Pilar López de Maturana y Ortiz de Zárate
1884-1934
Le 25 juillet 1884 naquirent à Bilbao (Espagne) deux jumelles, Pilar et Leonor, qui restèrent toujours unies dans une grande amitié cordiale et spirituelle. Elles étaient les dernières des cinq enfants de Vicente Lopez et Juana Ortiz.
Adolescente, elle fut un peu prématurément courtisée par un jeune marin, ce qui détermina sa mère à la placer dans un collège de Religieuses mercédaires à Berriz.
La jeune fille mûrit et perçut en elle une forte vocation religieuse à la vie missionnaire.
En 1903, elle entra au noviciat de ces mêmes Religieuses, prenant le nom de Margarita María, tandis que sa sœur jumelle venait d’entrer chez les Carmélites à Vitoria (elle mourra en odeur de sainteté en Argentine).
Pilar-Margarita, de son côté, approfondissait sa vie mystique. En 1906, elle commença à travailler dans le collège, où elle devait rester plus de vingt années, montrant son profond esprit de prière et de charité, l’idéal mercédaire étant de se préoccuper du rachat des capifs, et conséquemment de la conversion de tous les pécheurs.
La charité de Pilar embrassait le monde entier, d’abord dans la prière, puis en communiquant cet idéal aux élèves du collège, enfin à tout le monastère.
A partir de 1913, elle se mit de plus en plus en relation avec des missionnaires et, en 1920, fonda l’association Juventud Mercedaria Misionera de Berriz (Jeunesse Mercédaire Missionnaire de Berriz), où les jeunes filles, consacrées ou mariées, vivaient cet idéal de soutien des missionnaires par leur prière et leurs sacrifices.
Le mouvement fut contagieux : le monastère entier s’enflamma pour cet idéal et les Religieuses rejoignirent bientôt la Chine, l’Océanie, le Japon.
Son activité fut frappée d’une douloureuse épreuve, due à un ulcère duodénal qui la fit souffrir dès 1922 jusqu’à la fin de ses jours.
Elle-même fut nommée supérieure de son couvent espagnol en 1927, et en tant que telle voulut participer à la troisième expédition missionnaire pour se rendre compte par elle-même des exigences apostoliques des Religieuses.
Le travail apostolique fut entravé par la guerre civile, par des persécutions, par la Deuxième guerre mondiale, qui détruisit plusieurs fois les bâtiments.
En 1930, sur la pétition unanime à vote secret des quatre-vingt quatorze Religieuses, le couvent fut officiellement transformé en Institut missionnaire.
Aux trois vœux habituels de religion, la Mère Margarita ajouta celui de rester dans la mission même en cas de danger de mort, si le bien des âmes le requiert.
L’ulcère, qui la frappait depuis douze ans, évolua en cancer. Elle acheva les dernières années de sa vie dans une intense activité contemplative du Christ Rédempteur, au monastère de Berriz (ou dans l’hôpital proche).
Elle s’éteignit le 23 juillet 1934, deux jours avant son cinquantième anniversaire.
Elle a été béatifiée en 2006.