Gamaliel et Abibon
1er siècle
Au temps du Christ, les docteurs juifs s’opposaient dans l’interprétation de la Loi mosaïque ; alors que l’école de Shammaï représentait les tendances plus strictes, celle de Hillel était plus libérale. Son chef était alors Gamaliel (ce qui signifie Dieu récompense) qui, dans son enseignement s’efforçait de modérer les abus de la loi du divorce, encourageait les Juifs à entretenir de bons rapports avec les étrangers et même s’intéressait aux lettres grecques.
Tous ceux qui l’écoutaient n’appliquaient pas forcément ses directives, ainsi un certain Saul, qui brûlait de zèle pour les observances judaïques et ne respirait toujours que menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur (Ac 9:1).
Les Juifs devaient bien le constater : la mort de Jésus n’avait pas mis fin à la propagande des disciples de Jésus. Même arrêtés, ils furent délivrés par l’ange de Dieu (Ac 5:17-21). Situation embarrassante !
C’est dans ce contexte que Gamaliel intervint avec son autorité : Si cette entreprise est des hommes, elle se dissipera ; si elle est de Dieu, vous ne pourrez la détruire (Ac 5:38-39).
On adopta son avis, continue saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres (Ac 5:39b).
Mais, s’ils l’adoptèrent, ils firent tout de même battre de verges les apôtres, leur interdirent de parler de Jésus, avant de les relâcher. Ils n’étaient pas vraiment convaincus.
Ensuite, Gamaliel n’est plus nommé dans l’Ecriture. Il a pu mourir avant le siège de Jérusalem (70).
Le Talmud juif prétend qu’il était resté juif, évidemment. La Tradition chrétienne, elle, affirma qu’il s’était converti, et l’on a longtemps reçu cette vérité.
Gamaliel aurait ainsi déposé dans sa propriété de Caphargamala le corps de saint Etienne, protomartyr, ainsi que celui de Nicodème, lui aussi persécuté par les Juifs.
A son tour, Gamaliel aurait été enseveli là, ainsi que son deuxième fils, Abibon (Habib), converti lui aussi.
Le prêtre Lucien découvrit en 415 les reliques de saint Etienne avec celles de Nicodème, Gamaliel et Abibon, sur des visions qu’il révéla alors.
Tous ces faits ne nous sont pas attestés par d’autres documents historiques «scientifiques», et c’est pourquoi le Martyrologe n’a pas gardé la mention de Gamaliel et Abibon, qui étaient autrefois commémorés le 3 août.
Nicodème, en revanche, est maintenant commémoré en même temps que Joseph d’Arimathie au 31 août.