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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 23:00

Marguerite Rutan

1736-1794

 

Née le 23 avril 1736 à Metz, Marguerite vécut dans une famille très modeste, huitième de quinze enfants.

En 1757, elle entra chez les Filles de la Charité.

Quand on ouvre un hôpital à Dax, c’est elle la supérieure de la petite communauté des Filles de la Charité qui s’y installe.

Peu à peu, Marguerite crée une école pour garçons et filles (1779), fait construire une chapelle, pour que tout ce monde puisse recevoir les Sacrements, elle accueille les mères célibataires, les orphelines, et se porte auprès de tous les nécessiteux.

Pendant la Révolution, l’évêque, quoique constitutionnel, s’oppose à leur expulsion. Quand les ordres sont supprimés, les Filles de la Charité prennent le nom de Dames de la Charité, et continuent leur apostolat.

Malgré tant de bienfaits, les Religieuses seront accusées de vol. Sous le régime de la Terreur, Marguerite est emprisonnée la veille de Noël au couvent des Carmes (de Dax) avec les autres religieuses de l’hôpital. Elle est condamnée à mort le 8 avril 1794.

Elle est guillotinée le 9 avril 1794.

On ne dit pas quel fut le sort des autres Religieuses.

Peu après, la ville de Dax fait «amende honorable», exprimant le regret d’avoir perdu une femme qui n’avait fait que du bien.

 

Marguerite Rutan a été béatifiée en 2011.

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 23:00

Mateo Molinos Coloma

1890-1936

Mateo vit le jour le 21 août 1890 à Forcall (Castellón, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Il commença le noviciat mineur à Cambrils en 1906, chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, puis passa au noviciat, reçut l’habit, avec le nom de Dionisio Luis. Ce fut ensuite le scholasticat.

En 1908, il exerça à Tarragona où, continuant d’étudier et de se former, il obtint les diplômes nécessaires pour l’enseignement à tous les niveaux, primaire, secondaire, technique.

En 1916, il fut professeur et préfet à Bonanova.

En 1928, il fut préfet de la «deuxième division», avant de devenir directeur à Bonanova..

Au début de l’été 1936, il se trouva dans un monastère de la Cerdaña avec le Frère Leonardo José, visiteur, pour préparer les prochaines retraites dans quatre maisons du district.

Le 17 juillet, ils se dirigèrent vers l’école de La Seo de Urgel, car une procession solennelle était prévue pour le lendemain au sanctuaire de Notre-Dame de Meritxell (Andorre). Mais en arrivant à La Seo, ils apprirent les mauvaises nouvelles de Barcelone et ailleurs : il fallait rejoindre ces communautés pour soutenir les autres Frères et les jeunes. Mais les communications étaient coupées, aussi projetèrent-ils d’aller à Toulouse et d’y prendre l’avion pour Barcelone. C’était audacieux, et même risqué, mais de toutes façons, ce fut impossible.

Les Frères de La Seo passèrent en France, mais Leonardo et Dionisio restèrent sur place. Le 22 juillet, ils purent trouver à se loger dans un hôtel dont le patron était un bon chrétien. Leur projet était de rejoindre Barcelone à tout prix.

Le 7 août, Frère Dionisio alla demander un passeport. Mais on le trouva «suspect» et on envoya des miliciens fouiller sa chambre à l’hôtel. Frère Leonardo étant absent à ce moment-là, les miliciens lui laissèrent une convocation pour se présenter. Bien qu’on lui conseillât d’éviter de revenir, il refusa d’abandonner son Confrère et alla se présenter le lendemain, 8 août 1936.

Alors les miliciens les embarquèrent tous les deux et les emmenèrent à Baños de Sugrañes (Traverseras). On leur dit de descendre et de faire quelques mètres. Se voyant devant la mort, les deux Frères s’embrassèrent, et moururent ainsi sous les balles.

Frère Dionisio Luis fut béatifié en 2013, avec son Compagnon.

