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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 00:00

Quatrième dimanche de Carême  - B

 

Les épisodes racontés dans la première lecture d’aujourd’hui (dans le second livre des Chroniques) se situent aux 7e et 6e siècles avant Jésus-Christ.

Après une réforme religieuse importante, conduite par Josias, plusieurs rois se succédèrent, pas meilleurs les uns que les autres, et qui furent tous soit enlevés soit déportés, qui en Egypte, qui à Babylone ; dans le même temps, Dieu suscita plusieurs prophètes pour ramener le peuple d’Israël dans le bon chemin : Jérémie, Ezéchiel et Habaquq firent connaître au peuple son péché, au nom de Dieu, mais on les méprisa.

Finalement - le texte le dit - Jérusalem et son Temple furent totalement détruits par les Babyloniens ; Nabuchodonosor emmena chez lui les survivants du massacre en les réduisant à l’esclavage pendant soixante-dix ans. Imaginons ce que serait cet esclavage, s’il nous concernait, depuis l’année 1939… Déjà ces cinq années furent particulièrement douloureuses ; on a du mal à imaginer ce qui se serait passé pendant soixante-dix années.

Le peuple d’Israël connut donc cette pénible situation, que le récit de la Bible met en relation avec son éloignement de la Loi de Dieu. Apparemment, Nabuchodonosor ne détruisit pas immédiatement le Temple, mais les murailles et les palais (598) ; plus tard Nabuzeriddinam détruira le Temple ainsi que la ville et fera de nouvelles déportations (587-581). Jérémie sera emprisonné, puis expédié en Egypte…

L’avènement de Cyrus au 6e siècle va mettre fin à cet exil. Dieu lui suggère cette mesure de miséricorde par laquelle il renverra chez eux les Israélites pour reconstruire leur Temple (538). Si, pour les Israélites, ce Cyrus est un païen, un incirconcis, un étranger, Dieu s’en sert pour faire connaître à tout Israël sa miséricorde. C’était aussi une leçon :  ayant refusé d’écouter les Prophètes envoyés par Dieu, le peuple d’Israël fera l’expérience d’un Juste païen.

En même temps, Cyrus sera l’image du Sauveur futur, qui nous fera passer de l’esclavage du péché à la liberté de la vie nouvelle.

*       *       *

Le psaume 137 illustre cette situation de l’année 587 : les Israélites sont à Babylone, loin de leur pays, tristes, et n’ont pas vraiment le cœur à chanter.

Ce n’est peut-être pas le moment de chanter, mais c’est bien celui de se repentir, de réfléchir à ce qui a causé cet exil.

Et voici qu’une âme fidèle et repentante se souvient de la colline de Sion, de Jérusalem, du Temple. Dans sa tristesse, le chantre n’ose pas prononcer le nom de Yahwé ; il s’adresse à Jérusalem, à la Maison de Jahwé. De tout son cœur, il exprime sa volonté d’être uni à ce Temple où est présent le Créateur.

Une comparaison forte traduit ce sentiment : comme mon corps ne peut travailler sans la main droite, de même je ne peux vivre sans penser à Jérusalem.

L’auteur va même jusqu’à préférer être muet (que ma langue s’attache à mon palais), plutôt que d’oublier la Ville sainte. Mieux : le mot joie couronne cette phrase, montrant jusqu’où doit aller le vrai repentir.

*       *       *

Il faut bien se rappeler cette réalité : comme Israël était exilé, loin de Jérusalem, notre péché aussi nous sépare de Dieu. Sans le Christ, nous n’aurions pas reçu cette vie nouvelle, cette nouvelle naissance par le Baptême ; nous serions restés comme morts, loin de Dieu, exilés et exclus du Paradis.

Ce n’est qu’avec et par le sacrifice du Christ, que Dieu nous délivre de notre exil, nous pardonne et nous comble de Sa grâce.

L’épître de saint Paul aux Ephésiens est riche de ces verbes où l’Apôtre explique que nous sommes avec le Christ. 

