Justo Gil Pardo
1910-1936
Il naquit le 18 octobre 1910 à Luquin (ou Lukin, Estella, Navarre, Espagne), de Jesús, un maçon, et Vicenta, dans une famille de onze enfants, aussi catholique que nombreuse. Le benjamin de la famille, Pedro, devint moine bénédictin et témoin direct de la vie de son frère.
Le papa était un des quatre ou cinq messieurs du village qui, chaque matin, allaient par les rues pour annoncer les grands événements de la vie quotidienne, y ajoutant un cantique quelconque, et pour cela appelé Auroro, parce qu’ils chantaient le «cantique de l’aurore». Chaque fois qu’il se rendait au village voisin, il s’enquérait des malades pour leur rendre visite. A toutes les fêtes mariales, il prêtait son concours pour les célébrations.
Quand mourut le papa, on disait qu’était partie la meilleure personne du village. Il avait fait lui-même venir le prêtre pour recevoir l’Onction des Malades avant de mourir.
Justo, donc, grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse : il se sentait appelé aux missions lointaines.
Il fut d’abord à l’école des Fils de la Charité dans le village puis, à quinze ans, fréquenta le collège des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Umieta (Guipúzcoa), pour des études qu’il dut interrompre en raison de sa santé. Il apprit à jouer de l’orgue, suffisamment pour accompagner les chants à l’église en l’absence de l’organiste titulaire.
Il fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1928. Il fut couturier et portier.
Après avoir été ordonné sous-diacre, la maladie l’empêcha de poursuivre la préparation au sacerdoce, de sorte qu’on lui proposa de rester Frère, ce qu’il accepta humblement, renonçant donc à son rêve d’enfance : devenir prêtre et missionnaire.
On l’envoya à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fut à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil : partout, on le vit avec son chapelet en mains.
Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Justo était dans le groupe et préféra y rester plutôt que de s’enfuir quand on le lui proposa.
On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, et Justo trouva pendant quelques jours refuge, d’abord chez une cousine, chez le tailleur de la communauté, puis dans d’autres maisons, entre autres chez des gens dont un des fils avait appris la musique avec Justo. Il y resta deux mois et demi, jusqu’au 15 octobre.
Ses amis et proches lui déconseillaient de sortir dans la rue, encore moins en portant toujours son crucifix, mais il répondait qu’on pouvait l’abattre aussi bien que ses Confrères martyrs, acceptant par là d’avance le martyre pour la foi.
Suite à une nouvelle rafle générale, il fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.
Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour Paracuellos del Jarama, où on les fusilla. Un des prêtres présents donna l’absolution à chacun, un autre s’adressa aux bourreaux : Vous nous tuez parce que nous sommes des religieux : Vive le Christ Roi !
Justo fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011.
Justo Gil Pardo
1910-1936
Il naquit le 18 octobre 1910 à Luquin (ou Lukin, Estella, Navarre, Espagne), de Jesús, un maçon, et Vicenta, dans une famille de onze enfants, aussi catholique que nombreuse. Le benjamin de la famille, Pedro, devint moine bénédictin et témoin direct de la vie de son frère.
Le papa était un des quatre ou cinq messieurs du village qui, chaque matin, allaient par les rues pour annoncer les grands événements de la vie quotidienne, y ajoutant un cantique quelconque, et pour cela appelé Auroro, parce qu’ils chantaient le «cantique de l’aurore». Chaque fois qu’il se rendait au village voisin, il s’enquérait des malades pour leur rendre visite. A toutes les fêtes mariales, il prêtait son concours pour les célébrations.
Quand mourut le papa, on disait qu’était partie la meilleure personne du village. Il avait fait lui-même venir le prêtre pour recevoir l’Onction des Malades avant de mourir.
Justo, donc, grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse : il se sentait appelé aux missions lointaines.
Il fut d’abord à l’école des Fils de la Charité dans le village puis, à quinze ans, fréquenta le collège des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Umieta (Guipúzcoa), pour des études qu’il dut interrompre en raison de sa santé. Il apprit à jouer de l’orgue, suffisamment pour accompagner les chants à l’église en l’absence de l’organiste titulaire.
Il fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1928. Il fut couturier et portier.
Après avoir été ordonné sous-diacre, la maladie l’empêcha de poursuivre la préparation au sacerdoce, de sorte qu’on lui proposa de rester Frère, ce qu’il accepta humblement, renonçant donc à son rêve d’enfance : devenir prêtre et missionnaire.
On l’envoya à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fut à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil : partout, on le vit avec son chapelet en mains.
Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Justo était dans le groupe et préféra y rester plutôt que de s’enfuir quand on le lui proposa.
On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, et Justo trouva pendant quelques jours refuge, d’abord chez une cousine, chez le tailleur de la communauté, puis dans d’autres maisons, entre autres chez des gens dont un des fils avait appris la musique avec Justo. Il y resta deux mois et demi, jusqu’au 15 octobre.
Ses amis et proches lui déconseillaient de sortir dans la rue, encore moins en portant toujours son crucifix, mais il répondait qu’on pouvait l’abattre aussi bien que ses Confrères martyrs, acceptant par là d’avance le martyre pour la foi.
Suite à une nouvelle rafle générale, il fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.
Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour Paracuellos del Jarama, où on les fusilla. Un des prêtres présents donna l’absolution à chacun, un autre s’adressa aux bourreaux : Vous nous tuez parce que nous sommes des religieux : Vive le Christ Roi !
Justo fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011.