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 23:00

Maria Assunta Pallotta

1878-1905

 

Née le 20 août 1878 à Force (Ascoli Piceno, Marches, Italie C), aînée des cinq enfants de Luigi et Eufrasia Casali, Maria reçut au baptême les noms de Assunta Maria Liberata, les deux premiers prénoms en honneur de la proche solennité de l’Assomption de Marie, l’autre en l’honneur d’une Sainte locale. Elle fut confirmée en 1880, selon les coutumes du temps.

A cause de la pauvreté de la famille, elle ne fréquenta l’école que deux ans, pour aller travailler sur les chantiers, puis auprès du tailleur de pierre du village.

Au retour de son travail, elle s’arrêtait à l’église devant le Saint Sacrement, restant parfois des heures en prière.

Sa mère découvrit des pierres dans son lit. Maria portait le cilice. Elle jeûnait souvent et partageait son petit repas avec la voisine, une vieille femme malade et pauvre. Elle lisait les vies des Saints et priait le chapelet, dont elle ne se séparait pas.

Le soir du carnaval de 1897, un garçon voulut l’embrasser : cela la décida au contraire à se consacrer totalement à Dieu. 

L’attrait pour la vie religieuse était évident, mais sa pauvreté l’empêchait de préparer le moindre trousseau.

Un ecclésiastique clairvoyant et charitable la recommanda aux Franciscaines missionnaires de Marie, où elle entra en 1898.

Le noviciat se fit à Grottaferrata (Rome) ; on l’employa surtout aux travaux manuels, qu’elle exécutait avec promptitude ; son amour de la règle était déjà légendaire.

En 1900, elle fit les premiers vœux à Rome et, en 1902, fut envoyée à Florence, où elle fut employée aux humbles travaux de la maison : repassage, lessive, jardin, nettoyage, mais aussi à l’infirmerie et au catéchisme.

En 1904, elle se proposa pour aller soigner les lépreux en pays de mission. Elle partit pour la Chine.

La mission de Chine avait connu la persécution en 1900, et sept Religieuses avaient versé leur sang pour leur fidélité au Christ (v. 9 juillet). Maria Assunta fut envoyée à la maison de Tong-Eul-Keou, où elle fut chargée de la cuisine, en compagnie d’une domestique chinoise qui devait lui apprendre sa langue.

C’était sa préoccupation : la communication ! Elle craignit de ne pouvoir approcher les âmes pour leur parler de Dieu. Elle passa par une période de grandes inquiétudes, de doute même, mais l’épreuve fut de courte durée, dit-on.

En février 1905, une épidémie de typhus se déclara. Maria Assunta fut contaminée le 19 mars et demanda à recevoir le Sacrement des malades. Elle le reçut effectivement, quoique ses proches la vissent déjà sur la voie de la guérison ; les Sœurs plaisantaient même, lui disant que le Bon Dieu n’avait pas besoin d’elle. Mais Maria Assunta «savait» : la fièvre, le délire, les souffrances la frappèrent pendant une longue semaine.

Revenue à elle, elle demanda à se confesser, mais ne put communier, car elle ne pouvait plus rien avaler. Elle répétait en chinois : Eucharistie… Eucharistie…

Dans son agonie, elle ne pouvait plus que sourire. Vers le soir du 7 avril 1905, les assistants sentirent un mystérieux parfum «comme de baume d’encens, de roses et de violettes, écrira la Supérieure. 

La Sœur Maria Assunta expira ; le parfum disparut un moment, mais se fit sentir à nouveau : les Chinois vinrent s’en rendre compte.

L’enterrement fut un triomphe. La petite Sœur effacée devenait illustre. On l’appela la Sainte au parfum.

La mère supérieure demanda alors audience auprès du pape Pie X, qui répondit : Il faut ouvrir la Cause, et tout de suite ! 

Lors de l’examen de son corps en 1913 en vue de la béatification, son corps apparut intact malgré l’humidité et les effets habituels du typhus. Les miracles se multiplièrent immédiatement. 

