Ombeline
1092-1141
On connaît des détails de la famille de Ombeline, grâce à son illustre frère, qui fut saint Bernard.
Les parents s’appelaient Técelin et Aleth : ils habitaient au château de Fontaines (Dijon) et eurent sept enfants, six garçons et leur unique sœur Ombeline, qui naquit en 1092.
On orthographie différemment le nom de cette sainte personne : Humbelina en latin, Hombeline en français, et aussi Ombeline, plus courant.
De toute cette belle fratrie, cinq garçons suivirent Bernard au monastère.
En vain Ombeline suppliait son frère d’arrêter de ravir ainsi toute la famille : elle se voyait en effet bien seule pour soutenir son vieux père et son jeune frère qui restaient au château.
Elle épousa finalement un parent de la duchesse de Lorraine, et mena une vie très mondaine.
Un jour qu’elle voulut rendre visite à son frère à Clairvaux, celui-ci refusa de la recevoir, à cause de tout l’appareil dans lequel elle se présentait : riches vêtements, suite nombreuse, et les autres frères en firent autant. Seul André, l’un de ses frères, ouvrit la bouche pour lui reprocher en face tout ce faste. La pauvre Ombeline, toute en larmes, implora de son frère de l’aider à sauver son âme. Bernard alors la reçut, la rapprocha de Dieu et lui donna de salutaires conseils.
Ombeline s’en revint chez elle transformée, fuyant les vanités du monde, vêtue tout simplement, parlant peu, affairée dans les bonnes œuvres.
Au bout de deux années de cette sobre pénitence, son mari lui donna pleine liberté pour se consacrer entièrement à Dieu.
Elle se retira au monastère de Billette (devenu plus tard Jully-les-Nonnains, actuellement Jully-sur-Sarce, Aube), où elle passa le reste de ses jours.
Elle priait beaucoup la nuit, dormant très peu ; elle était la première aux exercices, recherchant toujours les travaux les plus humbles. Elle fut appelée à être l’abbesse du monastère.
Au bout de dix-sept ans de cette humble vie, malade et affaiblie, Ombeline arriva à ses derniers instants : elle eut Bernard près d’elle pour parler des choses divines et de l’infinie miséricorde de Dieu, et s’éteignit, le 11 février 1141 (le 12 au Martyrologe), dans sa cinquantième année.
(Certaines sources indiquent qu’au contraire, c’est elle qui assista son frère Bernard à ses derniers moments ; mais saint Bernard mourut en 1153).