Jan Berchmans
1599-1621
Ce Saint flamand (on pourrait dire aujourd’hui : belge), naquit le 13 mars 1599 à Diest, aîné des cinq enfants de Jan et Elisabeth Van Den Hove, et fut baptisé le lendemain, dimanche 14 mars.
Le père était maître-corroyeur, marguillier de l’église, et fut deux fois échevin de Diest.
Jan fils grandit dans une foi et une innocence qui ne le quittèrent jamais. Pendant longtemps il ne sut pas même sa date de naissance.
Quand il rentrait à la maison et que la porte ne s’ouvrait pas, il allait prier le chapelet à l’église.
Il fréquenta l’école dès sept ans, en s’imposant déjà un régime sévère, se levant assez tôt pour servir deux ou trois Messes avant l’école. En 1608, il étudia à Diest. Malgré la pauvreté de ses parents, il put rejoindre en 1613 un chanoine de Malines pour continuer d’étudier et se préparer au sacerdoce. En 1615, il entra en rhétorique chez les Jésuites de Malines, où il se mit au grec avec une ardeur telle, qu’il fut vite le premier de la classe.
En 1616, il entra au noviciat des Jésuites de Malines. Ce fut désormais une ascension continuelle, sans faille, où l’on vit Jan se perfectionner sans cesse dans une obéissance aussi parfaite qu’édifiante et étonnante.
Fatigué ou malade, il se levait toujours à quatre heures, comme tout le monde, sauf si la veille on lui en avait donné un avis contraire ; si on le voyait trop exténué le matin et qu’on le renvoyât au lit, il repartait se coucher tranquillement.
Si on lui recommandait de bien mâcher, il mangeait lentement par obéissance.
Il faisait jusqu’à sept visites par jour au Saint-Sacrement, il priait l’office marial chaque jour.
Quand les Supérieurs en donnèrent l’ordre, il se mit au français, qu’il parla parfaitement dès 1618.
Cette même année 1618, le père de Jan reçut le sacerdoce : devenu veuf, il s’était préparé docilement dans la prière et l’étude. Jan fit sa profession en septembre.
Il devait partir à Anvers pour la philosophie, mais deux nouvelles lui arrivèrent coup sur coup : l’une, que son père venait de mourir brusquement, l’autre, qu’il devait partir pour faire ses études à Rome.
Concernant la mort de son père, il répondit seulement : Maintenant, je pourrai dire «Pater noster qui es in cælis».
Arrivé à Rome le 31 décembre, il entrait au Collège romain le 2 janvier 1619. Il continua d’être exemplaire dans l’obéissance, dans la pauvreté, dans la piété, mais tout en même temps dans l’amabilité et la douceur envers les Confrères.
Selon les dispositions, il parlait toujours en latin ; il bannissait le superflu dans sa cellule ; il mettait au pied du lit son crucifix, pour aller le baiser d’un bond le matin et mieux se réveiller. Il priait parfois trois chapelets pour l’âme d’un défunt, avant de s’endormir. Son obéissance lui attirait toutes les corvées, qu’il exécutait toujours de bonne grâce.
Il se mit à l’italien dès son arrivée à Rome, et désirait passer une année au collège anglais et une autre au germanique, pour élargir son esprit.
Son filial amour pour Marie lui fit écrire un premier ouvrage pour défendre et louer l’immaculée conception de Marie.
Le 31 juillet 1621, Jan reçut, selon l’usage, un billet portant le nom d’un patron pour le mois suivant : c’était saint Zéphyrin, pape et martyr (fêté à l’époque le 26 août, v. 20 décembre), auquel on avait adjoint ce texte : Veillez et priez, vous ne savez pas quand ce sera le moment (cf. Mt 25:13 et 26:41). Jan vit là comme un avertissement céleste. Le 5 août, il eut un peu de dysenterie ; le 6, il y avait soutenance de thèses au collège grec. On délégua Jan, qui dut parler une heure ; le soir, il avait la fièvre et on l’envoya à l’infirmerie. Pour la Saint-Laurent (v. 10 août), il voulait bien communier, mais se contenta d’une communion de désir pour faire comme tout le monde, car on ne portait la communion aux malades que le dimanche.
Son compatriote et confrère, Cornelius a Lapide, vint lui rendre visite. Ce père Cornelius est l’auteur d’un très important recueil de toutes les explications des Pères sur chacun des versets de l’Evangile. Il demanda à Jan s’il avait quelque inquiétude, et le Malade répondit : Absolument rien !
Il reçut le viatique le 11 août, puis le Sacrement des malades. Tous pleuraient, lui souriait. Il confia alors au Supérieur que sa grande consolation était de n’avoir jamais commis un péché délibéré, jamais enfreint une règle, un ordre d’un supérieur.
Il pria qu’on lui lût le récit de la mort de saint Luigi Gonzaga (v. 21 juin). Il saisit son crucifix, son chapelet et le livre de la Règle et déclara : Ces trois choses sont ce que j’ai de plus cher.
Il s’éteignit sereinement le vendredi 13 août 1621 à 8 heures 7 précisément. Il avait vingt-deux ans. On se rendit compte alors qu’on n’avait jamais vu la couleur de ses yeux, tant il les tenait habituellement baissés, par modestie.
Jan Berchmans fut béatifié en 1865, canonisé en 1888.