Maria Assunta Pallotta fut béatifiée en 1954 et le Martyrologe la mentionne le 7 avril.

 
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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 23:00

Mykhailyna Hordashevs’ka

1869-1919

 

Mykhailyna (Michèle) naquit le 20 novembre 1869 à Lviv (Leopolis, Ukraine), dans une famille chrétienne du rite gréco-catholique.

Elle entra dans l’Ordre des Sœurs contemplatives Basiliennes à l’âge de dix-huit ans.

Une branche active de cet ordre fut fondée et elle fit partie du premier groupe : les Sœurs Servantes de Marie Immaculée, où elle assuma le nom de Yosafata, par référence à saint Josafat (v. 12 novembre).

Ces Religieuses doivent servir notre peuple là où le besoin s’en fait le plus sentir. Yosafata fonda des centres d’hébergement journalier pour permettre à des parents de travailler aux champs, d’étudier les vertus des plantes et préparer des remèdes pour ceux qui n’avaient pas accès aux pharmaciens. En même temps, les Religieuses lisaient aux illettrés des vies de Saints.

Elles assistèrent les victimes des épidémies de choléra et de typhus, aidèrent à la restauration d’églises et à la confection de vêtements liturgiques.

Le problème, en ce 19e siècle finissant, est qu’on ne voyait pas d’un œil favorable une femme à la tête d’un institut, de sorte que Yosafata rencontra bien des oppositions tant des laïcs que du clergé. Des mensonges circulèrent sur son compte, jusqu’à lui causer de graves ennuis de santé, qui finirent par lui être fatals.

Elle mourut de tuberculose osseuse à Chevonohrad-Krystynopil (Ukraine), le 7 avril 1919, mais le Martyrologe la commémore le 25 mars.

Elle a été béatifiée en 2001.

 
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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 23:00

Michele Rua

1837-1910

 

Il était né le 9 juin 1837 dans la quartier Borgo Dora de Torino, où se trouvait l’arsenal : son père y travaillait et la famille habitait aussi sur place. Michele avait un frère.

Les deux garçons furent bientôt orphelins de leur père. Michele fit sur place les deux premières classes, puis fréquenta les Frères des Ecoles Chrétiennes. C’est là qu’il rencontra don Giovanni Bosco (v. 31 janvier).

On sait que ce saint prêtre avait le don d’entrevoir le futur ; au garçon, il lui dit : A nous deux, on se partagera tout le travail. Don Bosco devint le confesseur de Michele.

Orphelin, Michele allait travailler dans l’arsenal, mais don Bosco proposa à sa mère de l’envoyer à l’oratoire de Valdocco, où se trouvaient déjà quelques centaines de garçons. Peu à peu Michele entendit l’appel au sacerdoce et revêtit l’habit clérical en 1853.

Peu après mourut son frère.

En janvier 1854, don Bosco réunit quatre de ses jeunes, parmi lesquels Michele Rua ; ce dernier rédigea le procès-verbal de cette journée, qui marquait en fait le début de la congrégation salésienne.

Malgré son jeune âge, Michele devint comme le bras droit de don Bosco, aussi bien auprès des garçons que comme secrétaire, relisant pour lui les manuscrits et les épreuves des livres qu’il éditait. Quand il eut recopié les Règles de la future congrégation, il accompagna don Bosco à l’audience de Pie IX pour les lui présenter : le pape dut les corriger de sa propre main, avant de donner sa bénédiction à la Congrégation salésienne.

En 1856, à la mort de la maman de don Bosco, Michele appela la sienne pour venir la remplacer. Elle resta fidèlement à cette charge pendant vingt ans, jusqu’à la mort.

En 1860, Michele est ordonné prêtre, à vingt-trois ans. Trois ans plus tard, il ouvre et dirige une nouvelle maison, le Petit séminaire à Mirabello Monferrato.

