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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Willibrord d’Utrecht

658-739

 

Les parents de Willibrord lui donnèrent un nom d’assonance païenne, Willibrord signifiant : que le dieu Willi te protège. Mais ce furent d’excellents chrétiens. Le père, Wilgils, noble de Northumbrie, distribua à la fin de sa vie tous ses biens aux pauvres et alla se retirer dans un ermitage qu’il s’était construit. Ce fut le début d’une vie monastique où d’autres compagnons le rejoignirent.

Willibrord, lui, naquit le 6 novembre 658, et fut bientôt mis sous la tutelle d’un grand saint, l’abbé Wilfrid de Ripon. Quand Wilfrid, tout en restant abbé à Ripon fut chargé du siège épiscopal de York, ce fut le prieur du monastère, Ceolfrid, qui s’occupa de Willibrord.

En 678, Wilfrid dut partir pour Rome, et Willibrord partit pour l’Irlande, à Rathmelsigi, où il se mit sous la direction de l’abbé Egbert. Après douze années, il reçut le sacerdoce.

En 690, l’abbé Egbert choisit douze de ses moines, Willibrord en tête, pour aller évangéliser les Frisons. Une fois arrivés dans la région des Pays-Bas, Willibrord voulut aller demander au pape l’approbation de sa mission. Ce que fit Serge 1er avec grande joie.

Willibrord s’établit à Anvers. Dès 695, le même Serge 1er consacra évêque Willibrord comme archevêque des Frisons. A l’occasion, il ajoutait à son nom celui de Clément (Clément 1er pape), qui se fêtait le 23 novembre, lendemain du sacre.

Le siège du nouvel archevêque fut alors à Utrecht.

Puis Willibrord étendit les bâtiments du monastère d’Echternach (région du Luxembourg), où il se rendait volontiers entre ses courses apostoliques.

En 699, Willibrord essaya de pousser l’apostolat en direction du Danemark, mais rencontra une certaine résistance du roi Ongend ; il profita tout de même de son voyage pour acheter trente jeunes esclaves indigènes qu’il fit embarquer avec lui pour les instruire et les baptiser. Il n’y eut pas d’autres missions au Danemark pendant tout un siècle.

Une des méthodes qu’utilisait Willibrord pour convaincre les païens, était de détruire leurs idoles en leur démontrant qu’ils n’en recevaient aucun maléfice, car 

Les idoles des païens sont or et argent, une œuvre de mains d’hommes ; elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. Elles ont des oreilles et n’entendent pas, par le moindre souffle en leur bouche (Ps 135:15-17).

En 703, Willibrord eut la joie de recevoir Wilfrid d’York qui l’honorait d’une visite pour lui montrer l’intérêt qu’il portait à ces missions en Frise. Willibrord organisa méthodiquement son grand diocèse. Malheureusement, le prince Radbod, dans un de ses accès de colère, détruisit tout le travail de Willibrord à Utrecht. Il fallut patiemment tout reconstruire à partir de 719, quand Charles Martel eut soumis les Saxons puis les Frisons. Saint Boniface vint l’aider aussi pendant quelque temps.

Les années passant, et le travail augmentant, Willibrord eut l’idée de consacrer des évêques auxiliaires, qui eurent le titre de Chorévêques, pouvant circuler librement, sans être attachés à un territoire particulier. 

Willibrord fonda encore d’autres monastères : Susteren (Limbourg, 714), Murbach (Alsace, 728).

Il mourut le 7 novembre 739 à Echternach, au lendemain de son quatre-vingt-unième anniversaire en ce monde.

Saint Willibrord a été vénéré dès après sa mort, et inscrit au Martyrologe le 7 novembre. 

En 1940, il a été proclamé Patron de la province ecclésiastique d’Utrecht.

 
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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Isabelino Carmona Fernández

1908-1936

 

Né à Pajares de Laguna (Salamanque) le 16 septembre 1908, il fut baptisé le 24 suivant et confirmé en 1911, comme c’était la coutume. 

Il étudia à l’école dominicaine de Corias (Asturies), puis à Las Caldas de Besaya (Santander).

Entré à son tour dans l’Ordre dominicain, il fit la profession en 1925 à Corias et les études de philosophie ; la théologie se fit à Salamanque, où Isabelino fut co-fondateur de la maison Francisco de Vitoria, et il fut ordonné prêtre en 1932.

