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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 00:04

John Roberts

1576-1610

 

Né vers 1576 à Trawsfynydd (Gwynedd, Pays de Galles), il était fils de John et Anna. John descendait des anciens rois britanniques et cultivait ses terres. John reçut le baptême dans la religion protestante.

On dit qu’il reçut sa formation d’un moine de la communauté de Cymer Abbey. Puis il alla au Collège Saint-John d’Oxford en 1595 et, deux ans après, à Furnival’s Inn (Londres), pour le droit.

Il voyagea. A Paris, visitant la cathédrale Notre-Dame, il se convertit au catholicisme. Laissant tout ce qu’il avait fait et cru jusques là, il partit au monastère bénédictin de Valladolid et y fut reçu en 1598. Il y prit le nom de John de Merioneth, car il était né près de la localité de Meirionnydd.

En 1599, il laissa le collège pour l’abbaye du même endroit, d’où on l’envoya faire son noviciat à Saint-Jacques de Compostelle. Il fit la profession en 1600. Ordonné prêtre, il fut envoyé en Angleterre.

Quoique étroitement surveillés par un espion de gouvernement, John et ses compagnons réussirent à entrer dans l’île en avril 1603. On le nomma vicaire (représentant) des moines (anglais) de la congrégation (espagnole) de la Mission. Le mois suivant, il fut arrêté et expulsé.

Il arriva à Douai le 24 mai, pour repartir en Angleterre dès qu’il le put. A Londres, il s’occupa des victimes de la peste.

En 1604, il voulut accompagner quatre jeunes en Espagne, mais il fut arrêté de nouveau ; cette fois-ci, on ne reconnut pas qu’il était prêtre et on le «relâcha» en l’envoyant en exil ; avec la persévérance digne des Apôtres, il rentra en Angleterre.

Le 5 novembre 1605, on le trouva chez l’épouse de Thomas Percy, impliqué dans le complot Gunpowder. John n’avait rien à voir dans cette histoire, mais il fut arrêté et emprisonné pendant sept mois à Westminster, puis de nouveau banni, en juillet 1606.

Il n’allait pas s’arrêter là. Il vint fonder à Douai un monastère bénédictin pour les moines anglais qui se trouvaient en différents monastères d’Espagne. Ainsi fut fondé le monastère Saint-Grégoire de Douai, qui fut banni de France en 1795, pour se reconstituer en Angleterre à Downside Abbey (Bath, Somerset), en 1814.

Notre John, en octobre 1607 repartit pour l’Angleterre, où il fut à nouveau arrêté en décembre et remis en prison à Gatehouse, Westminster, d’où il s’échappa après quelques mois. Après cette nouvelle aventure, il vécut près d’un an à Londres, mais fut repris et mis à Newgate. On devait l’exécuter sans tarder, mais c’est l’ambassadeur de France qui intervint : le moine fut «seulement» banni.

Il voyagea en Espagne, revint à Douai… et rentra en Angleterre, pour la cinquième fois !

Le 2 décembre 1610, il fut à nouveau capturé, au moment où il finissait de célébrer la Messe ; c’est un prêtre apostat qui l’avait épié et dénoncé. On l’emmena à Newgate avec ses ornements. Le 5 décembre, il passa en jugement et déclaré coupable d’avoir enfreint la loi interdisant tout ministère sacerdotal en Angleterre.

Il avait trente-trois ans, quand il fut martyrisé le 10 décembre 1610 à Tyburn (Londres).

Il y avait beaucoup de monde pour assister à son exécution, car le peuple le connaissait bien, depuis qu’il s’était tant prodigué pour soigner les victimes de la peste en 1603. La foule voulait lui épargner les souffrances atroces qu’on réservait aux «pendus», en les remettant sur pied avant leur dernier soupir, pour les éviscérer vivants ; le père Roberts fut donc «seulement» pendu. Après sa mort, le bourreau lui arracha le cœur et, selon l’habitude, le montra à la foule en disant : Voici le cœur du traître ! D’habitude, on répondait Vive le Roi !, mais ce jour-là, la seule réponse fut un silence absolu.

