce Dieu que depuis son enfance elle sentait dans son cœur sans savoir qui Il était.

Voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais en moi-même : Qui est donc le Maître de ces belles choses? Et j'éprouvais une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre mes hommages.

Après quelques mois de catéchuménat, Bakhita reçut le Sacrement de l'Initiation chrétienne et donc le nouveau nom de Giuseppina. C'était le 9 janvier 1890. Ce jour-là, elle ne savait pas comment exprimer sa joie. Ses grands yeux expressifs étincelaient, révélant une émotion intense. Ensuite on la vit souvent baiser les fonts baptismaux et dire: C’est ici que je suis devenue fille de Dieu !

Chaque nouvelle journée la rendait toujours plus consciente de la façon dont ce Dieu, qui maintenant la connaissait et l'aimait, l'avait conduite à lui par des chemins mystérieux, la tenant par la main.

Quand Madame Michieli revint d'Afrique pour reprendre sa fille et Bakhita, celle-ci, avec un esprit de décision et un courage insolites, manifesta sa volonté de rester avec les Mères Canossiennes et de servir ce Dieu qui lui avait donné tant de preuves de son amour.

La jeune africaine, désormais majeure, jouissait de la liberté d'action que la loi italienne lui assurait.

Bakhita demeura dans le catéchuménat, où se fit plus clair pour elle l'appel à se faire religieuse, à se donner entièrement au Seigneur dans l'Institut de Sainte Maddalena de Canossa (v. 10 avril).

Le 8 décembre 1896, Giuseppina Bakhita se consacra pour toujours à son Dieu qu'elle appelait, usant une douce expression : Mon Maître !

Durant plus de cinquante ans, cette humble Fille de la Charité, vrai témoin de l'amour de Dieu, vécut en s'adonnant à diverses occupations dans la maison de Schio (Vicenza, Vénétie) : elle fut, en effet, cuisinière, lingère, brodeuse, concierge.

Lorsqu'elle se dédia à cette dernière tâche, ses mains se posaient avec douceur sur la tête des enfants qui fréquentaient chaque jour l'école de l'Institut. Sa voix aimable, qui rappelait les berceuses et les chants de sa terre natale, se faisait agréable pour les petits, réconfortante pour les pauvres et les souffrants, encourageante pour tous ceux qui frappaient à la porte de l'Institut.

Son humilité, sa simplicité et son sourire constant conquirent le cœur de tous les habitants de Schio. Les Sœurs l'estimaient pour sa douceur inaltérable, sa bonté exquise et son profond désir de faire connaître le Seigneur. Soyez bons, disait-elle, aimez le Seigneur, priez pour ceux qui ne le connaissent pas. Considérez cette grande grâce de connaître Dieu ! 

Arriva la vieillesse, puis la maladie longue et douloureuse, mais Mère Bakhita continua à donner un témoignage de foi, de bonté et d'espérance chrétiennes. À qui lui rendait visite et lui demandait comment elle se portait, elle répondait souriante : Comme veut le Maître !

Dans l'agonie, elle revécut les jours terribles de son esclavage, et, à maintes reprises, elle supplia l'infirmière qui l'assistait : Lâchez un peu les chaînes... elles me font mal !

Ce fut la très Sainte Vierge Marie qui la libéra de toute souffrance. Ses dernières paroles furent: Notre Dame ! Notre Dame !, tandis que son ultime sourire témoignait de sa rencontre avec la Mère du Seigneur.

Mère Bakhita s'est éteinte le 8 février 1947 dans la maison de Schio, entourée de la communauté en pleurs et en prières. Une foule accourut rapidement à la maison de l'Institut pour voir une dernière fois leur petite Mère noire et lui demander la protection du ciel. Sa réputation de sainteté s'est désormais répandue sur tous les continents.

Nombreuses sont les grâces obtenues par son intercession. 

 

Giuseppina Bakhita fut canonisée en 2000.

 
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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:00

Giuseppina Gabriella Bonino

1843-1906

 

Giuseppina naquit à Savigliano (Cuneo, Turin, Italie) le 5 septembre 1843, de Domenico Bonino, médecin, et Giuseppa Ricci. Baptisée dès le lendemain de sa naissance, elle reçoit les noms de Anna Maria Maddalena Giuseppina.