Il fut envoyé au couvent de Atocha (Madrid), comme directeur des jeunes de l’Action Catholique qui furent plus de cent grâce à son impulsion, instruits et conduits magistralement par ce jeune prêtre.

Le 20 juillet, le couvent fut pris d’assaut et le père Isabelino fut conduit avec les Confrères au poste de Abtao, puis à la Direction Générale de Sécurité, enfin à la prison Modelo de Madrid. Il était minuit.

Là ils se retrouvèrent avec les autres Dominicains du couvent de l’Olivar (voir les notices de Juan Mendibelzúa et Vicente Rodríguez), avec lesquels ils se confortèrent réciproquement. En particulier ils purent, malgré les conditions pénibles de la prison, célébrer assez dignement la fête de saint Dominique, leur Fondateur, qu’on célébrait à l’époque le 4 août.

Le jour du martyre arriva : on fit sortir les prisonniers pour les conduire, sans ménagement, à Paracuellos del Jarama (environs de Madrid), pour les fusiller.

C’était le matin du 7 novembre 1936. Isabelino avait vint-huit ans d’âge, et quatre de sacerdoce.

Le père Isabelino fut béatifié avec ses Compagnons en 2007.

 
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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Andrés Francisco Simón Gómez

1876-1936

 

 

Andrés vit le jour le 30 novembre 1876 à Orihuela (Alicante, Espagne), le jour de la fête de saint André.

Après un début d’études au séminaire, il entra chez les Capucins de Ollería (Valencia), y reçut l’habit en 1891 et prit le nom de Eloy.

Après la profession (1892), il fut ordonné prêtre (1899), il exerça le saint ministère dans le diocèse de Orihuela, tout en enseignant.

En 1906, il fut envoyé en Colombie, comme secrétaire de son oncle, l’évêque Francisco Simón y Ródenas, à Santa Marta. Il fut en même temps Gardien du couvent de Bogotá.

De retour en Espagne, il fut Gardien dans plusieurs monastères, ainsi que définiteur provincial.

Lors des hostilités de 1936, les Religieux furent expulsés du monastère de Orihuela et le père Eloy fut accueilli chez un frère.

Arrêté le 7 novembre, il fut poignardé à mort près de Crevillente (Alicante) le 7 novembre 1936 et fut béatifié en 2013.

 

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Alfredo Fanjul Acebal

1867-1936

 

Né le 16 juillet 1867 à Oviedo (Espagne), il fut baptisé dès le lendemain.

Après ses études au séminaire d’Oviedo, il entra dans l’Ordre dominicain et fit profession à Corias (Asturies) en 1883.

Ordonné prêtre en 1890, il enseigna à Corias et Salamanque.

Maître en théologie, il était estimé pour ses cours bien préparés, et fut chargé de l’organisation des études.

Il fut supérieur à Oviedo, Salamanque, Palencia, Madrid, et provincial en 1918.

Il se trouvait à Olivar (Madrid) comme prieur, lors des tristes événements de juillet 1936.

Au soir du 20 juillet, il fut emmené en camion au commissariat, puis à la «tchéka», puis au siège du gouvernement. En passant devant une église, s’étant découvert, il reçut des coups de crosse de fusil. Un témoin rapporta qu’il y avait des flaques de sang dans le camion.

On l’enferma ensuite à la Direction générale de Sécurité, où il retrouva d’autres Religieux de Atocha, et vers minuit, on les mit enfin à la prison Modelo.

Dans cette prison, il eut l’heur de recevoir le consentement de mariage de son parent, le général Joaquín Fanjul, qui fut exécuté peu après.

Le 15 août, fête de l’Assomption, arrivèrent là quatre étudiants dominicains, qui devaient être martyrisés eux aussi.

Le 22 août, un incendie alerta prisonniers et gardiens, tandis que le père Alfredo restait tranquillement soumis à la volonté divine. Il confessa les prisonniers ; on l’entendait réciter les prières de la messe.

Cette détention prit fin au matin du 7 novembre 1936, quand on fit sortir tout le monde pour les fusiller à Paracuellos del Jarama (environs de Madrid).