Le corps du saint moine put être repris par un groupe de fidèles et reconduit à l’abbaye de Douai. Les révolutionnaires français le firent disparaître en 1795. Exceptionnellement, un bras avait été détaché et confié à la Maison royale d’Espagne, qui le remit à la cathédrale de Compostelle, et deux doigts furent conservés l’un à l’abbaye de Downside, l’autre à celle d’Erdington.

Béatifié en 1929, Dom John fut canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 00:00

John Mason

? -1591

 

Laïc né à Kendal (Cumbria, Angleterre), il était au service de M. Owen dans l’Oxfordshire.

Quand le persécuteur Topcliffe intervint et voulait pénétrer de force dans la maison, où le père Gennings était en train de célébrer la Messe, John s’attaqua à l’intrus ; il y eut de la bagarre et tous deux roulèrent au bas de l’escalier, ce qui fut à l’origine de l’accusation lancée contre John, d’avoir aidé et soutenu des prêtres.

Il fut martyrisé le 10 décembre 1591 à Tyburn (Londres).

Il a été béatifié en 1929.

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 00:00

Julián Rodríguez Sánchez

1896-1936

 

Né le 16 octobre 1896 à Salamanque (Espagne), Julián fit la profession religieuse chez les Salésiens en 1917.

Ordonné prêtre en 1931, il fut à Valencia, transmettant son amour pour la liturgie et l’éducation chrétienne des jeunes.

Le 22 juillet 1936, la maison fut envahie, occupée, et les Religieux arrêtés, relâchés. Julián ne voulait pas compromettre ses hôtes et alla se constituer de lui-même aux autorités quelques jours après.

Avec d’autres Confrères, le père Julián fut fusillé à Picadero de Paterna (Valencia), le 9 (ou le 10) décembre 1936.

Il fut béatifié en 2001.

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 00:00

José Giménez López

1904-1936

 

Né le 31 octobre 1904 à Cartagena (Espagne), Julián entra chez les Salésiens en 1915.

Ordonné prêtre en 1934, il fut à Alcoy (Alicante), jeune prêtre heureux de sa vocation.

En juillet 1936, il se trouva à Valencia pour des exercices spirituels.

Le 22 juillet, la maison fut envahie, occupée, et les Religieux arrêtés, relâchés et repris quelques jours après.

Avec d’autres Confrères, le père José fut fusillé à Picadero de Paterna (Valencia), le 9 (ou le 10) décembre 1936. On trouve parfois qu’il mourut en prison, avec le père Antonio Martínez Hernández.

Il fut béatifié en 2001.

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 00:00

Josefa Laborra Goyeneche

1864-1936

 

Josefa vit le jour le 6 février 1864 à Sangüesa (Navarre, Espagne), de Francisco et Javiera, des paysans bons chrétiens.

Ils l’envoyèrent chez les Filles de la Charité, où elle s’inscrivit aux Enfants de Marie, et apprit comment assister les nécessiteux.

Elle voulut entrer elle aussi dans la congrégation, mais le papa était réticent, jusqu’au jour où, tombé d’un arbre et mourant, il chargea son épouse de donner son consentement à leur fille.

Elle entra alors au noviciat en 1881 à Madrid.

Après dix-neuf années d’enseignement à Cuenca, elle vint à Bétera en 1900.

En 1911, nouvelle destination : Murcia, mais à cause de sa vue déficiente, de l’hôpital trop grand pour elle, elle revint à Bétera, comme Supérieure : la population en était si satisfaite, qu’elle l’accueillit en triomphe, avec l’harmonie municipale qui l’escorta depuis la gare.

Elle aimait profondément sa communauté et disait, de façon prémonitoire : Si nous devions mourir, que ce soit toutes ensemble !

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles durent abandonner leurs enfants et tâchèrent de trouver refuge dans les environs.

Elles furent accueillies dans la famille d’une élève, mais on les obligea à partir de là, le 21 août. Elles errèrent jusqu’à Valencia, et dormirent dans un garage. Le lendemain, elles furent accueillies dans une pension.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936. Josefa, qui demanda à mourir la dernière, pardonna à ses bourreaux.