Il revient en 1865 à Valdocco, où il seconde don Bosco, dans cette œuvre qui formait maintenant plus de sept cents garçons. Des vocations naissaient, en 1872 se formaient les Filles de Marie Auxiliatrice, en 1875 partirent les premiers missionnaires pour l’Argentine ; on commença l’impression d’un bulletin. Le pape Léon XIII demanda aux Salésiens de construire la basilique du Sacré-Cœur à Rome. Don Rua accompagnait don Bosco dans tous ses voyages (en France et en Espagne).

A partir de 1884, don Rua fut nommé vicaire de don Bosco, avec droit de succession, ce qui se fit à la mort du Fondateur, le 31 janvier 1888.

Si don Rua connut les joies d’une rapide expansion de l’Institut (les pères salésiens furent bientôt des milliers répartis en divers pays d’Amérique du Sud et d’Asie, où don Rua ne ménagea pas sa peine pour aller les visiter et les encourager), il vécut aussi des heures sombres : le gouvernement anticlérical de l’Equateur éloigna les Salésiens en 1896, puis la France maçonnique en 1902 ; en 1907, un pénible procès ourdi par la Maçonnerie en Ligurie, accusa les Salésiens de malfaçons, et se termina finalement par la fuite des accusateurs à l’étranger.

Exténué par tant de travaux, de voyages, de fatigues et de soucis, don Michele Rua mourut le 6 avril 1910. Sa dernière parole fut une invocation que lui avait enseignée don Bosco : Ô Vierge Marie, ma Mère, fais que je sauve mon âme.

 

Don Rua fut enseveli auprès de don Bosco ; il fut béatifié en 1972.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 23:00

Mariano de la Mata Aparicio

1905-1983

 

Né le 3 décembre 1905 à Puebla de Valdavia (Palencia, Espagne) dans une famille très chrétienne, Mariano et ses trois frères aînés devinrent prêtres dans l’Ordre des Augustins. Leurs parents, Manuel et Martina, eurent huit enfants.

Il prit l’habit en 1921, qu’il reçut du père Anselmo Polanco, futur évêque de Teruel, qui sera béatifié en 1995 (v. 7 février).

Après ses études à Valladolid et Burgos, Mariano fut ordonné prêtre en 1930.

Moins de deux ans après, il fut envoyé en mission au Brésil, où il restera pendant plus d’un demi-siècle.

Il fut d’abord deux ans vicaire à la paroisse de Taquaritinga (São Paolo), puis professeur de sciences naturelles au collège jusqu’en 1949, en même temps que directeur du collège et vice-provincial de son Ordre de 1945 à 1948.

Après, il fut professeur et supérieur au séminaire des Augustiniens à Engenheiro Schmidt (São Paulo).

Le père Mariano ne fit rien d’extraordinaire : il sut montrer la charité dont était rempli son cœur, envers les pauvres et les malades. En plus de ses responsabilités, en effet, il savait donner du temps pour chacun de ses Confrères, pour secourir ceux qui lui tendaient la main, visitant assidûment les malades. Par exemple, pendant un an il alla chaque jour donner des leçons à un étudiant malade, pour lui éviter de perdre son année ; il rendit visite tous les jours pendant deux mois à un autre malade d’hépatite, Horacio Gentile, sans compter la fatigue de la distance et des escaliers.

Il se tenait régulièrement au courant des événements de son Espagne natale, traversée par la douloureuse guerre civile de 1936, qui fit près de dix mille martyrs, dont Mgr Polanco en 1939.

Il avait un grand amour pour la nature, les plantes, les animaux, toutes les belles choses que le Bon Dieu avait créées. Il avait aussi une passion pour la collection de timbres !

Il assista spirituellement les membres de l’Atelier Sainte-Rita, où les ouvrières confectionnaient des habits pour les pauvres. Il fonda un très grand nombre de ces ateliers, donnant ainsi une occupation à des personnes désœuvrées.

Sa vue diminua beaucoup, mais ne l’empêcha pas de continuer toutes ses activités pastorales.

En 1983, il dut être opéré d’une tumeur maligne au pancréas. Le mal ne put être arrêté.