Le père Alfredo Fanjul, avec ses Compagnons, fut béatifié en 2007.

 
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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

José Delgado Pérez

1917-1936

 

José vit le jour à Becerril de Campos (Palencia, Espagne) le 18 mars 1917, et reçut le baptême le lendemain, fête de saint Joseph dont il porta le nom.

Il fit de très bonnes études, grâce à des dons intellectuels remarquables, à l’école apostolique  dominicaine d’Almagro.

En 1931, en raison des événements, les Supérieurs jugèrent bon de renvoyer les jeunes dans leurs familles. José retrouva les siens, parmi lesquels il se montra dévoué, serviable, donnant l’exemple de la piété.

Il persévéra dans sa vocation et voulut commencer le noviciat, ce qui eut lieu avec sa prise d’habit, le 8 septembre 1935, fête de la Nativité de Marie.

José montra toute son ardeur juvénile dans la joie d’être consacré à Dieu, heureux de participer à la vie conventuelle dominicaine.

Il se trouvait au couvent de Almagro au moment où la maison fut assaillie par les révolutionnaires, le 25 juillet 1936 (voir la notice Dominicains martyrs à Almagro 1936).

José fut conduit avec d’autres Confrères à la prison Modelo de Madrid, où il resta pendant un peu plus de trois mois.

A partir du 7 novembre, les prisonniers furent exécutés ; le premier groupe comprenait, entre autres, les pères Alfredo Fanjul, Juan Mendibelzúa, Vicente Rodríguez, Isabelino Carmona (voir leurs notices), qui furent donc emmenés aux environs de Madrid, à Paracuellos de Jarama, où ils furent fusillés.

C’était au matin du 7 novembre 1936 : José, un des plus jeunes, avait dix-neuf ans.

José Delgado Pérez fut béatifié en 2007.

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Serviliano Riaño Herrero

1916-1936

 

Serviliano vit le jour à Prioro (León, Espagne) le 20 avril 1916, fils de Rosendo et Gabina.

Il entra au collège des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Urnieta (Guipúzcoa) en 1927, puis passa au noviciat en 1932 pour les études de philosophie à Las Arenas (Biscaya).

Après la première profession (1933), il rejoint la communauté de Pozuelo de Alarcón où il fait les études de théologie en vue de recevoir l’ordination sacerdotale. Il se préparait avec joie à sa prochaine mission apostolique, où qu’elle pût être, mais les événements ne lui permirent pas de réaliser ce beau rêve. Dieu allait lui donner rapidement la couronne du martyre. 

Au moment de la révolution de 1936, le couvent fut assailli le 22 juillet et transformé en prison pour toute la communauté de Pozuelo.

Puis les Religieux, dont notre Serviliano, furent conduits à la Direction Générale de Sécurité, au centre de Madrid, d’où ils furent libérés un jour plus tard.

Ils vécurent alors dans la clandestinité, sa cachant chez des amis, jusqu’au 15 octobre, où une rafle les arrêta de nouveau.

A partir du 7 novembre, les prisonniers furent exécutés. Le matin, on appela les noms de ceux qui devaient être libérés, en réalité exécutés. Le premier groupe comprenait, entre autres, les pères dominicains Alfredo Fanjul, Juan Mendibelzúa, Vicente Rodríguez, Isabelino Carmona (voir leurs notices), qui furent donc emmenés aux environs de Madrid, à Paracuellos de Jarama, où ils furent fusillés. Serviliano fut exécuté non loin de là, à Soto de Aldovea (Torrejón de Ardoz, Madrid).

Il y eut un raffinement de cruauté pour le jeune Serviliano. On l’attacha par le bras à un autre condamné, on lui lia les mains derrière le dos et on lui coupa les parties génitales avant de le fusiller. 

C’était au matin du 7 novembre 1936 : Serviliano avait juste vingt ans. 

Martyr de la foi et de la chasteté, Serviliano Riaño Herrero fut béatifié en 2011.

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 00:00

Baiduo Wu Guosheng

1768-1814

 

Né vers 1768 à Longping (Zunyi, Guizhou, Chine) de parents païens, Baiduo Wu, à l'époque de sa conversion, tenait une hôtellerie très prospère.