Elle est la fille unique de ce couple très chrétien, qui a les moyens de la faire éduquer à la maison.

Intelligente, Giuseppina sera vite orientée par ses parents vers l'Institut des Rosine, ouvert pas la Mère Rosa Gavone à Savigliano en 1757. 

Giuseppina comprend vite, “au vol”, ce qui lui est expliqué. Elle peut faire la Première Communion à sept ans et recevoir la Confirmation l'année suivante, ce qui est très exceptionnel pour cette époque. Giuseppina montre aussi une grande dévotion à Marie, mère de Dieu.

En 1855, la famille déménage à Turin, où Giuseppina continue ses études chez les Sœurs de Saint-Joseph. Un saint prêtre l'assiste spirituellement, et l'autorise à faire un premier vœu de chasteté, à dix-huit ans.

A partir de 1869, la famille revient à Savigliano, mais le papa est malade, et Giuseppina l'assistera jusqu'à la mort, qui survient en 1874.

Giuseppina se donne alors beaucoup plus aux œuvres paroissiales. Elle préside la Pieuse Union des Enfants de Marie ; en 1875, elle prend l'habit du Tiers-ordre du Carmel et change son nom en Sœur Gabrielle de Jésus, Marie, Joseph et fait sa consécration totale en 1877. Elle s'agrège aussi au Tiers-ordre de la Pénitence de saint François.

En 1876, une tumeur à la colonne vertébrale l'oblige à subir une intervention chirurgicale, mais l'anesthésie est trop faible pour l'intervention. Le chirurgien l'opère pratiquement à vif, tandis qu'elle serre dans ses mains son crucifix. La guérison est estimée miraculeuse, grâce au recours à Notre Dame de Lourdes. Elle se rend à Lourdes en remerciement, avec sa mère, en septembre 1877. Là, elle a l'inspiration de se consacrer entièrement aux pauvres. Deux mois plus tard, la maman meurt des suites d'une broncho-pneumonie très violente.

La Sœur Gabriella ouvre à Savigliano une maison pour accueillir les petites filles orphelines dont personne ne voulait. Elle appelle cette maison La Sainte Famille ; dans les milieux bourgeois où on la connaissait, on la traite de fanatique, mais elle persévère dans son choix.

En 1880, elle fait deux séjours chez les Carmélites de Moncalieri et les Visitandines de Pinerolo, pour se préparer à sa Fondation : son directeur spirituel lui déconseille la vie cloîtrée et l'oriente décidément vers la fondation d'un nouvel Institut religieux pour les orphelines, les pauvres et les vieillards, à l'exemple de la Sainte Famille de Nazareth : humble, travailleuse, modeste, charitable, animée du zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Sœur Gabriella devient donc, à trente-huit ans, supérieure des Sœurs de la Sainte Famille (1881). L'institut reçoit l'approbation le 8 septembre 1887, fête de la nativité de Marie, et les douze premières Sœurs, Gabriella en premier, firent leur consécration, reçurent l'habit et leur nom : Sœur Gabriella se serait désormais appelée Sœur Giuseppina Gabriella de Jésus.

Les onze autres sont : Cecilia, Cristina, Luigia, Domenica, Maria, Geltrude, Teresa, Raffaella, Chiara, Pietrina, Agnese. Chiara fut la première à voler au ciel, peu de temps après cette vêture.

Giuseppina s'appliqua à dispenser aux Sœurs une formation solide ; la maison-mère et la chapelle furent construites à Savigliano. La première maison s'ouvrit à Loreto (Lorette), où elle séjourna très souvent, priant et méditant longuement dans la “Sainte Maison” de la Sainte Famille. Suivirent quatre autres maisons, où la Fondatrice exigeait une authentique vie religieuse, un esprit de sacrifice, un don total au service des bisogneux.

Comme elle l'avait annoncé, elle s'éteignit à Savona, frappée de pneumonie, le 8 février 1906. Ses dernières paroles furent : Mon Dieu, que ta volonté soit faite en moi ; et aux Sœurs : Priez pour moi.

Elle avait un rêve : ouvrir une branche sacerdotale dans l'Institut, que les actuelles Religieuses espèrent concrétiser dans l'avenir.