Josefa fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 00:00

José Ferrer Esteve

1904-1936

 

Il naquit le 17 novembre 1904 à Algemesí (Valencia, Espagne) et, en 1917, entra chez les Religieux des Ecoles Pies, avec le nom de José du Carmel.

En 1928, il reçut l’ordination sacerdotale.

Il travailla en plusieurs collèges de sa congrégation, avec un talent particulier pour la musique.

Lors de la persécution de 1936, il s’en vint dans son pays natal, mais les miliciens le retrouvèrent.

Immédiatement emmené au bord de la route de Llombay (Valencia), il fut abattu au soir du 9 décembre 1936.

Le père José Ferrer Esteve fut béatifié en 1995.

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 00:00

Josep Lluís Carrera Comas

1881-1936

 

José ou Josep naquit le 4 février 1881 à Santa Coloma de Farnés (Girona, Espagne) et fut baptisé le jour même.

Dès 1890 il est au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes (Lassaliens) de Béziers (Hérault), où il apprend à parler couramment le français.

En 1894 il entre au noviciat de Bujedo et prend l’habit en 1897. Désormais il s’appellera Agapi José. Après le scolasticat, il exerce le ministère à Tarrasa et dans d’autres écoles privées, pendant six ans.

En 1905, il est nommé à Bonanova, en 1909 à Arenys de Mar où il reste dix ans. Puis ce sera Berga (1919) et Condal (1923), avant de devenir directeur de la Nouvelle Ecole Notre-Dame du Carmen à Barcelone, jusqu’en 1935. Cette année-là, il dirige le collège de San Hipólito à Voltregá.

Le Frère Agapi avait un don de l’organisation, ce qui poussait ses Supérieurs à le choisir pour des missions toujours plus importantes. En même temps, on peut imaginer l’esprit de détachement qui devait animer ce Frère, qui changea de poste sept fois en une quarantaine d’années.

Le 23 juillet 1936, la persécution anti-religieuse oblige tous les Religieux à quitter leurs maisons. Les Frères se réfugient dans des familles accueillantes, mais doivent bientôt aussi les quitter, car le bruit court que l’on va recenser toute la population pour éliminer les prêtres, les curés, les frères et tous les catholiques en général. 

Après avoir erré quelques jours dans la montagne, les Frères revinrent dans le pays et le Frère Agapi José put louer une maison où il établit quatre Frères, ainsi qu’un autre Religieux de la Sainte Famille.

Le 18 août, des miliciens vinrent frapper à la porte, à la recherche de «trois Frères», qu’ils fusillèrent sans attendre, sur le chemin de San Boy à quatre kilomètres de San Hipólito.

Cette fois-ci, le Frère Agapio José échappa à la mort, avec l’autre Frère. Ils abandonnèrent la maison. Agapi José s’en fut à Vic, puis à Barcelone, où il trouva à loger chez M. Jodar Motta. On était le 10 septembre : déjà presque deux mois que le Frère passait d’un endroit à l’autre dans l’ignorance du lendemain.

Il y avait aussi chez ce monsieur un prêtre de la paroisse du Carmel, don Juan Ramón Munt.

Le 9 décembre à midi, des miliciens vinrent réclamer «les deux curés», affirmant que c’était seulement pour une déclaration. Trois d’entre eux partirent avec les deux ecclésiastiques, vers le commissariat de la rue Cortes. 

On ne sut jamais rien de plus sur eux.

Le Frère Agapi José fut l’un des nombreux Martyrs espagnols béatifiés en 2007, tandis que le nom du prêtre don Juan ne semble pas y avoir été retenu.

Vu l’incertitude du jour précis de sa mort, Agapi José est inscrit pour le moment au 9 décembre, dans l’attente d’une nouvelle édition du Martyrologe.

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8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 00:00

José María Zabal Blasco

1898-1936

 

Né le 19 mars 1898 à Valencia (Espagne), José María reçut le nom de saint Joseph, qu’on fêtait ce jour-là.

Son père mourut en 1910, de sorte que le petit garçon de douze ans, qui était l’aîné, dut aider vaillamment la maman, Mercedes, à tenir la maison et s’occuper des petits frères et sœurs.

