Mattia (Cristina) Ciccarelli
1481-1543
Dernière des six enfants de Domenico de Pericolo, Mattia naquit à Colle di Lucoli (L’Aquila, Italie centrale) en 1480 ou 1481, peut-être le 24 février, jour où l’on fêtait saint Matthias. Le nom de l’apôtre Matthias - Mattia en italien - peut se donner plus facilement aux petites filles italiennes, ce qui n’est pas le cas en français.
Mattia, donc, n’était pas intéressée par les jeux des autres enfants de son âge. Mais quand elle voyait quelque image pieuse, elle lui souriait, elle l’embrassait.
A la maison, elle priait dans une chambre retirée, où son papa avait accroché une belle image de la Sainte Vierge avec le Christ.
Mattia ne voulait plaire qu’à Dieu, et pour cela essaya de cacher sa beauté physique de différentes manières, en évitant de se laver et en travaillant comme les servantes, mais comme cela ne réussissait pas, elle obtint de la Sainte Vierge de perdre toute la fraîcheur de son visage, comme si elle sortait d’un sépulcre, pâle comme un cadavre.
Ses parents voulurent se mettre à son école pour mieux gagner le ciel. Leur fille devint en quelque sorte leur mère spirituelle. Désormais ils ne laissèrent jamais partir de chez eux des pauvres ou des religieux les mains vides.
Elle entendit un jour un garçon qui blasphémait le nom du saint ermite Antoine (v. 17 janvier). Elle le menaça : Fais attention, si tu n’arrêtes pas de blasphémer le saint Abbé, je vois un diable noir qui va te sauter aux épaules jusqu’à t’étouffer avec ton blasphème. Le garçon ne suivit pas son conseil et voilà que, fâché contre son âne qui n’avançait pas assez vite, il lança un nouveau blasphème contre saint Antoine. Précipité à terre, le pauvre garçon mourut sur place d’une fracture du crâne.
Un sort identique arriva aussi à un parent qui chassait le dimanche. Elle prédit même l’homicide de six personnes (cinq hommes et une femme) qui furent assassinés quinze ans après sa mort.
Plus consolante, cette vision qu’elle eut, sur une invitation céleste, à regarder par la fenêtre, où elle vit une échelle lumineuse partir du couvent de Saint-Julien jusqu’au ciel, sur laquelle descendaient deux à deux les anges, précédant le Christ venu chercher l’âme d’un saint Religieux mort quelques instants auparavant, le frère Vincenzo.
Un certain Girolamo de Tussio reçut d’elle le conseil de laisser le monde et d’embrasser la vie religieuse.
Elle-même à vingt-cinq ans, en 1496, prit le nom de Cristina, pour être plus semblable au Christ. En 1505 elle reçut l’habit des Augustines au couvent Sainte-Lucie de L’Aquila.
Le vendredi elle ne prenait que du pain et de l’eau ; les vendredis de carême, elle jeûnait totalement. Elle combattait le sommeil et restait des heures en prière durant la nuit.
Très humble, très accueillante envers les pauvres, elle fut favorisée de dons mystiques extraordinaires : don de prophétie, extases, lévitation, guérisons…
Un jour qu’elle était en état de lévitation, une hostie dans une pyxide sembla sortir comme un rayon de sa poitrine.
Un vendredi saint elle reçut les stigmates de la passion du Christ.
Plusieurs fois élue abbesse contre sa volonté, elle se révéla excellente conseillère spirituelle pour tous ceux qui venaient lui demander conseil.
Elle mourut le 18 janvier 1543 à L’Aquila et beaucoup de miracles eurent lieu après sa mort.
Son culte fut confirmé en 1841. Elle est mentionnée le 18 janvier au Martyrologe.