 

Sœur Giuseppina Gabriella a été béatifiée en 1995, et son dies natalis est le 8 février.

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 00:00

Gonçalo Garcia

1556-1597

 

Gonçalo était né en 1556 à Bassein (Mahārāshtra, Inde), de père portugais et de mère indienne.

Il devint homme d’affaire et partit au Japon.

En 1591, il se trouva à Manille et servit d’interprète au père Pedro Bautista Blásquez, avant de l’accompagner au Japon. Désormais il resterait au service des Pères, comme frère convers.

L’arrestation des Pères et de leurs Compagnons eut lieu le 8 décembre 1596 ; le 8 janvier 1597, ils furent tous condamnés à mort. 

Le martyre eut lieu le 5 février 1597.

 

 

Voir la notice : Japonais martyrs à Nagasaki 5 février 1597


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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 00:00

Gabriel de Ise

1577-1597

 

Gabriel était né en 1577 à Ise (Mie, Japon).

Il fut membre du Tiers-Ordre franciscain et catéchiste. 

 

 

Voir la notice : Japonais martyrs à Nagasaki 5 février 1597


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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 00:00

Gabrielle Androuin

1755-1794

 

Gabrielle était née le 6 septembre 1755 à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Perrine et Suzanne, martyrisées le même jour.

 

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.


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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 00:00

Giovanni Bosco

1815-1888

 

Giovanni Melchior Bosco naquit dans le petit hameau des Becchi, près de Castelnuovo d’Asti (Piémont, Italie), le 16 août 1815. Cette commune s’appelle aujourd’hui Castelnuovo Don Bosco

Les parents, Francesco et Margherita Occhiena, étaient très pauvres. Le papa était veuf d’un premier mariage (avec Margherita Cagliero) dont il avait eu deux enfants, Antonio et une petite fille morte deux jours après la naissance. Du second mariage naquirent Giuseppe et notre Giovanni. Giovanni avait donc deux frères.

Avec le demi-frère, aîné, les relations ne furent pas bonnes, car Antonio était jaloux. 

Quand le papa mourut, Giovanni n’avait que deux ans. Sa maman prit vaillamment en charge, outre ses trois garçons, sa belle-mère (Margherita elle aussi), âgée et infirme.

Très intelligent, très adroit et bon camarade, Giovanni eut très vite un réel ascendant sur ses camarades. 

A neuf ans, il fit un rêve, que lui-même racontera à ses jeunes et définira «prophétique» : 

A neuf ans, j’ai fait un rêve. Je me trouvais au milieu d’un tas de garçons, les uns riaient, les autres jouaient, beaucoup blasphémaient ; ce qu’entendant, je me précipitai au milieu d’eux à coups de poings et d’invectives, pour les faire taire. Alors apparut un homme majestueux, tout blanc, qui me dit : Giovanni, tu devras être le chef de ces garçons, pas avec les coups, mais par la douceur. Explique-leur ce qu’est le péché. Je répondis que je ne savais rien, que je ne pouvais pas leur parler. Alors, les garçons se calmèrent et entourèrent ce Monsieur… Je lui demandai : Mais qui êtes-vous donc ? Il me répondit : 

- Je suis le fils de celle dont ta mère t’a appris à la saluer trois fois par jour (C’est la prière de l’Angelus, ndr).

- Mais Maman m’a toujours dit de ne pas rester avec des gens que je ne connais pas, sans sa permission.

- Mon nom, demande-le à ma mère.

Alors j’ai vu une grande Dame, qui me fit signe d’approcher… Alors tous ces garçons avaient disparu, à leur place il y avait des tas de bêtes, moutons, chats, chiens, ours, etc. Alors toutes les bêtes méchantes devinrent de doux agneaux, qui entouraient ce Monsieur et cette Dame. 

En se réveillant, il avait mal aux mains d’avoir cogné contre les garçons, et aux joues pour les baffes qu’il avait reçues à son tour ! Bien sûr, il alla raconter ce rêve aux siens. Giuseppe lui dit qu’il deviendrait sans doute berger ; Antonio, qu’il serait chef de brigands ; la maman, qu’il serait peut-être prêtre, et la grand-mère, qu’il ne faut pas croire aux rêves, ce que pensait aussi le petit Giovanni, qui toutefois ne put jamais oublier ce rêve.

