Helena Kafka
1894-1943
Née le 1er mai 1894 à Husovice (Autriche, actuelle Brno en Tchécoslovaquie), Helena était la sixième fille d’un humble cordonnier ; on a pu orthographier son nom Kafka ou Kafková.
En 1896, la famille s’installa à Vienne, se rapprochant d’une minorité tchèque.
Adolescente, Helena travailla comme aide-infirmière à l’hôpital Lainz. A dix-neuf ans, elle entra chez les Sœurs Franciscaines de la Charité Chrétienne ou Sœurs Hartmann, prenant le nom de Maria Restituta, par référence à cette Martyre du 4e siècle (v. 17 mai).
Après la Première guerre mondiale, elle travailla comme infirmière à l’hôpital Mödling, et même comme première infirmière au bloc opératoire, de 1919 à 1938. C’est dans cet hôpital que son courage va marquer le cours de sa vie.
Après l’Anschluß qui annexait de force l’Autriche à l’Allemagne, la Sœur Restituta refusa énergiquement de supprimer les crucifix des chambres de l’hôpital, qu’elle avait elle-même accrochés dans une nouvelle aile de l’établissement. A ce «grief» s’ajouta celui d’avoir écrit deux lettres où elle critiquait le régime nazi.
Ce fut un docteur de l’hôpital, partisan du nazisme, qui la dénonça. On l’arrêta le jour du Mercredi des Cendres, 18 février 1942, au moment où elle sortait de la salle d’opération.
Le 29 octobre 1942, elle fut condamnée à être guillotinée par une Cour de Justice Populaire, pour entente avec l’ennemi et instigation à haute trahison.
En attendant le jour fatal, elle resta en prison, où elle s’occupa des autres prisonniers, parmi lesquels même les communistes parlèrent d’elle en bien. On lui proposa la liberté, si elle acceptait de quitter sa communauté religieuse, ce qu’elle refusa évidemment.
Une pétition fut présentée à Martin Bohrmann, qui la refusa, pour l’exemple.
Au moment de l’exécution, Maria Restituta demanda au prêtre présent de lui faire sur le front le signe de la croix.
L’exécution eut lieu à Vienne le 30 mars 1943. Sœur Restituta avait quarante-huit ans.
Elle a été béatifiée en 1998.