Ayant rencontré un chrétien qui lui parla des beautés de la religion, il fut très désireux de les connaître, et se fit instruire par un catéchiste. 

Il élimina toutes les statues idolâtriques de sa maison et reçut le baptême, avec le nom de Baiduo (Pierre).

Grâce à son zèle, lui-même fut bientôt nommé catéchiste, et aida puissamment à la diffusion du catholicisme dans son village : il amena au Christ quelque six-cents personnes.

Pris le 3 avril 1812 (ou 1814), il se vit chargé de la cangue et des chaînes, et jeté en prison.

Pendant toute sa captivité, il se fit remarquer par sa piété, sa ferveur et sa charité. Il convertit aussi des prisonniers au Christ.

Interrogé très souvent, il ne se laissa vaincre ni par les promesses séduisantes ni par les tortures.

Condamné à être étranglé, Baiduo Wu fut exécuté le 7 novembre 1814, à Tsen-y-Fou (Su-Tchuen).

Il fut béatifié en 1900 et canonisé un siècle plus tard, en 2000.

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 00:00

  

Thomas Ochia Kintsuba Jihyoe

1602-1637

 

Jihei (ou Jihyoe) était un des enfants d’un couple chrétien japonais : Leo Ochia et Clara Okia, qui devaient plus tard verser leur sang pour leur foi. Il semble d’ailleurs que ce fut la famille entière qui fut martyrisée.

Ils vivaient à Omura, le berceau de la chrétienté japonaise, où le premier daimyo (samurai) reçut le baptême, suivi par tant de conversions qu’en 1582 on démembrait environ cent cinquante mille fidèles chrétiens, dont soixante-mille seulement à Omura.

A l’époque de la naissance de Jihei, la persécution commençait à se faire de plus en plus menaçante. 

Jihei reçut le nom chrétien de Thomas à son baptême, peu de jours après sa naissance.

A six ans, il fut placé dans un «petit séminaire» à Arima, à environ cinquante kilomètres au sud-est de Nagasaki. Ce séminaire avait été fondé par des Jésuites en 1580, et les élèves y passaient environ six ans à apprendre le japonais et le latin ; ceux qui voulaient se préparer au sacerdoce étudiaient ensuite l’astronomie, les sciences naturelles, la psychologie, la théologie, la musique et éventuellement aussi quelques autres matières.

Comme les samurais quittaient l’Eglise les uns après les autres devant la persécution, le séminaire fut tranféré à Nagasaki, jusqu’à ce qu’un édit de suppression et d’expulsion fût publié, en 1614. Cet édit fut l’origine de l’envoi de tous les étudiants à Macao ou à Manille, ou bien en d’autres localités du Japon. Notre Thomas se retrouva à Macao, mais sans pouvoir non plus se manifester ouvertement, car la Chine était encore un pays «fermé».

Ayant bien appris le latin, Thomas devint professeur de latin pour la formation des prêtres ; mais le latin fut bientôt interdit également, empêchant les étudiants d’achever leurs études normalement, car le latin était alors une condition sine qua non. En 1620, tous les étudiants furent renvoyés au Japon et Thomas commença son activité de catéchiste, se cachant et changeant de domicile. Ce n’était pas une vie facile, mais c’est dans ces circonstances que mûrit en Thomas l’appel au sacerdoce.

Il rencontra des pères Augustins et voulut entrer dans leur Ordre. Pour cela il rejoignit Manille (Philippines) en 1622, alors qu’il avait vingt ans. C’était le premier Japonais à demander l’admission dans cet Ordre. C’était un peu la «surprise» et l’on hésita à l’accepter. Mais le père provincial reconnut sa vraie vocation et le reçut : Thomas prit l’habit fin 1623 et fit les premiers vœux l’année suivante comme Frère Thomas de Saint-Augustin.

Envoyé à Cebu pour étudier les arts et la théologie, il alla prier à la basilique du Saint-Enfant Jésus, demandant la grâce de pouvoir retourner dans son pays et assister les Chrétiens persécutés.

En 1627 ou 1628, il fut ordonné prêtre, et revint à Manille.