Ce ne sera pas l’unique rêve que fera Giovanni dans sa vie ; il en eut beaucoup, dont lui-même restera parfois stupéfait. Par exemple, lorsqu’il vit toute la Patagonie de l’Amérique du Sud, où il devait envoyer plus tard des prêtres.

Giovanni voulut aller dans la petite école du pays voisin, gérée par le curé. Mais celui-ci ne voulait pas recevoir un garçon d’un autre village ; il finit toutefois par le prendre, sur les instances de sa bonne de cure, la propre tante de Giovanni. Les premiers contacts avec les copains ne furent pas faciles, justement parce qu’entre garçons de villages différents, il y a toujours des frictions, des moqueries. Mais le curé prit la défense de Giovanni.

C’est Giovanni qui eut le premier geste de pacification : il s’amusa à distraire ses camarades avec des tours de prestidigitation, des acrobaties de saltimbanque, de petites compétitions, et quand il les avait autour de lui, il les invitait à prier le chapelet, à écouter un texte de l’Evangile, jusqu’à les inviter à l’accompagner à la messe.

En 1826, mourut la grand-mère. Cette année-là, Giovanni put recevoir la Première communion (un an avant les douze ans habituels requis à l’époque). La même année, maman Margherita se vit contrainte d’éloigner Giovanni du village, car son demi-frère ne cessait pas de l’invectiver et même de le frapper. Giovanni fut donc à Moncucco Torinese, comme garçon dans une ferme, jusqu’en 1829.

Giovanni fit connaissance du chapelain de Morialdo, qui l’aida à commencer l’étude du latin, une des premières «conditions» nécessaires pour la préparation au sacerdoce. Mais le prêtre mourut l’année suivante : en mourant, il donnait à Giovanni ses économies (6000 lires de l’époque), que Giovanni cependant laissa à la famille du prêtre. Geste généreux, que Dieu récompensera non moins généreusement. 

Bientôt après, le demi-frère Antonio se maria (1831) et maman Margherita partagea le patrimoine : parti Antonio, Giovanni pouvait revenir à la maison. Il étudia à Castelnuovo, en demi-pension chez un tailleur musicien qui lui enseigna son métier. On sait que Giovanni savait jouer du violon. Puis il alla étudier à Chieri, et passa l’été chez son frère Giuseppe à Castelnuovo.

Giovanni étudia très vite, mais le brave curé fut muté à Mondonio et son successeur ne sut continuer l’enseignement. Giovanni en profita alors pour apprendre aussi le métier de forgeron. Finalement, Dieu préparait Giovanni à connaître beaucoup de choses, pour pouvoir un jour les enseigner à son tour aux jeunes qu’il rencontrerait.

Pour payer ses études à Chieri, il se fit domestique, garçon d’écurie, etc. Déjà il fonda une «Société de la Joie» (Società dell’Allegria), pour regrouper des compagnons et leur parler de Dieu. Il prit énergiquement la défense d’un très gentil garçon, Luigi Comollo, la tête de turc de plusieurs copains. Luigi et Giovanni devinrent de grands amis, et Giovanni put écrire qu’il apprit de Luigi à être un vrai chrétien, par la prière, le pardon des offenses, la patience et la douceur. On retrouvera bientôt ce Luigi.

De 1832 à 1835, Giovanni put achever les études secondaires, laissant aux professeurs une réputation d’élève particulièrement studieux, aimant passionnément lire et surtout doté d’une mémoire exceptionnelle.

Giovanni pensait entrer chez les Franciscains, mais un saint prêtre, Giuseppe Cafasso (voir au 23 juin) eut l’inspiration de l’orienter vers le séminaire diocésain, où il entra en 1835. 

Il faut signaler ici ce que lui dit sa mère au moment où il fut admis au Grand séminaire : Souviens-toi que ce qui honore un clerc, ce n’est pas l’habit, mais la vertu. Quand tu es venu au monde je t’ai consacré à la Madonne ; au début de tes études je t’ai recommandé d’être Son enfant ; sois à Elle plus que jamais, et fais-La aimer autour de toi.

