Eustachio Pucci
1819-1892
Deuxième des sept enfants de pieux parents, Eustachio naquit le 16 avril 1819 à Poggiole di Vernio (Florence, Italie).
Il apprit vite à aimer l’église et la sacristie, où son père remplissait les fonctions de sacristain. Puis le curé lui enseigna le latin.
Eustachio voulait entrer dans l’Ordre des Servites et son père s’y opposa longtemps, mais l’adolescent gagna et entra au couvent de Florence en 1837, y prit l’habit et le nom de Antonio Maria.
En 1843, il fut ordonné prêtre.
Il n’eut qu’un poste : Viareggio, où il fut d’abord vicaire pendant trois ans, puis curé pendant… quarante-six ans. Cette longue présence semble aujourd’hui exagérée, mais un saint prêtre comme Antonio ne s’attachait pas à sa paroisse de façon humaine : il cherchait le salut des âmes, et il ne négligea aucun moyen pour atteindre son but sacerdotal.
A cela s’ajouta sa nomination comme supérieur des Servites en 1859, et provincial de 1884 à 1890.
Le curatino (petit curé), comme l’appelaient gentiment ses braves paroissiens, développa dans sa paroisse un zèle remarquable, doublé d’un profond esprit d’organisation. Outre sa générosité instinctive qu’il mit amplement à la disposition des victimes du choléra en 1854, 1855 et 1884, il organisa une véritable Action Catholique avant la lettre, pour tous les âges ; il institua ainsi plusieurs associations : pour les jeunes, la Compagnie de Saint-Louis ainsi que la Congrégation de la Doctrine Chrétienne, pour les dames la Congrégation des Mères Chrétiennes, et pour les adultes il réorganisa la Douce Compagnie de Notre Dame des Douleurs.
En 1853, il fonda une institution pour l’éducation des jeunes filles, les Sœurs «mantellate» Servites de Marie, et une autre pour les enfants malades pauvres, qui fut le premier hôpital marin.
En outre, il introduisit les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul et les œuvres missionnaires.
Mais le curatino n’était pas un activiste. Son intense vie intérieure était la base de ses activités. On le vit en état de lévitation durant la Messe, il eut des extases, on lui attribuait déjà des guérisons miraculeuses…
Il célébra la Messe la dernière fois pour l’Epiphanie C’est en accomplissant héroïquement un ultime devoir de charité, qu’il acheva cette longue vie sacerdotale : il secourut un malade lors d’une forte tempête et fut frappé de pneumonie foudroyante, le 12 janvier 1892.
Béatifié en 1952, il fut canonisé en 1962.