Peu de temps après son arrivée à Manille, il sentit le manque de la statue de l’Enfant-Jésus, et demanda à retourner à Cebu, ce qu’on lui permit. Mais le voyage fut extrêmement mouvementé : le bateau chavira, Thomas s’en sortit de justesse en gagnant l’île de Panay à la nage. Enfin arrivé à Cebu, il sut que la persécution s’était intensifiée à Nagasaki, où le magistrat s’était mis à arrêter l’un après l’autre tous les prêtres, pour priver les Catholiques de toute assistance spirituelle.

Le sang de Thomas ne fit qu’un tour : il demanda immédiatement à ses supérieurs l’autorisation de partir pour le Japon. Encore une fois, le voyage fut pénible ; le bateau se cassa en deux lors d’une forte tempête et Thomas se retrouva absolument sans rien. C’était comme pour dire qu’il ne pouvait pas aller exercer son sacerdoce dans son Japon natif. Mais Thomas ne pouvait pas se décourager : il réitéra sa demande d’aller au Japon. 

Mais comme la réponse n’arrivait pas, Thomas écrivit tout simplement au Prieur Général à Rome (août 1630) : une lettre en parfait latin, qu’on conserve dans les archives de l’Ordre à Rome. Mais Thomas était plus rapide que le courrier : avant de recevoir la réponse, il avait réussi à se déguiser, et à mettre pied au Japon, fin 1631, après un autre naufrage.

Peu après, il apprit que le supérieur local avait été arrêté et emprisonné à Omura, puis à Nagasaki. Thomas était rusé : il s’engagea comme garçon d’écurie pour soigner les chevaux au quartier général du magistrat, ce qui lui permit de rencontrer chaque jour le Père Supérieur, pour lui redonner courage. Le jour, il travaillait comme domestique à l’étable, et de nuit, il travaillait comme «Père Thomas», visitant les Chrétiens, redonnant du courage, confessant, célébrant la Messe, et même faisant quelques conversions. 

Comme on apprit le martyre du père Gutiérrez avec deux autres prêtres, à Nishizaka en septembre 1632, Thomas dut se dissimuler davantage encore pour exercer son ministère.

Ce qui compliqua énormément sa situation fut qu’on le rechercha officiellement : partout on afficha son portrait en demandant d’indiquer où il était, si on le voyait. C’était la première fois qu’on recourait à ce genre de recherche au Japon. Thomas ne pouvait plus se montrer, car tout le monde connaissait sa figure, qu’on voyait partout affichée. Il se réfugia dans une montagne proche, à environ une heure de Nagasaki, dans une grotte qu’on appelle maintenant Rocher de Jiheiwa (ou Jihyoe).

Les autorités de Nagasaki le cherchaient activement, parfois avec des troupes de centaines de soldats, mais n’arrivaient jamais à lui mettre la main dessus. C’est que Thomas savait «disparaître» continuellement, se déguisant de toutes les façons ; il réussit à joindre Edo (actuelle Tokyo), comme serviteur du Shogun pendant plusieurs mois, prêchant l’Evangile dans les châteaux et amenant à l’Eglise leurs occupants avec leurs enfants. Thomas était partout, par monts et par vaux, toujours en mouvement, et toujours disparaissant brusquement au moment où on croyait l’avoir coïncé. Ce fut au point qu’on le crut doué d’un pouvoir magique pour disparaître.

Fut-il protégé par Dieu grâce au don de la bilocation ? Ou bien fit-il comme Notre-Seigneur qui «passant au milieu d’eux, allait son chemin» (Lc 4:30) ?

Il retourna à Nagasaki, trouva une nouvelle cachette pour aller et venir. Les autorités promettaient des récompenses de plus en plus importantes pour qui le dénoncerait, mais personne ne le fit. Ce n’est que «par hasard» qu’un espion le surprit le 1er novembre 1636, sans penser que c’était le père Thomas, mais seulement un Chrétien quelconque (si l’on peut dire). Quand l’officier l’interrogea, Thomas répondit, au grand étonnement de tous les présents : C’est moi le Père Thomas de Saint-Augustin Johyoe, de l’Ordre de Saint-Augustin.