Giovanni fut fidèle et obéissant.

En 1837 il commença la théologie, et reçut l’ordination sacerdotale en 1841.

Au séminaire, il retrouva son très cher ami, Luigi Comollo, qui cependant mourut peu après, à vingt-deux ans. La nuit qui suivait sa mort, Giovanni et tous les autres séminaristes l’entendirent appeler : Bosco, Bosco, Bosco ! Je suis sauvé ! C’est Giovanni qui raconta lui-même l’événement, dont furent témoins les autres confrères. On pourra voir là une preuve de plus de l’existence de l’Au-delà.

Il est bon de rappeler ici que, une fois prêtre, don Bosco refusa catégoriquement certaines «places» qu’on lui offrait, avantageuses socialement et économiquement ; outre que son humilité s’y opposait, sa chère maman aussi l’avait bien prévenu : Si jamais tu deviens riche, je ne remettrai jamais plus les pieds chez toi !

Au contraire, avant de se lancer dans l’activité, il prit le temps de mûrir son sacerdoce, et entra, pour trois années, dans un «cercle» que don Cafasso avait ouvert à Turin, pour aider de jeunes prêtres à approfondir leur vie spirituelle et surtout à se préparer à rencontrer la société de cette époque.

Puis don Bosco commença à aller à la rencontre des gamins et des jeunes, dans les rues, dans les prisons infectes ; il s’attira l’amitié de ces malheureux, les réunit autour de lui. En peu de temps, ils étaient des centaines. Il leur montrait une réelle amitié, les aidait à s’instruire, et les rapprochait de l’Eglise.

En 1846 notre jeune prêtre fut gravement malade, d’une fluxion de poitrine qu’on désespéra de guérir ; il s’en sortit «miraculeusement» et reprit toute son activité. 

En 1854, don Bosco institua la Société salésienne, avec des prêtres qui partageaient son idéal, pour former toute cette jeunesse, y compris pour préparer au sacerdoce ceux qui en auraient la vocation. Le nom de salésienne s’inspirait de saint François de Sales, dont la douceur conquit et ramena à l’Eglise beaucoup d’hérétiques, mais aussi dont l’activité inlassable fit publier beaucoup d’ouvrages (voir au 28 décembre).

Dans cette petite notice, il n’est pas possible de reprendre tous les épisodes de la longue et épuisante vie de don Bosco. Un fait est resté mémorable : sa confiance absolue en la Providence et en la Sainte Vierge pour obtenir l’argent nécessaire à son œuvre grandissante. Un jour qu’il s’ouvrait d’un nouveau projet à sa pieuse mère, celle-ci s’exclama : Quoi ! Mais tu n’as pas même un sou en poche ! et Giovanni de répondre gentiment à sa mère : Voyons  ! Si vous aviez de l’argent, m’en donneriez-vous ? Eh bien, Maman, croyez-vous que la Providence, qui est infiniment riche, soit moins bonne que vous ?

En 1856, mourut Mamma Margherita, sa pieuse mère qui l’aida de tout son cœur. 

En 1864, il posa la première pierre de l’église de Marie Auxiliatrice, et en 1872 fonda la branche féminine des Filles de Marie Auxiliatrice, avec sainte Maria Domenica Mazzarello (voir au 14 mai).

Le pape Pie IX approuva les constitutions de l’œuvre dès 1874. Déjà plusieurs maisons existaient en Italie. Ce même pape dit un jour : Si vous désirez un miracle, adressez-vous à don Bosco, prêtre de Turin ; il accomplit des miracles de charité, et je ne m’étonnerais point qu’il en fît d’autres encore. Ce pape consultait volontiers don Bosco pour le choix des évêques en Italie.

En 1875, l’œuvre salésienne était déjà connue en Argentine, où l’évêque demandait des missionnaires : don Bosco y envoya des prêtres et des religieuses ; à Buenos Aires, ils s’occupèrent d’une paroisse où vivaient de nombreux émigrés italiens, ils ouvrirent une Ecole de métiers. Peu à peu leurs activités gagnèrent toute la Patagonie, dont Giovanni avait rêvé autrefois. La présence des Salésiens fut providentielle pour protéger les Indios de la Pampa.