Une fois que Christ a pris notre nature humaine, Il nous a assumés dans sa divinité, que nous partageons à la mesure où nous abandonnons vraiment notre vieil homme. Nous vivons avec Lui, nous sommes ressuscités avec Lui, nous régnons aux cieux avec Lui

Paul est radical dans sa pensée : même nos meilleures actions seraient restées nulles et sans fruit, si Dieu ne nous avait donné Sa grâce, dans la Vie sacramentelle qui nous unit à Jésus-Christ. Si, heureusement, Dieu n’abandonne jamais quelqu’un qui n’est pas baptisé, c’est tout de même autre chose d’avoir une vie honnête et même généreuse, et autre chose de participer pleinement à la divinité de Jésus dès ici-bas, par la participation aux Sacrements institués par Lui pour développer en nous une plénitude de Paix, de Joie, et surtout d’union avec Lui, ce qui a fait dire à Saint Paul : Je puis tout en Celui qui me fortifie (Ph 4:13).

Celui qui me fortifie, c’est ce Jésus qui a donné Sa vie pour moi. Ce Jésus crucifié, l’Innocent abaissé au plus vil des châtiments, en compagnie de brigands, c’est Lui qui, désormais, par son Sacrifice total et parfait, est devenu notre Salut. Ne l’oublions pas : à force de le répéter machinalement, nous ne réalisons peut-être plus quelle grâce Dieu nous a faite.

*       *       *

Quand nous regardons la Croix, cet instrument honteux de supplice chez les Romains, cette Croix est désormais pour nous le Signe de la Paix retrouvée, le Signe du Salut, l’instrument qui nous a reconduits à Jérusalem. 

C’est en annonce de ce réel prodige, que Moïse eut à exposer dans le désert l’image de ces serpents qui décimaient le peuple d’Israël (cf. Nb 21:4-9) : regarder ce serpent désormais immobilisé signifiait la victoire sur l’ennemi.

A propos de cette Croix, signalons une erreur évidente que commettent certains Chrétiens - qui ne se reconnaissent pas dans les rangs des Catholiques : selon eux, Jésus aurait été attaché non pas à une croix telle que nous la connaissons, mais à un unique poteau vertical (ce qui, reconnaissons-le au passage, n’aurait pas constitué un supplice moins horrible que celui de la croix). C’est pourquoi les publications de cette Secte ont abandonné le signe de la croix, qui était leur emblême au début. Ne leur en voulons pas ; s’ils aiment vraiment la Vérité, ils comprendront d’eux-mêmes leur erreur (qui par ailleurs ne les empêchera pas d’être des personnes très vertueuses).

*       *       *

A notre tour, n’accrochons pas nos harpes aux arbres de Babylone ! A l’approche de la fête de Pâques, chantons de tout notre cœur, par exemple l’hymne Vexilla Regis prodeunt de s.Venance Fortunat († 609), en particulier cette strophe : 

 

O Crux, ave, spes unica :     

Hoc Passionis tempore    

Piis adauge gratiam,    

Reisque dele crimina.    

 

O Croix, notre unique Espoir : Salut ! 

En ce temps de la Passion

Pour les justes, augmente la grâce,

Et pour les pécheurs, efface leurs crimes.

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 06:12

Françoise Tréhet

1756-1794

 

Née le 8 avril 1756 à Saint-Mars-sur-la-Futaie (Vendée) dans une famille de propriétaires aisés, Françoise voulut suivre le Christ de plus près dans la pauvreté, la chasteté et l'obéissance évangéliques. Elle entra dans la communauté des Sœurs de la Charité, qui portera ensuite le nom de Notre-Dame d'Evron. 

En 1783, elle partit à Saint-Pierre-des-Landes pour ouvrir une école paroissiale, avec une jeune consœur, Jeanne Véron.

Elle dépensait ses forces entre les murs d'une école, dévouée à l'éducation des petites filles, ou aussi allait au chevet des malades.

Françoise avait un caractère trempé - elle allait le montrer devant ses soi-disant juges -, mais lorsque survint la Terreur, il fallut bien se cacher. Or, fin février 1794, les deux religieuses furent dénoncées et arrêtées. On les conduisit à Ernée (Maine).

Le 13 mars 1794, Françoise fut interrogée par la cruelle "Commission Clément": on l'accusa d'avoir caché des prêtres réfractaires au serment imposé par les révolutionnaires, et d'avoir aidé des Vendéens. 

Ce qu'elle répondit ne laisse aucun doute sur les raisons de son engagement et sur son innocence : elle répondit que tout malade était un frère en Jésus-Christ et qu'il avait droit à être soigné. 

