Mateo Alonso de Leciñana y Alonso
1702-1745
Il était né le 26 novembre 1702 à Navas del Rey (Valladolid, Espagne).
Il entra au couvent dominicain de Ségovie et fit la profession en 1723.
Après d’intenses études, il fut ordonné prêtre et envoyé aux missions orientales.
En 1730, il fut le compagnon de voyage de Francesc Gil de Federich i Sans, et le retrouverait plus tard en prison.
Quand le père Francesc fut arrêté (1737), Mateo put continuer sa vie clandestine pendant encore huit ans, avant d’être à son tour arrêté.
Il parcourait les villages, voyageant même seul, quand les vietnamiens n’osaient pas l’accompagner à cause du danger ; il leur répondait : Pourquoi serais-je venu ici, si c’est pour refuser d’aller administrer les sacrements ? Il confessait parfois toute la nuit. Les pauvres l’assiégeaient, heureux de repartir ne serait-ce qu’avec un petit bol de riz.
Il fut trahi par un païen ; la police fit irruption dans la chapelle où il était en train de célébrer. Il eut le temps de consommer la sainte Hostie, mais pas le Précieux Sang, qu’un soldat renversa à terre.
On le dépouilla et on le frappa jusqu’au sang. Conduit à Vi-Hoang, il fut reconnu comme maître de la foi portugaise, et laissé libre : les Chrétiens purent l’approcher, une femme le reçut chez elle pour le soigner. Puis on l’appela devant le tribunal, où il fut interrogé, torturé de mille façons.
Ayant appris cela, le père Francesc Gil de Federic lui écrivit, lui recommandant de ne pas révéler le lieu de sa première capture, pour ne pas compromettre les Chrétiens de l’endroit.
Puis le père Mateo rejoignit le père Francesc. Ils purent d’abord se retrouver dans une maison à part, s’encourageant mutuellement, se confessant, célébrant. Mateo fut condamné à mort, mais non exécuté tout de suite.
En prison, ils se soutinrent tout en continuant d’annoncer la bonne nouvelle à leurs compagnons prisonniers.
En 1744, on ré-examina leurs causes : la sentence de mort fut confirmée pour le père Francesc, mais seulement la détention à vie pour le père Mateo. Ce dernier tenta un recours pour son Confrère, qui l’en dissuada.
Le jour de l’exécution, des soldats tentèrent encore de convaincre Mateo d’intercéder pour Francesc. Mais lui répondit : Nous sommes frères ! Si vous en épargnez un, épargnez l’autre ; si vous en tuez un, tuez l’autre. Il fut alors condamné aussi à la décapitation.
Juste avant l’exécution, on leur proposa encore une fois la liberté, s’ils acceptaient de marcher sur la croix. Peine perdue !
Le père Mateo fut donc exécuté le même jour que le père Francesc, à Thăng Long (Hanoi). Ils furent les deux premiers missionnaires victimes de persécutions au Vietnam.
C’était le 22 janvier 1745.
Ils furent tous deux béatifiés en 1906, et canonisés en 1988.
Ils sont fêtés le 24 novembre.