Le père Mariano de la Mata mourut le 5 avril 1983, et fut béatifié en 2006.

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 23:00

Mykolai Charnetskyi

1884-1959

 

Né en la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre 1884, à Samakivtsi (Horodensk, Halychyna, Ukraine), Mykolai Charnetskyi (Nicolas Carneckyj) fut ordonné prêtre en 1909 dans le rite gréco-catholique.

Il vint à Rome et reçut son doctorat en théologie.

En 1919 il entra au noviciat des Rédemptoristes, à Zboysko, et émit les voeux en 1920.

Il fut directeur spirituel et professeur au séminaire de Stanislaviv (actuelle Ivano-Frankisvsk). 

Le pape Pix XI le nomma Visiteur Apostolique des Catholiques Ukrainiens, en 1926 et évêque en 1931.

Devenu Exarque Apostolique sous l'occupation soviétique, il fut arrêté pour sa foi en 1945 par les hommes du NKVD (la police secrète soviétique) et fut condamné à six années de travaux forcés en Sibérie, pour avoir collaboré avec le régime nazi, et à dix années comme agent du Vatican. Il travailla dans une forge et tomba malade. Malgré tout, il se portait toujours auprès des autres prisonniers pour les aider.

En 1956, on finit par le libérer en raison de ses mauvaises conditions de santé.

Même relâché, Mgr Charnetskyi fut tenu sous constante surveillance et soumis à d'autres tortures.

Il mourut à Lviv le 2 avril 1959.

Pendant longtemps, les autorités couvrirent sa tombe de terre fraîche, que les pèlerins s'empressaient de racler.

 

Mgr Mykolai Charnetskyi fut béatifié en 2001.

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 23:00

Méliton de Sardes

2e siècle

 

L’intérêt de parler de cet évêque n’est pas dans les détails de sa vie, que nous ne connaissons pratiquement pas, mais pour l’excellence de ses écrits, et tout particulièrement pour son homélie sur la Pâque, tout récemment reconstituée à partir de fragments, dont on citera tout-à-l’heure deux longs passages.

Méliton fut évêque de Sardes en Lydie, au second siècle, sous les empereurs romains Antonin le Pieux († 161) et Marc-Aurèle († 180). Sa mort doit se placer avant 190.

Sardes était encore importante au début du christianisme : saint Jean la mentionne dans l’Apocalypse (Ap 1:11 ; 3:1-6). Les restes archéologiques de Sardes se trouvent non loin de l’actuelle Salihli, non loin de Izmir, le port de Smyrne, sur la mer Egée, en Turquie orientale. C’est à Sardes que vécut le fameux Crésus. Sardes fut conquise par Cyrus, puis par Alexandre le Grand, puis par les Romains.

Parlant de Méliton de Sardes, l’évêque Polycrate d’Éphèse, qui vivait vingt ans après lui, atteste que toutes ses actions furent animées de l’Esprit de Dieu. 

Consulté par les fidèles de son temps sur l’autorité de l’Écriture sainte, il fit un voyage en Palestine pour apprendre quels étaient les véritables livres de l’Ancien Testament et dans quel ordre on devait les ranger. Il composa une Apologie adressée à l’empereur Marc-Aurèle en faveur des chrétiens. On lui a attribué d’autres ouvrages ; Eusèbe en a donné le titre d’une vingtaine. De tout cela, en dehors des citations d’Eusèbe et d’Anastase le Sinaïte, il ne subsiste que des fragments grecs et syriaques qui ne sont pas tous d’une authenticité garantie. Tertullien et saint Jérôme ont qualifié Méliton d’excellent orateur et d’habile écrivain.

Polycrate se contente de dire que le corps de Méliton repose dans la ville de Sardes. Le Martyrologe Romain ne le mentionne pas actuellement, sans doute par manque d’informations historiques suffisantes, ce qui n’enlève rien à sa gloire. 

Même le bréviaire de cite pas saint Méliton ; certains martyrologes lui ont donné ce titre glorieux ; l’ancienne tradition de l’Eglise d’Asie le qualifiait ainsi, et les Bollandistes semblaient suivre cette opinion.

