Jean-Baptiste de La Salle
1651-1719
Il fut l’aîné des onze enfants de Louis de La Salle et de Nicole de Moët de Brouillet, et naquit à Reims le 30 avril 1651.
Dans cette famille très chrétienne, Jean-Baptiste grandit avec un plaisir non dissimulé à «célébrer» les offices dans son petit oratoire. Son autre plaisir était de se faire lire des Vies de Saints. Nul doute qu’il aurait été ravi de consulter les notices de notre blog !
A onze ans, il reçut la tonsure. En 1667, il hérita du canonicat d’un parent.
Après l’école des Bons-Enfants, il fréquenta le collège en externe. A dix-huit ans, il était maître-ès-arts et reçut les ordres mineurs.
En 1670, il gagna Paris pour se préparer à la prêtrise et prendre ses grades à la Sorbonne. Mais en 1672, il dut revenir à Reims pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs, car les parents venaient de mourir.
Il fut ordonné prêtre en 1678 et reprit ses études. En 1680, il reçut le doctorat en théologie. Il célébrait chaque jour la Messe, contrairement aux habitudes du temps.
Cette même année 1678, mourut à Reims Nicolas Roland (v. 27 avril). Jean-Baptiste reprit ses écoles et les développa ; ainsi naquit l’institut qui s’appellerait des Frères des Ecoles Chrétiennes. Mais les choses n’allèrent ni rapidement ni facilement.
Pour mieux s’occuper de ses premières recrues, Jean-Baptiste les hébergea dans sa propre maison ; dès 1683, il renonça à son canonicat pour donner l’exemple de la pauvreté. En 1684, les premiers membres se lièrent par un vœu d’obéissance et le port d’un habit simple et pauvre ; en outre, pour bien marquer leur détachement du monde, ils adoptèrent un nouveau prénom.
Jean-Baptiste pratiqua la vertu de l’humilité au plus haut point. Il voulut faire élire un autre que lui comme supérieur, mais seules les circonstances ne le permirent pas.
Les écoles furent fondées à Paris et en d’autres localités. Il y eut des désertions, des trahisons, des contradictions, mais dans les épreuves les Frères fidèles restaient soudés autour de leur Fondateur.
Une des méthodes nouvelles pratiquées par ces nouveaux maîtres, était l’enseignement à toute une classe, tandis qu’à cette époque prévalait l’enseignement individuel de chaque élève. Jean-Baptiste instaura l’enseignement en français ; le latin ne serait intervenu qu’après l’assimilation totale des matières importantes en français. Tout cela dans l’ordre et la régularité.
Le noviciat fut installé à Paris en 1692. Au cours de cette période, Jean-Baptiste, exténué par les fatigues et les mortifications, faillit mourir, mais se reprit de façon inattendue. En 1694, les Frères émirent les vœux perpétuels. En 1695, Jean-Baptiste écrivit une première Règle, fruit de l’expérience acquise jusque là.
Les années 1698-1705 furent des années d’expansion, mais parallèlement aussi de profondes épreuves pour Jean-Baptiste de La Salle. Le Fondateur fut trahi, renié, persécuté, condamné, déposé, flétri, proscrit, et malgré ces traverses les écoles se multiplièrent à Paris et en province.
A Paris, ils occupèrent Notre-Dame des Dix-Vertus, jusqu’en 1791. Il y eut aussi une école dominicale pour ceux qui étaient empêchés durant la semaine, qui dut être interrompue à la suite de divisions internes malveillantes.
Une enquête diocésaine mal conduite (1703) aboutit un moment à la déposition du Fondateur, qui s’entendit dire par l’archevêque : Monsieur, vous n’êtes plus supérieur ; j’ai pourvu votre communauté d’un autre. Le cardinal menaça même de faire exiler Jean-Baptiste. Les Frères firent tellement corps avec ce dernier, que le nouveau «supérieur» ne le resta que de nom, et n’entrava jamais le travail du saint Fondateur.
A Rouen, nouvelle fondation, Jean-Baptiste dut être opéré d’une douloureuse excroissance au genou.
Les fondations s’établirent dans toute la France : Chartres, Troyes, Dijon, Calais, Marseille.
En 1711, un procès injuste le condamna ; Jean-Baptiste se retira à Grenoble et ne revint à Paris qu’en 1714. Il prépara les Frères à s’adresser à un autre que lui, en la personne du frère Barthélemy, qui fut régulièrement élu supérieur général en 1717.
Jean-Baptiste de La Salle se retira désormais dans l’humble obéissance à son Supérieur. Il rédigea encore quelque opuscule, corrigea les autres, il priait et supportait avec résignation ses attaques de rhumatisme.
En 1719, ces attaques se firent beaucoup plus douloureuses. Le mardi de la Semaine sainte, il communia une dernière fois. Il expira le Vendredi saint, 7 avril 1719. Ses dépouilles, à la suite des persécutions anti-cléricales du début du 20e siècle, passèrent de Paris en Belgique, puis à Rome, dans la Maison-mère.
Jean-Baptiste de La Salle fut béatifié en 1888 et canonisé en 1900.
Il fut proclamé patron de tous les éducateurs en 1950. On peut en effet le considérer comme le fondateur des Ecoles normales, pour instituteurs.
Sa fête liturgique est au 7 avril.
De saint Jean-Baptiste de La Salle, nous avons plusieurs opuscules, d’où ressort une sagesse et un esprit d’organisation remarquables :
- Exercices de Piété et Instructions et Prières pour la Sainte Messe (1697)
- Règle du Frère Directeur (1700)
- Instructions et Prières pour la Confession et la Communion et Les Règles de la Bienséance et de la Civilité Chrétienne (1702)
- Cantiques Spirituels à l’usage des Frères des Ecoles Chrétiennes (1703)
- Règles Communes de l’Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes (1705)
- Conduite des Ecoles Chrétiennes (1706)
- Recueil de Différents Petits Traités à l’usage des Frères des Ecoles Chrétiennes (1711)
- En outre : des Méditations pour les Dimanches, pour les Fêtes, pour les Retraites.