En Italie, don Bosco était d’une activité incroyable. On a du mal à expliquer comment il trouvait le temps de rédiger et de publier à peu près chaque année tel ou tel opuscule ou ouvrage. Pendant plus de quarante ans, don Bosco écrivit des manuels de piété, des livres d’histoire, des monographies hagiographiques, des pièces de théâtre, des études apologétiques, et plus de deux milles courriers qu’on a reliés en quatre volumes.

Les miracles et les intuitions de don Bosco sont célèbres : avertissements, prophéties, guérisons, lecture dans les âmes…

En 1884, don Bosco fut sérieusement malade, mais se remit encore. Fin 1887, il confessa encore vers Noël. En janvier 1888 le mal augmenta : don Giovanni s’éteignit à ce monde le 31 janvier 1888. Le pape Léon XIII dit alors : Don Bosco est un saint, un saint, un saint !

Saint Giovanni Bosco a été béatifié en 1929, et canonisé en 1934.

 

 

 

 

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 00:00

Gelasius II, pape

1118-1119

 

L’unique année du pontificat de Gélase II fut des plus dramatiques.

Giovanni Gaetano était fils de Crescenzio de Fondi et naquit à Gaeta en 1058.

Renouvelant le geste d’Elqana et Anna (1S 1), les pieux parents de Giovanni le confièrent tout jeune à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin, où il devint moine.

Le pape Urbain II l’appela pour lui confier la chancellerie de l’Eglise romaine, et Pascal II le créa cardinal. Cette confiance du pape se manifesta encore plus lorsque les cardinaux choisirent Giovanni pour lui succéder, comme cent soixante-et-unième pape.

Giovanni reçut alors le nom de Gélasius II, car il y avait déjà eu un Gélasius au 5e siècle.

A peine élu, Gelasius fut assailli par une faction hostile et jeté dans une cave, avec quelques cardinaux. La population alertée réclama le Pontife, qui fut quand même libéré et solennellement introduit à la basilique de Saint-Jean-de-Latran.

Mais l’empereur Henri V fut informé de l’affaire et marcha sur Rome. Une nuit, le cardinal Ugo d’Alatri réveilla le pauvre pape déjà sexagénaire, le prit sur ses épaules, rejoignit Ostie et s’embarqua pour Gaeta : c’est là que Gélase fut couronné.

Le nouveau pape réunit un concile à Capoue, où furent excommuniés Henri V et l’antipape qu’il avait fait élire (Grégoire VIII). Henri V s’était fait couronner empereur par «son» pape, et cherchait à conquérir d’autres places, mais fut mis en déroute par une coalition normande qui le renvoya en Germanie.

Rentré secrètement à Rome, Gélasius dut à nouveau se réfugier, à Pise cette fois, car une nouvelle émeute le menaçait à Rome. Il gagna alors Gênes et la France.

Il aborda à Saint-Gilles sur le Rhône, gagna Maguelone, où le reçurent les envoyés du roi Louis VI. 

Le pape sentit arriver la fin de ses jours. Il se fit porter à l’abbaye bénédictine de Cluny, où il mourut le 29 janvier 1119.

Gelasius II n’est pas inscrit au Martyrologe romain. Les Bénédictins le considèrent comme bienheureux.

Son successeur fut Calliste II.


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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 00:00

Gabriele Stefano Allegra

1907-1976

 

Gabriele Stefano naquit à San Giovanni la Punta (Catane, Sicile), le 26 décembre 1907, fête de saint Etienne dont il porta le nom en second.

Après le petit séminaire d’Acireale (1918), il fit le noviciat chez les Franciscains à Bronte (Sicile) et s’appellera désormais Gabriele Maria.

Il fut ensuite étudiant à Rome. Lors d’une conférence sur Giovanni de Montecorvino (1247-1328), qui tenta de traduire la Bible en chinois, il s’enthousiasma pour cette noble cause et décida de tout faire pour accomplir cette tâche : traduire la Bible intégralement en chinois.

Ordonné prêtre en 1930, il partit en Chine et commença son «œuvre». En 1937, il dut revenir en Italie pour se refaire une santé, tout en poursuivant des études bibliques.

