Catherine Marie Drexel
1858-1955
Née le 26 novembre 1858 à Philadelphia (Pennsylvanie, Etats-Unis), Catherine était la deuxième fille des très riches époux Francis Anthony Drexel et Hannah Lanstroth, des banquiers. L’oncle, Anthony Joseph Drexel avait fondé l’Université Drexel à Philadelphia.
Catherine, donc, reçut le nom de sainte Catherine, qu’on fête le 25 novembre.
Sa mère mourut un mois après la naissance de la petite fille, de sorte que Catherine et sa sœur aînée Elizabeth, furent confiées à leurs oncle et tante, Anthony et Ellen Drexel.
Francis se remaria avec Emma Bouvier en 1860, pouvant ainsi reprendre chez lui ses deux filles, auxquelles s’ajouta bientôt Louise. Elles reçurent leur formation à la maison avec des précepteurs.
Les fréquents voyages de la famille firent connaître les Etats-Unis et l’Europe aux jeunes filles. A la maison, les Drexel faisaient deux fois par semaine une distribution de vivres et de vêtements aux pauvres.
Catherine assista particulièrement sa belle-mère, atteinte d’un cancer qui la mena à la mort au bout de trois années de maladie. Elle comprit alors que l’argent ne pouvait pas soulager la souffrance et la mort, et sa vie commença à changer. Elle sentit un appel particulier à aller aider les Indiens, en particulier lors d’un voyage à l’Ouest.
Après la mort de son père en 1885, elle et sa sœur mirent leurs biens au service des œuvres. L’héritage financier était énorme.
Catherine - Kate - pensa entrer dans un ordre contemplatif, mais l’évêque lui suggéra d’attendre et de prier.
En 1887, elle fut reçue en audience par le pape Léon XIII ; elle lui demanda d’envoyer des missionnaires auprès des Indiens, mais le pape lui répliqua qu’elle pouvait être elle-même une missionnaire.
De retour, elle se donna entièrement à Dieu, mettant sa fortune au service des Indiens et des Afro-américains. En 1889, elle entrait chez les Sœurs de la Miséricorde à Pittsburgh : toute Philadelphie en était retournée !
En 1891, Catherine fit sa première profession avec le nom «américanisé» de Mère Katharine, et se mettait au service des Indiens et des Afro-américains. Rejointe par treize autres Dames, elle fonda les Sœurs du Très Saint Sacrement, avec la maison-mère à Bensalem, bénite par l’archevêque. Mère Cabrini (v. 22 décembre) l’aida à recevoir l’approbation pontificale.
Mère Katharine eut une énorme influence sur l’opinion générale concernant les Indiens et les Afro-américains, qui n’avaient pas accès aux écoles, étaient mal payés et très mal considérés. Encore en 1913, une loi de Géorgie tentait d’interdire aux Blancs d’enseigner aux Noirs.
Mère Katharine reçut des requêtes d’un peu partout. Elle ouvrit une première école à Santa Fe. Dès 1942, elle avait organisé des écoles pour Noirs catholiques dans treize états, avec quarante missions et vingt-trois écoles rurales. Pour les Indiens, elle ouvrit cinquante missions dans seize états, la plus célèbre est peut-être l’Université Saint-Xavier à New Orleans, la première université pour les Noirs en Amérique.
Il y eut des attaques de la part de ségrégationnistes : en Pennsylvania, on incendia une école ; à New Orleans on brisa toutes les fenêtres d’un bâtiment abandonné que Mère Katharine avait acquis pour en faire une école préparatoire. En 1922, à Beaumont (Texas), des adeptes d’une société locale (Klan) menacèrent les Religieuses si elles ne partaient pas dans la semaine : une violente tempête s’abattit sur l’édifice des Klan et le détruisit complètement.
Pendant les soixante années de son activité, Mère Katharine dépensa environ vingt millions de dollars pour construire des écoles et des églises, pour payer les professeurs des écoles rurales pour Indiens et Noirs. En 1897, elle avait demandé aux Religieux de Saint-Jean-Baptiste de Cincinnati (Ohio) de prendre en charge une mission chez les Navajos en Arizona et Nouveau-Mexique, sur un terrain qu’elle avait acheté. Elle finança la publication d’un catéchisme en langue navaho-anglaise. Les Sœurs du Très Saint Sacrement travaillèrent en pleine entente avec ces Religieux au Nouveau-Mexique.
Les sœurs Drexel surent administrer sagement leur patrimoine, ne se marièrent pas et établirent par testament de faire distribuer leur héritage aux maisons religieuses : Jésuites, Frères des Ecoles Chrétiennes, Religieuses du Sacré-Cœur, un hôpital tenu par des Evangélistes, etc.
En 1935, une attaque frappa Mère Katharine et dès 1937 elle laissa sa place de supérieure générale. L’infirmité se développa et cette Fondatrice admirable se concentra majoritairement sur l’adoration eucharistique, son aspiration centrale.
Elle mourut le 3 mars 1955, presque centenaire, à Cornwell Heights (Pennsylvanie).
Mère Katharine fut béatifiée en 1988, canonisée en 2000. L’Eglise a ainsi sanctionné l’amour et le travail de la Sainte en faveur des victimes du racisme. Actuellement, de nombreuses églises, paroisses, écoles, portent son nom.
Le premier miracle retenu, pour la béatification, fut la guérison totale d’un sourd, en 1974, après avoir demandé l’intercession de Mère Drexel. Pour la canonisation, ce fut aussi la guérison, en 1994, d’une surdité totale, due à une maladie nerveuse des deux oreilles.
Mère Katharine est commémorée le 3 mars.