 

Voici maintenant les deux passages de son Homélie sur la Pâque, repris dans la Liturgie des Heures (le Jeudi Saint et le Lundi de Pâques).

 

Bien des choses ont été annoncées par de nombreux prophètes en vue du mystère de Pâques qui est le Christ : à lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

C’est lui qui est venu des cieux sur la terre en faveur de l’homme qui souffre ; il a revêtu cette nature dans le sein de la Vierge et, quand il en est sorti, il était devenu homme ; il a pris sur lui les souffrances de l’homme qui souffre, avec un corps capable de souffrir, et il a détruit les souffrances de la chair ; par l’esprit incapable de mourir, il a tué la mort homicide.

Conduit comme un agneau et immolé comme une brebis, il nous a délivrés de l’idolâtrie du monde comme de la terre d’Egypte ; il nous a libérés de l’esclavage du démon comme de la puissance de Pharaon ; il a marqué nos âmes de son propre Esprit, et de son sang les membres de notre corps.

C’est lui qui a plongé la mort dans la honte et qui a mis le démon dans le deuil, comme Moïse a vaincu Pharaon. C’est lui qui a frappé le péché et a condamné l’injustice à la stérilité, comme Moïse a condamné l’Egypte.

C’est lui qui nous a fait passer de l’esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, de la tyrannie à la royauté éternelle, lui qui a fait de nous un sacerdoce nouveau, un peuple choisi, pour toujours. C’est lui qui est la Pâque de notre salut.

C’est lui qui endura bien des épreuves en un grand nombre de personnages qui le préfiguraient : en Abel il a été tué ; en Isaac il a été lié sur le bois ; en Jacob il a été exilé ; en Joseph il a été vendu ; en Moïse il a été exposé à la mort ; dans l’agneau il a été égorgé ; en David il a été en butte aux persécutions ; dans les prophètes il a été méprisé.

C’est lui qui s’est incarné dans une vierge, a été suspendu au bois, enseveli dans la terre, ressuscité d’entre les morts, élevé dans les hauteurs des cieux.

C’est lui, l’agneau muet ; c’est lui, l’agneau égorgé ; c’est lui qui est né de Marie, la brebis sans tache ; c’est lui qui a été pris du troupeau, traîné à la boucherie, immolé sur le soir, mis au tombeau vers la nuit. Sur le bois, ses os n’ont pas été brisés ; dans la terre, il n’a pas connu la corruption ; il est ressuscité d’entre les morts et il a ressuscité l’humanité gisant au fond du tombeau.

 

Comprenez-le, mes bien-aimés : le mystère de la Pâque est ancien et nouveau, provisoire et éternel, corruptible et incorruptible, mortel et immortel.

Il est ancien en raison de la Loi, mais nouveau en raison du Verbe ; provisoire en ce qu’il est figuratif, mais éternel parce qu’il donne la grâce ; corruptible puisqu’on immole une brebis, mais incorruptible parce qu’il contient la vie du Seigneur ; mortel, puisque le Seigneur est enseveli dans la terre, mais immortel par sa résurrection d’entre les morts.

Oui, la Loi est ancienne, mais le Verbe est nouveau ; la figure est provisoire, mais la grâce est éternelle ; la brebis est corruptible, mais le Seigneur est incorruptible, lui qui a été immolé comme l’agneau, et qui ressuscita comme Dieu.

Car il a été conduit comme une brebis vers l’abattoir, alors qu’il n’était pas une brebis ; il est comparé à l’agneau muet, alors qu’il n’était pas un agneau. En effet, la figure a passé, et la vérité a été réalisée : Dieu a remplacé l’agneau, un homme a remplacé la brebis, dans cet homme, le Christ, qui contient toute chose.

Ainsi donc, l’immolation de la brebis et le rite de la Pâque et la lettre de la Loi ont abouti au Christ Jésus en vue de qui tout arriva dans la loi ancienne et davantage encore dans l’ordre nouveau.

