Ubaldo Baldassini
1084-1160
Ubaldo Baldassini naquit vers 1084 à Gubbio, de Rovaldo ; il eut une sœur.
Orphelin de père, il fut confié à son oncle, qui s’appelait lui-même Ubaldo et qui le fit étudier auprès des chanoines de San Secondo, puis de San Mariano.
Une de ses premières expériences négatives, fut d’observer la vie immorale du clergé. Il retourna à San Secondo et fut ordonné prêtre en 1114. Nommé à son tour chanoine, il fit une retraite chez les chanoines de Ravenne pour s’imprégner de l’esprit canonical et s’employa ensuite à restaurer un style de vie exemplaire parmi les chanoines de la cathédrale.
En 1125, un incendie ravagea la ville de Gubbio ; les bâtiments du chapitre furent détruits ; Ubaldo se retira à Fonte Avellana pour y vivre en simple moine, mais le prieur le convainquit d’aller restaurer le chapitre de Gubbio : Ubaldo obéit et le chapitre prit un essor merveilleux.
En 1126, il refusa l’évêché de Pérouse, mais dut accepter celui de Gubbio en 1128. Il allait se montrer vrai pasteur.
D’abord, il continua de vivre dans la pauvreté ; avec opiniâtreté, il refusa d'accorder des dignités à sa parenté. Ensuite, il se montra homme de paix et de pardon, en plusieurs occasions mémorables.
Ainsi, il reprocha à un maçon, chargé de travaux sur les murs de la ville, d’avoir commis des dégâts dans la vigne d’un voisin ; le maçon s’emporta et lança l’évêque dans une cuve de mortier frais ; Ubaldo retourna à l’évêché comme si de rien n’était ; mais quand la population réclama le bannissement du coupable, l’évêque le convoqua et lui dit : Donne-moi le baiser de paix, et que le Seigneur tout-puissant te remette cela et tous tes péchés.
Lors d’une sédition au cœur de la ville, Ubaldo intervint entre les deux factions, qui l’accablèrent de pierres. Le croyant mort, les combattants s’arrêtèrent stupéfaits et navrés ; l’évêque se releva cependant, pour la joie de tous, ayant épargné de plus grands malheurs à la ville.
Par sa prière, il obtint la cessation du siège de Gubbio par les villes voisines. Pour se venger, celles-ci prièrent Frédéric Barberousse, qui venait de saccager Spolète, d’aller saccager aussi Gubbio. Ubaldo alla courageusement au-devant de l’empereur qui, conquis par la douceur de l’évêque, le traita très respectueusement et épargna la ville (1155).
Les dernières années d’Ubaldo furent douloureuses : il se cassa deux fois la jambe et une fois le bras droit et son corps fut couvert d’ulcères. Patient, Ubaldo supporta ces maux jusqu’à la fin, au soir de la Pentecôte, 16 mai 1160.
Les habitants de Gubbio vénèrent ainsi leur évêque :
Si vis salutem Patriæ
Gens Eugubina Præsulem
Ubaldum semper invoca
ipsumque exora ut protegat.
«Si tu veux le salut de ta ville, ô peuple de Gubbio, invoque toujours l’Evêque Ubaldo et supplie-le de te protéger».
Ubaldo Baldassini de Gubbio fut canonisé en 1192. Son culte s’est répandu jusqu’en Alsace.