Comme son combat n'était pas politique, elle refusa de crier longue vie à la République, et ce sursaut de liberté scella sa condamnation à mort par la guillotine. Elle allait avoir 38 ans.

Portée par une force intérieure, elle monta à l'échafaud en chantant à la Vierge Marie le Salve Regina, le 13 mars 1794.

Jeanne Véron sera exécutée après une condamnation tout aussi sommaire, une semaine plus tard (v. 20 mars).

Elles ont été béatifiées ensemble par le pape Pie XII le 19 juin 1955, parmi les martyrs de Laval.

Plus de 350 martyrs de la Révolution française ont été béatifiés. Jean-Paul II s'en est expliqué un jour en disant: 

"On les a, dans les attendus des sentences, accusés de compromission avec les forces contre-révolutionnaires, il en est d'ailleurs ainsi dans presque toutes les persécutions d'hier et d'aujourd'hui. Mais pour les hommes et les femmes dont les noms ont été retenus - parmi beaucoup d'autres sans doute également méritants -, ce qu'ils ont réellement vécu, ce qu'ils ont répondu aux interrogations des tribunaux ne laisse aucun doute sur leur détermination à rester fidèles, au péril de leur vie, à ce que leur foi exigeait, ni sur le motif profond de leur condamnation : la haine de cette foi que leurs juges méprisaient comme dévotion insoutenable et fanatisme

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 00:01

John Kearney

1619-1653

 

Le nom gaélique de John Kearney est Seán Ó Cearnaigh.

Il naquit vers 1619 à Cashel (Tipperary, Irlande), de John et Elizabeth Creagh, qui moururent dans l’incendie de la cathédrale en 1647.

Entré chez les Frères Mineurs Franciscains Observants à Kilkenny, où il fit le noviciat, il fut ensuite envoyé à Louvain et fut ordonné prêtre à Bruxelles en 1642. 

Durant son voyage de retour en Irlande, le vaisseau fut reconnu : on l’arrêta, on le tortura, on le condamna à mort à Londres ; mais il réussit à s’échapper et à rejoindre d’abord Frankfurt, puis l’Irlande, par Calais (!). 

Il enseigna à Cashel et Waterford, et l’on apprécia beaucoup ses homélies.

En 1650, il devint Gardien (c’est-à-dire Supérieur) du couvent de Carrick-on-Suir (Tipperary).

Lors de la persécution au temps de Cromwell, sa tête fut mise à prix. Au printemps 1653, il fut arrêté, et jugé à Clonmel : on l’accusa d’avoir exercé son ministère sacerdotal, contrairement à la loi ; condamné à mort, il reçut le martyre à Glenn le 11 mars 1653.

Il fut béatifié en 1992.

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 00:00

 

Thomas Atkinson

1545-1616

 

Thomas Atkinson était né vers 1545 en East Riding (Yorkshire, Angleterre).

On sait qu’il fut ordonné prêtre à Reims et regagna sa région en 1588.

Infatigable à visiter son troupeau de fidèles, et surtout les pauvres gens, il devint si connu qu’il ne pouvait plus se déplacer de jour. Il allait toujours à pied, jusqu’au moment où, s’étant cassé une jambe, il prit un cheval.

Vers l’âge de soixante-dix ans, il fut trahi, porté à York avec son  hôte, M.Vavasour, de Willitoft, ainsi que quelques membres de sa famille. On lui trouva des chapelets, et il fut condamné à mort.

Il subit le martyre le 11 mars 1616 avec une patience admirable, avec courage et constance, et tous les signes d’un grand bonheur.

Il fut béatifié en 1987.

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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 20:00

Francis Taylor

1550-1621

 

Le nom gaélique de Francis Taylor est Proinsias Táilliúir.

Ce laïc naquit vers 1550 à Dublin. Il était le petit-fils de l’autre Bienheureuse martyre, Margaret Ball. Marié, il avait six enfants.

Engagé dans la politique, il avait été deux fois élu Lord Mayor à Dublin, mais avait refusé de siéger à la Chambre des Communes, pour n’avoir pas à prêter le serment de Suprématie, qui mettait le pouvoir royal au-dessus de celui du Pape.

Il fut arrêté vers 1614 et resta sept années en prison. Chaque fois qu’on lui proposait de renoncer à la foi catholique, on lui promettait la liberté et une vie heureuse. Mais Francis préféra la Vérité : il refusa de reconnaître l’autorité du roi sur l’Eglise, il refusa le livre de prière imposé à l’exclusion de tout autre livre.