Ainsi, après l’école primaire, il suivit des cours du soir pour compléter sa formation.

Ce travailleur acharné entra dans les Chemins de fer du Nord, et trouva sa place à la gare de Valencia, où il montra une très grande compétence jusqu’à être considéré comme l’employé numéro un par la Compagnie, qui le nomma instructeur pour un nouveau programme administratif.

Cela dit, José était surtout un chrétien. Il fit partie du syndicat catholique sous la protection de saint Vincenzo Ferrer (v. 5 avril), tandis que tant d’autres s’inscrivaient dans les syndicats «nationaux». Toutes les fois qu’il le put, il s’efforça de défendre les intérêts légitimes des ouvriers, et par dessus tout, les intérêts de l’Eglise.

Il épousa en 1929 Catalina Cerdá Palop, dont il eut trois enfants.

Lors de la révolution de 1936, il comprit que sa vie était en danger et se cacha.

Reconnu et arrêté dans les premiers jours de novembre, il fut mis en prison, où on ne lui épargna pas les railleries et les mauvais traitements.

Malgré ces conditions pénibles, il se montra à tout moment courageux, généreux, et bon camarade envers tous ses compagnons de prison, parmi lesquels se trouva un père dominicain qui en porta témoignage : ce Dominicain, Bunaventura Blasquez, célébrait la messe de nuit, permettant ainsi aux «assistants» de communier ; ainsi faisait José María, qui priait également le chapelet chaque jour.

On arriva ainsi au 8 décembre 1936 ; au matin, José María sembla avoir un pressentiment : il pria le chapelet très tôt le matin, se confessa, assista à la Messe et communia avec grande ferveur et intense recueillement.

A dix heures du matin, on l’appela, avec d’autres, et on les conduisit au tristement fameux lieu-dit Picadero de Paterna. Juste avant d’être fusillé, il adressa des paroles de pardon aux soldats, et leur fit cette prière : Dites à mon épouse et à mes enfants que je les garde dans mon cœur, et que du ciel je prierai pour eux.

José, alias Pepe, avait trente-huit ans. Une parente entendit dire dans Valencia : Voilà qu’ils ont fusillé le saint Pepe Zabal.

C’était en la fête de l’Immaculée Conception, 8 décembre 1936.

José María fut béatifié en 2001.

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 00:01

Justa López González

1850-1936

 

Celle qui fut Juste jusqu’au bout naquit le 28 mai 1850, reçut le baptême le 30 mai suivant, et la confirmation deux ans plus tard, selon l’habitude de l’époque.

En 1874, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie à l’Escorial et fit le noviciat à Madrid.

Au moment de recevoir l’habit, en mai 1874, elle prit le nom de María Aurora et fit les premiers vœux temporaires. La profession solennelle eut lieu (approximativement) en 1879.

En 1885, elle fut nommée supérieure à Arévalo, en 1893 à Madrid puis à l’Escorial, en qualité de Conseillère. Par la suite, elle fut nommée à Salamanque, Alcalá de Henares, Cabeza del Buey, Jaén, Ciudad Real et Pozuelo de Alarcón.

On disait d’elle qu’elle était la reproduction vivante de la Fondatrice, sainte María Soledad (v. 11 octobre), dans la vie communautaire et dans son attention pour les malades.

Malgré le poids des années, elle continua jusqu’à la fin de faire tout ce qu’elle pouvait pour participer à la vie de la communauté, pour travailler, communiquant à toutes sa joie de vivre, sa ferveur.

Arrivèrent les heures sombres de 1936. Sœur Aurora se plia à toutes les exigences de la situation, versant toutefois de grosses larmes quand il fallut prendre des habits civils, mais telle était la volonté de Dieu, à laquelle elle se soumit.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Mère M.Aurelia et trois autres Religieuses, dont María Aurora, furent reconnues et arrêtées. L’une d’elles fut martyrisée dès le 5 décembre ; Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes, María Aurora et Daría, furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid) dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

La Sœur Aurora avait alors quatre-vingt-six ans : actuellement, c’est la Martyre espagnole la plus âgée de tous les Martyrs de cette horrible année 1936.

