Francisco de Posadas
1644-1713
Francisco de Posadas vit le jour le 25 septembre 1644 à Cordoue (Espagne), d’Esteban Martín Losada et María Fernández de Posadas, issus de famille ancienne mais ruinée. Ils vivaient d’un petit commerce de légumes et d’œufs.
La maman pria beaucoup pour obtenir cet enfant, qui fut baptisé le 4 décembre suivant.
De cette pieuse mère, Francisco conserva le nom de famille, car celle-ci fut bientôt veuve.
Il commença à étudier auprès d’un père dominicain et d’un autre jésuite.
La maman se remaria avec Juan Pérez Cerezo, qui retira le garçon des études et le plaça chez un patron cordonnier brutal. Un prêtre, cependant, réussit à donner quelques leçons de latin à Francisco. La providence permit que Juan mourût après quatre ans de cette union difficile.
La vocation ayant germé dans le cœur de Francisco, il demanda son admission chez les Dominicains de Cordoue qui, vu son extraction humble, le refusèrent. Le jeune homme fut cependant admis dans un autre couvent dominicain proche de Cordoue, Scala Cæli (ou Escalaceli), et ceux-ci l’envoyèrent bientôt étudier à Jaén.
Bien leur en prit, car le prieur de Cordoue n’apprécia pas du tout l’entrée du jeune homme et prétendit même qu’on le renvoyât de Jaén ; s’il accepta de le laisser aller à la profession, il lui interdit l’accès à Cordoue, même pas pour aller voir sa mère.
Francisco fit la profession en 1672 et passa au couvent de Sanlúcar de Barrameda, où son talent et ses vertus firent l’admiration ; en 1678, il fut ordonné prêtre à Cadix. La renommée du Frère s’étendait, et même le prieur de Cordoue finit par l’inviter à prêcher, mais ce furent les autres Religieux du couvent qui menacèrent de mettre le feu à la chaire ; la Providence fit qu’il fut nommé aumônier à l’hospice de Cordoue, qui dépendait du couvent de Scala Cæli. Quand Francisco y arriva, un ange vint le prévenir : Ici, ce sera ta croix. En effet, peu après un Religieux lança une calomnie contre Francisco, qu’on dut éloigner pendant quelque temps ; on vint tout de même à lui pour dépanner un autre Religieux que la maladie empêchait d’aller prêcher à Almadén et Chillón ; à son retour, le calomniateur s’était repenti, le prieur du couvent demanda pardon à Francisco pour son attitude passée et le réintégra à l’hôpital, qui s’appela désormais populairement Hospice du père Posadas.
Cet humble Religieux eut ensuite une double activité de prédicateur et d’écrivain.
Ses prédications furent suivies. Des gens de toutes sortes vinrent l’écouter, y compris des prélats, y compris le prieur qui l’avait tant persécuté. Tous étaient stupéfaits de sa doctrine, de ses conseils, de sa maîtrise. Francisco en vint à prohiber les représentations théâtrales, qui détournaient les âmes de Dieu, au point que la ville de Cordoue décida la destruction totale du théâtre, en 1694.
Il eut aussi du temps pour écrire. On a de lui une Vie de saint Dominique, un traité sur Le Triomphe de la Chasteté, des sermons.
Il refusa d’être nommé provincial, il repoussa par deux fois la mitre épiscopale qu’on lui proposait.
Le père Francisco confessa aussi très simplement à son directeur spirituel un phénomène étonnant, qui se produisait quand il célébrait la Messe ; il confiait lui-même : Je ne sais si c’est le sol qui me manque, je n’y comprends rien… Ce qu’il ne comprenait pas, est que son attrait pour le divin l’élevait littéralement de terre ; c’est ce qu’on appelle la lévitation.
Il annonça sa mort subite. Elle advint effectivement le 20 septembre 1713, lorsqu’il fut frappé d’une attaque en se mettant à table.
Francisco de Posadas fut béatifié en 1818.