En 1940, il repartit en Chine ; il y rencontra un certain Pierre Teilhard de Chardin, jésuite.

La guerre ne facilita pas son travail ; il avait déjà bien avancé la traduction de l’Ancien Testament à partir de l’araméen lorsqu’en 1944 il perdit la moitié de son unique exemplaire de projet de traduction. Il devra reprendre patiemment ce premier travail.

Protégé par l’ambassade italienne, il ne fut pas inquiété par les Japonais et continua son travail, tout en portant son aide sacerdotale auprès de missionnaires enfermés en Chine ; il obtint même la libération de certains. Il visita les lépreux à Macao.

En 1945, il fonda à Pékin le Studium Biblicum Franciscanum, sous le patronage du bienheureux John Duns Scot (cf. 8 novembre), dont il devint spécialiste. Plus tard on le verra intervenir à l’université d’Oxford à l’occasion du 700e anniversaire de la naissance du Bienheureux (1966).

En 1948 sortirent les trois premiers volumes de l’Ancien Testament en chinois. Il faudra douze années encore pour parachever ce travail «de Bénédictin», en 1961.

Le régime communiste le contraignit à se réfugier à Hong-Kong, où il transféra le Studium Biblicum. Il n’en sortira que pour un voyage d’un an à l’Ecole Biblique de Jérusalem avec quatre Confrères, pour y étudier l’original des textes bibliques. Hong-Kong sera donc sa dernière destination, jusqu’à sa mort.

A partir de 1955, il traduisit le Nouveau Testament, à partir du grec.

En 1965, il y organisa le premier Salon œcuménique de la Bible.

En 1968, pour la fête de Noël, sortit enfin la Bible en chinois, suivie en 1975 d’un Dictionnaire biblique.

Entre ces deux dernières dates, le père Gabriele rédigea une importante analyse sur les Révélations à Maria Valtorta, et aurait aussi traduit en chinois les écrits de don Stefano Gobbi, fondateur du Mouvement Sacerdotal Marial. Ces activités, si elles étaient confirmées, montrent combien le père Gabriele était infatigable dans son zèle à faire connaître dans le monde chinois des trésors de la spiritualité occidentale.

Après la publication intégrale de la Bible en chinois, le père Gabriele pouvait chanter son Nunc dimittis : ce bourreau de travail était allé souvent au-delà des limites de sa résistance pour parvenir au bout de ses recherches et de son labeur, qui lui aura pris quarante ans d’efforts patients. Il s’éteignit le 26 janvier 1975.

Le père Gabriele Maria a été béatifié en 2012.

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 00:00

Grégoire de Nazianze

329-390

 

Le père de Grégoire, qui s’appelait aussi Grégoire, fit d’abord partie des hypsistaires, une secte païenne qui n’adorait qu’un seul dieu tout-puissant, mais qui joignait à cette vérité un mélange de toutes sortes de superstitions païennes, un peu comme beaucoup de chrétiens qui se disent tels et vivent avec des croyances tout-à-fait étrangères à la Foi, comme le chiffre treize, l’horoscope, les objets «porte-bonheur»… Il vivait cependant en chrétien, de concert avec sa sainte épouse, Nonna (v. 5 août), à Arianze, près de la petite ville de Nazianze en Cappadoce (act. Bekarlar, Bekar, Nenezi, Turquie CS).

Ils avaient déjà trois enfants : Gorgonie, Grégoire et Césaire. Grégoire-fils vint au monde sur les prières de Nonna, sa mère, qui le consacra à Dieu au service de l’Eglise. 

Grégoire-père eut un songe, dans lequel il se voyait chanter un verset du psaume 121 : Je me suis réjoui de ce que l’on m’ait dit «Nous irons dans la maison du Seigneur». Lui qui n’avait jamais chanté un verset de psaume, fut ravi d’avoir entendu celui-ci et demanda bientôt le baptême. C’était vers 325, l’époque du concile de Nicée.

Lors de son baptême, ce Grégoire se mit à genoux pour recevoir les instructions données, comme cela est requis pour l’ordination des évêques ; et au sortir de son baptême, on le vit entouré de lumière. Ces deux signes furent comme les présages de la prochaine ordination épiscopale de Grégoire.