Elle et ses Compagnes ont été béatifiées en 2013.

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 00:00

Jean le Silentiaire

454-558

 

Jean était le fils d’Encrace et d’Euphémie, qui descendaient tous deux de généraux ou de gouverneurs de province, mais surtout d’excellents chrétiens. On connaît aussi le nom d’un de ses frères, Pergame ; il avait aussi une sœur.

Il naquit à Nicopolis (Arménie) le 8 janvier 454. A la mort de ses parents, il avait dix-huit ans, - et un immense héritage, qu’il consacra à l’édification d’une église en l’honneur de la Mère de Dieu, et d’un monastère où il s’enferma avec dix compagnons qui voulaient se mettre sous sa conduite.

Avant de leur imposer une règle et des conseils, Jean mortifia d’abord son corps et son esprit, s’appliquant à la tempérance et à l’humilité, pour conserver la pureté du corps et de l’âme. Il sut aussi refréner sa langue, suivant le conseil de saint Jacques dans son Epître : Celui qui croit être pieux et ne retient pas sa langue, n’a qu’une piété vaine et imaginaire (Jc 1:26). C’est là ce qui lui valut le surnom de Silentiaire.

Après vingt années, il fut sorti de son silence pour succéder à l’évêque de Colonie (Taxara, Arménie), ce qui ne l’empêcha pas de continuer sa vie ascétique : par pudeur et mortification, il refusa toujours de se servir des bains ordinaires de cette époque.

Cette ascèse toucha son frère Pergame et son cousin Théodore, qui suivirent ses conseils pour leur propre sanctification.

Mais son beau-frère, au contraire, mit la zizanie dans le diocèse, à tel point que Jean dut aller se plaindre à l’empereur de Constantinople, et même finit par renoncer à sa charge épiscopale. Secrètement, il gagna Jérusalem, où il demanda incognito à être admis dans la laure de saint Sabas (v. 5 décembre).

Jean y vécut tellement humblement, discrètement, que Sabas pensa bien de le faire ordonner prêtre et le conduisit pour cela auprès du patriarche de Jérusalem. Là, Jean parla secrètement au patriarche pour lui révéler toute son histoire passée. Sur ce, le Patriarche confia alors à Sabas que, au vu des paroles de Jean, il ne pouvait l’ordonner prêtre, ce qui fit croire à Sabas que Jean était coupable de quelque faute grave, et qu’il s’était trompé dans son jugement sur Jean.

Très éprouvé, Sabas pria Dieu de l’éclairer, et Dieu lui fit savoir que Jean était déjà évêque. Sabas en conçut une grande joie, et un respect accru envers son «disciple», auquel il promit de n’en rien dire à personne.

Jean resta encore quatre ans dans son silence, mais préféra quitter la laure en 503, lors de la «révolte» des moines, et s’enfuit dans le désert, pendant neuf ans, se nourrissant de fruits et de racines sauvages. On ne put l’en ramener : mystérieusement des inconnus (des anges ?) lui apportèrent des vivres ; un lion rôdait et éloignait de sa caverne les voleurs.

Quand Sabas fut rappelé dans la laure, en 510, il s’empressa d’y faire revenir aussi son cher Jean, qui lui obéit et y resta encore quarante ans, toujours dans le silence et la solitude. Il acceptait tout de même de donner des conseils à qui les lui demandait. Entre autres, un de ses tout jeunes compagnons, Cyrille, put ainsi en recevoir suffisamment de confidences, qu’il écrivit ensuite la vie de Jean, d’où nous connaissons tant de détails.

Cyrille écrit qu’il avait seize ans, quand Jean en avait quatre-vingt-dix. 

Outre son surnom de Silentiaire, Jean est aussi appelé Hésychaste, ou Sabbaïte. Il savait lire dans les cœurs, fit quelques prédictions, des guérisons aussi. 

Il mourut à cent-quatre ans, en 558, après avoir passé soixante-seize ans dans le désert.

Le jour de sa mort était placé au 13 mai ou aussi au 30 mars, mais l’actuel Martyrologe l’a inscrit au 7 décembre, surlendemain de la fête de saint Sabas.

 
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