Ce pieux chrétien souffrit le martyre à Dublin le 30 janvier 1621 et fut béatifié en 1992.

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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 00:00

John Ogilvie

1579-1615

 

John était le fils d’un riche propriétaire terrien écossais et naquit en 1579 à Drum-na-Keith (Banffshire, Ecosse).

Le garçon grandit dans la religion protestante, mais au contact des Catholiques qu’il rencontra en maints endroits d’Europe continentale, il décida de devenir catholique.

Aussi, en 1596, il embrassa le catholicisme, à Louvain (Belgique) et entra chez les Jésuites (1608). En 1610 il fut ordonné prêtre.

On l’envoya exercer son ministère à Rouen, tandis qu’il faisait à plusieurs reprises la demande de repartir en Ecosse, pour aider le peu de catholiques qui se trouvaient encore à Glasgow. Il faut savoir que depuis 1560, il était interdit de prêcher de quelque façon.

L’idée qu’il avait en regagnant son pays, était de pouvoir trouver refuge chez quelque famille noble connue de lui, mais il ne s’en trouva pas, de sorte qu’il rejoignit Londres, revint à Paris, pour regagner l’Ecosse en 1613, déguisé cette fois en marchand de chevaux, sous le nom de John Watson.

Cette fois-ci il put célébrer la Messe clandestinement dans des maisons privées, il prêcha, mais il fut bientôt trahi et dénoncé : en 1614, on le jeta en prison à Paisley, où on le soumit à d’horribles tortures, par exemple en le maintenant éveillé pendant huit jours et neuf nuits de suite. John souffrit la torture sans jamais révéler le nom d’autres Catholiques. Il fut accusé de haute trahison, refusant de reconnaître la suprématie du Roi sur l’Eglise, et condamné à mort.

Il fut conduit par les rues de Glasgow jusqu’à la potence, où il fut, selon la triste habitude du temps, pendu, éviscéré et écartelé, le 10 mars 1615.

On raconte que juste avant d’être exécuté, il s’adressa à la foule : S’il y a des Catholiques parmi vous, priez pour moi ; les prières des Hérétiques, je n’en veux pas. On raconte aussi qu’il lança dans la foule les grains de son chapelet, et qu’un de ceux qui les récupéra, devint un fidèle et fervent Catholique.

Les amis de John Ogilvie furent aussi jetés en prison et souffrirent de lourdes peines, mais pas la mort.

John fut béatifié en 1929 et canonisé en 1976. C’est l’unique Saint écossais de l’après-Réforme.

Son dies natalis est au 10 mars.

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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 00:00

John Ireland

? -1544

 

On ne connaît presque rien de lui.

Il fut chapelain attaché à l’église de S.Dunstan (Canterbury) en 1535-1536, vicaire à Eltham (Kent) puis nommé à la paroisse du gendre de Thomas More, William Roper de Well Hall.

Il fut traduit en justice en février 1543 ou 1544, avec le prêtre John Larke, et le laïc German Gardiner. Tous trois furent condamnés à mort et exécutés le 7 mars suivant. Un autre laïc renia sa foi et ne fut pas exécuté. Un autre prêtre, Robert (ou John) Singleton, fut exécuté le même jour, mais n’apparaît pas dans les causes de béatification.

John Larke et German Gardiner eurent leur culte confirmé en 1886, avec valeur de béatification, tandis que John Ireland fut béatifié en 1929.

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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 00:00

Tommaso d’Aquino

1225-1274

 

Celui que l’on appelle communément en français Thomas d’Aquin naquit - à une année près - en 1225 à Roccasecca (Frosinone, Latium, Italie C), benjamin des cinq enfants du comte Landolfo d’Aquino et de Teodora Rossi, également d’ascendance noble.

Il fut confié tout petit à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin et passa en 1239 à l’université de Naples. On remarqua vite que le garçon parlait peu et réfléchissait beaucoup. C’est à Naples qu’il connut les Dominicains. Il en prit l’habit en 1244.