Son apostolat s’arrêta ainsi brusquement. Pendant six mois, Thomas fut interrogé et torturé, entre autres par le mizuzeme ou torture de l’eau, où la victime est contrainte à ingurgiter de grandes quantités d’eau : quand le corps était déjà complètement saturé, on continuait à faire entrer de l’eau dans la gorge avec un entonnoir, jusqu’à ce que le ventre soit gonflé comme un tonneau ; étendue sur le dos, la victime était alors violemment frappée sur le ventre avec des cannes de bambou jusqu’à ce que l’eau ressortît avec du sang, non seulement par la bouche, mais aussi par le nez, les oreilles et les yeux. On faisait cela jusqu’à ce que la victime perdît connaissance.

Le père Thomas fut reconduit dans sa cellule à demi-mort ; quand il reprit connaissance, ce fut seulement pour subir la même torture, qu’on lui imposa trois fois. Ensuite, on lui enfila des pointes de fer sous les ongles des mains et des pieds, jusqu’à évanouissement. Constatant que le père Thomas supportait tout cela avec une constance incroyable, les bourreaux furieux imaginèrent encore une autre torture : avec des cannes de bambou, munies de sortes de harpons, on perça et on déchira les chairs du prêtre, de façon encore plus radicale qu’on l’aurait fait avec un couteau ou un grand hameçon. Le corps de Thomas n’était qu’une plaie sanguinolente.

Les bourreaux n’allèrent pas jusqu’à faire mourir Thomas, leur intention étant seulement d’abattre son courage. Mais malgré toutes ces tortures, ils ne parvinrent pas à faire abjurer Thomas. Non seulement Thomas fait partie des prêtres frappés par la persécution japonaise, mais il fut de loin le plus horriblement torturé de tous les Martyrs du Japon.

Finalement, les magistrats décidèrent d’imposer à Thomas la torture «anazuri», consistant à suspendre la victime la tête en bas, jusqu’à la mort. 

Cette torture (en japonais «ana-tsurushi», était la pire de celles imaginées pour abattre l’esprit de l’homme. On l’appelle aussi la torture de la fosse. La victime est accrochée à un gibet, la tête en bas, dans une fosse d’un mètre cinquante environ. Le corps est bien attaché, jusqu’à l’arrêt de la circulation du sang. Le corps est serré par l’application de planches contre les reins de la victime. La fosse est souvent partiellement remplie d’immondices. Dans cette position, beaucoup restaient là pendant une bonne semaine, tandis que le sang sortait par la bouche et les narines ; l’affreuse pression ainsi exercée sur le cerveau les rendait fous, jusqu’à ce que la mort les délivrât de cette douleur insupportable. Pour prévenir une mort trop rapide par congestion, pour prolonger la torture et avoir plus de chances d’obtenir une rétractation - car on préférait avoir des apostats que des martyrs - souvent on perçait les tempes des victimes. Certains de ceux qui apostasièrent sous l’effet de cette torture, déclarèrent qu’aucune autre torture ne pouvait se comparer à celle-ci, pas même la souffrance par le feu.

Le père Thomas subit cette horreur le 21 août 1637.

On mit à mort avec lui douze autres personnes, majoritairement membres du Tiers-Ordre, qui lui avaient donné refuge. 

Mais deux jours après, alors que déjà sept étaient morts, le père Thomas fut ramené inconscient dans sa geôle, où on le ranima pour le soumettre encore à d’autres interrogatoires. D’abord on voulait obtenir les noms des Portugais qui l’avaient hébergé, pour vérifier ce qu’avait dit un apostat qui cherchait à se disculper. Mais Thomas ne dit rien. Ce fut l’échec. Les autorités allèrent jusqu’à dire que Thomas avait été décroché du gibet parce qu’il avait abandonné la Foi, pour induire les autres croyants à abandonner la Foi à leur tour.

Ce qui se passa deux mois plus tard est cependant éloquent : le père Thomas fut de nouveau condamné à mort «par la fosse» avec quatre autres Chrétiens qui l’avaient hébergé. S’il avait apostasié, il aurait pu être «seulement» décapité ou brûlé vif attaché à un poteau, mais n’aurait pas eu le même sort.

En réalité, à peine arrivé en prison, il se mit à dire à haute voix : La Foi au Christ dure toujours. Et aussi : Je vais à ma mort à cause de mon amour pour Jésus et ma foi en lui. Alors, pour le faire taire, on le bâillonna, et on fit passer devant lui un héraut pour crier : Thomas a renié sa foi. Manque de chance pour eux, Thomas se mit à balancer énergiquement la tête en signe de désaccord. Arrivés enfin à la Colline Nishizaka, son pauvre corps amaigri, déchiqueté, tout contusionné, n’en pouvait plus, et Thomas fut le premier des cinq à mourir à peine il fut suspendu sur la fosse.