Car la Loi est devenue le Verbe, et, d’ancienne, elle est devenue nouvelle (l’une et l’autre sorties de Sion et de Jérusalem), le commandement s’est transformé en grâce, la figure en vérité, l’agneau est devenu fils, la brebis est devenue homme et l’homme est devenu Dieu.

Le Seigneur, étant Dieu, revêtit l’homme, souffrit pour celui qui souffrait, fut enchaîné pour celui qui était captif, fut jugé pour le coupable, fut enseveli pour celui qui était enseveli. Il ressuscita des morts et déclara à haute voix : Qui disputera contre moi ? Qu’il se présente en face de moi ! C’est moi qui ai délivré le condamné ; c’est moi qui ai rendu la vie au mort ; c’est moi qui ai ressuscité l’enseveli. Qui ose me contredire ? C’est moi, dit-il, qui suis le Christ, qui ai détruit la mort, qui ai triomphé de l’adversaire, qui ai lié l’ennemi puissant, et qui ai emporté l’homme vers les hauteurs des cieux ; c’est moi, dit-il, qui suis le Christ.

 

Venez donc, toutes les familles des hommes, pétries de péchés, et recevez le pardon des péchés. Car c’est moi qui suis votre pardon, moi la Pâque du salut, moi l’agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C’est moi qui vous emmène vers les hauteurs des cieux ; c’est moi qui vous ressusciterai ; c’est moi qui vous ferai voir le Père qui existe de toute éternité ; c’est moi qui vous ressusciterai par ma main puissante.

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 00:00

Marcus d’Altino

1er siècle

 

Un «manuscrit ancien» raconte que, converti par saint Pierre, Marcus parcourut diverses régions du Latium, fut arrêté à Altino (Chieti, Italie C) et sommé par le préfet d’adorer les dieux païens.

Ayant refusé de trahir sa foi, il fut condamné à mort. On lui enfonça deux grands clous dans la tête. Ce pouvait être vers 96, un 28 avril.

Une église fut bientôt construite sur le tombeau du Martyr, qui fut détruite plus tard. Des miracles se produisirent au 11e siècle, permettant de retrouver le corps et le chef de Marcus.

Une hypothèse, tout-à-fait gratuite, pourrait faire de ce Marcus un dédoublement de l’évangéliste Marc, disciple de saint Pierre et rédacteur du deuxième évangile (avant d’être évêque en Alexandrie).

 

Par ailleurs, le «manuscrit ancien» ayant semblé suspect à la critique scientifique, ce Marcus n’est plus inscrit au Martyrologe.

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 00:00

Matthieu d’Agnetz

11e siècle

 

Ce jeune homme était d’Agnetz (Clermont, Beauvaisis), ami d’enfance de Guibert de Nogent, à qui nous devons ces renseignements.

Une fois chevalier, il resta un militaire pieux et de bonnes mœurs. Il partit en croisade. Voilà au moins un exemple de croisé qui se comporta en vrai chrétien durant sa présence en Orient.

Durant son séjour à Constantinople, Matthieu édifia l’empereur Alexis, par sa vie de prière et d’aumônes.

Matthieu fut fait prisonnier des Sarrasins, qui voulaient l’exécuter s’il ne reniait pas sa foi. Le noble chevalier demanda seulement un délai, qui lui fut accordé.

Or ce délai expirait le jour du Vendredi Saint. Matthieu expliqua alors aux Sarrasins que son intention n’était pas, lâchement, de retarder de quelques jours l’exécution, mais bien plutôt de pouvoir mourir le même jour que le Sauveur. Tuez-moi donc, dit-il, selon votre désir ; pourvu que je donne ma vie à Celui qui donna la sienne pour le salut du genre humain, peu m’importe le reste.

Il tendit alors son cou au bourreau.

Ce Martyr des Musulmans était inscrit dans l’ancien Martyrologe au 27 mars, mais n’a pas  été repris dans le nouveau.

 

 

 

 

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Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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