Ce n’était pas dans les vues des parents ; sa mère tenta de faire intervenir l’empereur et le pape ; Thomas se réfugia à Rome et ses Supérieurs pensèrent l’envoyer secrètement à Paris : ses frères le rattrappèrent et l’enfermèrent ; pendant un an, on tenta de le persuader ; un de ses frères alla jusqu’à introduire dans sa chambre une créature féminine : Thomas se saisit d’un tison, traça une grande croix sur le mur et renouvela son vœur de chasteté ; la nuit suivante, deux anges lui apparurent en songe, le ceignant de la ceinture de la chasteté et lui promettant que Dieu lui accordait la grâce de la chasteté perpétuelle. Il persévérait absolument dans sa voie et fut finalement restitué au couvent de Naples en 1245.

Les bons pères eurent l’idée de le confier plutôt à Giovanni Teutonico, à Rome, qui l’emmena à Paris et, de là, à Cologne, pour recevoir l’enseignement d’Albert le Grand (voir au 15 novembre).

Albert estimait beaucoup Tommaso. Un jour que des Confrères traitaient Tommaso de bœuf muet, Albert rétorqua : Un bœuf muet ? Vous verrez qu’on l’écoutera du bout du monde !

Un premier séjour à Paris permit à Tommaso de rencontrer le franciscain italien Bonaventura (voir au 15 juillet), avec lequel il partagea une profonde amitié. Tommaso y reçut le sous-diaconat. Il commença à étudier Aristote, jusque là écarté des études officielles. De retour à Cologne, il fut ordonné diacre et prêtre en 1250. Cette année-là lui arriva la nouvelle de la mort de sa mère et de ses deux frères.

Quatre ans après, Albert était suffisamment convaincu du talent de Tommaso pour le proposer au baccalauréat et le charger de l’enseignement à Paris. Tommaso commença sa vie d’enseignant en 1252, à vingt-sept ans. De 1259 à 1268, il fut enseignant à Orvieto (Italie) puis à Rome. De ces années datent la Somme contre les Gentils, un Commentaire sur Job, et le début de la fameuse Somme Théologique. Il refusa obstinément toute distinction ecclésiastique et prêcha là où passait le pape : Rome, Viterbe, Bologne, Pérouse… Parmi ses auditeurs, se convertirent deux rabbins et quelques autres Juifs.

Il faut signaler ici qu’en 1263 eut lieu le très fameux miracle eucharistique de Bolsena (Orvieto), dont fut témoin un prêtre qui doutait de la Présence Réelle ; informé, le pape décida l’institution de la Fête-Dieu et en confia la rédaction de l’Office et de la Messe à Bonaventura et Tommaso : on choisirait le plus beau travail. Tommaso présenta le sien le premier ; l’entendant, Bonaventura déchira le sien, jugeant qu’on ne pouvait faire plus beau. Dans une vision, le Seigneur révéla à Tommaso combien il avait dignement écrit de Lui.

Revenu à Paris, en plus de son enseignement, il écrivit de très nombreux ouvrages sur les sujets les plus variés, théologiques, philosophiques, mais aussi scientifiques. Ses extases se multipliaient. En particulier, saint Paul l’aida à éclaircir divers passages des Epitres. Il confia lui-même que Dieu lui avait envoyé saint Pierre et saint Paul, dont il recevait des lumières.

Le roi saint Louis eut à cœur de le consulter.

En 1272, il quitta Paris, regagna Rome où le chapitre de l’Ordre lui confia l’érection d’un centre d’études ; ce devait être Naples.

Tommaso fut affecté d’un pénible excès pondéral qui lui rendait difficile tout mouvement. Un jour, des novices dirent à Tommaso qu’ils voyaient un bœuf voler ; Tommaso s’efforça de gagner la fenêtre pour voir cette chose si nouvelle ; ne voyant rien, et voyant les novices rire sous cape, il leur dit simplement : Je pensais plus possible de voir un bœuf voler qu’entendre des novices mentir.

En décembre 1273, il eut comme une vision durant la Messe et décida de ne plus rien écrire parce que Tout ce qu’(il) avait écrit lui semblait de la paille en face de ce qu’(il) avait vu.

Vers Noël, il passa chez sa sœur. Le pape lui enjoignit alors d’aller participer au concile de Lyon. Tommaso quitta Naples, le 28 janvier 1274, toujours à pied ; fiévreux, il s’arrêta à Maenza, gagna l’abbaye cistercienne de Fossa Nova, où il s’arrêta un mois, n’en pouvant plus. 

A la demande des religieux, il dicta de son lit un commentaire sur le Cantique des Cantiques.