C’était le 6 novembre 1637. Le père Thomas avait trente-cinq ans. Son activité sacerdotale avait duré une dizaine d’années, en grande partie dans les grottes, dans les bois, de jour et de nuit, infatigable, vrai témoin du Christ.

On a compté jusqu’à plus de six cents Chrétiens qui furent martyrisés pour avoir aidé le père Thomas dans son ministère d’une façon ou d’une autre, le recevant, lui portant à manger, le cachant. 

Pendant plus de deux siècles, ensuite, les Chrétiens continuèrent de transmettre leur Foi aux générations nouvelles.

Le père Thomas de Saint-Augustin Ochia Kintsuba Jihyoe a été béatifié en 2008.

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 00:00

Joan Antoni Burró Más

1914-1936

 

Joan était né à Barcelone le 28 juin 1914, de Antonio Burró Gayán et de Micaela Más Vicarilla, pauvres mais bons chrétiens. Il fut baptisé le 5 juillet suivant.

Très tôt orphelin de mère, le petit Joan et son frère furent confiés à la maison des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, de Barcelone. 

Sa bonne conduite, ses bonnes dispositions, lui permirent ensuite d’être admis à quatorze ans à l’Ecole Apostolique de Ciempozuelos. C’est là qu’il reçut la Confirmation (1928).

Peu à peu mûrit en lui la vocation religieuse et il prit l’habit de cet Ordre, en 1931.

Le noviciat durait normalement une année, mais Joan demanda à le prolonger pour approfondir sa préparation intérieure. Il ne fit donc la première profession qu’en 1933.

En 1934 on l’envoie à la maison de Sant Boi de Llobregat, puis en 1935 au sanatorium San José de Ciempozuelos, où il allait faire son service militaire dans le personnel sanitaire. Sa famille obtint cependant son transfert à Carabanchel, puis à Madrid, rue Barceló.

Dans tous ces postes, Joan fut apprécié pour son travail efficace, sa responsabilité à accomplir les ordres des médecins, sa gentillesse à l’égard des malades.

Or, il y avait parmi les malades des miliciens qui ne pouvaient pas ne pas remarquer ce bon infirmier ; ils finirent par apprendre qu’il était religieux. Joan connaissait le danger qu’il courait ; les autorités médicales lui en parlaient et il répondait chaque fois : Mon Ami, n’aie pas peur ! Si nous mourons pour une si juste cause, nous pourrons bien remercier Dieu !

A un dentiste de Ciempozuelos qu’il rencontra à Madrid, il répondit : Je n’ai confiance qu’en Dieu, qui permettra la meilleure chose pour mon salut !

Les miliciens, plusieurs fois, l’invitèrent à prendre un café, mais il refusait ; pour leur faire plaisir, il finit par accepter, mais une fois sortis de l’hôpital, il le fusillèrent traîtreusement. 

Regrettant son geste, un des miliciens déclara : Il mourut vraiment pour la patrie ; il appelait le Christ Roi et l’Espagne, mais personne n’est venu l’aider.

Le frère Joan Antoni fut donc martyrisé à vingt-deux ans, le 5 novembre 1936, jour où le commémore notre Martyrologe.

On trouve parfois le 4 novembre pour son dies natalis.

Il a été béatifié en 1992.

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 00:00

Ɖaminh Mầu

1808-1858

 

Ɖaminh (Dominique) naquit à Phú Nhai (Nam Ɖịnh, Vietnam) en 1808 (on dit ailleurs vers 1794).

Ce fut un prêtre dominicain.

Le jour de son exécution, il portait ostensiblement son chapelet dans ses mains et adressait encore des exhortations à la fidélité aux chrétiens qu’ils croisait.

Il s’avança vers l’endroit de son martyre en joignant les mains, comme s’il se rendait à l’autel.

Il fut martyrisé à Hưng Yên le 5 novembre 1858, béatifié en 1951 et canonisé en 1988.

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  • : Le blog de samuelephrem
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