María Magdalena Vilanova Alsina
1877-1936
Elle naquit le 13 avril 1877 à Sant Feliu de Codines (Barcelone, Espagne), dernière (et unique fille) des sept enfants de ses pieux parents, Salvador et Antonia. Des six garçons (Andrés, Josep, Felipe, Domingo, Salvador et Felipe), les deux derniers devaient mourir à l’âge de deux ans.
María fut baptisée dès le 15 avril et reçut les noms de María, Magdalena, Juana. Elle fut confirmée en 1884.
Quatre ans plus tard, la maman mourut, la veille des onze ans de María. La même année (1888), María reçut la Première Communion. Elle abandonna alors l’école - on suppose que ce fut pour s’occuper elle-même de son papa et de ses frères aînés.
En 1896, mourut à son tour son frère aîné, Andrés, qui était marié et père de trois enfants encore petits.
María eut donc une enfance travaillée, éprouvée, difficile, et ne parlait pas de sa vocation ; elle resta fidèlement à la maison pour s’occuper des charges matérielles. Ce n’est qu’à trente-et-un ans, en 1908, que son père la présenta au curé pour déclarer que sa fille désirait librement entrer chez les Sœurs Capucines de la Mère du Divin Pasteur.
Elle entra donc dans cette congrégation en 1908 et prit le nom de Patrocini. Le 31 décembre 1909, elle fit la première profession.
L’année 1914 fut douloureuse : le papa de María mourut en avril. Mais María continua sa marche vers le don total à Dieu et fit la profession solennelle en janvier 1915.
Les archives ayant été détruites, on n’a pas de précisions sur les différents emplois que María remplit pendant les vingt années de sa vie consacrée ; on sait qu’en 1936, elle se trouvait à Sarriá (Barcelone).
Dans cette maison, où se trouvaient des novices, on commença à prier spécialement pour la paix en Espagne, le 18 juillet. Dès le 19, la Supérieure demanda aux Religieuses de s’habiller en civil et de partir se réfugier dans des maisons où les attendaient des amis.
Le 20, elles purent encore se retrouver dans leur chapelle, pour une ultime Eucharistie. Ce même jour, fut incendiée l’église paroissiale, puis aussi la maison des Religieuses - avec leurs archives.
Ensuite, la sœur Patrocini tenta de rejoindre la maison de son frère à Sants, mais refusa d’y rester pour ne pas le compromettre, et alla à l’hôpital pour aider les infirmières.
On la reconnut vite, toutefois, tant son comportement était manifestement celui d’une personne religieuse. Elle fut arrêtée, mais on ne put jamais savoir exactement où et quand on la fusilla.
On croit généralement qu’elle reçut la palme du martyre près de Barcelone, le 31 juillet 1936, au lieu-dit La Rabassada, à moins que ce fût à Prat de Llobregat, comme les deux autres Religieuses de la même congrégation, ce même jour.
La même année fut détruite totalement l’église paroissiale de Sant Feliu, où María avait été baptisée.
María Magdalena Vilanova Alsina, béatifiée en 2018, sera commémorée au Martyrologe le 31 juillet.