Le 4 mars, il reçut les derniers sacrements, le 7 le Viatique, et mourut ce 7 mars 1274.

Au même moment, Albert, à Cologne, éclata en sanglots, comprenant que son cher Tommaso était mort.

Les miracles furent nombreux et retentissants. La canonisation fut prononcée en 1323. Saint Tommaso fut proclamé Docteur en 1567 ; il est le Docteur Angélique (ce qui explique que l’université romaine dominicaine s’appelle l’Angelicum). Successivement, saint Thomas fut proclamé en 1880 patron céleste des universités, académies, collèges et écoles catholiques.

Les reliques de saint Tommaso d’Aquino se trouvent dans le couvent dominicain de Toulouse, où cette translation fut chaque année commémorée le 28 janvier, date à laquelle Tommaso avait quitté Naples pour son ultime voyage.

Bien que Tommaso fût mort le 7 mars, sa fête liturgique est désormais fixée hors Carême, ce même 28 janvier.

 
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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 00:00

John Larke

? -1544

 

On ne connaît presque rien de sa jeunesse. Il passe pour avoir été docteur de l’université, mais on ne sait pas laquelle.

Il fut curé à St.Ethelburga (Londres) de 1504 à 1542, momentanément curé à Woodford (Essex) en 1526-1527, puis transféré à l’église de Chelsea par le chancelier Thomas More, avec qui il était très ami (v. 6 juillet).

D’ailleurs, le martyre de Thomas More le fit profondément réfléchir : alors qu’il avait d’abord signé l’Acte de Suprématie, il le renia par la suite et suivit les traces de Thomas More.

Il fut traduit en justice en février 1543 ou 1544, avec le prêtre John Ireland, et le laïc German Gardiner. Tous trois furent condamnés à mort et exécutés le 7 mars suivant. Un autre laïc renia sa foi et ne fut pas exécuté. Un autre prêtre, Robert (ou John) Singleton, fut exécuté le même jour, mais n’apparaît pas dans les causes de béatification.

John Larke et German Gardiner eurent leur culte confirmé en 1886, avec valeur de béatification, tandis que John Ireland fut béatifié en 1929.

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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 00:00

Anna Maria Redi

1747-1770

 

Anna Maria vit le jour le 15 juillet 1747 à Arezzo (Toscane, Italie), deuxième des treize enfants d’un père de famille noble, Ignazio.

Elle reçut le Baptême le 16 juillet.

Déjà durant l’enfance, elle posait souvent des questions comme : Qui est Dieu ? Durant les récréations, chez les Bénédictines de Florence où elle étudiait, elle réfléchissait : Pendant que nous nous amusons, Jésus pense à nous.

Elle reçut la Première communion en 1757.

Son plus grand confident fut son propre père, avec lequel elle eut une correspondance importante, mais qu’ils brûlèrent chacun de leur côté, d’un commun accord.

Elle s’imprégna du message que le Sacré-Cœur révéla à sainte Marguerite-Marie Alacoque (v. 16 octobre).

En 1764, elle entra au Carmel de Florence et prit le nom de Teresa Margherita du Sacré-Cœur de Jésus. Ce jour-là elle s’engagea à suspendre toute correspondance, même avec son cher papa. Tous deux se promirent en revanche de se retrouver chaque soir dans le cœur du Christ.

Elle grandit dans l’amour du Christ de façon extraordinaire, tout en restant dans une humble discrétion. Son amour et le don de soi étaient tels, que Pie XI la nomma la neige ardente. 

Chargée de l’infirmerie, elle s’acquitta de sa mission avec empressement et jusqu’au dernier jour, en particulier avec une Consœur qui était devenue violente.

Le 6 mars 1770, elle ressentit brusquement des douleurs inhabituelles : on ne comprit pas tout de suite que c’était une gangrène. Malgré les souffrances, elle continua d’assister les malades. Le 7 mars 1770, elle mourut d’une gangrène généralisée.

Le corps de la Religieuse était déjà très déformé, mais quand on commença de le déplacer, tout l’aspect du visage et du corps changea : la couleur violacée disparut, le visage devint délicatement pâle, le corps désenfla, s’assouplit et exhalait même un parfum agréable. Ce phénomène fit retarder de quinze jours les obsèques.

Depuis, le corps de Teresa est resté non corrompu.

Teresa Margherita a été béatifiée en 1929 et canonisée en 1934.

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