Il fut en effet bientôt ordonné évêque pour Nazianze, charge qu’il géra de la façon la plus humble et la plus honnête qui fût. Il étudia profondément l’Ecriture. Toutefois, comme beaucoup d’autres évêques, il n’eut pas assez de discernement au moment du concile de Rimini (359), et signa un formulaire qui différait du Symbole de Nicée. Il sentit qu’il avait besoin de son fils Grégoire pour le soutenir et le seconder, et l’ordonna prêtre.

Il mourut saintement vers 374, suivi de peu par son épouse Nonna.

Grégoire-fils, donc, puisque c’est surtout de lui qu’il s’agit ici, nous fournit lui-même maints détails de son chemin spirituel, et raconte comment dans un songe il avait perçu l’inestimable don qu’est la chasteté, qu’il embrassa sans retour et pour toute sa vie.

Il alla étudier en divers endroits, accompagné de son frère Césaire : Palestine, Alexandrie, Athènes. Durant l’un de ces voyages, une violente tempête lui arracha des larmes, car il craignait de mourir sans avoir encore reçu le baptême. C’est à Athènes qu’il rencontra Basile, futur évêque de Césarée, avec qui il se lia d’une sainte amitié extrêmement profonde.

Parvenu à Constantinople, il y reçut le baptême (356) et résolut alors de se retirer dans la solitude, dans la province du Pont, où des austérités excessives compromirent sa santé. Mais comme il voulait quand même s’occuper de ses chers parents âgés, il se trouvait ainsi partagé. Il revint à Nazianze.

C’est alors, comme on l’a vu plus haut, que son père l’ordonna prêtre.

Son frère Césaire mourut en 369, sa sœur Gorgonie peu après (vers 372), et ses vieux parents, vers 374.

En 372, Basile voulut nommer Grégoire au siège de Sasimes, récemment créé. Mais Grégoire, déjà trop affaibli, eut des excuses pour ne pas s’y rendre et se retira plutôt à Séleucie, d’où il fut à nouveau sorti pour être évêque de Constantinople, au moment où Théodose accédait au siège impérial.

Il y avait à Constantinople une maison de la propriété des parents de Grégoire, que celui-ci transforma en église ; cette église porta le nom de Anastasis (c’est-à-dire Résurrection), car la foi était en train de ressusciter à Constantinople, après les pénibles luttes doctrinales qui l’avaient secouée.

L’éloquence et la douceur de Grégoire conquirent beaucoup de monde à Constantinople, y compris des hérétiques qui rejoignaient le bercail de l’Eglise. C’est que Grégoire y mettait de sa personne, dans les veilles, les prières, les larmes, l’aumône, le soin des malades.

Mais des envieux l’attaquèrent aussi, on lui jeta des pierres, on l’accusa devant les tribunaux, un certain Maxime s’était fait sacrer évêque clandestinement pour supplanter Grégoire ; on paya un brigand pour l’assassiner, mais ce dernier en eut honte et vint le lui avouer. Grégoire lui pardonna de bon cœur, critiqué en cela aussi par quelques-uns de ses propres partisans.

Finalement, Grégoire, pour obtenir la paix dans Constantinople et dans l’Eglise, se démit totalement de toute charge et regagna Nazianze, où il continua d’écrire. 

Les discours de saint Grégoire de Nazianze traitent de la plus pure doctrine de l’Eglise : sur la Trinité, sur la nature divine, sur la divinité du Verbe, sur le Saint-Esprit… Ces discours ont mérité à Grégoire le nom de Théologien. Dans ses poèmes, Grégoire nous livre beaucoup de détails biographiques concernant ses parents et lui-même.

Puis il se retira complètement dans son petit bourg natal, Arianze, où il s’enferma dans une solitude complète et dans le silence. 

Il mourut en 389 ou 390. On a longtemps retenu le 9 mai pour son dies natalis, qu’on a finalement rétabli au 25 janvier. 

Le 25 janvier étant la fête de la Conversion de saint Paul, l’Eglise a établi la fête de saint Grégoire de Nazianze avec celle de son cher ami, saint Basile de Césarée, au 2 janvier. Ces deux Saints sont Docteurs de l’Eglise.

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